Chapitre 44

Chapitre 44 : Quatre mois avant nos nouvelles vies !

5 mois

Akashi n'avait pas dormi de la nuit, se posant sans cesse des questions : était-il arrivé quelque chose à Satsuki ? Au bébé ? Cela avait-il un rapport avec lui ? Avec son travail de coach ? Avec l'un des Miracles ?

S'il avait immédiatement appelé Midorima, c'est parce que le vert habitait le plus près de l'appartement. Si Satsuki devait aller quelque part en urgence, il était logique qu'elle aille chez lui puisque son médecin lui avait interdit les trajets trop longs. Et puis le vert était médecin donc il était le plus apte à prendre soin d'elle. Peut-être même avait-elle encore eu une crise de panique et qu'elle souhaitait en parler avec Takao.

Le rouge était parfaitement au courant des insomnies de sa femme. Il faisait vraiment de son mieux pour la rassurer mais lui aussi craignait le pire pour son enfant. Il la sentait parfaitement bien quitter la chaleur du lit pour rejoindre le chat dans le salon mais son corps refusait de bouger tant il se sentait fatigué. Il s'était même endormi à la piscine !

Le contrat qu'il cherchait à avoir pourrait mettre l'Empire sur un piédestal pour les générations à venir. C'était le gros poisson à pêcher et hors de question de laisser passer une telle opportunité !

Et ça lui coûtait terriblement de laisser sa femme ici alors qu'elle était enceinte de leur premier enfant ! Il voulait passer chaque seconde près d'elle à la tenir contre lui, à l'écouter rire quand il s'imaginait leur futur, à caresser son ventre qui s'arrondissait...

Akashi chercha son portefeuille et en sortit une photo. Son bébé.

Ses yeux vairons n'avaient pas réussi à lâcher l'écran où il voyait bouger son enfant et où il entendait son cœur battre. Il avait cherché la main de sa femme parce qu'il avait eu peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Et peur des dangers qui pouvaient mettre sa petite vie en péril.

Mais il allait être père ! Rien que cette pensée l'emplissait de joie incommensurable et de bonheur pur ! Satsuki, sa femme, allait bientôt donner naissance à leur fille ou à la fils. Tous les contrats du monde ne pouvaient égaler ça mais Akashi devait sacrifier le temps passé avec la futur mère de ses enfants pour que ceux-ci n'aient pas à sacrifier le leur pour leurs propres enfants alors il devait le faire.

Ce maudit contrat si difficile à avoir permettrait à ses enfants de ne jamais craindre la chute de l'Empire et assurerait un futur tout aussi sécurisé pour tous les Akashi à venir !

Mais bon sang, que Satsuki lui manquait ! Il l'aimait sa petite femme têtue qui ne lui laissait jamais dicter ses ordres. Il aimait ses joues rouges quand lui disait aussi à quel point elle était amoureuse de lui, il aimait la regarder caresser son ventre pendant des heures avec un sourire magnifique que seules les femmes enceintes peuvent avoir, il aimait son corps toujours aussi magnifique même avec son ventre qu'elle ne cessait de craindre de voir grossir encore davantage, il aimait l'embrasser et ressentir ses baisers comme s'ils étaient les premiers, il l'aimait tout court. Il l'aimait comme un dingue et craignait de l'aimer autant. Parce que plus les mois passaient, plus il l'aimait, la désirait et la voulait pour lui tout seul ! Sa jalousie allait peut-être un jour la faire s'éloigner mais Akashi voulait simplement qu'elle reste près de lui pour toujours.

Le rouge jalousait également le fait qu'elle soit aussi proche de Kise, aussi protectrice avec Aomine, aussi tendre avec Kuroko, aussi douce avec Murasakibara et aussi rassurée avec Midorima !

Il jalousait Nijimura qui pouvait la voir pendant des heures à Teiko alors que lui devait se contenter du matin et du soir !

Il haïssait tous les hommes qui se retournaient sur elle !

Il la haïssait de l'avoir fait tomber aussi profondément amoureux d'elle !

Mais bon sang, pourquoi ne pouvait-il pas s'empêcher de penser constamment à elle ?! Pourquoi était-elle l'unique chose dans son esprit alors qu'il devait se concentrer sur autre chose ?! Pourquoi était-il au bord des larmes rien qu'à l'idée que quelque chose puisse lui arriver ?!

Qu'est-ce que Momoi Satsuki avait bien lui faire pour qu'il devienne aussi fou ?

Quand ses sentiments sont-ils devenus aussi forts ?

Une petite voix dans sa tête lui soufflait que pour que ce soit aussi fort, cela devait remonter à bien plus longtemps que leurs retrouvailles en Décembre. Alors il réfléchissait sur ça : à Teiko, elle était tout simplement gentille et douce avec lui comme avec les autres. Une bouteille d'eau, une serviette propre et son sourire avec des mots censés. Des encouragements à chaque match, à chaque examen, à chaque problème.

Au lycée, la séparation a fait qu'ils n'étaient plus vraiment en contact. Elle avait bien grandit la manager des Miracles et son caractère ne s'était absolument pas adouci. Une jeune fille féroce qui comptait bien faire gagner son équipe. Une jeune fille autoritaire et pourtant si protectrice en même temps. Aomine pouvait bien en témoigner, lui !

Pour l'avoir vu de ses propres yeux, Satsuki n'était pas comme Aida. Elles avaient toujours voulu le meilleur pour leurs garçons mais la coach de Seirin avait plus considéré ses joueurs comme une espèce de famille. La rose n'avait vu ça que pour Aomine.

Et elle avait encore tellement changé après ça. Une jeune femme seule, désabusée sur ce qui pouvait bien lui arriver mais à la langue venimeuse. Et légèrement inconsciente peut-être aussi pour avoir osé le regarder dans les yeux et lui tenir tête.

Le reste s'était accéléré inexplicablement : il l'avait marqué comme sa propriété dans un élan de folie destiné à la faire plier mais elle avait résisté. Même après toutes les horreurs que ses parents lui avaient dites, elle se tenait droite et digne au milieu du cimetière. Leur premier baiser, elle inexpérimentée et lui bien trop désireux avait été la page qui se tournait sur autre chose.

Akashi les avait encore ses épingles noires à chignon.

Leur séparation avait été un véritable calvaire et jamais plus, il ne la laissera partir loin de lui.

Le rouge se souvenait encore parfaitement de la première fois où ses yeux s'étaient posés sur son corps nu. Elle était inconsciente mais tellement belle. Ce corps que personne n'avait touché à part lui...

Leurs premières fois reportées sans cesse qui le rendait encore plus fou de son corps, ses gifles puis ses baisers, ses larmes d'incompréhension face à sa froideur...

Il se souvenait encore parfaitement de son regard lors de leur première fois plein d'appréhension mais pourtant rempli d'une seule certitude : il ne la blesserait pas. Le garçon n'était pas quelqu'un de tendre dés le départ mais pour elle qui lui donnait sa virginité, il pouvait faire un effort.

Son premier et son unique.

Cette sensation sans précédent quand ils n'avaient fait qu'un, ses yeux roses voilés de plaisir et sa bouche qui n'avait que son nom à dire.

Elle était à lui mais il était aussi à elle.

Akashi n'oublierait jamais la douleur qui lui avait fauché les jambes quand il avait appris pour son opération. Un avortement forcé, un enfant qui ne verrait jamais le jour. Quelque part, il s'en était voulu de lui avoir fait vivre ça, de l'avoir mise enceinte. Mais il aurait tellement voulu être au courant de sa propre bouche ! Elle n'aurait jamais dû porter ça toute seule.

Mais elle n'aurait plus à le faire désormais.

Elle avait accepté d'être une Akashi pour toujours. Lui était tombé une deuxième fois amoureux en la voyant arriver dans sa robe blanche et tous les invités avaient disparu quand elle fut près de lui.

Son « oui » timide mais heureux l'avait heurté de plein fouet et sa passion avait pris le dessus au moment de l'embrasser. Tout le monde en avait été surpris mais lui ne voyait qu'elle. Sa femme.

Les discours l'avaient ému que ce soit le très tendre d'Aoi, celui plein de fierté de son père ou celui de ses amis. Oui, il avait été très surpris de leur initiative ! Lui qui les avaient empêcher de continuer ce sport qu'ils aimaient tant se retrouvait remercié d'avoir pris soin d'eux.

Il voulait juste les punir d'avoir osé se prétendre supérieurs et sa décision avait été cruelle, très cruelle. Elle n'avait pas été guidé par un quelconque désir de les protéger de quoi que ce soit. C'était juste destiné à leur faire le plus de mal possible.

Pourtant les Miracles avaient avancé, avaient mûri et étaient devenus des hommes biens. Ils riaient, étaient heureux et amoureux.

Et Satsuki attendait un nouvel enfant. Celui-là, Akashi s'était juré de le protéger de tout. Fille ou garçon, il s'en fichait ! Il allait devenir père, point ! Dans quatre mois, il pourrait enfin tenir leur bébé dans ses bras dire encore une fois à quel point il aimait sa femme.

Mais pour l'instant, la rose pleurait dans les bras d'un homme qui n'était pas lui.

Et ça, ça le rendait malade.

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Midorima ouvrit un œil à 6h 30 comme tous les matins.

Il s'étira et chercha ses lunettes. Une fois sur son nez, il se rappela pourquoi sa chambre semblait différente ce matin.

Il alla ouvrit la fenêtre pour aérer son futon et passa dans la cuisine. Satsuki devait encore dormir.

Sincèrement, le vert se demandait encore pourquoi on venait toujours le voir quand les autres avaient des soucis ! Juste pour vérifier qu'elle n'avait eu aucun problème durant cette nuit, Midorima ouvrit doucement la porte de sa chambre mais trouva le lit vide. La pièce avait été aérée et les draps étaient à peu près remis correctement.

En quelques enjambées rapides, le médecin fouilla son appartement mais la rose n'était nul part.

Son pied marcha sur un objet et il jura quand il failli glisser sur une feuille de papier. Baissant ses yeux verts, il découvrit ses clés et ce qui devait être un mot de Satsuki :

« Merci pour cette nuit et encore désolée de t'avoir dérangé. J'ai fermé derrière moi et j'ai glissé tes clés sous la porte. »

Midorima regardait la feuille blanche ou quelques traces de larmes séchées avaient un peu fait baver l'encre. Que devait-il dire à Akashi exactement ?

Le médecin chercha son portable et composa le numéro de la petite coach. Évidemment, il tomba sur sa messagerie.

-Akashi va me tuer...

Au même instant, sa sonnette l'avertit de la présence d'un visiteur et il approcha la clé de la serrure en tremblant, espérant que ce ne soit pas immédiatement le rouge.

-Où est ma femme Shintaro ?

Arf... Comme par hasard.

Le regard vairon, qui était accompagné de cernes monstrueuses, se baissa vers le papier que le vert avait en main et le rouge l'arracha, reconnaissant l'écriture de la future mère. Il parcourut les deux lignes rapidement et fit demi-tour.

-Akashi ?

-Ma femme n'est pas ici donc elle est forcément partie chez quelqu'un d'autre parce qu'elle se doutait que j'allais venir ici.

-Tu devrais peut-être attendre un peu...

L'ignorant royalement, Akashi s'engouffra dans les escaliers et disparut. Midorima remonta ses lunettes : au moins, le rouge ne s'était pas encore vengé de la façon dont il lui avait parlé hier soir au téléphone.

Pas encore.

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Selon la façon de réfléchir de l'Empereur basée sur celle que devait utiliser Satsuki, l'autre Miracle le plus proche était Murasakibara.

Il toqua assez fort à la porte et entendit des grognements. Visiblement, le violet venait à peine de rentrer et le rouge avait dû le réveiller :

-Aka-chin... Qu'est-ce qu'il y a ?

Le chef pâtissier ne cacha pas son énorme bâillement et quelques larmes perlèrent au coin de ses yeux.

-Est-ce que Satsuki est ici ?

-Hein, Sa-chin ? Elle n'est pas là...

Le rouge fit demi-tour brutalement, bien décidé à retrouver sa femme, quitte à fouiller tout Tokyo pour ça.

Le violet referma la porte et y colla son dos pour observer la rose un peu plus loin.

-Merci Mu-kun.

-De rien... Mai tu devrais lui dire que tu es là, tu sais.

-Je ne veux ni le voir, ni lui parler pour l'instant. Je repartirais un peu plus tard, ne t'inquiètes pas. Je ne veux pas te déranger.

Murasakibara traîna des pieds jusqu'à la jeune fille et caressa le sommet de sa tête :

-Sa-chin est censée ne pas beaucoup marcher pour le bébé.

Elle baissa un peu les yeux et serrant les poings mais le violet se contenta de se diriger vers sa chambre.

-Si Sa-chin a faim, elle peut se servir dans le frigo.

-Merci... Bonne nuit Mu-kun.

Le bruit du poids qui venait de rebondir sur le lit fit un peu sourire Satsuki : le violet était très gentil.

Son estomac grogna et elle se rappela qu'elle avait fuit de chez Midorima sans prendre de petit-déjeuner. Mais d'abord, elle désirait seulement une douche.

Farfouillant un peu, elle dénicha une serviette propre et jeta ses vêtements pèle-mêle par terre. Sous l'eau chaude, Satsuki lava ses cheveux et profita de cet instant de tranquillité. Il allait bien falloir faire face à son mari à un moment mais pour l'instant, elle n'avait pas le courage nécessaire. Sa main trouva naturellement son ventre :

-Ton papa a intérêt à avoir une bonne excuse.

La rose sortit de la cabine de douche et s'enroula dans une serviette. Son ventre l'empêchait de la faire tenir correctement et elle dût la tenir avec sa main. Sa valise était dans la salon mais comme Murasakibara dormait, aucun risque de le croiser.

Par précaution, Satsuki vérifia bien qu'il n'ai pas eu soudainement besoin de se lever pour quelque chose et rejoignit sa valise. Elle se saisit du nécessaire et repartit dans la salle de bain.

Son visage se dédoubla dans le miroir et elle s'assit sur la cuvette des toilettes le temps que son malaise passe. Ça lui rappela qu'elle n'avait pas pris ses compléments en fer depuis un moment. Difficilement, la rose se leva et alla fouiller son sac à main. Un verre d'eau pour faire passer le tout et elle ouvrit le frigo. Elle sortit le beurre et chercha de quoi se faire des tartines. Du pain de mie était caché au fond d'un placard, parfait !

Sans réel appétit, Satsuki en manga trois, plus pour le bébé que pour elle.

Ensuite, elle alluma très doucement la télé et s'allongea sur le canapé. Elle pourrait dormir un peu et repartir à nouveau.

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Kise se levait à peine pour se préparer à aller en cours quand on sonna très violemment à sa porte. Un peu surpris, il ouvrit la porte et Aomine débarqua en sueur et tremblant de tous ses membres :

-Satsu est là ?!

-Quoi ?

Le bleu tourna ses yeux de la même couleur vers l'étudiant et répéta, angoissé :

-Satsu ! Elle est là ?!

-Non... Il y a un problème ?

-Elle a disparu...

-Quoi ?!

Quand Akashi avait appelé le bleu pour lui demander si sa femme était chez lui, Aomine avait explosé et exigé une explication. Mais le rouge n'en savait rien ! Il était aussi perdu que les autres !

Le policier avait juré au téléphone de lui donner un bon coup de poing s'il arrivait quoi que ce soit à son amie d'enfance et s'était mis à sa recherche de son côté.

Le blond, par sécurité, chercha son portable mais il n'y avait ni SMS ni appel manqué.

Aomine tournait en rond et décréta qu'il allait fouiller ailleurs.

Kise attrapa son bras et dit :

-Aominecchi... J'aimerais qu'on parle de ce qu'on a fait la dernière fois quand on aura retrouvé Momocchi...

Il rougit un peu en y repensant et lâcha le bras qu'il tenait. Mais le bleu ne partit pas immédiatement :

-Ouais... on parlera. Je dois y aller.

-Tiens-moi au courant s'il te plaît !

La porte se referma dans un grand bruit et Kise commença à écrire un SMS à l'attention de la rose :

« Momocchi... Tout le monde te cherche et s'inquiète ! Aominecchi et Akashicchi sont en train de fouiller tout Tokyo... Envoi-leur juste un SMS pour dire que tu vas bien, d'accord ? »

Il l'envoya et activa la touche de verrouillage du téléphone. S'il n'avait pas des cours à suivre, l'ancien mannequin aurait suivit Aomine.

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Akashi arriva essoufflé chez Kagami et Kuroko. La porte s'ouvrit sur le turquoise qui laissa Nigo sortir pour que le chien prenne un peu l'air et Kuroko parut très surpris de le voir :

-Akashi-kun ?!

-Satsuki... Est-ce que Satsuki est ici ?

-Momoi-kun ? Il y a un problème ?

-Je ne sais pas où elle est...

Le rouge cherchait vraiment son souffle mais son cœur ne battait pas aussi vite à cause de sa course mais bel et bien à cause de sa panique liée à sa femme.

Il repartit sans attendre, laissant Kuroko en plan.

Le turquoise finit par fermer la porte et retourna près de Kagami. Le pompier était à nouveau tombé malade et semblait beaucoup souffrir. Le plus petit changea la compresse sur son front par une bien plus humide et plongea ses yeux cyans dans les rouges du garçon allongé :

-Tu vas finir par être en retard...

-Je voulais juste m'assurer que tu allait pouvoir te débrouiller tout seul.

-Tu me prends pour qui ... ?!

Le sourire bien particulier du maître de maternelle fit grogner Kagami qui lui tourna le dos.

-Je vais y aller alors.

-... Tu rentres vite, d'accord ?

-Oui, je vais essayer.

Kuroko rentra le chien qui se coucha près du canapé et ferma à clé derrière lui. Aujourd'hui, promis, il ferait parler Noboru !

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Satsuki ouvrit un œil vers 9h. Murasakibara ronflait dans la chambre à côté et elle éteignit la télévision. Dénichant une feuille et un stylo, elle rédigea à peu près le même message qu'avait eu Midorima et chercha les clés du violet pour ne pas laisser la porte ouverte derrière elle.

Elle n'aimait fouiller mais la sécurité était importante ! Sa valise dans sa main gauche, elle referma derrière elle et glissa les clés dans la fente pour les lettres. Les clés rebondirent sur le parquet et Satsuki repartit.

Dans l'ascenseur, elle regarda son téléphone : vingt appels manqués d'Akashi, dix-sept d'Aomine, un de Midorima et un SMS de Kise. Le portable retourna dans la poche de sa jupe et elle quitta l'ascenseur.

Dans la hall, Akashi attendait près de la porte de sortie et Satsuki se glaça en sentant la colère de son mari. Il s'approcha et la gifla assez fortement. Choquée de son geste, elle ne put que le regarder et s'étouffa presque quand il l'étreignit :

-Ne me fais plus jamais ça, tu entends ?! J'ai eu tellement peur !

-Ne me touche pas s'il te plaît.

La rose s'écarta et fixa le sol. Des larmes de douleur et d'humiliation brûlaient ses yeux et menaçaient de couler. Mais elle était trop fière pour ça.

-Je ne veux pas que tu me touches.

Akashi resta immobile, digérant ce qu'elle venait de dire.

-Laisse-moi passer s'il te plaît.

Pourtant le rouge se dressa devant elle et croisa les bras.

-Je refuse ! Satsuki, pourquoi es-tu partie sans même m'avertir ? Tu as idée d'à quel point je me suis inquiété ?!

-Oh, je suis certaine que ta charmante compagnie d'hier soir a su te réconforter.

Le rouge parut ne pas comprendre ce qu'elle disait :

-De quoi tu parles ?

Satsuki lâcha sa valise et releva enfin ses yeux roses brillant de larmes, prêtes à tomber à tout instant :

-Je parle de la femme qui t'a ramené hier soir ! Tu te souviens, celle a qui tu as fait si gentiment la bise alors que je dois moi-même aller chercher une petite marque de tendresse de ta part ?! Moi, ta femme ! Celle qui porte ton enfant alors que tu passes sans doutes tes soirées avec elle en me faisant croire que tu es en voyage d'affaire ! Ah oui, tu t'es bien fichu de moi ! Tu dois bien rire, hein ?!

Elle marqua un temps d'arrêt alors qu'Akashi décrochait ses bras.

-Je te déteste ! Je ne veux pas que tu me touches ! Tu es ... tu es vraiment une ordure ! Je te hais, je te hais, je te hais !

Elle avait crié ses mots et sentit ses larmes couler et en plus sa tête tournait.

Ça tournait tellement qu'elle n'eut pas conscience qu'elle était en train de tomber. Ni que son mari venait de se précipiter en avant pour la rattraper.

-Satsuki ?! Satsuki !

C'était déjà le noir complet.

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Elle se réveilla dans une chambre d'hôpital. Aoi tenait sa main gauche et son visage s'illumina un peu quand elle remarqua que la rose revenait à elle.

-Satsuki, ma chérie ! Comment te sens-tu ?

-... Je suis à l'hôpital ?

-Tu as fait un malaise et Seijuro t'a fait conduire ici immédiatement.

La jeune femme arracha sa main à celle de sa « mère » et se releva brutalement en posa ses mains sur son ventre. Mais la bleue l'obligea à se recoucher :

-Le bébé n'a rien. Mais tu dois te reposer !

-Où est Seijuro-kun ?

-Il est dehors.

-Je veux le voir... Je veux...

-Je vais le chercher mais reste calme, d'accord ?

Satsuki hocha un peu la tête et la bleue sortit. Akashi entra et se précipita près d'elle et tint sa main :

-Satsuki...

-Le bébé va vraiment bien ?! Tu me le dirais s'il lui était arrivé quoi que ce soit, hein ?!

-Il n'a rien, je te le promet.

Elle ferma les yeux et serra un peu la main de son mari.

-Je suis désolé, Satsuki. Je n'avais pas remarqué à quel point tu étais mal.

-Ce n'est vraiment rien.

-Ce n'est pas rien pour moi !

La rose tourna un peu la tête sur l'oreiller et demanda :

-Qui était cette femme ? Tu l'aimes ?

Akashi rapprocha un siège pour s'asseoir et récupéra la main de sa femme.

-Tu es la seule femme que je peux aimer. Il s'agit de ma tante.

-Ta tante ?

-Oui, du côté de ma mère. C'est la fille aînée. Son père possède la majeure production des céréales de ce pays et elle n'a pas d'enfant. Je cherche à l'ajouter aux productions de l'Empire mais cet homme est très dur en affaire. Surtout qu'il a rejeté ma mère à son mariage alors il ne m'apprécie pas beaucoup.

Il ferma les yeux et colla la main de sa femme contre son front :

-J'ai eu tellement peur quand je ne t'ai pas retrouvé hier soir...

-Tu as eu peur pour le bébé...

-Je m'en fiche du bébé pour l'instant ! C'est de toi que je parle !

Le rouge s'obligea à se calmer avant de reprendre :

-Tant qu'il ne sera pas venu au monde, la seule personne importante à mes yeux c'est toi. Seulement toi.

Satsuki allait parler quand Midorima poussa la porte, sa blouse blanche sur le dos.

-Comment te sens-tu ? Encore des malaises ?

-Pas pour l'instant. Je suis un peu fatiguée...

-C'est le contre-coup des médicaments. Tes compléments en fer n'étaient pas suffisants pour remettre le niveau à la normale. J'aurais besoin de faire une nouvelle prise de sang juste par précaution et quelqu'un d'autre viendra en faire une sur le cordon pour le bébé. D'accord ?

Elle hocha la tête et le vert prépara la seringue. Toujours aussi désagréable mais la rose devait très régulièrement faire des examens depuis sa grossesse à cause de son opération. Avant de repartir, Midorima ajouta pour Akashi :

-Aomine vient d'arriver.

-Seulement maintenant ?

-Visiblement.

Il quitta ensuite la chambre pour se diriger vers le labo.

Akashi se retourna vers Satsuki qui s'endormait visiblement.

-Tu dois te reposer. Je reviendrais plus tard.

Elle ne produisit qu'un petit bruit de gorge et le garçon embrassa sa main avant de partir à son tour.

Près de la porte, Aomine faisait les cent pas, sa mère étant repartie chez elle pour rassurer Rito.

-Daiki.

Le bleu s'arrêta et s'approcha de lui. L'Empereur vit parfaitement bien son poing arriver sur lui mais il ne chercha même pas l'éviter. Projeté sur le côté et la mâchoire terriblement douloureuse, Akashi essuya un filet de sang avant de se relever.

-Tu te souviens de ce que je t'avais dit, Akashi ? Si tu la rendais une nouvelle fois malheureuse, je te la prendrais pour toujours. A ton avis, elle a l'air heureuse en ce moment ? Parce que pour partir et se cacher les autres, je dirais que tu as sérieusement déconné !

Le rouge planta ses yeux vairons dans les bleus de l'homme en face :

-Il s'agissait simplement d'un malentendu. Cependant...

Il plissa un peu les yeux pour donner plus d'importance à ses mots.

-Personne ne m'enlèvera ma femme. Personne ! Pas même toi !

Aomine serra à nouveau le poing mais renonça à donner un second coup. A la place, il tourna les talons, laissant Akashi seul. Le rouge retourna finalement dans la chambre et caressa le visage pâle de la rose.

Il se pencha pour l'embrasser doucement et s'installa sur le fauteuil à côté. Ah... sa mâchoire lui faisait sacrément mal...

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Le policier ne quitta pas l'hôpital pour autant. Le médecin qu'il était allé consulter pour ses jambes avait enfin un diagnostique lui avait donné rendez-vous pour aujourd'hui.

En revenant dans la salle d'attente, il grimaça en sentant comme de la lave en fusion à l'intérieur de ses mollets. Même conduire devenait douloureux. Alors quand il devait courir derrière des gens pour les arrêter ...

Son portable vibra et Aomine lu le nouveau message de Kise, le remerciant de l'avoir tenu au courant pour la petite rose.

Là aussi, il avait un problème. Comment allait-il pouvoir expliquer au blond qu'il n'avait pas eu seulement l'intention de tirer son coup et de se barrer ?

Mais plutôt qu'il n'avait pu su comment réagir et avait préféré remettre la discussion à plus tard ?

Le bleu venait d'accuser Akashi d'avoir déconné mais il restait quand même celui qui tenait la palme d'or ! Kise l'avait détesté autant qu'il avait du l'aimer. Aomine s'était montré sans cœur, violent, détestable à souhait, il avait été à la limite de le violer certaines fois alors que le pauvre blond rentrait d'un shooting tard dans la nuit et ne désirait que dormir, il s'était servi de lui et l'avait jeté comme une chaussette pour un autre...

Alors pourquoi Kise n'avait cessé de gémir son nom ?

Une fois qu'il n'avait eu dans ses bras, Aomine n'avait agit qu'avec ses réflexes : il se rappelait parfaitement de chacun des points sensibles de son ancien amant et les tous marqués d'un suçon sans le lâcher des yeux. Il avait oublié à quel point le corps de Kise s'adaptait au sien, à quel point ses gémissements étaient érotiques et à quel point-

-Aomine Daiki ?

-Oui !

Il releva brutalement la tête, mettant de côté ses pensées obscènes. Son médecin lui fit signe de le suivre et ils entrèrent dans un salle où de nombreuses plantes vertes avaient élu domicile.

Le policier s'installa sur le tabouret que lui désigna l'homme en blanc qui s'installa en face :

-Bon, pour commencer, je peux vous dire que ces douleurs ne seront pas définitives. Il s'agit en fait, d'anciennes blessures qui ne vous empêchait pas directement de jouer... Vous faisiez du basket, c'est ça ?

-Oui.

-Vos muscles ont été trop sollicités et certaines lésions sont apparues mais elles ont la particularités de devenir douloureuse après l'arrêt d'une activité physique. Pour faire simple, ce sont comme des déchirures musculaires mais très petites et très nombreuses. C'est que je vais faire, c'est une légère opération pour vérifier qu'il n'y a pas plus de dégât. Ensuite, ça se traite comme une déchirure musculaire normale. Évidemment, le moins de mouvements possible vous sera demandé.

Aomine hochait la tête par intermittence. Ce calvaire serait bientôt fini...

L'opération se fera dans trois semaines et le bleu n'avait plus qu'à gérer avec son responsable au poste de police.

Officiel, il allait voir Kise pour s'expliquer ! Autant profiter de sa chance tant qu'il en avait !

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6 mois

Kagami sortit de son lit presque en rampant. Depuis plusieurs semaines, il se traînait un assez mauvais rhume et les médicaments n'y changeait pas grand chose.

Normalement, il devait rester de la soupe à réchauffer dans le frigo. Kuroko avait une sorte de réunion parent-professeur à la maternelle et ne rentrerait que bien plus tard.

Donc ce soir, il était seul avec Nigo. Le chien releva à peine la tête en le voyant arriver difficilement à la cuisine et le rouge trouva la force de remplir sa gamelle de croquette.

Étonnant comme l'animal sembla plus réactif tout d'un coup...

Il s'installa sur une chaise près de la table en attendant que la soupe soit réchauffée au micro-onde. Avec encore plus de difficultés, il se releva et se crama les doigts.

-Meeeerde...

Le rouge se rassit et observa la poche de ses médicaments bien trop loin pour l'attraper sans se lever.

-Et meeeerde...

A bout de force, le pompier s'obligea à se lever et à peine ses fesses eurent-elles quittées la chaise que la porte d'entrée s'ouvrit sur un turquoise au visage très très sombre.

-Salut... Tu peux me passer les médocs s''il te plaît ? J'ai hyper mal à la tête...

S'il Kagami avait été en bonne santé, il aurait peut-être eut une chance d'échapper à la poigne étrangement puissante de l'ancien joueur fantôme. Le plus petit lui sembla rugir dans son oreille :

-Toi ! C'est quoi cette histoire avec Nigo ?! Qu'est-ce qui est arrivé à mon chien ?!

-De ... De quoi ?

Les yeux cyans flamboyaient et Kagami flippa sincèrement. D'une part, parce que son colocataire faisait peur et de l'autre parce qu'il commençait à comprendre de quoi il parlait.

-Je... ne vois pas de quoi tu parles...

Tentative ratée ! La poigne déjà puissante du turquoise s'affermit davantage et malgré sa fièvre, Kagami avait l'impression qu'un froid glacial s'infiltrait dans son débardeur et dans son short.

-Le vétérinaire m'a appelé tout à l'heure en me demandant des nouvelles de mon chien qui avait un accident. Apparemment, une voiture l'aurait percuté.

Kuroko avait utilisé une voix très douce. Trop douce.

-Et bien...

-Kagami-kun... Je te conseille sincèrement de ne pas faire l'idiot plus longtemps.

Le concerné déglutit céda face au regard meurtrier de l'ancien fantôme :

-C'est pas ma faute, je le jure ! Tout était normal quand le clebs a foncé son raison alors je l'ai suivit pour le ramener et là Ahomine est arrivé avec sa voiture et a percuté Nigo ! Mais c'était vraiment rien, il ne roulait pas vite et on l'a emmené chez le vétérinaire au cas où mais y'avais rien ! Je te le jure !

Le tout avec une voix un peu trop aiguë et trop rapide. Mais Kuroko semblait avoir parfaitement tout compris puisqu'il lâcha Kagami :

-Donc, c'est Aomine-kun qui a percuté mon chien...

Le rouge se sentit obligé de prendre la défense du policier :

-Plutôt tapé... Mais c'est Nigo qui a foncé vers lui, il ne pouvait pas le voir avant alors le temps de freiner...

-Silence.

Le pompier se tut, oubliant momentanément sa soupe qui refroidissait et son mal de crâne lancinant. Kuroko posa ses affaires et repartit vers la porte :

-Kuroko... Où est-ce que tu vas... ?

-A ton avis ?!

Il claqua la porte et Kagami sortit son portable et chercha le numéro du bleu :

« Kuroko a découvert pour le clebs... Barre-toi de chez toi, il est en route ! »

Il ne pouvait faire que ça. Le turquoise serait en pétard à son retour mais c'était toujours mieux que d'apprendre qu'il avait commis un meurtre demain matin à la télé...

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A peine Aomine eut-il reçu le SMS qu'il dégagea de chez lui et avec sa voiture, il rejoignit l'appartement de Kise. Kuroko devait toujours penser qu'ils étaient en froid donc il ne viendrait pas là-bas !

Il grimpa les escaliers en sautant des marches et tapa frénétiquement à la porte. Le blond lui ouvrit très surpris :

-Aominecchi ?!

-Il faut que tu me caches !

-...Hein ?

Kise lui permit quand même d'entrer et ses yeux dorés quémandaient une explication :

-Tetsu va me tuer !

-...Hein ?

-J'ai percuté Nigo y'a quelques temps... Mais rien de grave ! Et avec Kagami, on a voulu garder le secret... Il va me tuer !

L'ancien mannequin soupira et referma sa porte à clé.

-Ahomine...

-Oh ça va ! J'ai pas fait exprès !

-Dans ce cas, dis-lui !

Aomine le regarda, choqué :

-Non mais tu déconnes ou quoi ?! Nigo, son chien ! S'il lui arrive quoi que ce soit, Tetsu est encore plus pire qu'Akashi !

Kise avait surtout envie de rire mais se força garder un visage sérieux.

-Si tu le dis... Tu veux un café ?

-...Ouais...Ouais, je veux bien.

Le bleu s'approcha du canapé et se laissa tomber dessus. Le blond revint quelques minutes plus tard avec une tasse fumante et s'installa près de lui. Il n'osait pas parler surtout qu'Aomine semblait dans ses pensées :

-Tu voulais qu'on en parle non ?

-De quoi ?

-La dernière fois.

-Ah !

Ah oui, c'est vrai. Il lui avait dit la dernière fois et il avait déjà oublié...

-Oui, je voulais en parler.

Ses mains serrèrent un peu plus fort sa tasse et il commença :

-Aominecchi... Tu regrettes ce qu'on a fait ?

-Non... Pas du tout.

Le blond se sentit si soulagé qu'il en aurait bien pleuré. Mais le bleu poursuivit :

-Je regrette juste d'être partit comme ça.

Les yeux bleus regardaient le vide et Kise sourit :

-Je ne t'en veux pas ! En fait, ça m'a un peu arrangé, je ne savais pas comment réagir ou quoi dire...

Ah... Ils étaient gênés tous les deux...

-Et désolé pour ton tee-shirt.

-Ça aussi c'est pas grave !

A nouveau ce silence...

-Je ne veux plus te blesser.

-Aominecchi...

Le bleu voulut se tourner vers lui mais Kise fut plus rapide et s'empara doucement de ses lèvres. Aomine retrouva vite son rôle de dominateur dans l'échange et glissa ses mains sous les fesses du blond pour venir le faire s'asseoir sur lui. L'étudiant haletait un peu :

-Je... Je t'aime Aominecchi !

-Je sais.

-Alors...

Aomine attrapa son visage et l'embrassa une nouvelle fois.

-Alors... Tu veux qu'on retente... encore une fois ?

-Oui... J'en ai très envie !

-Dans ces cas.

Leur baiser suivant fut bien plus violent et se termina dans la chambre.

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De l'autre côté de la porte, Kuroko n'osait plus frapper. Les cris de Kise étaient assez équivoques et comme le turquoise avait remarqué la voiture du policier dans le parking... Bah, 1 + 1= 2.

Il n'empêchait que le bleu, une fois sortit de cet appartement, aurait une autre raison de plus de craindre son ancienne ombre.

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Satsuki et Akashi s'était mis d'accord sur le fait qu'il leur fallait un nouvel appartement avant la naissance du bébé.

Bien plus grand que l'ancien avec beaucoup plus de fenêtre, la rose avait eu le coup de foudre immédiatement.

Les futurs parents avaient fait transporter tous leurs meubles ici et même Tama semblait profiter de l'endroit puisqu'il courrait partout comme un dingue. Satsuki était sur le balcon et profitait d'un courant d'air. Akashi se glissa contre son dos et l'emprisonna dans ses bras :

-Et si nous allions acheter quelques trucs pour le bébé demain ?

-Comme quoi ?

-Un berceau, des vêtements... Ce genre de choses.

Elle mit sa tête en arrière et la posa sur l'épaule de son mari :

-Ça me ferait tellement plaisir !

Akashi passa ses mains sur son ventre arrondi :

-Elle vient de me donner un coup de pied.

-« Elle » ? Ce ne serait pas plutôt « Il » ?

-Alors même sur ça, je ne peux plus avoir le dernier mot ?

Satsuki se mit à rire. Qu'il la croit ou non, elle était persuadée d'attendre un petit garçon.

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7 mois

Murasakibara passait consciencieusement l'aspirateur dans son appartement. Ses parents venaient manger chez lui ce soir et ses frères et sœurs seraient sans doutes présents.

Pour l'occasion, il avait empruntée une deuxième table à son voisin et l'avais placé près de la sienne pour que tout le monde puisse être à son aise.

Ils seraient là dans quelques minutes.

Le violet ouvrit un peu la fenêtre quand on sonna à sa porte. Il alla ouvrir et sentit sa mère se jeter contre lui :

-Oh Atsushi, comme tu m'as manqué !

-Oui, toi aussi.

Sa sœur et ses frères entrèrent à leur tour et commencèrent à visiter un peu.

-C'est sympa !

-Merci Taku-chin.

Son jumeau, Hiroto approuva et Sougo se fendit également d'un compliment. Kurune serra un peu son « petit » frère dans ses bras. Elle avait encore du mal à supporter qu'il parte toujours aussi loin.

Ils s'installèrent à table et son père lui demanda :

-Ça se passe bien au restaurant ?

-Hmm... Très bien. Mes horaires sont plutôt flexibles donc c'est bien.

-Mais ça c'est pas important... Moi, je veux des détails croustillants de ce qui se passe avec Himuro !

-Takumi...

Le large sourire du brun fit un peu rougir Murusakibara :

-Ça va très bien aussi...

-Oh ? Et il vient souvent ici ?

-... Oui.

Le roucoulement de son frère aîné le fit encore plus rougir et sa mère vint à son secours.

Cela dit, le géant se doutait bien qu'Himuro viendrait sur le tapis à un moment ou à un autre.

Le repas continua entre les questions gênantes de son frère et les discussions avec le reste de sa famille.

Au moins, il serait tranquille ce soir puisque ses parents et leurs quatre autres enfants dormiraient à l'hôtel ce soir et repartirais à Akita demain matin.

Le dessert fut le moment que chacun attendait tous puisque le petit dernier de la famille l'avait spécialement préparé. Un dessert immense qui ne serait certainement pas fini ce soir.

Murasakibara était épuisé : il n'avait plus autant l'habitude d'avoir autant de monde et de bruit chez lui...

Alors quand il se retrouva seul et au calme, il soupira profondément en fit sa vaisselle.

Se glissant sous les draps frais, il chercha son téléphone et envoya un SMS de bonne nuit à chéri brun bien trop loin. Un « je t'aime » plus tard et le violet s'endormait déjà comme un enfant après avoir trop joué.

L'oreiller qu'utilisait constamment Himuro calé contre lui pour que l'odeur du garçon reste avec lui.

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Kagami et Aomine s'était prit un savon monstrueux par Kuroko. Le turquoise avait exigé tout un tas de choses en échange pour qu'ils se fassent pardonner du quasi meurtre de son chien adoré. Les deux hommes s'étaient rendus complice aux yeux du propriétaire et devaient payer .

Et en matière de punition, Kuroko était aussi imaginatif qu'Akashi.

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Satsuki avait plus ou moins été obligée de prendre enfin son congé maternité. Nijimura avait été furieux d'apprendre qu'elle comptait bien rester jusqu'au bout. Un « Tu veux accoucher dans le gymnase ou quoi ?! » avait été hurlé par le d'habitude pacifique directeur de Teiko.

La rose avait donc gentiment convié à ne plus passer le portail d'entrée avant au moins les trois mois de son bébé.

Du coup, elle passait ses journées avec Tama, à réfléchir aux prénoms potentiels de son futur fils -oui, elle en voulait vraiment un!- et parfois, elle sortait avec Aoi. La bleue l'emmenait dans des magasins de vêtements pour enfant et bien que les futurs parents aient déjà acheté en masse, Satsuki voulait faire plaisir à sa « mère ».

Le bébé donnait de plus en plus de coup de pieds aussi, au grand désespoir de la future mère . Akashi avait presque la signature de son grand-père sur le contrat donc l'ambiance était bien plus joyeuse à l'appartement. Et le rouge avait également hâte de rencontrer ce qu'il pensait être sa fille. Soit !

Plus que deux mois. La rose n'en pouvait d'attendre ! Mais une légère appréhension faisait son petit bout de chemin dans son esprit, celle de l'accouchement.

Satsuki s'obligeait à se dire que tout irait bien, qu'Akashi serait près d'elle à lui tenir la main et que son enfant serait en parfaite santé.

Tout irait bien !

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8 mois

Kise avait invité Alec dans son appartement. Les deux blonds étaient toujours en contact et quand l'étranger avait appris pour la réalisation de sa prédiction au tarot, il avait obligé le japonais à se plier à une nouveau tirage.

Assis près du comptoir de la cuisine, une tasse de café pour chacun, Kise regardait le mannequin toujours en activité mélanger scrupuleusement ses cartes :

-Allez, cinq !

Se retenant de soupirer -bien que très excité en même temps- l'étudiant se plia à l'ordre donné et tira le nombre de cartes demandé.

Quand Alec retourna la première, il se pencha en avant :

-Alors... Réconciliation, remise en état d'une relation. Tu t'es remis en couple, c'est ça ?

Kise ne prit même pas la peine de répondre. La carte venait de le faire à sa place. Alec haussa les épaules et continua :

-Voyons celle-là... Liens resserrés, amitié solide, bonne entente.

Il était vrai que la GM ne s'était jamais aussi bien entendue !

-Suivante... Bonne nouvelle d'un point de vue personnel et professionnel.

Avec le bébé de Satsuki et d'Akashi qui allait bientôt naître, Kise sautait partout comme une puce, pressé de voir le résultat du mélange entre le capitaine démoniaque et la gentille manager. Et puis, visiblement, il avait même réussi ses examens ! Que demander de plus ?!

-Tu as l'air heureux.

-C'est pas étonnant, tu me dis que des bonnes choses !

-Mouais, le pire reste à venir, tu sais...

Alec retourna la quatrième carte :

-Quelque chose de mauvais va arriver... Panique, peur... Tu vois ! Le pire arrive.

-Me porte pas la poisse s'il te plaît...

-Désolé !

Et enfin :

-Un ami ou une amie va avoir besoin de toi en urgence. Y'a un gros truc qui se prépare et ça va pas forcément bien arriver.

Kise pensa immédiatement à Satsuki et à son bébé et se fusilla mentalement pour avoir de telles pensées ! Évidemment que tout irait bien !

L'américain blond rangea ses cartes et avala son café d'une traite. Kise était à nouveau en couple et connaissant l'animal, c'était certainement avec le même mec d'avant. Celui-là alors... Il n'apprendra jamais de ses erreurs.

En voyant le sourire heureux qu'il affichait en lisant un SMS, Alec se dit que ce n'était pas forcément une mauvaise chose cela dit. Kise était du genre à s'accrocher jusqu'à ce que les autres cèdent. Une sacrée teigne par moment par contre.

Depuis son départ de l'agence, Alec avait beaucoup plus de travail et son nouveau colocataire n'était pas aussi drôle et pétillant que le garçon assis près de lui.

Rien que là, alors qu'il lisait juste un SMS, le New-yorkais voyait parfaitement bien l'espèce d'auréole de bonheur qui entourait ce curieux jeune homme.

Bah, c'était son ami alors il n'avait qu'à faire avec...

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Midorima sentait Takao devenir beaucoup plus joyeux alors que l'accouchement de Satsuki arrivait. Naturellement, le brun devait se réjouir de ne plus être le seul parent du groupe.

Kazuo était heureux aussi d'avoir appris qu'il y allait bientôt y avoir un autre bébé et avoir promit de beaucoup veiller sur lui. Il était décidément trop adorable pour une réplique miniature de son amant...

Mais son cœur était totalement pris par Miho. Le considérant encore et toujours comme son père, la petite blonde passait des heures à ramper par terre en babillant des « Papa » et des « nanodayo » à tout bout de champs. Takao avait bien comprit qu'il ne gagnerait jamais contre le vert sur ce terrain là mais se disait réellement heureux que sa famille considèrent l'homme de sa vie comme étant plus que « Tonton Shin-chan ».

L'intelligence de Kazuo ne cessait de croître et quand il était revenu de l'école en demandant à son père si le médecin était son amoureux, le père de famille en était resté sur le cul. Il était pourtant certain d'avoir été discret.

Takao lui avait alors expliqué que oui, il était amoureux de Midorima mais que non, il n'oubliait pas Misaki, la mère de ses enfants, pour autant. Le petit garçon avait hoché la tête, déclarant qu'il comprenait et était allé jouer avec sa petite sœur.

Midorima de son côté avait définitivement fait son deuil après le décès brutal d'Arina. Il apportait parfois des fleurs sur sa tombe mais jamais Takao n'avait voulu l'y accompagner. Le vert devait être seul avec Arina, comme le brun devait l'être avec Misaki.

Ils avaient changés mais ça ne pouvait qu'être bénéfique à leur famille.

Les deux hommes s'étaient allongés dans le canapé sous la couette, cherchant le plus de chaleur possible pour résister à ce léger froid de Février.

-Kise voulait organiser une petite fête pour l'arrivée du bébé. Tu veux y aller ?

-Tu sais bien que je ne dit jamais non à une journée sous la couette avec toi, Shin-chan mais ça lui fera plaisir à la future Maman. Akashi ne serait pas là, il me semble en plus ?

-Non... Il a enfin obtenu la signature pour son contrat donc il se rend chez le nouveau partenaire pour finaliser le tout.

Takao frotta le bout de son nez glacé contre la gorge de Midorima et apprécia de voir les frissons que le contact produisit:

-J'espère qu'il sera rentré pour l'accouchement.

-Il part dans trois semaines... Ça laisse quand même beaucoup de temps pour revenir.

-Si tu le dit.

Les yeux gris se fermèrent et il apprécia de sentir la grande main qui caressait tendrement sa hanche.

Bah, s'ils avaient trop froid cette nuit, Takao connaissait un bon moyen de se réchauffer !

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8 mois, 3 semaines et 5 jours

Comme prévu, la GM s'était retrouvée dans le nouvel appartement de la famille Akashi qui accueillerait bientôt un nouveau membre.

Midorima était venu seul, puisque le brun était bloqué au lit par un rhume mais avait exigé que le vert y aille de leur part à tous les deux. Himuro était bloqué à Akita à cause de la neige et Kagami aidait les autres pompiers à régler les différents accidents que cette maudite poudreuse blanche avait déjà causé !

Satsuki était décidément le genre de femme à s'embellir durant la grossesse : son ventre était parfaitement rond mais c'était bien loin de lui donner la silhouette de baleine échouée à laquelle tant de femmes aimaient se comparer. Elle était très belle et assumait visiblement parfaitement ses huit kilos de pris.

Aidée, par Kuroko, la rose s'installa sur le canapé entre Kise et Aomine.

-Merci Tetsu-kun !

Le turquoise inclina la tête et retourna s'asseoir à côté de Murasakibara qui était à la gauche de Midorima.

Tama sur les genoux, Kise était aux anges : le chat se montrait enfin un peu câlin avec lui !

-Oy Satsu, tu veux boire quoi ?

-Ah, j'ai du jus de fruit au frigo, je vais le chercher.

-Laisse, j'y vais.

Depuis son opération, le bleu avait retrouvé une bonne mobilité et avait même repris quelques one -and-one avec Kise à l'occasion. Il gagnait toujours mais le plaisir de retrouver la balle orange surpassait tout !

Le bleu servit un verre à son amie d'enfance. Murasakibara grignotait quelques biscuits et fit remarquer :

-Il neige vraiment beaucoup...

-Ça va être impossible de rouler ce soir...

Et Akashi qui devait justement rentrer après manger...

Satsuki soupira et but une petite gorgée de son jus de fruit. Elle se massa le ventre en sentant le bébé s'agiter furieusement.

-Momocchi ? C'est le bébé ?

-J'aimerai bien qu'il sorte vite, j'en peux plus de ses coups de pied !

Les cinq garçons avaient eu le droit de sentir chacun leur tour, les mouvements en question et s'étaient rappelés pourquoi ils aimaient être des hommes.

-Momoi-kun, tu as décidé pour le prénom ?

-Si c'est un garçon, Seijuro-kun aimerait qu'il s'appelle Rin.

Rin aurait été le premier nom du premier enfant qu'aurait dû avoir Saijenri et Masato.

-Et si c'est une fille, je voulais Asuka.

Chacun avait choisi le prénom pour le sexe qu'il voulait le moins avoir...

Satsuki grogna un peu en sentant que le bébé s'agitait de plus en plus. Il voulait aller jouer dans la neige ou quoi ?!

Midorima lui conseilla de faire quelque pas pour faire passer la douleur et Kise, aidé d'Aomine l'aidèrent à se relever.

Ensuite, il n'y eut qu'une incroyable sensation d'humidité et son parquet fut trempé sous ses pieds.

Un gros silence ce fit dans l'appartement, six paires d'yeux fixant fermement la flaque.

La rose, dans un calme parfait, fut la première à le dire :

-Je crois que je viens de perdre les eaux.

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