CHAPITRE 8

Chapitre 8 : Et la neige recouvrit la ville !

25 décembre- 19h 47

Aomine Daiki était furieux. Les meubles volaient et des morceaux de verre brisé jonchaient le sol, s'enfonçant dans ses pieds. Trop occupé à évacuer cette rage, il ne remarqua pas les traînées rouges qu'il le suivaient à chacun de ses pas.

A bout de souffle, il se laissa tomber sur le sol et prêta enfin attention à taches sanglantes sur sa moquette. Rouge. Juste rouge. Rouge comme ses cheveux, rouge comme son œil. Rouge comme son nom. Rouge comme l'eau sur le corps de son amie d'enfance. Rouge comme le visage qu'elle affichait devant ce garçon. Toujours ce putain de rouge !

Il ne sent même pas la douleur de ses pieds. Juste celle de son cœur. Maintenant, il comprend, il sait, il devine. Il s'en doutait mais ne voulait pas le croire. Il ne lui doit rien, elle non plus mais il se sent trahi. Il la revoit dans cette douche, hurlant à la mort et tentant de le rassurer que tout allait bien, une fois sous sa couette. Puis dans cette rue, à ses côtés.

Elle l'avait appelé, crié son nom. Mais il ne s'était pas retourné. Parce que ce garçon près d'elle lui avait donné envie de vomir. Et son regard... Ses yeux bicolores regardaient la jeune fille avec tant de possession que le bleu s'était senti de trop. Alors, il avait fait demi-tour, ignorant les supplications de son amie.

Une fois chez lui, son corps avait explosé. Il aurait préféré se déchaîner sur le garçon mais une part de lui tremblait rien qu'à le regarder. Et puis, il aurait la blesser elle.

Il entendit le bruit familier d'une clef dans sa serrure. A part lui, seule une autre personne avait les clefs de chez lui. Le bleu avait cédé face au regard chocolat de son amant un soir et lui avait confié un double du bout de métal. Blond qui l'avait remercié d'une façon... bien personnelle.

Faisant appel à des facultés enfouies depuis bien longtemps, Aomine parvint à ignorer la voix du blond. Il ne voulait pas le voir, ce soir ! Actuellement, le bleu était certain de blesser son amant dans un geste malencontreux. Il tenta de s'éloigner de ses mains qui se voulaient rassurantes et posa son regard sur Kise.

En face, le blond resta stoïque. Les habituels yeux bleus ennuyés de son amant étaient maintenant remplis de démence et de haine. Lui qui avait été heureux de pouvoir enfin utiliser la petite clef en métal pour la première fois avait vite déchanté en voyant l'intérieur. Pire qu'une tempête, l'appartement avait du subir l'assaut ravageur d'Aomine. Son sourire s'était fané en découvrant les traces sanglantes sur le sol. Chose qu'il avait vite relié avec l'état des pieds du bleu en face à terre. Et ce regard lui faisait peur ! Il s'accroupit face au propriétaire et un étau enserra ses épaules.

Aomine attrapa le blond d'un geste sûr. Il ne voyait plus que ses lèvres rougies par le froid qui lui quémandaient d'habitude un baiser. Précis, il écrasa sa bouche sur celle de l'autre garçon. Il entendit Kise gémir de surprise. Le blond essayait de lui faire lâcher prise, préoccupé par l'état de ses pieds mais le bleu appuya davantage contre sa bouche. Il répondit enfin au baiser et ouvrit les lèvres.

Pour Aomine ce fut le signal : il glissa sa langue sans retenue dans l'antre humide de son amant et entama un ballet possessif avec son homologue. Il mordit le muscle du blond et apprécia grandement que le Kise fasse pareil à son tour. Il lâcha les épaules pour saisir le beau visage et approfondir le baiser plus que violent.

En réponse, Kise glissa ses mains sous le tee-shirt du bleu, caressant ses pectoraux. La sensation des doigts fins sur son corps acheva d'électriser le policier et il souleva son amant de façon à ce que le blond se retrouve à califourchon sur lui. Leurs souffles se mêlaient sans fin et les barrières de tissus cédèrent pour laisser place aux mains habiles.

Kise se sentait sombrer. Incapable de retenir ses gémissements, il regardait le visage de son amant descendre sur son torse tandis que les mains dégrafaient le jean sombre. Une langue bien trop mutine pour son bien remonta jusqu'à son oreille avant que des dents ne mordent doucement le lobe de son oreille. Cette imperceptible tendresse ravit Kise qui fourrageait les cheveux bleus de ses mains.

Aomine redescendit jusqu'au torse finement musclé et mordit avec passion ce bout de chair provocateur, arrachant un râle de plaisir au propriétaire. D'un tour de main, il acheva de dévêtir le blond et prit le temps de le regarder. Qu'il était beau ainsi son mannequin ! Il plongea à nouveau sur la bouche tentatrice, ses mains descendant encore et encore.

De longues et délicieuses minutes se succédèrent, concert de gémissements et cris d'amour. Plus tard, bien plus tard, Kise trouvera la force d'emmener le bleu au lit, de s'occuper des pieds blessés et de retomber à nouveau dans la spirale infernale que lui promettait le corps chaud du bleu à ses côtés.

Un dernier regard : bleu contre chocolat. Une main à la peau mat qui caresse une autre moins sombre. Et une bouche qui s'ouvre dans un soupir :

-Je t'aime.

Joyeux Noël Kise.

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25 décembre- 9h 30

Satsuki ouvrit doucement les yeux. Grâce aux volets installés, le soleil n'agressa pas immédiatement les orbes roses. Elle roula sur le matelas, observant le plafond, se remémorant son premier soir ici.

Akashi parti, elle avait couru remplir la baignoire, son désir de prendre de bain étant plus fort que la pensée d'Akashi dedans. De l'eau chaude à volonté pendant des heures. Elle était sortie et s'était ruée sur le frigo. Le rouge avait visiblement prit en compte son niveau culinaire et le frigo était gorgé de plats aussi délicieux les uns que les autres. Puis, elle s'était installée sur le canapé et avait allumé la télévision. Captivée par l'écran, elle ne l'avait lâché qu'un fin de soirée à sa grande surprise.

Elle avait repris un anti-douleur que lui avait prescrit Midorima et fouilla convenablement l'armoire. Étonnée, elle retrouva la robe verte intacte, propre et dans une house de protection. Curieuse, elle avait jeté un coup d'œil aux sous-vêtements et était restée sans voix : peu importe comment elle les regardaient, ils étaient sans conteste très provocateurs ! Secouant sa tête, elle avait découvert quelques nuisettes absolument adorables. Elle avait d'ailleurs opté pour l'une d'entre elle pour dormir.

Puis, il y avait eu le lit.

Réagissant à un réflexe enfantin, elle avait pris son élan avant d'atterrir au centre du matelas. Elle roula de chaque côté maintenant certaine qu'elle ne risquait plus de tomber la nuit. Elle rampa jusqu'aux oreillers et enfonça son visage dedans, respirant à plein poumons l'odeur de la lessive fraîche.

Puis, elle avait fermé les yeux et tomba dans un sommeil sans rêves. Le lendemain matin, elle avait reçu une lettre de l'Empereur, lui « ordonnant » dés maintenant de se joindre au coach de Teiko afin de commencer à relever ses données sur la bonne petite centaine de joueurs que les trois équipes comportaient.

Elle avait donc retrouvé le coach de l'époque, désirant prendre sa retraite afin de s'occuper de ses jeunes enfants chez lui. Il l'avait présenté tout d'abord aux titulaires puis au reste des équipes. Son apparition avait provoqué beaucoup de bruit et une multitude de sifflements appréciateurs avaient résonné sur son passage. Et quand ces jeunes au trop plein d'hormones croissantes avaient enfin fait le lien avec la si impressionnante Génération des Miracles, il n'était resté que de l'admiration pure et de l'espoir pour les tournois à venir.

Mais le plus grand fans était sans nul doute, le principal de l'établissement. L'invitant sans cesse pour partager ses impressions et ses décisions futures, la jeune rose trouvait de plus en plus difficile la proximité de cet homme qui cherchait la moindre occasion pour la frôler. L'idée même d'en parler à Akashi s'était souvent présenté à son esprit mais le jeune homme ne l'avait plus recontacté depuis. Et d'ailleurs, elle tenait à faire les choses d'elle-même.

Le premier jour en tant que future coach s'était déroulé à merveille. Les jeunes collégiens ne posaient aucun problèmes, cherchant même à l'aider pour la conception de ses fiches sur chaque membres. Certains d'entre eux -notamment les plus grands grands ou les plus baraqués- restaient près d'elle quand le principal pointait le bout de son horrible nez près des terrains. Et le soir, Satsuki se dépêchait de rejoindre l'appartement pour éviter de le croiser.

Et les jours se succédaient, semblables bien que loin de la banalité.

Aujourd'hui, elle avait décidé d'aller acheter quelques cadeaux de Noël.

Avec beaucoup de regret, elle dut se résoudre à sortir de lit et ouvrit ses volets. Les rues grouillaient encore d'acheteurs paniqués de dernière minute. Elle laissa ouvert de façon à bien aérer sa chambre et s'élança jusque dans la salle de bain pour une simple douche.

Et comme tous les matins, l'unique problème était sa tenue du jour. Elle hésitait, essayant ça avec ça mais elle finissait généralement par prendre du retard et devoir courir pour arriver à l'heure. Elle finit néanmoins par opter -l'armoire sans dessus- dessous- pour une robe d'hiver avec des collants en laine. Elle allait prendre une paire de bottes à talons quand elle se souvint que le magasins demandaient du temps et de la marche. Se ravisant, elle saisit une paire plate. Un manteau accordé fut enlevé de son cintre et posé sur un bras.

Le premier matin, Satsuki avait découvert que ses placards regorgeaient de divers et variés thés. Encore aujourd'hui, elle pouvait en choisir un nouveau pour commencer la journée. En attendant que l'eau chauffe, elle alluma la télé et écouta une jeune femme la prévenir de faire attention aux plaques de glaces sur le sol.

Son thé et une chocolatine avalés, elle posa le récipient dans le lave-vaisselle et chercha son sac à main. Qu'elle retrouva naturellement sous le canapé...

Dans le couloir menant à l'ascenseur, elle croisa son voisin -un très vieux monsieur adorable- qui insista pour que la rose rentre chez lui et mange une part de son gâteau, la jugeant trop maigre pour affronter ainsi l'hiver terrible qui l'attendait dehors.

Elle remercia l'homme se jurant de lui acheter un petit cadeaux en remerciement.

Le vent glacial la fit reculer alors qu'elle venait à peine de quitter le bâtiment. S'armant de courage, elle marcha jusqu'au centre-ville, motivée à 100%.

Mentalement, elle fit une liste des personnes à qui acheter un cadeaux : Madame Aomine naturellement, Daiki, Ryôta, son vieux voisin... et Midorima pour la forme !

Puis trois visages s'emparèrent de son esprit : ses parents et Akashi.

Presque certaine que cette année non plus, elle n'aurait aucune nouvelles de ses géniteurs, elle ne voyait pas l'intérêt de faire un geste pour eux. Et enfin...

Que pouvait-elle acheter à l'Empereur ?

Devait-elle acheter un cadeau à l'Empereur ?

Le voulait-elle ?

Faire un geste comme pour Midorima ?

Akashi -bien qu'étant un vrai salaud- lui avait montré quelques gestes sympathiques voire protecteur. Elle lui devait par la force des choses beaucoup. Sinon, elle serait toujours serveuse et ruinée.

Puis le souvenir cuisant de l'inscription dans sa cuisse refis trop brutalement surface et elle maudis le rouge d'être aussi... digne de lui-même sans doute.

Voilà déjà plusieurs magasins qu'elle quittait, bredouille. Légèrement impatiente, elle marchait avec plus de vigueur avant d'entrer dans un énième magasin. Là, une chose attira immédiatement son attention : taillé dans ce qu'on aurait dit être du cristal, une représentation du signe du Cancer reposait dans un écrin vert. L'objet étant plutôt donné vu le prix, elle trouva enfin le cadeau de Midorima, le premier de la journée !

Hésitant à acheter la même chose aux deux autres garçons -elle ne connaît pas le signe astrologique de son voisin- elle se dut se résoudre à chercher davantage.

Elle trouva une vieille montre à gousset qui plairait sans aucun doute au vieux monsieur.

Elle finit ses courses assez rapidement e rentra chez elle. Le long de la rue, elle expira assez fort, s'amusant de la fumée qu'elle produisait.

-On dirait une enfant.

Elle s'arrêta net, fixant l'homme en face d'elle.

-Akashi.

-Tu pourrais avoir l'air surprise !

-Tes apparitions mystères me laissent un peu indifférentes.

Il haussa les épaules, fixant les sacs que la roses tenaient fermement.

-Cadeaux de Noël ?

-Oui.

Un petit sourire se dessina sur son visage et ses yeux remontèrent sur la jeune femme.

-Ta nouvelle vie est plaisante ?

-Je n'ai pas à me plaindre.

-Même avec le principal de Teiko ?

Elle tiqua à l'évocation du personnage un peu trop pervers sur les bords, ce qui ne lui échappa pas.

-S'il te dérange trop, j'ai les moyens de le faire quitter Teiko.

-Je sais mais je m'en accommode.

Akashi pencha la tête de façon à ne laisser découvert que son œil doré :

-Tu as des gardiens très protecteurs après tout. Et justement, je souhaiterais m'entretenir avec toi.

-Pour quelle raison ?

-Au sujet des équipes. J'aime bien avoir des détails sur les personnes à qui je confie ma précieuse Satsuki.

Définitivement blasée par la fin de la phrase, elle lui répondit :

-Comme si tu n'avais pas déjà tous les renseignements que tu désires !

-Disons, que je souhaite voir ton point de vue. Me refuserais-tu d'entrer chez moi, Satsuki ?

Elle soupira. Elle voulait rester seule mais hors de question de dire non à Akashi. Et en période de fête, elle ne souhaitait pas se prendre la tête avec l'Empereur.

-Très bien, allons-y.

Elle le dépassa et se dirigea vers l'appartement en question.

Derrière Akashi était un peu déçu : il espérait que la jeune fille proteste puis cède enfin à son ordre -déguisé mais c'en était un!

L'ascenseur semblait les attendre et les mains prises par les poches, Satsuki laissa Akashi appuyer à sa place sur le numéro de l'étage. Il marchait sans un bruit, la suivant de près. Il la voyait se débattre avec la clef et ouvrir la porte.

Quand il entra, Akashi laissa son regard filtrer les pièces. Propre et rangé, Satsuki prenait soin de l'appartement. L'odeur de son parfum embaumait légèrement la pièce. Juste ce qu'il fallait pour rappeler l'incontestable présence féminine en ces lieux.

Les longs cheveux roses attirèrent son attention quand la jeune fille se dirigeait dans la chambre pour poser les cadeaux et enlever son manteau. Akashi, lui s'installa sur la canapé en attendant.

-Thé ?

La voix résonna du fond de l'habitation et une paire d'yeux roses le questionnèrent quand elle débarqua dans la cuisine.

-Je veux bien.

Il s'étonnait encore de l'insouciance dont elle faisait preuve en le regardant dans les yeux. Ne savait-elle pas que cet idiot de Kagami avait failli y passer i ans ?! Il entendit la bouilloire siffler de plus en plus fort mais une chose attirait son attention : les longs cheveux roses qui se balançaient à chacun des gestes de leur propriétaire.

Akashi avouait volontiers qu'il aimait les cheveux longs : certaines de ces filles d'un soir en avait de particulièrement beaux et il aimait bien glisser ses doigts dedans. Une petite faiblesse dirons-nous !

Une tasse fut posé en face de lui, sur la table et Satsuki s'assit à côté de lui, trois gros dossiers dans les bras. Il pivota de façon à lui faire face et attendit :

-Plus vite ça sera fait, plus vite, tu pourras t'en aller.

Elle noua ses cheveux en un chignon grossier et le regarda :

-J'ai répertorié chaque équipe par dossiers. J'ai les noms complets de chaque membres mais mes fiches ne sont pas encore finies.

Akashi acquiesçât.

-Tout d'abord, les titulaires. C'est leur dernière année. Dans l'ensemble, le niveaux étaient pas mal. Voici les six garçons qui vont les remplacer.

Elle lui tendit six fiches avec une photo des concernés. Il les parcourut rapidement :

-Celui-ci et celui-ci...

Elle posa un doigt sur les deux garçons en question.

-... sont axés sur la vitesse. Les autres c'est de la puissance brute. J'ai demandé à ce qu'ils fassent un match avec les titulaires.

-Ton impression ?

-Leur technique de jeu en équipe surpasse les titulaires. Lui...

Une troisième fiche.

-... c'est le futur capitaine.

Pendant deux heures, Akashi demanda plus de renseignements sur le premier dossier. Satsuki était pertinente et avait accompli un très bon travail.

Puis le ventre de Satsuki se mit à grogner. Akashi rit doucement, surprenant doucement la rose. Ce mec était vraiment bipolaire : sadique puis protecteur, il lui donnait des ordres puis montrait un côté attentionné et se mettait à rire.

-Faisons une pause.

-Je vais nous chercher quelque chose dans la cuisine.

Elle le leva, faisant virevolter ses longs cheveux, Akashi mourant d'envie de les saisir à pleines mains. Il parvint à se retenir et décida de ramener les deux tasses à la cuisine. Il les plaça dans le lave-vaisselle et observa Satsuki fouiller dans les placards.

-J'ai... deux bols de ramens ! Ça te va ?

-Ça ira.

Il attrapa deux paires de baguettes et retourna sur la canapé. Pendant que la rose versait de l'eau chaude dedans, il alluma la télé.

Satsuki lui tendit un bol et s'installa à sa place. Ils mangeait sans un bruit. La rose retiendrait à jamais l'image d'Akashi Seijuro avec un bol de ramens instantanées, captivé par la télévision en face de lui.

Elle étouffa un rire et continua à manger.

Si une personne venait à entrer d'une quelconque façon, elle ferait face à une scène improbable, que très peu de personnes peuvent imaginer : une jeune fille au longs cheveux roses au côté d'un garçon du même âge au cheveux sanglant, des bols de ramens dans les mains, riant aux blagues d'un humoriste au talent douteux.

Et puis, tout aussi naturellement, elle verrait les deux jeunes adultes posaient lesdits bols et retrouver cet air adulte qui ne leur convenait pas. Cet air avec lequel ils doivent tous les deux jouer : lui pour asseoir son autorité, elle pour lui résister.

Alors cette personne refermerait la porte, laissant les deux jeunes gens à leurs fiches dans lesquelles ils se plongent avec aisance.

Satsuki se rappelait très bien que souvent, Akashi lui demandait des renseignements sur tel ou tel adversaire. Et Akashi se souvenait très clairement que Satsuki ne lésinait pas sur les recherches qu'elle effectuait.

Les heures tournèrent tandis qu'ils épluchaient les deux autres dossiers. Parfois, ils revenaient sur un membre d'une autre dossier et reprenaient là où ils en étaient. Ils parlaient des tactiques actuelles et futures. Satsuki n'empêchait plus ses bâillements de sortir et Akashi avait retiré sa veste, le laissant dans un tee-shirt qui laissait sa clavicule à l'air libre.

Akashi regarda sa montre : 19h 30. La rose en face de lui risquait de s'endormir un moment ou un autre sur les fiches.

-Bon arrêtons-nous là.

-Ok...

-C'est du bon travail, Satsuki.

Il ré-enfila sa veste et attrapa le manteau. Satsuki se leva, imitant ainsi le rouge.

-Bien, à bientôt Satsuki. Je te contacte bientôt pour préparer efficacement la tactique de la rentrée.

-Ouais, ouais, je compte sur toi... Je te raccompagne pas, tu connais le chemin.

Elle se leva, les dossiers sous les bras quand Akashi l'arrêta et lui tendit un paquet:

-Je suis vraiment très satisfait de t'avoir choisi comme coach.

Et il partit sur cette belle phrase. Elle haussa les épaules, elle n'allait pas être heureuse de ce simple compliment, non ? Elle ouvrit le paquet et en retira un bracelet avec de petites mais superbes améthyste. Elle resta sans voix.

Elle regarda la pile de cadeaux dans sa chambre. Si elle était contente !

Elle s'injuria elle-même et courut pour aller dehors. L'ascenseur prit tellement de temps pour arriver qu'elle opta pour les escaliers. Elle crut qu'elle allait se rompre le cou mais quand elle vit que l'héritier des Akashi allait rentrer dans sa voiture, elle s'arrêta et hurla son nom.

Surpris, Akashi se retourna pour découvrir Satsuki, tremblante et en sueur. Il fit signe au chauffeur d'attendre et observa la jeune fille avancer vers lui. Malgré sa course, elle sentait le froid prendre petit à petit possession d'elle.

-Je...

Ses poumons étaient en feu et le regard fixe d'Akashi ne l'aidait absolument pas. Elle finit néanmoins par se relever et lui tendit à son tour un paquet.

-Tiens.

Tout doucement, il leva les mains, se saisissant de l'objet comme s'il était précieux. Il s'agissait visiblement d'une boîte.

-Merci. Je peux l'ouvrir ici ?

Satsuki hocha la tête et Akashi déballa son cadeau. La boîte -car s'en était bien une- tenait dans sa main. Satsuki attendait qu'il découvre l'intérieur.

Il retira précautionneusement le couvercle et contempla l'intérieur.

Satsuki, sans un souffle, le vit sortir la fine gourmette en argent de l'écrin et la regarder sous tous ses angles. Akashi y découvrit une inscription :

« Satsuki Momoi »

-Comme ça, toi aussi tu auras mon nom sur toi !

Ils se regardèrent fixement. Satsuki se sentit terriblement gênée. L'idée lui a beaucoup plu au départ et maintenant elle se rendait compte de son geste.

Akashi lui tendit l'objet.

-Met-la moi.

Étrangement euphorique, elle la saisit et la referma autour du poignet révélé.

-Je suis très touché.

-Merci... pour ton cadeau.

Akashi la regarda et s'approcha d'elle. Elle se surprit à attendre. Mais attendre quoi ?

Elle n'eut pas le loisir de le découvrir quand une tache bleu attirant son œil vers sa droite.

Aomine Daiki est pleine contemplation.

-Oh Mon Dieu... Dai-chan.

Akashi tourna légèrement son visage pour contempler l'ancien As. Il s'affrontèrent pendant quelques instants avant qu'Akashi ne rompe de lui-même le contact, se focalisant à nouveau sur la rose près de lui.

Les yeux écarquillés et la bouche ouverte sur le nom de son ami, elle s'était totalement désintéressée du rouge.

-Dai-chan !

Elle avait crié son nom quand le bleu avait fait demi-tour.

-Dai-chan !

Elle hurla et s'apprêta à lui courir après quand Akashi retint son bras. Elle se tourna vers lui, totalement horrifiée.

-Laisse-le pour l'instant. Rentre, tu vas attraper froid.

Elle hocha la tête, en transe. Sans un mot, elle rebroussa chemin et quand Akashi fut certain qu'elle rejoindrait bien l'appartement, il monta dans la voiture.

Il songea à son geste : qu'allait-il faire au juste ? Distraitement, il caressa la précieuse gourmette. Puis, il se souvint que ce soir, son père revenait des Etats-Unis.

Il chassa le superflu de sa tête, laissant Satsuki de côté et inspira profondément. Quand il ouvrit les yeux, il était à nouveau l'Empereur.

Joyeux Noël Akashi.

~¤~¤~¤~¤~

Dans son bain, Satsuki réfléchissait à toute vitesse. Il y avait deux problèmes urgents : le premier c'était Daiki et ce qu'il avait vu. Le second était Akashi et leur relation qui devenait étrange. Seigneur Dieu, ils s'échangeaient des cadeaux maintenant ! Même durant le collège, ça n'était jamais arrivé !

Son cerveau tournait à toute vitesse. Épuisée, elle sortit du bain et retourna dans le salon chercher le bracelet. Il était magnifique !

Secouant ses cheveux gorgés d'eau, il rentra dans sa chambre pour mettre quelque chose à la place de cette serviette. On sonna à sa porte.

Elle se stoppa, le cerveau à nouveau en ébullition : Akashi serait-il revenu ? Aomine venu s'expliquer ? Ou un voisin lui souhaitant de bonnes fêtes ? La sonnette retentit à nouveau.

Quand Satsuki ouvrit la porte, elle cru s'évanouir :

-Bonsoir Momoi.

-Ce n'est pas possible...

Et pourtant, il avait l'air réel. Affaibli mais réel !

-Tetsu-kun...

Elle regardait le turquoise dormir sur son canapé. Elle reprit conscience et le recouvrit d'une fine couverture. Elle souleva légèrement sa tête afin de lui glisser un oreiller. Et elle le regarda nouveau. C'était bien lui, en chair et en os. Il ronflait légèrement, signe du sommeil qui l'avait brutalement saisit devant la porte d'entrée.

Quand elle avait vu Kuroko s'effondrer, elle avait réagit au quart de tour et avait empêchait que sa tête ne heurte trop brutalement son parquet. Inquiète, elle pensait qu'il lui était arrivé quelque chose mais les légers ronflements avaient vite fait de démentir cette théorie. Maintenant, elle n'aurait la réponse que demain.

Elle le regardait encore et encore, se remémorant chaque parcelle de son visage avec tendresse. Ses traits avaient mûris -comme chacun d'entre eux- et elle était presque certaine que maintenant, il devait atteindre la taille d'Akashi. En tout cas, il semblait paisible.

Elle pourrait rester là, à l'observer mais son portable vibra sur un des plans de travail dans la cuisine.

Elle connaissait ce numéro.

Elle connaissait l'homme au bout.

Elle décrocha :

-Allo?

-Satsuki.

Elle prit une grande inspiration :

-Papa.

-J'ai une mauvaise nouvelle.

Elle s'arrêta de penser.

-Ta mère nous a quitté.

Elle s'arrêta de respirer.

Joyeux Noël Satsuki.

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