Les quatre jours d'attente passèrent rapidement, la majorité du temps étant occupé par des entraînements et quelques réunions stratégiques. Finalement, le jour de l'assaut arriva. Ils commencèrent à s'équiper puis à se diriger vers les véhicules prévus pour les emmener jusqu'au village cible, leurs armes et munitions cliquetant à chaque pas et leur tenue pare balle pesant sur leurs épaules. Diverses informations avaient été ajoutées durant les réunions subsidiaires, comme des éclaircissements en matière de stratégie, le conseil de commencer par une négociation de rédition, ou encore si possible l'escorte rapide en zone sûre de civils se trouvant sur les lieux des affrontements. Berius et Tulsei arrivèrent devant le véhicule, une barge de transport militaire, long véhicule constitué de dizaines de places assises et couvertes et d'une cabine surélevée à l'arrière, le tout flottant à un mètre et demi au dessus du sol. Berius regarda Tulsei avec une expression sérieuse et demanda :

« Alors, prêt pour l'assaut ?

- Toujours. Ça ne devrait pas être trop complexe. J'attend de voir ce que vaut TK au combat, jusqu'à maintenant j'ai surtout eu l'habitude de les démembrer ces robots, pas de me battre avec eux.»

Une voix synthétique s'éleva derrière lui au même instant et affirma d'un ton sarcastique amusé :

« Amusant, je peux dire la même chose en inversant droïde et organiques.»

Tulsei et Berius eut un petit rire, tandis que TK-782 passait à côté d'eux, donnant un petit coup dans l'épaule de Tulsei avant d'entrer dans la barge. Zambasi se trouvait quelques pas plus loin, l'équipement militaire semblant trop large pour ses épaules malgré son air assuré. En remarquant sa présence, Berius l'invita à monter dans la barge, alors que Yorbun arrivait également. Après quelques minutes, chacun fut installé et la porte de la barge se ferma. Les lumières s'allumèrent en clignotant et les moteurs se mirent en marche, tandis que chacun s'installait correctement pour les quelques heures de trajet à venir. À proximité, le grondement de moteur des autres véhicules se fit entendre, et finalement le convoit se mit en mouvement dans les grandes landes de Zankdal.

Avec les discussions, résumés de la mission, études de dernières minute du terrain en utilisant les derniers rapports satellites, le voyage passa rapidement pour chacun, et ils finirent par s'arrêter dans une plaine entre deux collines. Les portes s'ouvrirent doucement pour les laisser descendre. Après une petite minute laissée pour que chacun puisse sortir, Berius et Tulsei firent se mettre les soldats en rangs, et Tulsei prit la parole :

« Dès que nous recevrons le signal du camp central, nous commencerons la marche vers la cible. Rappelez vous bien des équipes qui ont été formées afin, en cas de besoin, de vous séparer dès que l'ordre sera donné en petites escouades. Il est interdit de faire usage de violence tant que l'ordre n'en sera pas donné, et Zambasi se chargera des négociations avant tout. Les sanctions seront sévères en cas de pertes civiles, en particulier dans le cas où elle seraient dûes à une négligence de la part de soldats.»

Après quelques minutes d'attente supplémentaires, Berius, Tulsei et leurs seconds reçurent un signal, indiquant que l'assaut devait être mené. Ils se mirent alors en marche, contournant la colline pour arriver sur une grande route qui menait vers les bâtiments à l'architecture arrondie caractéristique de la planète. Aucun bruit ne provenait de la petite ville, et la troupe composée de deux cent soldats s'arrêta à l'entrée, prête à se mettre à couverts, les armes pointées vers les fenêtres, afin de se défendre contre d'éventuels snipers. Zambasi se plaça devant, et saisit un haut parleur miniature sur sa tenue avant de le porter devant sa bouche et de l'activer. Berius hocha la tête devant son regard interrogateur, et sa voix s'éleva alors, résonnant parmis les immeubles :

« L'Union Galactique est aux portes de votre ville. L'assaut sera lancé irrémédiablement si vous ne répondez pas. En revanche, il vous est possible d'envoyer une équipe de négociation afin de discuter de votre rédition, et il ne vous sera alors fait aucun mal. Réfléchissez y bien, il serait possible de sauver de nombreuses vies, y comprit des civils non impliqués dans le conflit. Votre délai avant l'assaut est de dix minutes, au delà l'attaque sera lancée. Zankdal est déjà presque vaincue, vous ne faites que retarder l'inévitable en résistant. Aucun renfort ne viendra.»

Seul le silence répondit à son appel, et le son d'une légère brise. Zambasi alluma à nouveau le haut-parleur et indiqua une nouvelle fois :

« Vous avez dix minutes, qui permettraient d'éviter de nombreuses destructions et morts inutiles.»

Toujours rien ne vint de la ville. Plusieurs minutes passèrent, sans que rien ne change, et soudainement, le son de l'hymne du Clan Cosmique s'éleva parmi les bâtiments, diffusé massivement sur de nombreuses enceintes. Les soldats ennemis ne semblaient avoir aucune intention de se rendre ni même de négocier. Berius leva le poing, indiquant aux troupes se se préparer au combat. Lorsque l'hymne fut terminé, Zambasi tenta une ultime fois de demander des négociations, mais son appel resta pour la troisième fois sans réponse. Les minutes restantes avant l'assaut s'écoulèrent lentement, et chacun commença à se mettre en place, à couvert, en équipes. Finalement, le délai fut dépassé. Tulsei éleva la voix :

« Le moment de l'assaut est venu ! Tirs de couverture immédiats, le reste entre dans la ville comme prévu. Faites ce qu'on vous a décrit pendant les réunions.»

Plusieurs tireurs se mirent alors à arroser les fenêtres des immeubles de balles afin d'éviter un feu croisé de la part de snipers embusqués, et les soldats entrèrent en courant entre les bâtiments. En quelques dizaines de secondes, la grande troupe était entrée dans la zone et quadrillait les rues, vérifiant bien aux fenêtres que personne n'était prêt à tirer. Rien ne se fit remarquer durant plusieurs dizaines de minutes, où les seuls sons étaient la brise et le martèlement des bottes dans les rues, ainsi que le cliquetis des armes. De nombreux véhicules abandonnés encombraient les trotoirs, et plusieurs bâtiments avaient encore leur porte d'entrée ouverte, signe d'une évacuation en urgence. Les soldats ennemis avaient préparé au mieux le combat qui allait se mener.