Chapitre 45
Chapitre 45 : L'Impératrice !
Le silence dura encore quelques secondes après la déclaration de Satsuki.
Jusqu'à ce que Kise se mette hurler en tentant de s'arracher des mèches blondes.
-Ki-chan ?!
-Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu !
Aomine n'était visiblement pas mieux et à défaut de pouvoir s'arracher les cheveux, il attrapa son amie d'enfance par les épaules et se baissa à son niveau :
-Ne pousse pas OK ?! Surtout, ne pousse pas ! Il ne faut pas que tu accouches maintenant !
-Dai-chan, ce n'est pas comme si je pouvais réellement choisir...
-Peut importe ! Il ne doit pas sortir !
-Oh mon Dieu ! Momocchi va accoucher, oh mon Dieu ! Qu'est-ce qu'il faut faire ?!
Kuroko se leva, s'approcha du blond et le gifla de toute ses forces. Le bruit de la claque résonna dans l'appartement et le silence fut enfin de retour.
-Bien... Pour commencer, Momoi-kun, je pense que tu devrais t'asseoir. Et si quelqu'un pouvait appeler une ambulance, ça aiderait.
Kise et Aomine regardaient la rose dans un état de panique profonde, la suppliant silencieusement de ne pas se mettre à pousser dans le salon. Murasakibara regardait la flaque sur le parquet, l'air totalement déconnecté et le turquoise finit par se tourner vers le vert :
-Midorima-kun, c'est toi le médecin. Je sais que ce n'est pas ta spécialité mais si tu pouvais te bouger un peu, ça serait vraiment utile. Moi, je vais appeler Akashi-kun puisque je semble être le seul ici à pouvoir garder mon calme pour lui annoncer.
La voix légèrement accusatrice du maître de maternelle fut coupée par un gémissement de douleur de la rose. Kise venait visiblement de retrouver un semblant de calme et s'agenouilla près d'elle :
-Ça va aller Momocchi ! Ne t'inquiètes pas !
-Je te ferais remarquer que vous êtes les seuls à paniquer.
Oh, Satsuki se sentait très bien. A la limite, le bébé qui s'agitait un peu faisait légèrement mal mais elle ne ressentait aucune contractions pour l'instant.
-Par contre...
-Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je ne veux surtout pas paraître maniaque mais si quelqu'un pouvait avoir la bonté de nettoyer mon parquet, je lui serais éternellement reconnaissante.
Kuroko soupira et alla tapoter l'épaule du violet :
-Murasakibara-kun... Tu pourrais revenir parmi nous ?
Il cligna des yeux et se leva :
-Je vais le faire Sa-chin.
-Merci Mu-kun. Et je vais appeler Seijuro-kun moi-même si ça ne dérange pas... Dai-chan, tu peux te charger de l'ambulance s'il te plaît ?
Le bleu tremblait un peu en composant le numéro et Satsuki appela son mari.
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Dans sa limousine, Akashi tapait frénétiquement ses doigts sur l'accoudoir. A cause de la neige, il était impossible de rouler dans certaines rues et l'entrée à Tokyo était limitée. La capitale interdirait bientôt de circuler et les gens allaient devoir se débrouiller pour rentrer à pied. L'Empereur voulait simplement rentrer chez lui, serrer sa femme dans ses bras et se mettre au lit pour de plus amples retrouvailles. Mais cette stupide neige venait de contrecarrer tous ses plans !
Son portable vibra et la photo de son épouse apparut. Elle devait s'inquiéter après tout.
-Allô ?
-Ah, Seijuro-kun... Tu rentres bientôt ?
-Je suis bloqué sur la route, les autorités sont très prudents à cause de la neige.
Il entendit vaguement les voix de ses anciens coéquipiers derrière :
-Les autres sont toujours là ?
-Oui... Il y a eu pour tout te dire, un petit changement de programme...
-Il y a un problème ?
A nouveau les voix qui semblaient presser Satsuki à parler :
-Satsuki, que se passe t-il ?
-Tu es assis ?
-Oui.
-Bon... Je viens de perdre les eaux.
Akashi laissa son portable tomber sur ses genoux. Elle allait... accoucher ?! Là, ce soir ?!
La voix de sa femme l'appela, inquiète de ne plus l'entendre. Un peu secoué, le rouge récupéra son portable :
-Seijuro-kun, tu vas bien ?
-C'est moi que devrais te demander ça !
-Moi, ça va.
-Tu es à l'hôpital ?
-Non... Dai-chan n'est pas venu avec sa voiture et je pense que les lignes téléphoniques sont saturées...
-Shintaro est près de toi ?
-Oui.
-Passe-le moi s'il te plaît.
La voix de Satsuki s'éloigna un peu tandis que celle du vert prenait le relais :
-Akashi.
-Marcher jusqu'à l'hôpital est impossible ?
-J'aimerais éviter qu'elle accouche en plein milieu de la rue.
-Donc... Mon fils ou ma fille va naître sur mon canapé ?
-C'est bien partit pour.
Akashi se massa l'arrête du nez pour garder son calme :
-Shintaro...
-Je t'arrêtes tout de suite ! J'ai peut-être donné naissance à des enfants mais c'était dans un milieu stérile avec une équipe de professionnels ! Je ne peux pas faire accoucher ta femme ici !
-Pourtant, tu ne vas pas avoir le choix.
-Akashi, je suis désolé mais avec un peu de chance...
-Passe-moi Satsuki.
Il eut l'impression que le portable vola d'une main à l'autre :
-Seijuro-kun...
-Ça va aller, d'accord ? Je te promet d'arriver le plus vite possible même si je dois courir.
-...J'ai peur. Je... J'ai besoin que tu sois là...
-Je vais trouver le moyen de venir, je te le jure. Fais-moi confiance et fais confiance à Shintaro. Et dit à notre fille d'attendre un peu.
Le rire de sa femme à sa dernière phrase le fit un peu sourire également et il oublia à quel point sa main tremblait.
-Je t'aime.
-Moi aussi.
-Attends-moi.
Satsuki allait ajouter quelque chose quand Akashi perdit le signal du réseau et que la communication fut brutalement coupée.
S'obligeant à respirer, il demanda à son chauffeur :
-On est encore loin de l'appartement ?
-Il nous faudrait au moins une heure si on roule doucement si les autorités le permettent, Monsieur.
Calculant rapidement le temps qu'il lui faudrait pour y aller à pied, Akashi ferma les yeux et empêcha son juron de sortir de sa bouche.
Il devait arriver là-bas ! Il l'avait promis !
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Satsuki tremblait sur le canapé et posa son téléphone près d'elle. Aomine caressait le sommet de sa tête et Kise s'occupait de son dos. Murasakibara mangeait frénétiquement tout ce qu'il trouvait pendant que Kuroko obligeait Midorima à reprendre ses esprit :
-Midorima-kun, tu dois faire quelque chose ! Momoi-kun a besoin de toi !
-Je... Je sais pas quoi faire ! Rien n'est stérile ici et je n'ai jamais donné naissance à des enfants sans la surveillance de personnes qualifiées... Je ne peux pas le faire...
Le turquoise était toujours très calme mais le vert s'enfonçait dans une crise de panique en murmurant des propos incohérents. Soudainement, ses tentatives de faire comprendre au garçon en face qu'il n'arriverait pas à le faire furent coupés par le cri de la rose. Tournant ses yeux émeraudes vers la future mère, il la découvrit pliée en deux, ses mains cherchant à s'enfoncer dans ses cuisses et ses yeux étaient écarquillés au possible. Quelques larmes commencèrent à couler le long de ses joues et le bleu se jeta sur le sol pour la regarder dans les yeux :
-Oy, Satsu ! Qu'est-ce qu'il y a ?!
-J'ai... mal... J'ai mal, Dai-chan !
Le policier se tourna vers Midorima :
-Fais quelque chose bon sang ! C'est toi le médecin !
-Je ne peux pas le faire...
Un nouveau cri déchirant fendit l'air au grand damne de Murasakibara, qui s'imaginait dans un endroit paradisiaque avec Himuro, loin de toute cette galère.
-Midorima-kun !
-Je... Je...
-Attendez un peu... Si Midorimacchi aide Momocchi à accoucher... Il va devoir regarder... euh, vous savez... là !
La nuque d'Aomine craqua très brutalement et sa tête donna l'impression de pivoter à 180° :
-Je t'interdis de regarder là !
-Aomine-kun, Midorima-kun a déjà donné naissance à des enfants donc il doit avoir l'habitude de regarder ce genre d'endroit.
-Mais c'est Satsu !
Midorima toussa un peu, soudainement plus alerte :
-Croyez-moi, je prend mon métier très à cœur mais l'idée de violer ainsi l'intimité d'une fille que je connais depuis le collège me perturbe effectivement.
-Mais tu ne vas rien violer du tout ! Tu vas aider une femme à accoucher !
-Dans ce cas, fais-le Kuroko !
-C'est pas moi le médecin, ici !
Satsuki arriva à retenir de justesse le nouveau cri de douleur et la sensation très désagréable de ses entrailles en fusion la mettait vraiment en rogne. Alors quand Midorima assura à Kuroko qu'il n'irait pas voir là-dessous, la rose explosa et hurla :
-Fermez-là ! Je suis en train d'accoucher, j'ai mal et je n'ai même pas mon mari à mes côtés ! Et vous, vous restez bêtement planté là avec vos excuses de collégiens ! Quand il s'agit de vous sautez les uns les autres, y'a pas de soucis mais quand il s'agit de mon putain de corps en train de se fendre en deux pour laisser un bébé naître, y'a plus personne !
A bout de souffle et les mèches roses collées à son visage à cause de la sueur, elle prit une grande inspiration et reprit plus calmement :
-Midorin, de quoi tu vas avoir besoin ?
Le vert sursauta et le regard rose lui interdit d'utiliser une autre excuse :
-Euh... De l'eau, beaucoup d'eau... Tiède et fraîche. Des serviettes, des gants en plastique, un gant de toilette... Euh... un ciseau et... des épingles à linge... pour le cordon... ça devrait le faire...
Elle acquiesça et s'obligea à garder le même calme :
-Ki-chan, il y a des serviettes, des gants en plastique et des épingles à linge dans le meuble de la salle de bain. Tu peux aller les chercher s'il te plaît ?
-Oui, j'y vais !
Le blond se mit à courir jusqu'à l'endroit désigné et revint un peu plus tard avec ce qui lui avait été demandé. Midorima tremblait toujours mais son esprit de médecin semblait enfin prendre un peu le dessus. Visiblement, il avait juste eu besoin qu'on lui crie dessus pour que ça reparte.
-Murasakibara, Kuroko... Il va me falloir de l'eau tiède et très fraîche.
Le violet émergea de son pseudo fantasme de rêve paradisiaque et devint blême en se rappelant ce qui était en train de se passer sous son nez. Kuroko était terriblement sérieux :
-Quelle quantité ?
-... Remplissez à peu près des grands saladiers.
Le turquoise se dirigea vers la cuisine mais le violet tangua un peu : visiblement, il souhaiterait se trouver très très loin de cet appartement.
En voyant le chat s'approcher d'elle, Satsuki lui grattouilla difficilement le dos et demanda à Kise de l'enfermer dans la chambre en attendant. Elle serrait la main de Dai-chan à chaque vague de douleur et le bleu supportait déjà tant bien que mal.
-Je veux mon mari... Je veux qu'il soit là quand le bébé naîtra...
-Satsu... on est là, nous !
-A part, Midorin, vous êtes tous inutiles !
Elle avait craché ces mots comme du venin mais bon sang, que ça faisait du bien ! Jusqu'à ce qu'une nouvelles vague de douleur lui remonte pratiquement l'estomac.
-... Je ne veux pas accoucher maintenant... Je ne veux pas... Je veux... Je veux Seijuro-kun... Je ne veux pas accoucher maintenant... Dai-chan... Je veux aller à l'hôpital...
Satsuki se mit à sangloter, sa peur revenant maintenant et Aomine l'attira tant bien que mal contre lui.
Elle commençait vraiment à avoir très mal et elle avait vraiment très très peur. Son assurance de l'instant précédent venait de s'envoler et il ne restait plus que cette trouille monstrueuse. Et sa gêne aussi parce qu'elle n'était pas forcément plus ravie que Midorima : elle n'avait pas vraiment plus envie de se montrer dans une telle position mais au vu de cette horrible douleur, elle ne voulait qu'une chose : que son bébé sorte enfin pour arrêter de la faire autant souffrir !
Le blond retourna près de son amant et de la jeune femme et attrapa sa main restante. Immédiatement, Satsuki serra aussi fort qu'à Aomine et elle entendit vaguement les deux garçons geindre également de douleur. Ils voulaient la sienne peut-être ?!
Kuroko retourna près de Midorima avec un immense saladier rempli d'eau froide tandis que le violet apportait la tiède. Le vert eut un instant de silence et regarda à nouveau qu'il avait le nécessaire près de lui et finit par hocher la tête.
-OK... Euh... Aomine, tu restes où tu es, Murasakibara, échanges avec Kise, tu as une meilleurs résistance à la douleur...
-Pour quoi faire, Mido-chin ?
-Parce que sans péridurale, ça va faire affreusement mal à Momoi donc elle va serrer vos mains. Il se peut même qu'un d'entre vous finissent avec des doigts cassés...
Exactement ce qu'il fallait pour rassurer tout le monde...
-Kise, tu prend l'eau froide et un gant... Tu devras fréquemment éponger son front et le mouiller sans mettre trop d'eau.
-Roger !
-Kuroko, tu vas m'aider et me passer ce que je te demanderais. Momoi, je te laisse t'allonger...
-En fait...
La petite voix de la rose était purement remplie de terreur :
-... Peut-être qu'on devrait attendre... Si ça se trouve, je vais seulement accoucher demain matin et Seijuro-kun serait rentré et je pourrais aller à l'hôpital...
Aomine caressa ses cheveux tandis que des larmes de peur coulaient sur le visage blanc.
-Je vais au moins regarder. Si je dis qu'on peut attendre, alors on attendra mais dans le cas contraire, je peux t'assurer que tu accoucheras sur ton canapé. Tu y tiens au fait ?
-Plutôt oui...
-Kuroko passe-moi une des serviettes. Momoi, lèves-toi un peu.
Il glissa le coton blanc sous ses fesses et ferma les yeux, le temps de se mettre dans l'esprit que ce qu'il allait bientôt voir, Akashi le tuerait s'il avait le malheur d'en parler avec l'un des autres garçons. Toujours en aveugle, le vert le retira sa culotte trempée et Kise ne put s'empêcher de plaisanter :
-Regardez-nous quand même ! Moi, je trouve ça hyper dingue !
-Tu veux ma place Ki-chan ?
-Tu crois qu'Akashicchi serait amusé s'il me trouvait à ta place dans le lit ? Oh, quelle bonne idée ! Aominecchi, on fait un break, je vais vivre une grande histoire romantique avec Akashicchi ! Tu peux prendre Momocchi en échange si tu veux.
Le regard horrifié du bleu fut sans doute le plus drôle et permit d'alléger un peu l'atmosphère.
Midorima enfila les gants en plastique et n'osait ni ouvrir les yeux, ni faire un seul geste.
-Midorima-kun ?
Le turquoise se trouvait à côté d'une véritable statue, totalement incapable de bouger un seul doigt.
-Midorin ?
-Je suis désolé, finalement, je ne peux pas le faire !
Il s'apprêtait à se lever et à retirer les gants quand Satsuki demanda au maître de maternelle de lui coller également une gifle. Kuroko obéit sans discuter et Midorima se remit à genoux, une jolie trace de main rouge sur le côté gauche.
-Bon... Allons-y alors !
Très lentement, il ouvrit les yeux et se mit à rougir en les détournant brutalement.
-Midorin ?
-Oui ?
-Si tu ne te dépêches pas de faire ton travail, une fois que j'irais mieux, je te jure que je dirais à Takao-kun que tu as passé deux jours sans caleçon alors qu'on était en camp d'entraînement.
Le vert ouvrit ses yeux démesurément :
-On avait promis de ne jamais en reparler !
-Alors, arrêtes de faire ta prude et dis-moi si oui ou non, je suis sur le point d'accoucher !
Conscient que le brun le charrierait éternellement sur ce sujet, le médecin se concentra et se pencha un peu en avant. En le sentant l'examiner -à part Akashi et sa gynécologue, personne ne touchait cette endroit!- elle frémit un peu et serra doucement les mains du bleu et du violet qui se lancèrent un regard mutuel de bon courage. Kise mouillait légèrement son front et l'effet du froid était plutôt bon.
-Alors ?
Midorima se recula et avoua sans détour :
-Tu vas devoir accoucher ici. Pas le choix. Je pense que ça va être pour très bientôt même.
L'infime espoir qu'avait entretenu toutes les personnes présentes dans ce salon venait d'éclater en mille morceaux. Mais le téléphone de la rose se mit à vibrer près de Kise qui avait les mains mouillées :
-Kurokocchi...
Le turquoise attrapa l'objet que lui tendit Murasakibara d'une main et décrocha :
-Akashi-kun...
-Tetsuya... Comment va Satsuki ?
-Elle va bien. Juste une petite crise de panique mais c'est passé.
-Vous avez eu l'hôpital ou une ambulance ?
-Aomine a essayé plusieurs fois mais rien.
Il entendit clairement le rouge soupirer de l'autre côté :
-Passe-moi Satsuki.
Kuroko se déplaça de façon à venir coller le portable à l'oreille de la femme mariée :
-Hey.
-Hey. Je ne sais pas quand j'arriverais, tu tiens le coup ?
-Midorin dit que c'est pour très bientôt... J'ai besoin de toi Seijuro-kun.
-Si tu savais à quel point, j'ai envie d'être près de toi ! La limousine n'a pas du tout avancé depuis tout à l'heure... Sois courageuse, d'accord ?
Elle répondit par un petit bruit de gorge alors que ce qui était clairement une contraction lui semblait avoir déchirer son corps.
-Satsuki ?!
-Ce n'est rien... Ton fils a juste très envie de voir ses oncles...
-Ma fille.
-On verra bien. Mais je sais que j'ai raison.
-Je gagne toujours, j'ai toujours raison.
-Pas cette fois.
Aomine et Murasakibara avaient ouvert la bouche sur un cri de douleur inarticulé tandis que Kise les suppliait de se taire et plaçant son doigt devant ses lèvres.
-Seijuro-kun... Ce n'est pas que je ne veuille pas te parler mais je vais bientôt être incapable d'aligner deux mots...
-Je suis désolé de ne pas être avec toi.
-Ce n'est pas ta faute. Et puis, je suis plus ou moins bien entourée...
A nouveau, la conversation fut coupée due au manque de réseau. Kuroko écarta le téléphone tandis que Satsuki put enfin laisser sortir son cri de douleur et son corps se secoua sous l'affluence de larmes qu'elle produisit.
En sentant une nouvelle contraction bien plus forte que les autres, son corps s'arqua tandis qu'elle se mit à hurler. Sur l'ordre de Midorima, Aomine et Murasakibara se servirent de leur main de libre pour appuyer sur ses épaules et la clouer au canapé.
-J'ai... tellement mal !
Kise essuya doucement ses larmes en murmurant :
-Ça va aller Momocchi... Ça va aller.
Midorima regarda à nouveau entre ses cuisses et ses sourcils se froncèrent :
-Kuroko, j'aurais besoin d'une lampe torche.
-Je te l'amène.
Le turquoise courut dans la cuisine et fouilla tous les tiroirs. N'ayant rien trouvé, il se précipita vers le petit meuble près de la porte d'entrée. Finalement, dans le dernier tiroir, il découvrit enfin l'objet demandé et revint vers Midorima. Le vert semblait toujours très préoccupé.
-Éclaire mes mains s'il te plaît...
Kuroko s'exécuta et le vert retira ses doigts au bout de quelques secondes :
-Midorima-kun ?
-Le col de l'utérus n'est pas assez distendu pour laisser passer le bébé.
-Ce qui signifie ?
-Si Momoi pousse maintenant, elle va se déchirer et se vider de son sang.
Ils avaient parlé à voix basse pour ne pas que Satsuki les entende mais le regard de Kuroko fut suffisant pour Aomine :
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Il y un problème ?! Le bébé a un problème ?!
Étonnamment, le blond semblait plus réactif que la propre future mère plutôt concentrée à refréner ses hurlements et à exploser les mains d'Aomine et de Murasakibara plutôt que de faire attention ce qui se passait autour d'elle.
Le violet regardait fixement par la fenêtre, la mâchoire serrée pour ne pas se mettre à crier avec la rose.
-Qu'est-ce qu'il faut faire Midorima-kun ?
Le médecin voulut repousser une mèches de devant ses yeux mais s'arrêta à temps en apercevant un peu de sang sur ses doigts :
-Tu peux... ?
-Bien sûr.
Kuroko remis la mèche à sa place tandis que le vert réfléchissait. Ses mains tremblaient un peu mais il regardait fixement le plancher.
-OK... La meilleure chose à faire... En prenant en compte tout ça... Momoi ?
Difficilement, la concernée ouvrit ses yeux et le regardant entre ses larmes.
-Aomine et Murasakibara vont de faire marcher dans l'appartement.
-Pour quoi... faire ?
-Ne t'inquiètes pas, ce n'est rien de grave.
Il rabattit sa robe et les deux garçons lui firent quitter le canapé. Kise n'avait pas bougé mais fixait la tache de sang sur la serviette blanche :
-Euh... Midorimacchi ? Quand tu disais rien de grave...
-C'est normal.
Kuroko attrapa la serviette souillée et la remplaça par une deuxième immaculée.
-Kise, va remplir une autre récipient d'eau chaude. Kuroko...
-Je vais voir si je peux joindre Akashi-kun.
Il s'éloigna un peu avec le téléphone de la rose et attendit de voir si le rouge allait pouvoir répondre de là où il était :
-Satsuki !
-Akashi-kun.
-Tetsuya... Il y a un problème ?!
Le turquoise capta le regard de Midorima et se tourna vers la rose qui faisait des étirements avec le bleu et le violet :
-Tout va bien. Momoi-kun est très courageuse.
-... Tu as mis du temps à répondre, qu'est-ce qu'il se passe ?
Il échangea un nouveau regard avec le médecin et secoua sa tête. Midorima se lavait les mains et prit à son tour le portable :
-Akashi, je-
-Dis-moi immédiatement ce qu'il se passe !
Le vert s'obligea à respirer et demanda très calmement :
-Où que tu sois... Descend de ta voiture et viens ici à pied. Ce sera plus rapide.
-Shintaro, ça veut dire quoi ?
-Fais vite.
Il raccrocha. Kuroko s'approcha, cette lueur inquiète dans le regard et Kise avait le même un peu plus loin. Le blond se repassait en boucle la prédiction d'Alec. Le bébé... Satsuki... Il y avait un problème ! Au vu des agissements de Midorima et de Kuroko, il y avait quelque chose de suffisamment dangereux pour refuser d'en parler à la future mère par peur de l'inquiéter et pour demander au futur père de venir le plus vite possible.
Un nouvel hurlement les secoua tous tandis que Satsuki tombait pratiquement sur ses genoux, seulement retenu par la poigne de Murasakibara. Aomine était en train de trembler en observant les filets de sang qui dégoulinaient le long des cuisses blanches de son ami d'enfance. Il avait l'habitude du liquide écarlate mais sur la rose, ce n'était pas du tout la même chose.
Midorima s'avança presque en courant et Satsuki murmura :
-Midorin... Je crois... que je sens sa tête...
C'était trop tôt, bien trop tôt pour que le bébé descende maintenant. D'un mouvement spectaculaire, Murasakibara souleva la rose qui s'accrocha à ses épaules et colla sa bouche dans son tee-shirt pour étouffer son cri. Il la déposa sur le canapé et Kuroko alla secouer Aomine :
-Momoi-kun a besoin de toi ! Ne nous lâche pas maintenant !
Il tremblait toujours mais rejoignit son amie d'enfance et décida de ne plus lâcher sa main jusqu'à la fin. Kise s'était à son tour, installé sur le canapé et avait soulevé le haut du corps de Satsuki de façon à ce que sa tête repose près de son cou :
-Ça va aller Momocchi !
Kuroko aida Midorima à enfiler une nouvelle paire de gant et le médecin se remit au travail. Le turquoise ne regardait pas directement ce que lui voyait mais Kise choisit de l'utiliser pour détendre la rose :
-Kurokocchi ! Tu n'as pas honte de regarder Momocchi par là !
-Tu sais Ki-chan... Au point où j'en suis, je m'en fiche totalement de qui regarde...
-Donc, moi je peux aussi !
-Non pas toi, Dai-chan !
Le bleu grogna gentiment :
-C'est injuste !
-Mon ami d'enfance ne devrait pas regarder, c'est tout !
-Je suis celui qui te connaît le mieux !
-C'est pas un Aomine que j'ai dans le ventre ! Donc non !
Murasakibara regardait à nouveau par la fenêtre :
-Encore heureux que ce soit pas un Mine-chin...
-Hé ! C'est pas un Kuroko non plus non et Tetsu regarde, lui !
-Je ne regarde pas.
Satsuki étouffa un petit rire alors que Kuroko s'approchait du vert :
-Alors ?
-C'est pas tout à fait ça mais c'est déjà mieux.
-Ça devrait aller ?
-J'espère.
Midorima nettoya avec un peu de façon à mieux voir. Il soupira et regarda par dessus le ventre rond :
-OK, tout le monde ! Dans quelques minutes, il y aura un nouvel Akashi parmi nous.
-Désolé Momocchi mais je sais pas si c'est forcément une bonne nouvelle...
-Je te pardonne seulement parce que tu es confortable.
Respirer, se détendre, se convaincre que tout va bien. Ne pas s'inquiéter de l'absence d'Akashi...
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Le rouge était à bout de souffle. La neige glissait dangereusement sous ses pieds et il failli se rétamer plusieurs fois. Il était seulement en chemise et quand il s'arrêta pour respirer, il fut pris de violents tremblements de froid. Son téléphone n'affichait aucun réseau.
-Satsuki...
L'Empereur reprit sa course, slalomant entre les gens et leur criant de s'écarter.
Il était encore tellement loin de l'appartement...
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Satsuki hurlait à s'en déchirer les cordes vocales. Le fait que les voisins du dessous ne soient pas encore montés pour s'assurer de la raison de ce vacarme restait un mystère. Ses mains étaient devenues blanches à force de serrer celles de Murasakibara et Aomine. Les deux garçons ... dégustaient pour ainsi dire car jamais ils ne leur étaient venus à l'esprit que cette si petite femme pouvait avoir une telle force. Elle était littéralement en train de leur broyer les phalanges et ils faisaient de leur mieux pour ne pas se mettre à hurler avec elle.
Kise la maintenait toujours contre son torse, chuchotant à son oreille des phrases destinées à la rassurer et épongeant son front par intermittences régulières.
Kuroko faisait de son mieux pour aider autant que possible Midorima. Le vert criait à Satsuki de pousser plus fort puis d'arrêter et se faisait engueuler par la rose. Il remit ses lunettes en place d'un mouvement de poignet et cria :
-Pousse Momoi !
-Je peux pas !
-Si, tu dois le faire !
-Je peux plus, OK ?! J'en ai marre, Midorin ! Je peux plus le faire !
Elle hurlait également de douleur avec cette impression horrible de se déchirer de l'intérieur.
-Allez une dernière fois, Momoi ! Une dernière !
-Je... peux pas !
-Kuroko, aides-moi ! Appuie de toute tes forces sur son ventre !
Le turquoise obéit sans réfléchir et avec l'énergie du désespoir, Satsuki serra les mains du bleu et du violet de toutes ses forces, les bras du blond autour d'elle.
Un hurlement ce fit entendre mais cette fois, ce ne fut pas le sien. Épuisée, elle ouvrit ses yeux roses et sanglota sans pouvoir s'arrêter en découvrant que Midorima enroulait son bébé dans une serviette que tenait Kuroko. Le turquoise sentit bêtement les larmes lui monter également aux yeux mais ce fut Kise qui eut en premier le torrent de larmes.
-Regarde Momocchi ! C'est ... C'est... C'est quoi ?
Midorima s'approcha de Satsuki et posa l'enfant contre sa poitrine. Elle lâcha les mains des deux garçons qui se massèrent immédiatement les extrémités douloureuses en gémissant pour garder leur reste d'honneur et la rose posa enfin ses mains sur son bébé.
-C'est un garçon.
Braillant de tout son cœur et gigotant partout, Akashi Rin rencontrait enfin sa mère.
Aomine se rapprocha, la main à moitié brisé à n'en nul douter et le regarda :
-Oh ben merde alors... C'est si petit ?
-Félicitations, Momoi-kun !
Kuroko essuya une larme traîtresse tandis que Midorima tomba sur ses genoux au sol, l'air soudainement plus serein. Il venait de faire naître un bébé dans un appartement.
Le blond et le violet félicitèrent à leur tout la Maman et Aomine leva les yeux vers le médecin :
-Oy, Midorima ! T'aurais pas une petite phrase fétiche pour fêter ça ?
Il se releva et remonta ses lunettes :
-C'est un bon jour pour les Poissons, nanodayo !
Kise essuyait ses larmes à grands coups de mains derrière elle mais Satsuki n'avait d'yeux que pour son fils. Un peu plus calme, le très jeune Rin se débattait encore un peu. Presque en hésitant, elle passa sa main dans ses très courtes mèches rouges.
Un sanglot couplé d'un rire passa ses lèvres tandis que la porte d'entrée s'ouvrit avec fracas.
En sueur et trempé à cause de la neige fondue, Akashi contempla la scène, les bras ballants et les yeux exorbités. Stoïque.
Aomine toussa un peu et lança son fameux sourire :
-Bravo Papa !
Akashi sursauta et se jeta pratiquement à côté de sa femme :
-Tu vas bien ?! Il n'y a eu aucun problème ?! Il faudrait que je-
-Seijuro-kun ! Je vais bien.
Il la regarda et se suréleva un peu pour embrasser son front pendant un très long moment. Ensuite, il posa enfin ses yeux vairons sur son bébé.
-Tu dis bonjour à Papa, Rin ?
-Rin ? Donc...
-J'ai gagné.
La main du rouge était à quelques centimètres de son fils et tremblait violemment. Avec lenteur, l'Empereur toucha enfin son fils et laissa échapper un sanglot. Il se leva pour venir s'asseoir près de son fils et serrer sa femme contre lui, Rin toujours bien installé contre elle.
-Il est beau !
-Il a tes cheveux.
-C'est pour ça qu'il est beau !
Les cinq autres garçons s'éloignèrent un peu du couple, les laissant seuls pour l'instant avec leur petit bébé. Si Kuroko était discret avec ses larmes, Kise sanglotait à s'en fendre l'âme, la main d'Aomine dans ses mèches d'or. Murasakibara était quasiment en transe depuis qu'il avait vu Rin et Midorima prit sa tête entre ses mains :
-J'ai réussi... J'ai fais naître un bébé sur un canapé... J'ai réussi...
Akashi ne semblait pas pouvoir arrêter ses larmes mais aujourd'hui, il se fichait bien qu'on le voit ainsi : son fils venait de naître ! Satsuki lâcha son fils d'une main pour venir pour venir chercher les mèches sanglantes de son mari et attirer sa tête près de la sienne. Elle pleurait silencieusement, sa poitrine se gonflant sous le bonheur immense qu'elle ressentait.
Elle savait déjà qu'elle adorait son fils que tout !
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6 ans plus tard
Sa tête contre l'épaule de son mari, Akashi Satsuki se réveilla doucement. Les yeux vairons de son mari la regardaient et il caressa sa joue :
-Bonjour.
-Bonjour... Il est quelle heure ?
-Vers 9h.
Elle se lova davantage contre lui et murmura :
-J'ai rêvé de la naissance de Rin.
-Ah oui ?
Ils profitèrent un peu du silence et de la chaleur de l'autre. Jusqu'à ce que...
-Mamaaaaaaan !
La douce voix de leur fils éclate dans l'appartement.
Akashi Rin ouvrit la porte de ses parents, ses cheveux rouges lui conférant l'air d'un démon surtout avec ses grands yeux rouges furieux.
-Maman !
-Qu'est-ce qu'il y a Rin ?
Le petit garçon grimpa sur le lit et s'installa contre ses deux parents.
-Asuka m'a volé ma tartine !
-Menteur !
La voix de leur plus jeune fille résonna à son tour et Akashi Asuka débarqua également dans la chambre. Encore une fois, les gènes du père de famille avaient fait le plus gros : ses cheveux rouges étaient exactement les même que ceux de son frère et de son père. Ses yeux rouges étaient également furieux mais son physique hérité de sa mère la rendait tout simplement craquante quand elle était en colère. A 5 ans, Asuka commandait son petit monde comme une Reine, à la grande horreur de Rin avait qui elle se disputait fréquemment.
La petite fille grimpa sur le matelas mais se dirigea automatiquement dans les bras de son père. Ce n'était un secret pour personne : dés qu'Akashi eut-il pris sa fille dans ses bras à sa naissance -et cette fois, il avait été présent!- il y avait eu une sorte de lien entre le père et sa fille qui faisait que l'Empereur veillait un peu trop jalousement sur sa dernière née qui lui rendait bien.
Asuka attrapa le pyjama de son père et tira la langue à son frère qui fit de même.
-Rin, Asuka...
La voix mécontente d'Akashi fit se renfrogner les deux enfants qui étaient étonnamment complices quand l'Empereur se sentait d'humeur à user de son autorité. Satsuki esquissa un sourire et passa sa main dans les cheveux de ses enfants.
-Vous allez vous préparer ? On va chez Kazunari-kun aujourd'hui.
Le frère et la sœur quittèrent le lit pour débuter une course dans l'appartement. Seule avec son mari, Satsuki lui roula dessus et chercha ses lèvres.
-Tu sais...
-Hmm ?
-Ça devrait être interdit d'être à ce point heureuse comme je le suis.
Akashi lui donna un nouveau baiser et elle frémit de désir :
-Je ne sais pas ce qui m'empêche de te faire l'amour, là...
-Les enfants ?
Il sourit d'un air un peu triste et Satsuki descendit ses mains sur ses côtes. Le frémissement qu'elle obtint en retour la fit rire et elle sauta du lit.
-Ce soir, Monsieur l'Empereur ! Je ne veux pas risque de perturber tes adorables enfants !
Des hurlements au fond de l'appartement firent hausser un sourcil à Akashi :
-Nos notions d' « adorable » sont différentes, je le crains.
-A mon plus grand regret.
Le rouge quitta la chaleur du lit en soupirant pour aller voir la raison de cette énième dispute et vola un baiser à la rose en passant :
-Ce soir sans faute.
Elle se détourna, les joues rouges et sortit la robe d'été qu'elle avait prévu pour aujourd'hui.
Oui, ça devrait être interdit d'être autant heureuse !
Takao et Midorima avaient enfin emménagé ensemble dans une maison qui leur ressemblait parfaitement : elle avait ce côté calme et sérieux à l'extérieur mais l'intérieur était aussi pétillant que l'était Takao. Rin et Asuka dirent respectueusement bonjour aux adultes avant de rejoindre Kazuo et Miho. A 10 ans, le brun trouvait encore le moyen de ressembler davantage à son père. Même physique, même joie de vivre... Au contraire de Miho qui, malgré ses cheveux blonds qui formaient un amas de boucles soyeuses dans son dos, ressemblait davantage à une poupée précieuse avec le même visage sérieux de Midorima. Elle avait également adopté les tics de langage de son « père » et se trouvait être une parfaite tsundere. Ce qui amusait beaucoup son frère qui veillait terriblement sur elle.
Les enfants jouaient avec Nigo que Kuroko et Kagami avaient amené dans le but d'occuper les enfants. Comme le chien se laissait faire, les adultes restaient entre eux, se contentant d'un regard de temps en temps. Le pompier avait une brûlure sur l'avant bras gauche, résultat du sauvetage de deux enfants. Kuroko avait eu tellement peur pour lui ce jour-là qu'il était venu à l'hôpital, l'avait presque laissé inconscient à force de le frapper et lui avait hurler de ne jamais le laisser tout seul. Qu'il n'avait pas le droit puisque le turquoise l'aimait plus que tout. Le choc passé, le rouge avait attrapé le maître de maternelle pour un baiser qui avait faire rougir certaines infirmières qui aurait bien aimé être à sa plus petit d'ailleurs, avait réussi son pari avec Noboru et le petit garçon était devenu un vrai moulin à parole avant d'entrer à l'école primaire. Kagami, lui, demandait très régulièrement des nouvelles de Reo et Yuua, les deux frères qu'il avait sauvé, il y a quelques années. Leurs parents étaient toujours en admiration devant le sauveur de leurs petits garçons lui donnait des photos, des dessins, bref tout !
Un peu plus loin, Himuro empêchait Murasakibara de se resservir pour le deuxième fois alors que l'apéritif n'avait pas encore vraiment commencé. Le brun avait finalement cédé face à son amant et avait uniquement fait sa première année à Akita avant de faire les deux autres à Tokyo. Les deux hommes possédaient leur propre petit restaurant et l'affaire tournait parfaitement bien.
-Papaaaa !
Et eux aussi avait eu leur bébé. Où plutôt, après de nombreuses discussions et beaucoup d'argent placé de côté, ils avaient opté pour une mère porteuse. Comble du hasard, la femme qu'ils avait sélectionné pouvait se faire passer pour la quasi jumelle d'Himuro. Mais aucun lien de famille, ils avaient vérifié...Noa, 5 ans, à l'apparence bien plus féminine que masculine avait des cheveux très sombres et une paire d'yeux d'un violet saisissant. Himuro avait notamment développé un étrange syndrome : il ne pouvait plus s'empêcher de coiffer son fils et de lui faire une petite couette purement adorable sur le côté avec quelques mèches. Ça n'aidait pas forcément à montrer qu'il était un garçon mais Noa était un véritable ange !
Et comme toujours, en derniers arrivés, Aomine et Kise passaient enfin la porte d'entrée, le bleu totalement sourd face aux gémissements malheureux du blond. Celui-ci parcourait enfin le monde dans un avion haute classe et pouvait se permettre de rentrer assez souvent chez lui. Enfin chez le bleu. Qui avait déménagé chez le blond. Aomine, lui, avait obtenu le contrôle d'une des branches de la police japonaise basée à Tokyo et vivait pépère comme à son habitude. Le bleu qui refusait clairement d'avoir des gamins, sujet d'aujourd'hui entre les deux amants.
-J'ai dit non !
-Maaaaaiiiis !
Il renifla, tentant de l'attendrir mais Aomine se gratta l'oreille en détournant le regard.
Satsuki et Akashi avaient décidé de donner à chacun de leurs enfants, deux parrains : Rin avait Aomine et Kise tandis qu'Asuka se partageait Kuroko et Murasakibara. Satsuki et Kagami avaient la charge de Noa en contrepartie. Midorima avait insisté : il avait déjà Kazuo et Miho, qu'on ne compte plus sur lui ! Et Takao aussi mais le brun se mettait constamment à chouiner dés qu'il en faisait la réflexion.
Noa repartit vers les autres enfants tandis que les adultes se plaçaient à table :
-Comment va Aya, Midorin ?
Le vert leva les yeux au ciel, purement exaspéré par le comportement de sa petite sœur. Diplômée en psychologie, la petite verte entretenait une relation visiblement très sérieuse avec Haizaki, à la grande horreur de son frère. Takao se marrait à chaque fois, sa propre petite sœur, Kissa vivait une histoire d'amour digne du plus beau roman avec personne d'autre que Miyaji, leur ancien coéquipier de Shutoku : ils se seraient rencontrés au concert d'un de leur groupe d'idoles et depuis... Enfin, le brun était plutôt satisfait de son beau-frère !
Et en parlant d'Haizaki, son petit frère Judai, avait soudainement eu les moyens de se payer des frais médicaux hors de prix qui lui avaient donné quelques années en plus pour combattre sa maladie. Il ne faisait aucun doute que ce généreux donateur avait de longs cheveux verts et un caractère très étrange...
Du côté d'Aomine, sa mère était toujours avec Rito et avait été très heureuse de retrouver Kise aux côtés de son fils. Elle était également une parfaite grand-mère !
Masato était exactement le même mais pouvait passer des heures avec ses petits-enfants sans se plaindre. Akashi avait décidé de seulement venir vivre au manoir avec sa femme quand leurs enfants seront loin avec leurs propres but dans la vie. Ils dirigeraient l'Empire évidemment mais pas immédiatement. Le rouge l'aimait bien son trône de dirigeant.
Satsuki avait envoyé des photos des ses enfants à son propre père mais n'avait jamais reçu de réponses. Cela dit, elle n'en voulait pas. C'était juste pour lui montrer que malgré tout, elle était heureuse.
Kasamatsu vivait exactement de la même que façon que 6 ans auparavant. Une petite copine de temps en temps, son boulot qui se passait très bien, il était satisfait.
Hanamiya avait enfin été libéré et passait ses journées à fuir Imayoshi qui cherchait à se venger d'une mauvaise blague faite il y a quelques années. Quand Aomine les avait trouvé contre un mur à échanger un baiser qui ne laissait rien à l'imagination au détour d'une ronde en voiture, il était rentré chez Kise, médusé. Ça, il ne s'y attendait pas !
Les cris des enfants dans le jardin inquiétèrent un peu les adultes mais ils ne faisaient que jouer. Kise allait bientôt partir jusqu'à Saint-Saint-Pétersbourg pour un vol privé et ils aimaient bien tous se retrouver tantôt chez les uns tantôt chez les autres. Takao leva son verre :
-Aux enfants qui nous pourrissent les matins !
-Kise fais ça aussi.
-Et Nigo fait pareil.
Les regards larmoyant et noir du blond et du turquoise amusèrent beaucoup la table sauf Kagami qui tenta d'expliquer qu'il plaisantait.
Satsuki leva son verre et proposa un autre toast :
-Au troisième Akashi qui devrait arriver en avril si j'ai bien calculé !
Son mari s'étouffa près d'elle et Aomine fit de même de l'autre côté.
-Seijuro-kun !
-Daikicchi ?!
Le rouge se reprit en premier et lui lança un regard mi- heureux mi-choqué. Kise tentait toujours d'empêcher son amant de s'évanouir à cause du petit-four passé de travers.
-Mais... Mais ça suffit vous deux !
Le policier toussa violemment et reprit :
-Vous êtes des lapins, c'est pas possible !
Satsuki haussa les épaules.
-Bah, tu vas encore devenir oncle Dai-chan ! Tu ne veux pas d'enfants alors je t'en donne par procuration.
-Non merci !
-Trop tard.
Et comme d'habitude, ses instincts ne la trompaient pas : c'était encore un petit garçon qu'elle attendait. Celui-là, ce serait bien s'il lui ressemblait un peu... Himuro et Takao feraient de très bons parrains à leur tour!
Akashi attrapa sa main sous sa table et la serra.
Satsuki ferma les yeux : il y a onze ans, les personnes autour de cette table s'étaient séparées et ne s'étaient plus revues.
Il y a onze ans, certaines se détestaient et d'autres mourraient d'amour en silence.
Il y a seize ans, elle rencontrait son mari pour la première fois.
La seul et l'unique à résister à l'Empereur. La seul à le défier. Elle l'avait combattu puis aimé.
Et cette pièce avec ces gens qui formaient leur deuxième famille, c'était une partie du monde sur lequel ils régnaient.
Elle était une Akashi.
Elle était sienne
Elle était et sera pour toujours son Impératrice.
~FIN~
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