CHAPITRE 7

Chapitre 7 : La rose et les clefs du rouge.

Se sachant en retard, Satsuki augmenta la cadence de ses pas, veillant à ne pas trop bouger son poignet. L'anti-douleur prit plus tôt commençait à faire effet et diminuait considérablement la douleur. L'attelle lui permettait au moins de contrôler ses mouvements.

Elle s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle. Nostalgique, elle contempla le paysage autour d'elle : pendant trois ans, elle avait remonté cette allée, tourné dans cette rue et quelques mètres plus loin, faisait enfin face à Teiko.

Ces trois années là avaient été incroyables : d'abord parce qu'elle pouvait voir Kuroko tous les jours ! Et l'autre raison étant que pour la première fois, elle se sentait accepté et nécessaire dans un groupe. Naturellement, Aomine était son point d'ancrage mais au bout d'un moment, ses capacités suffirent à faire d'elle, un élément indispensable pour l'équipe de basket.

Elle se remit en route, respirant l'air frais à grandes bouffées. Elle n'aurait jamais imaginé pouvoir travailler là-bas en tant que coach officielle. Certes, elle connaissait bien les ficelles du métier mais elle allait se retrouver à gérer seule les trois équipes du collège.

Pouvait-elle dire que son rêve se réalisait ? Après tout, elle avait souhaité pouvoir rester dans le monde du basket après ses études. Mais l'avouer signifierait qu'elle le devait à Akashi. Ce qui était, au final, bel et bien grâce à lui.

Akashi... Au collège, il l'impressionnait : il effectuait son travail de capitaine d'une main de fer et amenait son équipe de victoires en victoires.

Puis il avait choisi d'intégrer Rakuzan. Et il gagnait encore et encore.

Elle aurait pu continuer à l'admirer... jusqu'à ce match décisif. Son admiration s'était brisée, la déformant en une haine violente. Son ordre avait été décisif et brutal. En voyant l'état de autres garçons les premiers jours, elle aurait pu aller le supplier de changer d'avis. Mais l'Empereur n'aurait jamais accepté. Et elle était trop fière.

Et aujourd'hui, Akashi la considérait comme sa propriété, lui ordonnant même d'entraîner les équipes de Teiko. Elle aurait sa revanche d'une manière ou d'une autre. Lui qui l'appelait « sa marionnette » la verrait se dresser contre lui inlassablement. Qu'il lui taille le reste de son corps à l'aide de ses ciseaux s'il le souhaitait !

Mais pour l'instant, l'Empereur se trouvait face à elle, les bras croisés dans une attitude clairement menaçante. Satsuki parcourut les quelques mètres en veillant à bien le regarder dans les yeux. Il la prenait de haut, la défiant de continuer. Soit ! Elle avait grandi avec Aomine, elle pouvait jouer longtemps à ce jeu-là !

Elle s'arrêta devant lui. Elle pouvait voir qu'il était furieux rien qu'à l'éclat de ses yeux.

-Tu es en retard.

-Je l'avais bien comprit quand tu m'as appelé la première fois.

Akashi tendit un bras, sa main allant chercher une des mèches roses qui encadraient son visage.

-Je n'aime pas que tu me parles comme ça, Satsuki.

-Je ne t'aime pas tout court, Akashi.

Il tira sur la mèche, suffisamment fort pour obliger Satsuki à faire un pas de plus. Il baissa sa tête et Satsuki releva la sienne dans une attitude de défi. Les mèches rouges sur son front -repoussées depuis la Winter Cup- allèrent caresser la joue blanche de la rose tandis qu'il s'approchait de son oreille :

-Tu tiens vraiment à me faire mettre en colère ?

-J'avoue que l'idée est plaisante.

-Tu n'as donc rien retenu de la dernière fois ?

-J'apprécie vraiment quand tu tentes de me faire obéir.

Il lâcha la mèche et la jeune fille se recula le plus loin possible. Il pencha la tête sur le côté comme on regarderait un objet étrange :

-Tu es amusante Satsuki.

-Toi tu m'énerves !

-Tant que tu me craints, le reste n'a pas d'importance.

-Je n'ai pas peur de toi !

-Ah oui ?

Oui elle mentait ! Elle tremblait de tous ses membres et cherchait à détourner le regard. Adieu son assurance de tout à l'heure !

-Si tu continues comme ça, je vais devoir chercher un autre endroit où te marquer.

-Ne me touches pas !

-Vois-tu Satsuki, je n'aimes pas me salir les mains inutilement. Mais t'avoir déshabillé m'a permit de découvrir des endroits très intéressants où j'aimerais laisser la lame du ciseaux entailler ta peau.

L'information percuta son cerveau immédiatement :

-Tu n'es qu'un putain de pervers !

-Allons, allons ! Ce n'est pas une façon de parler à son maître !

-Vas te...

-Ou alors... Es-tu gênée parce que je suis le premier homme à t'avoir vu nue ?

La couleur de ses joues rivalisa avec la couleur de cheveux du garçon en face d'elle.

-Bonne réponse n'est-ce pas ?

Elle ne répondit pas. Akashi était peut-être un salaud de première mais il était tombé juste. Perdue dans son romantisme avec Kuroko, elle s'était imaginée une première fois merveilleuse avec lui et attendait. Sauf que le turquoise avait fui et qu'elle restait seule avec sa première fois.

Mais hors de question de laisser à Akashi la possibilité de la manipuler avec ça :

-Tu es bien sûr de toi, je trouves !

Il haussa les épaules, trouvant la jeune fille peu convaincante.

-Mes rapports ne mentionnent aucun petits-amis. Et ta réaction me suffit.

Il regarda sa montre et reprit :

-Bien, nous avons perdu assez de temps comme ça. Le directeur nous attends pour conclure le contrat.

-Le contrat ?

-Je supporte son équipe de basket mais en échange, je l'entraîne avec le coach de mon choix.

-Le coach actuel ne te convenait pas ?

-Je l'ai dit : je veux la meilleure.

Elle secoua la tête :

-Il y a beaucoup mieux que moi.

-Ne te rabaisse pas autant. Je sais quand j'ai raison.

Et elle devrait se sentir honoré ?

Akashi passa le portail et Satsuki se résigna à le suivre. Un travail en valait un autre. Rien n'avait changé là non plus : les couloirs, les salles de classes... Akashi marchait sans faire attention à elle. Il toqua à la porte et une grosse voix bourrue l'incita à entrer.

-Bonjour.

-Ah Akashi ! Je commençais à penser que tu n'allais jamais vraiment me présenter le coach que tu m'as obligé à accepter pour mon équipes de basket !

-Je n'aurais pas osé. Je suppose que vous vous souvenez de Momoi Satsuki.

La concernée rentra à son tour dans le bureau et salua courtoisement le directeur. L'homme lorgna sur son visage puis descendit naturellement vers sa poitrine.

-Oui, oui tout à fait ! On n'oublie pas une si charmante personne si facilement.

Il contourna son bureau afin de s'approcher d'elle.

Le regard salace de l'homme l'obligea à commettre un geste qu'elle ne voulait jamais plus refaire : elle se colla presque contre Akashi. Quitte à choisir, le rouge était préférable.

Celui-ci ne réagit pas, se contentant d'un regard pour la rose. Ses mains tremblaient de peur. Il haussa les sourcils : seul lui avait le droit de la faire réagir ainsi !

Il s'approcha du vieil homme et parla d'une vois dure :

-Bien, nous pouvons régler le contrat maintenant. Comprenez que j'ai un emploi du temps à respecter et que je dois m'occuper du nécessaire pour cette jeune femme.

Le regard vitreux du directeur restait sur Satsuki mais il se détourna enfin.

-Je comprends parfaitement.

Il reprit sa place sur son fauteuil et présenta quelques documents à signer :

-Vos exemplaires.

Akashi signa rapidement et Satsuki se rapprocha à contre cœur. Voilà un homme bien plus horrible que l'Empereur à ses yeux. Au moins, Akashi ne bavait littéralement pas en fixant sa poitrine. Rien que l'imaginer était impossible !

-Passez une bonne journée !

-Vous aussi Akashi ! Momoi !

Il fait rouler son nom d'une façon dégoûtante et elle se précipita pour sortir. Dieu, qu'elle haïssait ce genre d'hommes ! Elle ouvrit une des fenêtres du couloir et inspira profondément.

Akashi referma la porte, silencieux. Il la regarda longuement et se décida à prendre la parole :

-Tout va bien ?

Sa voix avait été douce, l'étonnant quelque part. Satsuki semblait au bord des larmes et serrait son manteau avec force.

-Je hais les hommes de ce genre. Il y en avait tellement au restaurant. Qui cherchaient à me toucher à tout prix quand je venais prendre leurs commandes ou qui me proposaient des choses horribles en échange d'un peu d'argent...

Elle ne savait pas pourquoi elle lui racontait tout ça. Mais il s'approcha et referma la fenêtre.

-Si tu attrapes froid, je vais devoir encore payer le montant de sa consultation et tes médicaments.

Son banquier l'ayant averti que l'hôpital avait fait transférer le montant sur son compte.

-Pauvre de toi ! C'est vrai que tu dois avoir du mal à boucler tes fins de mois.

Ironiquement, elle se sentit un peu mieux.

Ils marchèrent sans un mot, perdus dans leurs pensées. Ils passèrent le portail dans le même silence.

-Allons manger quelque part.

Satsuki le regarda :

-La dernière fois, j'ai fini avec ton nom gravé à l'intérieur de ma cuisse.

-Je dois te donner quelque chose d'important.

Il fit quelques pas et se retourna. Elle soupira et lui emboîta le pas. Akashi gardait son air impassible et Satsuki n'avait pas le cœur à le questionner. Ces deux jours lui avaient appris qu'il ne répondait que quand il le souhaitait. Le long du chemin, Satsuki reconnut le magasin où elle avait l'habitude d'aller acheter des glaces avec les autres. Ce souvenir lui rappela Murasakibara et ses nombreuses friandises. Akashi ne ralentit pas.

-Où va t'ont ?

-Plus loin.

Elle lui jeta un petit regard blasé. Akashi prit une rue à gauche et Satsuki aperçut un petit restaurant de Sushi.

-Sushis ?

-J'en ai envie.

La rose comprit qu'elle n'avait visiblement pas son avis à donner.

L'intérieur était plutôt petit et des clients étaient assis sur des coussins à même le sol. Des assiettes de sushis étaient posées sur la table près d'eux. Ils avaient l'air si appétissants que Satsuki entendit son estomac grogner.

-Bonjour, pour deux ?

Un tout petit homme les dirigea vers une table vide et Satsuki prit place sur son coussin. Akashi fit de même.

-Vous désirez à boire ?

-Du saké.

Elle pouvait garder son avis encore une fois. Elle regardait les sushis proposés quand elle se rappela brutalement de quelque chose :

-Mince Dai-chan !

Elle avait totalement oublié de l'appeler ! Elle fouilla dans son sac et grimaça quand elle utilisa sa main blessée pour se mettre debout.

-Je reviens !

Ne prenant pas son manteau, elle s'exposa au léger vent que la ruelle étroite laissait filtrer. Elle composa le numéro du bleu et attendit.

-C'est pas trop tôt !

-Désolée...

-Toi alors... Le médecin a dit quoi ?

-Une entorse.

-Si c'est que ça.

-Alors avec ta mère ?

Aomine ne répondit pas mais elle l'entendit crier après quelqu'un. Visiblement, le téléphone changea de main et la voix de Kise résonna longtemps dans ses oreilles :

-Momocchi ! C'est génial ! La maman de Daikicchi m'adore !

-Tant mieux pour toi !

-Elle m'a fait à manger ! C'était vraiment délicieux !

Sur cette phrase digne de Murasakibara, la voix de Kise fut coupé par celle d'Aomine quand le téléphone revint à son propriétaire :

-Stupide blond ! Satsu, tu es où là ?

-Devant un restaurant de sushis, pourquoi ?

-Tu es avec qui ?

-Dai-chan tu ne vas recommencer !

-Je ne vois pas de quoi tu parles !

Elle se pinça l'arrête du nez.

-Je dois y retourner.

-Satsu, tu es avec le mec de hier soir ?!

-A bientôt Dai-chan.

Elle raccrocha au nez de son ami. Il allait mal le prendre mais il se vengerait sur Kise sans doute.

« Pardon Ki-chan ! »

Elle rentra rapidement et retourna s'asseoir en face d'Akashi.

-J'ai prit la liberté de commander pour toi.

-Merci.

Le rouge apporta son verre de saké à sa bouche.

-Daiki et Ryôta vont bien ?

-Comme si ça t'intéressait...

-C'est aujourd'hui que Ryôta devait rencontrer la mère de Daiki, non ?

Satsuki remplit son propre verre et but à petites gorgées. Elle n'appréciait pas particulièrement l'alcool.

-Merci d'avoir patienté ! Vos commandes !

Le petit homme posa des plats identiques sur la table et s'en alla. Satsuki tira une assiette vers elle et se demanda par lequel commencer.

Elle se décida pour celui qui avait un morceaux d'omelette. Elle le dégusta lentement et observa Akashi faire de même avec du thon. Elle en mangea encore quelques-uns et ouvrit la bouche pour parler :

-Et donc, cette chose importante ?

Akashi ne se pressa pas pour répondre et bu un autre verre de saké.

-Désormais tu vas vivre chez moi.

-Qu... Je te demande pardon ?!

Son éclat de voix attira des regard mécontents de certaines personnes autour d'elle et elle reprit plus doucement :

-Et pourquoi donc ?!

-Ton appartement ne convient pas pour quelqu'un travaillant sous mes ordres.

Le rouge avala encore un sushi et contempla la jeune femme aux cheveux roses en face de lui : elle semblait désirer l'étriper sur place.

-Il est hors de question que je quitte mon appartement !

-Tu n'as pas le choix. De plus, tu es loin de Teiko.

-Ça ne me dérange pas !

-Moi si.

Un nouvel affrontement débuta entre eux. Le petit homme qui les avait servi jugerais avoir vu des éclairs entre leurs visages.

-Et je te rappelle, Akashi, que tu habites encore plus loin que moi !

-Tu utiliseras l'appartement que j'habitais durant le collège.

-Je refuse !

-Devrais-je te ramener une nouvelle fois chez moi ?

-Ah ! J'en étais sur ! Tu taillades chaque personne qui te dit non, Akashi ?

Il plissa les yeux et se servit un autre verre qu'il avala cul-sec :

-C'est un traitement que je ne réserve qu'à toi.

-J'en suis honorée !

-Encore du sarcasme.

Ce n'était pas une question

-Dis-moi juste que tu n'as pas mis fin au contrat avec le propriétaire à qui je le louait !

Son absence de réponse fut suffisant. Satsuki prit sa tête entre ses mains en soupirant :

-Qu'est-ce que je t'ai fait, sincèrement ?

-Tu m'as dit non.

-Mais tu es quoi ?! Un enfant ?!

Elle n'avait plus faim mais elle finit ses sushis pour la forme.

-Mon travail et mon appart... Tu vas me prendre quoi encore ?

-J'ai l'air d'une personne horrible dans ta bouche.

-C'est le cas...

Elle avala à son tour cul-sec son verre de saké.

-Où est le mal à vouloir vivre dans un appartement luxueux ? Tu n'auras rien à payer sauf les achats que tu devras faire.

-Sans doute le fait qu'il soit à toi.

-Tu es à moi, toi aussi.

-Donc tu me met au même rang qu'un appartement ?!

Le regard d'Akashi à cet instant-là lui rappela la façon dont on regarde un enfant particulièrement idiot.

-Encore une fois, ne te dénigre pas. Tu es importante puisque tu vas faire gagner l'équipe de basket que je soutient.

-Tu me lâcheras quand ?

-Qui sait ?

Cette conversation ne mènera nul part. Satsuki se leva, prit son manteau et son sac et attendit. Akashi la regarda :

-Soit, allons à cet appartement. De toute façon, mon proprio doit m'attendre chez moi pour me dire de virer rapidement mes affaires.

Elle n'avait plus rien à perdre n'est-ce-pas ?

-Tu n'as besoin de rien qui vienne de là-bas.

-Mes vêtements peut-être !

Akashi se leva, donnant à ce geste une toute nouvelle définition de la grâce.

-Je t'en achèterais d'autre.

-Akashi, rien que de me l'imaginer me dégoûte mais je dois le dire : te rends-tu compte que tu m'entretiens comme tu le ferais avec une maîtresse ?

Il se tourna vers elle, un étrange sourire plaqué sur le visage :

-Allons Satsuki ! Ne brûlons pas les étapes ! Si tu y tiens à ce point, je peux m'arranger pour passer te voir certaines nuits mais ça n'ira pas plus loin.

-Ne redis jamais une chose pareil !

Il se tourna vers l'homme à la caisse et sortit sa carte bancaire. L'homme les salua et ils sortirent. Akashi enfila son propre manteau et vit la rose se débattre avec le sien :

-Un coup de main ?

-La seule main dont j'ai besoin c'est de la mienne sur ton visage.

-Tant de violence...

Dix minutes plus tard, le duo se trouvaient devant la porte de l'appartement. Légèrement nerveuse -une cabine d'ascenseur en compagnie d'Akashi n'est pas rassurant du tout- elle l'observa insérer une clef et ouvrir la porte.

Son nouvel appartement -puisqu'elle n'a pas vraiment le choix- s'avéra être trois fois plus grand que le sien. Des plantes vertes étaient posées ici et là et la température intérieur était parfaite. Elle fis quelques pas sous le regard attentif rouge et or.

-C'est... propre.

-J'ai demandé à mes employés de venir te le préparer. Le frigo est rempli et tu as des vêtements dans l'armoire de la chambre.

Donc, il avait prévu qu'elle vive ici dès maintenant ?!

Akashi s'installa sur l'élégant canapé de cuir blanc et la regarda faire le tour. La cuisine -américaine Messieurs-Dames!- lui sembla un peu superflue -oui elle l'avouait, elle était une piètre cuisinière- et elle chercha la salle de bain. Elle faillit faire une attaque en découvrant la baignoire. Elle découvrit également un peignoir blanc et un ensemble de serviette de la même couleur. Puis elle bifurqua vers la chambre.

Le lit pouvait accueillir deux personnes -qui pouvaient se tourner toute la nuit sans se toucher une seule fois- et faisait face à la baie vitrée. Elle avait même un balcon duquel la ville lui apparaissait dans son intégralité. Satsuki, par curiosité, jeta un coup d'oeil aux vêtements qu'Akashi avait fait acheté pour elle. Elle en était certaine : elle n'avait jamais eu autant de vêtements en une seule fois ! Et d'aussi bonne qualité !

Elle retourna dans le salon, sans prendre attention au roux sur le canapé et observa le lieu : une bibliothèque gigantesque, un écran de télévision tout aussi impressionnant et des baies vitrées partout. Alors, seulement à ce moment-là, elle regarda l'Empereur dans les yeux. Il n'avait cessé de la dévisager durant son exploration du salon.

-C'est... Waouh !

Sans la quitter des yeux, Akashi se leva et s'approcha d'elle :

-Ton nouveau «chez toi » te plaît, je suppose ?

-A qui ça ne plairait pas ?!

C'était son nouveau « chez elle » et elle l'adorait déjà. Peu importe s'il appartenait à Akashi, ou même qu'il se soit lavé dans la baignoire et dormit le lit...

-Deux secondes... Tout est d'origine ?

-Si le but de ta question est de savoir si tu vas dormir dans le lit que j'ai utilisé durant trois ans, la réponse est oui.

Ô Seigneur, il lisait dans ses pensées, non ?!

-Mais si cela peut te permettre de te sentir mieux, dis-toi que je dors presque exclusivement à gauche du lit.

- « Presque » ?

-Quand je n'avais pas... de compagnie.

-Tu veux dire quoi par là ?

Elle n'attendit pas la réponse pour changer de couleur. Soudainement, elle se rappela la relation qu'entretenait Akashi et Kuroko. Et elle essayait réellement de faire abstraction de toutes ces choses qu'ils ont pu faire dans ce lit.

-Je crois que je vais être malade...

Elle chercha le canapé à tâtons et se laissa tomber dessus comme une masse. Super, maintenant l'appartement lui semblait bien moins fascinant. Qui sait où ces deux-là avaient pu le faire encore ?!

Mais n'y avait-il eu que Kuroko ?!

-Je vais vraiment être malade.

Akashi ne faisait aucun geste, jugeant que la jeune fille se parlait à elle-même. Ses réactions étaient tellement amusantes, il n'avait pas résisté à l'envie de la... taquiner légèrement.

Il lui dirait sans doute plus tard que ni Kuroko ni d'autres personnes se sont tenues avec lui dans le lit. Ou une autre partie de l'appartement. Personne n'avait le droit de venir ici.

-Je n'arriverais jamais à enlever ces images de ma tête.

L'air profondément choqué qu'elle affichait, suffisait à l'amuser sans ajouter quoi que se soit. Voyons combien de temps, elle resterait dans cet état léthargique.

-Je crois que je ne dormirais jamais dans ce lit. Ni dans le canapé. Ni sur le sol au cas où.

Et où dormirait-elle alors ? La jeune rose monologuait sans vraiment réfléchir, amusant Akashi au plus haut point.

-A moins que...

Oh une idée soudaine ? Qu'elle la dise à haute voix qu'il s'amuse encore plus !

-Dis Akashi...

-Oui ?

Il cachait du mieux qu'il pouvait son amusement.

-Tu te fous de moi, hein ?

Ses yeux roses l'incendiaient dans une vaine tentative pour le faire... quoi qu'elle veuille lui faire faire en fait.

Voilà que maintenant, elle se mettait à le traiter de tous les noms. Le jeu était fini.

Satsuki le vit lever la main et elle se tut immédiatement, craignant qu'elle soit allé trop loin dans sa description du parfait crétin qu'il était.

Mais la main se glissa dans la poche de son jean et en ressortit une petite clef. Il la mit à hauteur des yeux roses, la tenant fermement.

Alors qu'elle tendait la main pour la saisir, des bribes de souvenirs d'aujourd'hui refirent surface : Akashi disant qu'il l'avait vu nue, Akashi avouant qu'elle était la meilleure coach qu'il connaisse, Akashi contre elle quand elle s'éloignait du directeur, Akashi qui l'emmenant manger des sushis et maintenant Akashi qui l'installait dans son ancien appartement.

Akashi qui remplissait ses journées et désormais son esprit.

Elle attrapa la clef d'un mouvement sec.

-Bienvenu chez toi.

Merde !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top