CHAPITRE 9
Chapitre 9 : Le tombeau de notre enfance !
Midorima Shintaro adorait son travail.
Plus que par nécessité, il ressentait tous les jours le besoin d'aller travailler.
D'aller aider des gens, de voir des sourires sur des visages heureux.
Rien que ce matin, le rire éclatant de ce garçon, cet enfant d'à peine 5 ans qui venait tout juste de se réveiller après un traumatisme crânien particulièrement dangereux à son âge, le comblait profondément.
Être ainsi utile à tous ces gens le confortait dans l'idée que son travail était merveilleux.
Un coup d'œil rapide à droite : une femme accouchait, son mari à ses côtés.
A gauche, un homme avec un épais bandage à la tête tenait ses deux filles contre lui, toutes deux endormies, rassurées pour leur père.
Et puis, tout au fond du couloir, il y avait cette femme. Sa première patiente.
Toujours là depuis des années.
Midorima, bien qu'il ne l'avouerait jamais, se sentait proche de cette femme. Elle lui rappelait bien Takao et sa joie de vivre. Pour l'instant, elle dormait paisiblement.
Midorima poussa la porte et entra sans un bruit pour ne pas la réveiller. Il vérifia au travers de ses lunettes les nombres indiqués sur l'écran près d'elle.
Il remarqua que cette année encore, il n'y a personne avec elle pour Noël.
Ses propres parents prenaient de ses nouvelles souvent, si bien que le jeune homme ne pouvait comprendre la solitude de la femme dans le lit.
Cette année encore, elle avait entendu le cœur dont elle avait tant besoin.
Midorima s'apprêta à sortir de la pièce quand une voix éraillée l'arrêta. Il se tourna pour regarder la jeune femme se redresser difficilement dans son lit.
-Hey.
-Hey.
C'est leur rengaine, leur habitude.
-Comment te sens-tu ?
-Mal...
Le vert ne pouvait que remarquer son visage creusé et son corps bien trop maigre.
-Tu dois avoir bien du temps pour venir me voir. Tu n'as pas des jambes cassées à aller remettre ?
-Je voulais te souhaiter un joyeux Noël.
Elle souriait difficilement. Ses yeux étaient las, fatigués de rester ouverts. Mais elle était heureuse : Midorima trouvait toujours le temps de venir la voir. Pour parler le plus souvent.
Le jeune médecin avait trouvé en la jeune fille, une mine du culture incroyable.
Ils parlaient de tout et de rien à la fois. Elle lui avoua un jour qu'elle aimait bien les livres anglais et le jour suivants, le vert lui avait ramené de nombreux ouvrages qu'elles pouvaient lire dans la chambre.
Les années étant ce qu'elles étaient, ils avaient dépassé le stade du médecin et de la patiente pour devenir plus ou moins amis -Midorima n'ayant jamais vraiment jugé ce mot comme faisant partit de son vocabulaire. Quand elle tomba sur une vieille photo -découverte dans un journal oubliée- de Midorima dans le maillot de basket de Shutoku, elle semblait si ravie que le jeune vert avait promis qu'il lui apprendrait à tirer quand elle sortirait d'ici.
Mais, elle attendait toujours sa greffe. Elle n'en avait plus pour longtemps et elle le savait. Midorima le savait mais il espérait toujours. Mais l'image de son amie -puisqu'elle s'entêtait à s'appeler ainsi- dans ce lit brisa ses illusions. Elle était trop fragile pour attendre davantage.
-Qu'est-ce qui ne va pas, Shintarô ?
-Je ne veux pas que tu meures.
Ce n'était pas dans sa nature de tourner autour du pot et elle le remerciait pour ça.
-On meurt tous un jour.
-Pas à 21 ans.
-Le destin fait souvent ce coup.
-Je ne crois plus au destin.
Et depuis longtemps déjà. Et l'excellent médecin qu'il était se refusait à y croire à nouveau.
-Mais je vais quand même mourir.
-Tu as du temps ! Tu auras ton cœur. Et tu fonderas ta famille avec un mari et des enfants.
-Si seulement...
Midorima était de nature patiente et calme mais cette femme en face de lui le mettait sérieusement hors de lui. Il voulait la prendre par les épaules et la secouer comme un prunier. Lui hurlait de ne pas abandonner. Mais son biper vibra dans la poche de sa blouse.
-Tu es demandé.
-Je vais revenir.
Sa blouse vola derrière lui dans une imitation théâtrale d'un guerrier partit pour le combat.
Seule, Arina Fujiwara laissa enfin les larmes couler sur son visage aussi blême qu'un cadavre. Elle aussi ne voulait pas mourir.
Midorima serrait les dents jusqu'à sentir une migraine pointer son nez. Il parcourait les couloirs à pas rageurs en maudissant Arina. Il déboula dans la salle d'attente avec un visage à faire fuir les personnes douées de raison et jeta un coup d'œil circulaire dans la salle d'attente bondée ce soir de Noël .
-Vous êtes médecin ?
Un homme de la trentaine s'approcha de lui en poussant une jeune femme devant lui. Midorima n'eut aucun mal à reconnaître Momoi Satsuki. Visiblement choquée, elle regardait par terre sans un mot.
-Momoi ?
Il fit des gestes devant ses yeux pour la faire réagir mais il n'obtint aucune réaction de sa part.
-Que c'est-il passé ?
-Aucune idée. Je vis sous son appartement. J'ai juste entendu un vacarme suivi de quelque chose par terre et je suis monté. Vous comprenez, je voulais pas être accusé de n'avoir rien fait pour l'aider s'il lui était arrivé un truc ! Quand j'ai frappé, elle n'a pas répondu alors j'ai forcé la porte et je l'ai trouvé par terre, inconsciente avec de beaucoup de vaisselle cassée autour d'elle. Je l'ai réveillé comme j'ai pu et je l'ai amené ici.
-Vous a t-elle dit quelque chose ?
-Rien. Euh... Comment dire... Ma famille m'attend alors...
-Vous pouvez y aller.
L'homme ne se fit pas prier et Midorima se saisit doucement de la jeune rose. Il l'emmena doucement vers une salle vide pour désinfecter une plaie sur son bras, visiblement causée par un débris.
-Momoi, tu m'entends ?
Toujours rien. Il la fit s'asseoir et commença à désinfecter la coupure. Elle ne réagissait pas.
Ses cheveux roses étaient emmêlés et il lui enleva la veste qu'elle portait pour vérifier qu'elle n'était pas blessée ailleurs. Il bloqua quelques secondes devant la nuisette sexy et se reprit.
-Momoi, tu dois me parler. Qu'est-ce qui est arrivé ?
Il entendit un reniflement et quelques larme tombèrent sur ses genoux dénudés. Elle tentait visiblement de retenir une crise de larmes. Elle ne parlait pas mais Midorima obtenait au moins une réaction cette fois. Son esprit échafaudait des situations mais seule la jeune femme muette pourrait lui répondre.
-Mom...
-Midorin.
Surpris, il releva la tête. Ses larmes avaient disparut et elle avait prononcé son nom banalement. Comme si, elle le venait de lui ouvrir la porte et le reconnaissait.
-Je présume que je suis à l'hôpital. Pourquoi ?
Il cligna plusieurs fois des yeux. Elle semblait d'aller parfaitement bien. Son ton était naturel et ses grands yeux roses le regardaient comme la dernière fois.
-Tu t'es évanouis chez toi. Ton voisin du dessous t'a emmené ici.
-Je ne me souviens pas.
-De quoi te souviens-tu ?
Elle plissa le front, en grande réflexion.
-Juste... de Tetsu en train de dormir sur mon canapé. Et de mon père qui m'appelle.
Midorima rangea le désinfectant.
-Oh mon Dieu, ma mère...
Elle se leva, prête à quitter la pièce quand Midorima l'attrapa par le bras pour la retenir.
-Tu ne peux pas partir. Tu dois rester ici cette nuit, je veux vérifier que tu n'as rien à cause de la chute.
-Je vais très bien ! Je dois y aller !
-Pas ce soir en tout cas.
Elle le fixe, incrédule. Sa mère... Elle veut juste rentrer chez elle, vérifier qu'elle va bien.
-Pas question.
Elle ouvrit la porte sans adresser un quelconque remerciement à Midorima. Celui-ci la rattrapa et l'obligea à se tourner vers lui.
-Momoi, je suis sérieux !
-Moi aussi ! Lâche-moi !
Elle tentait de se dégager de la poigne qui se voulait douce pour ne pas le blesser quand un voile blanc recouvrit son champ de vision.
Midorima la vit basculer en avant et elle sombra à nouveau dans l'inconscience.
~¤~¤~¤~¤~
Ce n'est que le lendemain midi qu'elle ouvrit un œil. Sa tête résonnait douloureusement et même le bruit de la circulation lui semblait insupportable.
-Comment te sens-tu ?
Elle regarda Midorima près d'elle, occupé à noter quelque chose.
-Ça va.
-Des nausées ?
-Non.
Midorima rangea son stylo dans sa blouse et la regarda :
-Tu pourras sortir rapidement.
Elle hocha la tête et le garçon fit demi-tour.
-Pardon... De t'avoir parlé comme ça hier soir.
-Tu avais tes raisons.
Il aperçut à nouveau les larmes qui dévalaient les joues blanches de la rose et lui tendit un mouchoir.
-Merci.
Elle essuya ses yeux du mieux qu'elle put.
-Je dois y aller. J'ai d'autres patients à voir.
Il referma la porte et entendit Satsuki pleurer sans pouvoir se contrôler.
Il avait besoin de voir Arina.
~¤~¤~¤~¤~
Le soir-même, elle était de retour chez elle. Elle remarqua les nombreuses assiettes cassés par terre. Sans doute celles qu'elle devait ranger et qui attendaient sur le plan de travail. Elle chercha du regard le garçon aux cheveux turquoise.
-Tetsu-kun ?
Sa voix résonna dans le profond silence de l'appartement. Elle trouva un papier sur le canapé avec quelques mots griffonnés à la hâte :
« Merci pour hier soir, je reviendrais te remercier correctement»
Satsuki haussa les épaules. Elle connaissait bien l'ancien joueur fantôme. Il reviendrait comme promis. A l'aide d'une balayette, elle ramassa les débris qui jonchaient le sol.
Puis, elle se décida à rappeler son père.
La voix de l'homme claqua dans son téléphone, précisant qu'elle le dérangeait dans les préparatifs de l'enterrement. Il consentit enfin à lui donner l'heure et l'adresse de l'enterrement avant de raccrocher.
Il ne lui avait pas une seule fois demandé de ses nouvelles.
L'enterrement étant dans 4 jours.
Elle se traîna dans la salle de bain et s'allongea dans la baignoire qui se remplissait doucement. Évidemment, elle se mit à regretter de ne jamais avoir appelé. La dernière image de sa mère vivante resterait donc la fois où elle se tenait derrière son mari qui mettait leur fille unique dehors. Elle ne l'avait pas arrêté et n'avais pas cherché à convaincre son mari de mal-fondé de sa décision.
Ces souvenirs obligèrent alors Satsuki à ne plus pleurer.
Elle attendrait l'enterrement pour enfin dire adieu à sa mère et ne plus avoir de regrets.
Le jour de l'enterrement, elle se leva et resta longtemps sur le balcon. La neige tombée du ciel ces derniers jours recouvrait la ville sur plusieurs centimètres. Elle pouvait voir des enfants jouer dedans, y faire de bonshommes de neige et entamer des parties de boules de neige.
Ils semblaient heureux.
Elle avait également aperçut de nombreuses ambulances et eut une pensée d'encouragement pour Midorima. Elle était revenue le lendemain pour lui donner son cadeau.
Elle referma la fenêtre et prit une douche. Une très longue douche.
~¤~¤~¤~¤~
Chez lui, Midorima regardait le cadeau de Satsuki. Il avait posé la statuette en cristal sur la table de son salon. Les rayons du soleil qui entraient en contact avec, produisaient un très bel effet sur les murs de son salon.
Un coup d'œil à sa montre l'avertit qu'il étant temps de partir. Il regarda une dernière fois l'objet et ferma sa porte à clef.
~¤~¤~¤~¤~
Kise rejoignait tranquillement l'appartement de son amant. L'air froid ne le dérangeait absolument pas et il aimait bien la sensation de la neige sous ses pieds. Il était heureux de sa vie actuelle.
Les meubles étaient à nouveau à leur place et les taches de sang avaient disparu de la moquette. Kise se déchaussa, pendit son manteau à l'endroit prévu et passa une tête dans la chambre du bleu. Les ronflements furent suffisants pour décrire l'état du propriétaire de l'appartement. Kise referma doucement la porte et décida de lui préparer un petit-déjeuner. Pendant que les œufs cuisaient, il repensa à sa déclaration soudaine. Le blond n'avait jamais vraiment chercher à cacher ses sentiments et il était certain qu'Aomine avait entendu ses quelques mots. Cependant, ils n'étaient pas revenu sur le sujet et Kise n'osait pas demander la raison de la folie furieuse de son amant.
Il supposait seulement que quelque chose s'était produit avec Momoi.
Des grognements endormis retentirent derrière lui et il fit face à Aomine à peine réveillé.
-Bonjour Daikicchi !
-... 'Jour.
-Tu veux du café ?
Kise n'attendit pas la réponse pour lui fourrer la tasse dans les main, réclamant au passage son baiser du matin. Il craquait complètement pour cette version de son amant : celle où il ne portait qu'un caleçon et où il pouvait lui faire faire n'importe quoi.
-Retourne au lit, je t'amène le petit-déjeuner !
-OK...
Le bleu ne chercha pas à discuter et Kise entendit le lit geindre sous le poids mort du corps qui s'était jeté dessus. De nouveaux ronflements résonnèrent à nouveau.
Un sourire pervers se dessina sur son visage en emportant le plateau.
De quelle façon allait-il le réveiller ?
~¤~¤~¤~¤~
Lors de la cérémonie, Satsuki se savait le centre des conversations.
Elle entendait vaguement les gens dirent que sa mère avait eu le cœur déchiré par le choix de quitter la maison de sa fille. D'autres la jugeait comme étant horrible de venir ici alors qu'elle n'avait donné aucune nouvelles pendant des années.
La rose les laissait parler. Elle regardait devant elle en serrant les poings. Son père était de l'autre côté et l'avait pas salué. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder cet homme amaigri, courbé dont les cheveux devenaient blancs par endroit. Il donnait l'impression qu'il allait se casser si on le touchait.
Dans ses souvenirs, il avait toujours été fort et grand. Il était capable de la soulever d'une main et de la faire sauter en l'air.
Aujourd'hui, on enterrait sa femme et il ne regarda pas une seule fois son unique fille.
L'urne qui contenait les cendres de sa mère reposait dans les bras du mari.
Son père l'avait ignoré tout le long de la cérémonie.
D'ailleurs, elle n'avait pas cherché lui parler non plus.
Loin derrière elle, elle avait reconnu la mère d'Aomine. A l'époque, les deux mères s'entendaient à la perfection. Ensuite, la mère du bleu avait recueilli Satsuki.
Près de sa mère, Aomine la regardait. Elle semblait si fragile qu'il voulait la serrer dans ses bras et la réconforter. Pour l'instant, il attendait que des proches offrent leurs condoléances à la jeune fille. Kise, à qui il tenait la main, avait perdu son sourire depuis que sa belle-mère leur avait appris le décès de la femme le matin même. Il voulait venir pour soutenir, même de loin, la jolie rose qu'il aimait beaucoup.
Satsuki serrait toutes ces mains en multipliant les remerciements. La neige épaisse recouvrait les plaques gravées de noms différents dans leur intégralité. Sans vraiment savoir pourquoi, elle tourna la tête vers le parking en retrait et croisa le regard rouge et or tant connu. Akashi, les bras croisés l'attendait. Elle se retourna vers ses proches.
L'Empereur regardait la jeune femme plus loin. Sa robe noire était très simple et les longs cheveux roses étaient retenus par un chignon très serré. Elle n'avait aucun bijou, excepté le bracelet d'améthyste à son poignet.
Elle était digne.
Elle était belle avec toute cette neige.
Akashi n'échappa pas au regard d'Aomine. Il serra plus fort la main de Kise, s'attirant ainsi le regard mécontent du blond. Sa mère était enfin allée serrer la jeune rose dans ses bras. Le blond lâcha la main de son amant et fit la même chose. La bleue et le blond se concertèrent du regard avant de laisser les deux autre seuls ensemble. Visiblement, ils avaient des choses à se dire.
Satsuki lisait l'inscription sur la plaque de sa mère :
« Femme aimée et mère dévouée »
Elle avait quand même quelques doutes sur la seconde partie. Elle entendit la neige crisser derrière elle et une large main se posa sur le sommet de sa tête.
Elle jeta un regard en coin à son ami d'enfance. Sa main se mit à caresser doucement ses cheveux comme pour la réconforter.
-Je ne pleure plus. Je dois être horrible pour ne pas pleurer à l'enterrement de ma mère.
-Ça ne signifie pas que tu ne l'as pas aimé.
Elle serra les lèvres. Son père était partit, suivi par le reste de la famille, l'ignorant royalement.
-Tu es en colère Dai-chan ?
Elle craignait sa réponse. Mais la main sur ses cheveux ne s'arrêta pas.
-Plus autant qu'avant.
Après tout, il était sacrément mal placé pour dire quoi que ce soit à la jeune rose.
Elle recula jusqu'à coller son dos contre le torse du garçon. Ses bras l'entourèrent doucement et Satsuki ferma les yeux.
Elle s'était attendue à ce qu'il en fasse toute une crise. Ses mains agrippèrent les bras musclés et la voix du garçon reprit doucement dans le silence mortel du cimetière :
-Vous sortez ensemble ?
-Non.
La tension quitta les épaules du garçon.
-Je travaille pour lui.
Il écarquilla les yeux et attendit qu'elle explique. Mais sa bouche resta close :
-Comment ça ?
Elle soupira. Elle n'était pas sur que c'était une bonne idée de tout lui dire. Mais les bras l'empêchaient de fuir et ne la lâcherais pas tant qu'il n'aurait pas une réponse.
-Je vais être la nouvelle coach de l'équipe de basket de Teiko.
La bombe était lancée.
Aomine fixait un point invisible devant lui. La présence d'Akashi loin derrière eux se rappela brutalement à la conscience de Satsuki et elle tenta de s'écarter du bleu.
-Il t'a promis quoi ?
Les bras la retenait contre lui avec beaucoup de force. Il lui faisait mal à tant serrer.
-Il t'a fait quoi pour que tu acceptes, hein ?!
-Tu me fais mal !
Son cri se répercuta autour d'eux et Aomine s'écarta d'elle comme électrocuté.
La rose fit quelques pas sur le côté et regarda le bleu.
-Je suis désolé, Satsu ! Je ne voulais pas...
-Je sais.
Aomine se gratta le menton, cherchant à éviter le contact avec les yeux roses. Il s'approcha et posa une dernière fois sa main sur sa tête.
-Je vais y aller. Je crois qu'il t'attends.
Satsuki hocha la tête : le regard d'Akashi s'était fait encore plus perçant quand son ami l'avait enlacé. Il posa une dernière fois sa grande main sur la tête rose et descendit les marches, s'arrêtant juste à côté de l'Empereur.
-Je crois qu'il est inutile de te dire que s'il lui arrive quelque chose par ta faute, je te tue, pas vrai ?
-C'est une menace, Daiki ?
-Une promesse. Tu peux t'amuser avec nous comme tu le souhaites mais Satsu m'est bien trop précieuse pour que je te laisse jouer avec elle comme tu en as l'habitude.
Le bleu reprit sa marche et Akashi se tourna légèrement vers lui :
-Je suis heureux pour Ryota et toi.
Aomine ne releva pas mais ses poings se crispèrent, laissant ses veines ressortir à en éclater. Akashi sourit en voyant Kise rejoindre son amant, ses yeux marrons brillant d'inquiétude.
Pourtant le bleu l'ignora et grimpa dans sa voiture afin de ramener sa mère chez elle.
Kise fixa quelques secondes le rouge plus haut et le salua d'un mouvement de tête avant de rejoindre les deux bleus.
Satsuki regardait toujours la tombe de sa mère. Elle était triste mais les larmes ne coulerais plus. Elle se l'était juré.
Elle ne broncha pas en sentant Akashi près d'elle. Le jeune homme s'accroupit et posa un bouquet de fleurs près des autres.
Elle ne bougea toujours pas quand il posa son manteau sur ses épaules finement recouvertes.
-Je vais te ramener, viens.
Elle regarda une dernière fois la photo de sa mère et suivi le rouge. Le même chauffeur que celui qui les avaient emmené au restaurant les attendaient.
Satsuki reprit sa place tout à droite et regardait le défilé des routes enneigés. Son père ayant souhaitait que sa femme soit incinérée dans le village de campagne où elle était née et avait vécu ses premières années avant que ses propres parents de déménagent.
La rose avait du prendre le bus pour arriver jusqu'ici. Si bien qu'elle était arrivée relativement en avance. Elle qui ne connaissait que le centre-ville, la campagne enneigée l'avait beaucoup surprise. Bon sang, elle avait touché un cheval pour la première fois !
Les paysages défilaient dans un silence religieux. Elle sentait le regard d'Akashi sur elle. Elle sursauta légèrement en sentant sa main attraper doucement la sienne.
-Crois-moi je sais ce que tu dois endurer.
Il regardait également par la fenêtre située à sa gauche. Le ton très mélancolique attira son attention.
-Je sais ce que c'est de perdre sa mère.
La main de Satsuki se détendit et Akashi glissa ses longs doigts entre les siens. Elle put ainsi serrer à son tour la main du rouge. La voix du garçon était si différente de d'habitude qu'elle sentit son cœur s'alourdir.
Enfant déjà, Akashi avait cette incroyable capacité à camoufler ses émotions. Et l'éducation de son père avait contribué à améliorer ce don. Aussi quand sa mère les avaient quitté, l'enfant qu'il était n'avait jamais laissé ses sentiments prendre le dessus. Il ne se souvenait même pas d'avoir été triste.
Il s'était contenté de satisfaire les demandes de son père à la perfection et de devenir l'illustre héritier de l'Empire des Akashi que son géniteur attendaient qu'il soit. Et ce ne sont pas les nombreuses armoires où se perdaient les trophées en tous genres qui dirons le contraire.
Satsuki l'observait se perdre dans ses pensées. Dans ces moments-là, il perdait son masque d'impassibilité et ses yeux se fermaient légèrement comme pour mieux se rappeler le passé.
Elle avait presque l'impression de voir Kuroko près d'elle.
Elle baissa les yeux sur leurs mains emboîtées et remarqua la gourmette en argent à son poignet. Elle était heureuse qu'Akashi la porte. Les petites améthystes à son propre poignet tintèrent doucement quand elles entrèrent en contact avec l'argent de la gourmette. Le bruit était relaxant.
Le paysage redevint enfin citadin et la limousine rencontrait quelques difficultés avec les plaques de verglas.
Akashi se tourna vers Satsuki. Ses yeux rouge et or brillaient à chaque lampadaire et Satsuki eut soudainement trop chaud. La main libre d'Akashi prit son visage en coupe et la jeune rose -pour une raison qu'elle ne voulait pas expliquer- posa la sienne par-dessus. Le contact était très différent de celui d'Aomine et la chaleur s'infiltra dans chaque pores de sa peau, formant une boule dans son ventre. Elle avait l'impression que l'air manquait dans la voiture et ouvrit légèrement ses lèvres pour mieux respirer et tenter de calmer les battements effrénés de son cœur.
Le rouge ne voyait plus que ses yeux roses. Il y lu beaucoup de choses et son regard dévia sur les lèvres entrouvertes. Il devina que la poitrine de la jeune fille se soulevait à un rythme très rapide. Puis Satsuki se mordit -sans en avoir conscience- la lèvre inférieure. Akashi n'en pouvait plus.
Ils se jetèrent sur l'autre en même temps. Leurs mains s'étaient lâchées pour attirer les lèvres de l'autre encore plus près. Satsuki avait noué ses bras autour de la nuque du rouge et ce dernier s'évertuait à retirer les épingles à cheveux qui retenait la cascade rose. En une fraction de seconde, ils retrouvèrent leur longueur d'origine et Akashi glissa ses doigts dedans, son autre main sur la taille de la jeune fille.
Par manque d'air, ils se séparèrent et deux secondes plus tard, se retrouvèrent encore plus passionnément. Satsuki tremblait dans les bras du rouge. Elle voulait plus. Elle ouvrit davantage les lèvres et la langue d'Akashi glissa jusqu'à atteindre sa jumelle.
La sensation fut indescriptible pour elle comme pour lui. Mais Akashi n'allait pas s'arrêter à ce simple baiser. Il lâcha à regret les cheveux pour venir capturer la taille fine de ses deux mains. Il commençait à peine à remonter son buste quand la voiture se stoppa, arrivée à destination.
Satsuki entendit enfin l'alarme de danger dans sa tête. Elle jouait avec le feu et Akashi semblait partit pour la consumer entièrement sur la banquette de sa voiture. Elle se détacha du jeune homme et ouvrit la portière. Profitant de l'effet de surprise et de l'état d'Akashi, elle lui passa par-dessus et sortit de la voiture.
Elle haletait encore et ses lèvres étaient rouges des baisers d'Akashi. Il la fixait, incrédule : elle n'allait pas le laisser en plan comme ça quand même ?! Elle le remercia de l'avoir ramené et s'enfuit vers l'ascenseur. Le rouge n'avait même pas les mots pour décrire son état intérieur. Son chauffeur referma la portière et redémarra. Akashi lança un regard noir au renflement dans son pantalon. Il allait avoir besoin d'une bonne douche glacée.
Il récupéra son manteau, tombé par terre lors de « l'échange » et ramassa également les épingles noires qu'il avait jeté dans sa précipitation à sentir les cheveux rose entre ses mains.
Il observa les petits objets noirs, un sourire bien connu sur ses lèvres.
Personne, même Satsuki ne laissait l'Empereur dans un tel état d'excitation.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top