Chapitre 43
Chapitre 43 : Huit mois pour devenir mère !
1 mois et 3 semaines
Satsuki avait achevé de prendre conscience qu'elle allait devenir mère quand Kise avait parlé d'aller faire du shopping et qu'elle avait fondu en larmes devant le pauvre mannequin, paniqué et ne sachant pas quoi faire pour réconforter la jeune femme près de lui.
La raison était simple : le blond voulait s'amuser à la piscine et voulait emmener la rose pour qu'elle s'achète un nouveau maillot de bain, unique chose qu'Akashi n'avait pas fait acheter pour elle. Mais sa crise de larmes était due à une seule question : aurait-elle l'air grosse dans un maillot de bain ?
La rose avait de très gros sanglots et se cachait les yeux derrière ses mains. Kise semblait hésiter entre appeler Akashi qui était sur le balcon ou se contenter de la prendre dans ses bras. Un regard désespéré vers l'endroit supposé du rouge et le blond finit par l'attirer contre lui. Satsuki enleva ses mains de son visage pour venir les accrocher au tee-shirt de l'ancien mannequin.
-Momocchi... Ne pleure pas s'il te plaît ! Qu'est-ce que tu as ?
-Ki-chan... Ki-chan !
Elle ne pouvait plus s'arrêter, c'était plus fort qu'elle ! Elle se sentait ridicule mais c'était comme ça.
-Mais... Mais pourquoi tu pleures ?! J'ai dit quelque chose de mal ?!
Pendant un instant, il sentit juste ses ongles plantés dans son torse puis Satsuki se recula en s'excusant :
-Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a prit...
-Est-ce que ... tu as des soucis ? Akashicchi et toi, ça se passe bien ?
Sans le vouloir, les sourcils roses se plissèrent un peu.
Ça allait... ça allait. Rien de plus.
Ils ne se disputaient pas, ne s'ignoraient pas mais...
Akashi travaillait continuellement. Il s'arrêtait à peine pour manger et quand le soir, il se « contentait » de faire l'amour à sa femme avant de lui tourner le dos et de s'endormir. Leur dernière vraie discussion datait du lendemain où Satsuki avait annoncé sa grossesse. Ils avaient parlé de la date approximative de la naissance et de ce chacun désirait : si la rose se voyait parfaitement avec un petit garçon, l'Empereur avait été un peu surprenant en désirant une petite fille.
Dans tous les cas, l'un d'entre eux serait un peu déçu.
Ça faisait deux semaines.
Le futur père s'était installé sur la toute petite table qu'il avait acheté pour mettre sur le balcon. Un coussin sur la chaise en fer forgé et l'Empereur tapait frénétiquement sur le clavier de son ordinateur pour son travail. Ses yeux vairons s'étaient à peine posés sur Kise quand celui-ci s'était invité dans l'appartement.
Enfin bref, oui, ça allait. Point.
Et elle le fit savoir au blond.
Kise eut une moue dubitative mais s'abstint de commentaires.
-Et donc pour la piscine ?
Satsuki apprécia le changement de conversation.
-J'en serais très contente ! Et je serais également très heureuse de venir faire du shopping.
Le sourire éclatant en réponse la fit sourire à son tour et elle alla chercher son sac à main.
En passant dans la chambre, la rose passa la porte-fenêtre pour rejoindre son mari :
-Je sors avec Ki-chan, je serais de retour ce soir.
Il était plus que probable qu'ils passent la journée à faire les boutiques donc ils mangeraient quelque part en route.
La jeune fille attendit une simple réponse d'Akashi, toujours concentré sur son écran et dont les yeux ne s'étaient absolument pas tournés vers sa femme. Ses doigts ne s'étaient pas non plus arrêtés de taper sur le clavier.
-Alors à tout à l'heure...
Toujours aucune réponse.
Elle soupira discrètement et s'approcha doucement pour déposer un baiser sur la joue gauche du garçon. Il tressaillit légèrement mais reprit enfin conscience.
-Fais attention.
-Comme toujours.
Elle rentra dans la chambre et rejoignit Kise dans le salon qui tentait de caresser Tama.
-C'est bon, on peut y aller !
Très gentleman, l'ancien mannequin lui ouvrit la porte avec une légère révérence.
A Teiko, il arrivait souvent que les deux jeunes parlent des dernières nouveautés que ce soit vêtements ou maquillage. Les autres finissaient vite largués mais le blond et la rose se comprenaient toujours.
Descendus dans la rue, ils se mirent d'accord que rejoindre le centre-ville à pieds serait bien mieux pour flâner. La certaine chaleur avait découragé beaucoup de monde et les rues n'étaient pas bondées, ce qui enchanta les deux amis.
Si au départ, ils n'étaient venus que pour un maillot de bain, il n'était pas dit qu'ils n'allaient pas revenir avec plus que ça.
Faire les boutiques avec Kise était toujours amusant parce que le blond connaissait pleins d'endroits sympas où les vendeurs et vendeuses l'accueillaient avec le sourire banane et les yeux brillants d'amour. Il avait également toujours de bons plans et son statut d'ancien mannequin de renommé mondiale lui valait bien souvent des offres que tout le monde n'avait pas.
Cela dit, la femme de l'Empereur avait également dorénavant droit à tous ces avantages. Mais Satsuki s'en passait volontiers ! Faire les magasins, elle adorait ça mais rien qu'avec l'héritage de sa mère et sans compter les sommes astronomiques qu'Akashi faisait déposer dans son compte bancaire en guise de salaire, elle n'avait absolument pas besoin des offres commerciales... Cependant, c'était toujours très difficile de résister à l'envie d'acheter ce qu'elle voulait puisque l'Impératrice ne pouvait pas s'habiller n'importe où !
Akashi avait été clair : elle n'avait pas à porter du grand couturier mais elle pouvait définitivement bannir certains magasins de sa liste d'endroits intéressants.
Et c'était là que Ki-chan était très utile ! Redevenu un simple étudiant survivant avec ses très très grandes économies, le blond avait vite compris qu'il allait devoir réapprendre à dénicher les bonnes affaires. Totalement indépendant puisque ses économies servaient à payer son appartement et ses études -mais qui savait réellement le véritable montant de la mine d'or sur laquelle Kise devait s'asseoir- être malin lui était devenu indispensable.
Évidemment, pour un simple maillot de bain, il n'y avait pas besoin d'une boutique de luxe.
En passant devant un petit restaurant familiale, Satsuki se rappela de son tout premier job. Et de son uniforme.
Se sentant un peu nostalgique, la rose se souvint également de ses dettes entassées sur sa table, de son frigo bien trop souvent vide, de ses salaires bien trop bas, de sa solitude une fois dans le ridicule petit appartement... Le bon temps quoi !
-Momocchi ? Tu veux boire quelque chose ?
Kise avait déjà entraîné son amie et avec un sourire resplendissant, commanda un café et un thé. Les regards s'étaient naturellement portés sur le duo par curiosité ou par envie : l'Impératrice et l'ancienne égérie de mode prenaient ensemble une petite tasse dans un petit restaurant. Si le blond s'était concentré sur son portefeuille -il invitait, si, si!- Satsuki avait visiblement un don pour entendre les murmures qui étaient censés rester discrets :
-Si ça se trouve, ils sortent ensemble en secret !
-C'est trop romantique !
-Mais elle vient à peine de se marier avec Akashi Seijuro !
-Marié à l'Empereur et maîtresse de Kise-kun...
-Kise-kun ne voudrait jamais d'une fille pareil ! Vraiment, je ne vois pas pourquoi il lui tournerait autour !
La jeune fille qui avait murmuré cette dernière phrase était une petite brune qui s'était teinte une mèche en blond. Ses yeux bleus foncés, presque noirs, détaillaient Satsuki sans gêne et la rose finit par la regarder avec insistance jusqu'à ce que l'adolescente baisse enfin les yeux.
Elle soupira : elle avait l'habitude de tout ça mais c'était vraiment pénible...
-Momocchi ? Tu veux t'asseoir où ?
Les gens derrière reprirent :
-Tu vois ! Il l'appelle par son ancien nom de famille ! Donc, il ne considèrent pas qu'elle est mariée.
-Mais je croyais qu'il préférait les hommes...
-Tu parles !
Exaspérée, la rose finit par saisir le bras de son ami et l'entraîna vers une table, loin de ces curieux en manque de scoop.
-Merci de me l'avoir payé.
-Pas de quoi !
Les autres clients continuaient de les regarder et certains commencèrent même à prendre des photos.
Là encore c'était supportable mais quand un homme colla presque son objectif sur Satsuki, Kise crut bon d'intervenir :
-Excusez-moi ! Nous aimerions beaucoup avoir un peu de tranquillité et vous gênez mon amie.
L'homme ne se tourna pas vers lui et sortit un petit objet ressemblant fortement à un enregistreur :
-Akashi-san -Satsuki s'étouffa avec son thé tant le nom faisait bizarre quand il s'adressait à elle- auriez-vous une relation adultère avec Kise-san ? Votre mari est-il au courant ? Presque deux mois que vous êtes mariée et vous continuez de faire tourner des têtes.
Rouge de colère, la jeune fille reposa brutalement sa tasse sur la soucoupe et incendia le journaliste de ses yeux roses :
-Cela ne vous regarde pas ! Qui êtes-vous pour dire des choses aussi horrible ?! Je ne trompe pas mon mari, je prend simplement un thé avec un ami ! Laissez-nous s'il vous plaît !
-Vous semblez également très proche de Nijimura-san. Y aurait t-il plus qu'une relation de collègues entre vous ? Il a même été invité à votre mariage.
Stupidement, elle sentit des larmes monter tant elle était furieuse. Qu'on mette ainsi en doute sa fidélité et que des flashs s'activaient un peu partout autour d'eux pour immortaliser son visage alors qu'elle était dans une rage pas croyable, était absolument inacceptable !
En face, Kise semblait aussi choqué et sa main se serra convulsivement autour de son café.
-Bien, maintenant ça suffit. Vous n'êtes que des vautours affamés, vos sales torchons n'intéressent personnes. Sortez et laissez-les tranquilles.
La rose et le blond levèrent haut les haut jusqu'à enfin apercevoir les yeux de leur « sauveur ». Aussi grand qu'Aomine, il était moins musclé et ses yeux bruns clairs étaient sans pitié pour la troupe de personnes qui se collaient presque au duo.
Son abondante masse de boucles cuivrées rappela le pelage d'un animal à Satsuki. Elle mettrait même sa main à couper que ses cheveux devaient être doux comme pas permit.
L'aura menaçante de l'inconnu fit décamper les journalistes et Kise soupira :
-Pfiou... Merci beaucoup du coup de main !
-Avec plaisir !
-Est-ce que... on sait déjà vu, hein ?
Kise ferma les yeux pour mieux se concentrer et fouiller dans ses souvenirs mais l'inconnu l'aida un peu :
-En boîte de nuit, il y a deux semaines.
Le blond baissa un peu les yeux :
-Je suis désolé mais je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ce soir-là...
Il avait dit qu'il ferait la fête et il l'a fait ! Danser, draguer et boire jusqu'au quasi coma éthylique, tout y était passé. L'ancien mannequin s'était littéralement lâché.
-L'ami qui vous a accompagné m'a aussi demandé de vous ramenez...
Satsuki sirotait à nouveau son thé et observa le visage un peu rouge du blond en face : tu parles qu'il ne se rappelait plus...
Mais la curieuse petite rose voulait savoir pourquoi l'ancien mannequin voulait prétendre le contraire.
L'inconnu repartit d'où il était venu et la jeune fille rapprocha son visage de Kise qui fit de même au même instant :
-Racontes-moi tout !
-Ce mec me drague !
-Et alors ? Profites-en !
-Mais...
Le blond s'arrêta de parler, le visage un peu sombre. Sincèrement, ce mec était pas mal et absolument adorable mais il n'avait qu'Aomine en tête.
-Ki-chan... Tu penses toujours à Dai-chan, hein ?
-Ouais.
Pas la peine de se le cacher.
-Je comprend pas pourquoi mais je pense toujours à lui. Et quelque part, ça m'énerve.
Satsuki termina son thé et se leva :
-Tu ne perds rien à tenter ta chance. Maintenant, shopping !
Effectuant un salut militaire, Kise se leva à son tour.
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2 mois
Satsuki préparait un petit sac pour se rendre à la piscine. Son nouveau maillot de bain était noir et il avait eu l'air de beaucoup plaire à Akashi qui avait enfin lâché son ordinateur pour lui enlever et revenir dans la chambre.
Le rouge avait des cernes sous les yeux et cédait étrangement à tous les caprices de sa jolie femme.
L'Empereur était donc également venu à la piscine.
Kise devait les rejoindre là-bas et Murasakibara devait arriver à peu près en même temps. Kuroko avait un empêchement et Aomine avait donné une réponse assez évasive sur sa venue ou non.
Midorima avait dit qu'il viendrait mais « en famille ».
La piscine ressemblait à une île paradisiaque miniature avec beaucoup d'attractions. Le couple marié se sépara, le temps de se changer.
En passant devant une glace dans les vestiaires, Satsuki profita du fait qu'il n'y avait personne pour se mettre de profil et évaluer son ventre. Il commençait déjà à s'arrondir un peu mais rien de bien flagrant.
Akashi attendait déjà dehors et assassina sur place les deux hommes qui venaient de siffler sa femme. Par vengeance, il l'embrassa tout en regardant les ennemis dans les yeux. Ceux-ci détalèrent sans ajouter quoi que ce soit.
-Démonstration d'amour en public ? Que t'arrive t-il ?
-Tu es à moi.
Le regard vairon glissa jusqu'au ventre de la future mère et il passa doucement sa main dessus.
-Cette nuit, j'ai rêvé qu'on avait des triplés. C'était horrible...
Satsuki embrassa sa joue et l'entraîna vers les stands de glace : l'unique endroit où trouver Murasakibara.
Et en effet, le violet finissait coupe sur coupe avec une facilité déconcertante. Et juste en face, Kise le regardait, sa glace pilée saveur fruits exotiques à peine entamée.
-Ki-chan ! Mu-kun !
Le géant avait de la glace partout autour de la bouche et Satsuki n'arriva pas à s'empêcher d'aller lui essuyer avec une serviette en papier. Il était tellement mignon, on dirait un petit enfant ! ... La faute aux hormones...
-Merci Sa-chin.
Le short de bain de Murasakibara était couvert de petits dessins de cornets de glace et de sucettes. Kise avait opté pour quelque chose de bien plus audacieux puisque le sien avait deux traces de mains sur chacune de ses fesses.
-... C'est très provocateur, Ryota.
-Mmh ? Héhé, c'est juste pour rire, c'est pas grave !
-Kise-chin ne devra pas s'étonner s'il est est attaqué par des filles...
-Murasakibaracchi, ça veut dire quoi ?!
Le grand enfant se garda bien de répondre et termina sa glace.
-Je veux aller me baigner !
-Pas maintenant Atsushi, tu dois d'abord digérer.
-Pas marrant...
La rose et le rouge s'assirent près du blond et du violet et attendirent Midorima et « sa famille ». Jolie façon de dire Takao et ses enfants.
Étonnamment, le vert était aussi accompagné d'Aomine qui tirait une gueule monstrueuse.
-Dai-chan ?!
-Tch...
-Aomine a gentiment accepté de nous amener.
La petite table avait quelque doute à ce sujet mais bon...
-Oh, ils sont là-bas ! Hello everybody !
-Takao ne hurle pas.
-Shin-chan, Shin-chan... Si tu voulais être tranquille, tu n'aurais pas du venir à la piscine !
Le médecin grommela quelque chose en croisant les bras.
Midorima portait un short avec une immense grenouille dessus alors que Takao avait opté pour... un truc flashy est presque aveuglant au soleil. Aomine en portait un bleu nuit avec un dragon blanc très esquissé qui serpentait le long de la cuisse pour que la tête sur pose en dessous de la hanche opposée.
-Tonton Shin-chan ! J'arrive pas à mettre son chapeau à Miho !
Kazuo arriva en tenant tant bien que mal sa petite sœur dans ses bras.
Satsuki se jeta presque sur les deux enfants, des cœurs dans les yeux. Elle avait déjà vu Kazuo mais c'était la première fois pour Miho.
-Wouah ! Qu'ils sont mignons !
Le petit garçon se laissa câliner avec plaisir mais Miho se mit à pleurer.
-Mais... pourquoi ?!
Midorima se pencha pour récupérer le bébé qui arrêta de chouiner :
-Papa...
Takao se mit aussi à chouiner pour que son compagnon le prenne aussi dans ses bras mais il n'obtint qu'un regard exaspéré. Donc le brun préféra pleurer à Kise qui rentra forcément dans le jeu du père de famille.
Aomine avait du coup piquer la place du blond, partit en vadrouille avec Takao.
-Kazu-nii ? Ah, Shintaro ! Tu aurais vu mon frère ?
Kissa en maillot de bain rose s'approcha du vert et de sa nièce.
-Je ne savais pas que tu serais là, Kissa.
-Je suis venue avec Aya... mais je l'ai perdu de vue...
La blonde caramel se tourna vers les autres personnes près du vert et rougit furieusement en voyant Akashi.
-Vous... Vous êtes Akashi Seijuro ?! Oh mon Dieu, vous êtes tellement plus beau en vrai... Je...
-Kissa, la femme aux cheveux roses près de lui, c'est sa femme.
La sœur de Takao se bloqua et vira définitivement au rouge écrevisse en regardant Satsuki. Elle s'approcha de la rose et s'inclina plusieurs fois de suite :
-Je suis tellement désolée !
-Kissa c'est ça ? Ne t'inquiètes pas, je ne vais rien te faire.
La jeune fille se releva, toujours très gênée et s'inclina aussi devant Akashi avant de caresser les cheveux de Kazuo et de repartir en courant.
-Elle est mignonne la sœur de Takao...
-Aomine, je vais être très clair : si tes sales pattes se posent sur Kissa ou même sur Aya, tu auras un sérieux problème.
Le ricanement d'Aomine montra bien qu'il n'avait pas peur mais il ne chercha pas à poursuivre la blonde.
Kazuo mangeait une glace que Murasakibara avait fini par lui donner, n'ayant pas résister aux yeux gris suppliants. Assis sur les genoux du géant, le gamin se couvrait généreusement le visage de glace à la vanille
Il releva les yeux vers Akashi et lui sourit de toutes ses dents. Le rouge se détourna en grattant sa joue. Des enfants, il n'avait pas souvent eu l'occasion de s'en occuper mais il allait devoir apprendre pour être parfait pour la naissance du sien. Il se retourna et très difficilement, lui sourit en essayant de ne pas avoir l'air trop effrayant.
Le petit garçon pencha un peu la tête sur le côté et plongea sa cuillère dans sa glace pour la ressortir et lui tendre.
-Pour moi ?
-Oui.
Ce fut un étrange spectacle que d'assister à celui d'Akashi se baissant pour avaler la glace tendue par un petit garçon brun assis sur les genoux d'un géant aux cheveux violets.
-C'est très bon.
Murasakibara avala la sienne d'un coup et en commanda une nouvelle. Si le petit garçon était lourd, il n'en montrait rien.
Même lui, il était pas mal avec un enfant.
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Takao et Kise rigolaient comme des primaires en sortant du toboggan aquatique. Les cheveux en arrière à cause de l'eau, les deux garçons oublièrent un peu qu'ils avaient 23 ans -pour le blond, presque pour le brun- et s'envoyèrent des jets d'eau en riant. Loin des enfants, loin des responsabilités...
-Ça fait des années que je ne suis pas venu ici mais bon sang, je m'éclate !
-Elle te tente l'attraction à gauche ?
-Carrément !
Ils marchaient à toute vitesse parmi les femmes et les hommes et beaucoup de personnes se retournaient sur eux. Kise se savait beau mais Takao remportait également son petit succès.
Mais l'un des fans en admiration attira l'attention du blond et Kise fit remarquer:
-Je vais bientôt croire que vous me suivez !
-Et si c'était le cas ?
L'inconnu de la boîte de nuit puis du restaurant familial s'avança avec un sourire complice et salua Takao d'un mouvement de tête.
-Si c'était le cas, je penserais que vous voulez vraiment un autographe.
-Je ne dirais pas non en tout cas.
Le brun regarda son ami et sa connaissance et ferma les yeux en souriant :
-Kise, je vais juste dire bonjour à quelqu'un, attends-moi là !
-Quoi ? Mais...
Le père de famille filait déjà loin d'eux.
-Un ami très observateur que vous avez là.
-Comment ça ?
-J'espérais pouvoir rester un peu avec vous pour tout dire. Vous acceptez de faire un tour avec moi ?
Kise hésita un peu mais finit par marcher vers l'inconnu :
-Ma Maman m'a toujours dit de ne pas traîner avec des inconnus.
-Suwabe Akio. Voilà, maintenant vous pouvez rester avec moi !
-Maintenant, je peux.
Plus loin, Takao veillait sur le duo de garçons mais quand ils s'éloignèrent ensemble, il ne poussa pas le vice à les suivre.
Il se retourna et failli faire une crise cardiaque en découvrant Aya derrière lui.
-... Ne me fais plus jamais ça !
-Je cherche Kissa.
-Elle est là aussi ?!
Les yeux verts identiques que ceux de son amant ne clignèrent même pas en attendant la réponse.
-Je ne l'ai pas vu.
-Merci.
Aya s'éloigna, son maillot de bain une pièce chocolat très échancré qui attirait beaucoup de regards. Mais la petite verte les ignora royalement.
Takao haussa les épaules et retourna près de ses amis toujours près de leur table :
-Me revoilààààà !
-Père indigne !
-Miho te considèrent comme son père donc je me décharge de toutes responsabilités concernant cette enfant. Et Kazuo n'a pas l'air trop malheureux.
Le petit garçon se massait le ventre dans une parfaite imitation de Murasakibara près de lui.
-Papa, je veux aller nager !
-Moi aussi !
-Mu-kun, il faut attendre un peu...
Satsuki câlinait Miho qui cherchait à attraper ses mèches roses. La jeune fille attrapa sa petite main et la serra doucement. Le tout sous le regard attendrit d'Akashi et très fixe d'Aomine.
-Kazunari, où est Ryota ?
-Hmm ? Il traîne ici et là avec un autre gars.
-Quoi ?!
Le bleu se réveilla enfin et sauta de sa chaise pour partir en quatrième vitesse.
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Kise rigolait à s'en tenir les côtes. Suwabe avait des anecdotes vraiment amusantes :
-Mais je te jure ! Pour ton défilé du printemps de l'année dernière, j'ai vraiment échangé mon lit king size, une vraie merveille, pour acheter un billet d'entrée !
-Contre un lit ?!
Son hilarité augmenta encore et le garçon en face rougit un peu.
-Kise-kun est vraiment très beau alors je voulais venir le voir...
Le blond se stoppa net de rire et rougit à son tour.
Il avait conscience que l'homme en face lui faisait clairement du rentre-dedans depuis tout à l'heure mais il n'avait pas le courage de lui expliquer qu'il n'était pas intéressé. Takao avait totalement disparu et il ne voyait personne susceptible de l'aider. Jusqu'à ce qu'une poigne très douloureuse arrache pratiquement son poignet et le traîne sur plusieurs mètres.
-A... Aominecchi ?! Tu me fais mal !
-Les autres t'attendent et je te retrouve à draguer ?!
Suwabe se leva et toisa méchamment le policier :
-J'étais en train de parler avec Kise-kun !
-Et bien c'est fini.
-Mais je ne...
-Je suis de très mauvaise humeur alors m'emmerdes pas.
La voix très basse et très rauque du bleu effraya un peu le blond qui sentait le sang qui venait d'arrêter de circuler dans sa main. Mais Suwabe serra le poings et regarda son joli ancien mannequin être emporté par un policier très en colère.
-Aominecchi, tu me fais mal...
-Il a rien ce mec ! T'es désespéré au point de dire oui au premier venu ?!
Face au silence du garçon derrière lui, Aomine se retourna pour demander :
-Oy, t'as rien à dire ?!
-Ta main est chaude.
Les yeux dorés ne lâchaient plus la main en question et Aomine s'écarta un peu brutalement. Kise ouvrit grand les yeux en réalisant ce qu'il venait de dire et se massa le poignet. Il avança et dépassa son ancien amant :
-Les autres attendent.
Ah... Il aurait simplement dû continuer de profiter du contact...
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Satsuki jouait avec Kazuo et son ballon dans l'eau d'un petit bassin. Akashi lisait un livre, lunettes de soleil sur le nez et l'air absolument pas intéressé par le monde autour, Midorima rentrait précautionneusement dans l'eau avant que Murasakibara ne se jette brutalement dedans, arrosant généreusement le pauvre vert, Aomine se rapprochait déjà de quelques filles particulièrement bien dotées et Kise et Takao était avec Miho.
Un biberon dans la main et les pieds dans l'eau, le brun veillait sur son fils et sur son compagnon. Le blond semblait dans la lune.
La rose renvoya doucement la grosse balle gonflée vers le petit garçon qui frappa de toutes ses forces et renvoya le ballon assez fortement sur le visage de Satsuki. Un peu surprise, elle glissa et atterrit douloureusement sur les fesses :
-Aïe !
-Désolé ! Tout va bien ?
-C'est rien !
Elle se releva en caressant négligemment son ventre de sa main, ce qui n'échappa pas du tout à Takao.
-Oh ? Sérieux, déjà ?
-Hmm, de quoi ?
Kise se tourna légèrement vers lui mais le brun secouait ses mèches :
-Rien, rien !
Akashi n'avait même pas levé les yeux de son bouquin.
Sans ses lunettes, Midorima ne voyait pas grand chose et plissait un peu stupidement des yeux pour distinguer les marches de la piscine. Mais il finit par glisser et s'immerger totalement sous l'eau pour ressortir quelques secondes plus tard, crachant l'eau comme un chat en colère. Le violet et le bleu se moquèrent -surtout le deuxième- et Midorima réclama vengeance.
Quand Kise remplaça Satsuki pour jouer avec son fils, il se tourna franchement vers la jeune fille et demanda sans attendre :
-Tu comptes leur dire bientôt ?
Si elle fut surprise, la rose ne le montra pas, s'étant probablement doutée que l'œil du Faucon allait déceler ce petit changement.
-Pas encore...
-De combien ?
-Deux mois.
Déjà...
-Si tu as besoin de conseils, n'hésite pas ! Je suis le seul bien placé pour t'aider sur ce coup là.
-Merci.
Ils assistèrent au triste spectacle de Murasakibara tenant Aomine et Midorima sous l'eau, une main sur chaque tête.
-...Je crois que je vais aller aider Shin-chan...
-Dai-chan s'en sortira tout seul donc je reste là.
Takao fouilla le sac réservé à Miho pour en sortir un bonbon et le tendre au violet qui accepta de lâcher le vert en échange. La poigne sur le bleu était toujours aussi forte et les bulles commençaient à disparaître.
Oh, il n'allait pas mourir mais ça devrait le calmer pour un moment...
En regardant Kise jouer avec Kazuo, la rose s'imagina dans 4 ans avec son futur enfant. Ils iraient à la piscine, au parc d'attractions... Akashi viendrait parfois avec eux quand il ferait une pause dans son travail et ils passeraient la journée ensemble.
Le visage de leur petit garçon ou de leur petite fille serait couvert du sucre de la barbe à papa et ses joues seraient rouges d'avoir trop couru et jouer.
Les yeux roses se baissèrent vers son ventre toujours à peu près plat : un beau programme en perspective mais il restait tellement de temps avant de voir naître la nouvelle ou le nouveau Akashi...
Et pour l'instant, le rouge était de son côté et l'ignorait.
-Sa-chin.
Le violet s'était approché discrètement et s'assit à la place de Takao pour profiter un peu du soleil.
-Dis Mu-kun... Je crois que ça ne se passe pas très bien avec Seijuro-kun ... Tu penses qu'on a été trop vite, qu'on aurait dû attendre un peu ?
-Aka-chin t'aime.
Satsuki caressa la joue de Miho que Takao lui avait demandé de garder quand il était allé courageusement sauver son Shin-chan. La petite blonde dormait, son ventre rempli.
-Je l'aime aussi mais... je me sens un peu seule. Et en ce moment, j'aurais besoin qu'il soit là.
Murasakibara glissa un regard vers le rouge, allongé sur un transat et toujours dans son livre.
-Désolée, je dois te déranger avec mes histoires...
-On est amis alors tu peux me parler.
Il marqua un petit silence et reprit :
-Aka-chin n'est pas quelqu'un de très démonstratif mais je sais qu'il t'aime.
La rose caressa les cheveux blond de Miho. Elle avait envie d'être rassuré mais pas forcément de révéler immédiatement sa grossesse.
-Merci Mu-kun. Je dois peut-être me faire des idées, c'est tout.
-Si tu le dis.
Elle hocha la tête et le violet se releva :
-Je vais chercher à boire, tu veux quelque chose ?
-Un jus de fruit s'il te plaît.
Tandis que le garçon s'éloignait, la jeune mariée leva les yeux vers le ciel. La piscine avait un toit ouvert et les nuages noirs arrivaient vite.
Quand Murasakibara lui tendit un jus d'orange, la pluie tomba avec force et tous les utilisateurs de la piscine se précipitèrent aux vestiaires pour se changer et rentrer chez eux.
L'orage était arrivé plus tôt que prévu.
-Vous n'avez qu'à passer chez moi en attendant que ça se calme un peu.
L'offre de Kise fut acceptée de tous et ils se rejoignirent près de l'entrée de la piscine une fois changé.
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L'appartement du blond était relativement spacieux pour quelqu'un habitant seul. De la vaisselle sale traînait dans l'évier de la cuisine américaine et le propriétaire trembla un peu face au regard vairon très mécontent de l'Empereur.
Aidé de Murasakibara, l'étudiant prépara du thé et du café pour tout le monde et proposa un chocolat chaud à Kazuo.
-Je peux te faire réchauffer le lait pour Miho si tu veux aussi.
Confiant sa fille à la personne la plus près, soit Midorima, Takao suivit le blond dans la cuisine.
-Papa ! Papa nanodayo !
Le rire moqueur d'Aomine fut coupé brutalement par un coup de Satsuki :
-Dai-chan, c'est méchant de se moquer.
-Alors pourquoi tu te retiens de rire Satsu ?
Le bleu offrit un grand sourire bien moqueur au vert.
Satsuki retint un bâillement et posa sa tête sur l'épaule de son mari. Akashi caressa sa cuisse et pivota un peu la tête pour embrasser son front. Elle ferma les yeux et n'empêcha pas ses lèvres de former un immense sourire.
Murasakibara apporta le café et Kise suivit avec du thé et le chocolat chaud de Kazuo et Takao fermait la marche avec le lait chaud de Miho.
Un éclair fit trembler les murs et le blond s'obligea à respirer calmement pour ne pas fuir dans sa chambre et se cacher sous sa couette.
Sa tasse de café faillit déborder quand un nouvel éclair blanc transcenda le ciel et tonna juste au dessus de l'immeuble. Kazuo avait déjà fugué dans les bras de son parrain et Miho chouinait un peu contre Takao.
Mais seul Aomine remarqua la peur panique de son ancien amant. Mais assis trop loin de lui, il ne pouvait rien faire pour l'aider discrètement.
L'orage semblait à peine commencer et Kise s'en pouvait déjà plus.
-Ki-chan... Où sont tes toilettes ?
-Hein ? Au fond du couloir par là.
Il désigna l'endroit en question du doigt et la rose s'arracha d'Akashi pour courir s'y réfugier, la main collée à la bouche.
-Momocchi va bien ?!
Le rouge se précipita à sa suite de même que Takao. Alors que le mari se baissait près de sa femme pour lui frotter le dos, Takao mouillait le coin d'une serviette pour lui passer sur le front.
-J'espère que tu n'auras pas à supporter ça durant les sept mois restant...
Akashi embrassa la nuque découverte de Satsuki alors que Takao avait subtilisé une barrette de Kise pour lui attacher ses longues mèches roses.
-Oy Satsu, tu va bien ?
-... Ça va, c'est rien.
Aomine s'arrêta à la porte alors que Kise se jeta derrière son amie pour lui frotter le dos.
-Tu es malade Momocchi ?! Tu veux quelque chose ?!
Akashi releva sa femme qui respirait difficilement après ses nausées particulièrement violentes aujourd'hui.
Ramenée sur le canapé, elle serrait le haut d'Akashi en fermant les yeux. Midorima et Murasakibara n'avaient pas bougé mais la même lueur inquiète brillait dans leurs yeux.
Kazuo s'approcha doucement de la rose et grimpa sur ses genoux.
-Ma Maman aussi était malade quand elle attendais Miho.
Kise laissa échapper le verre d'eau qu'il allait amener et Aomine se rata la porte.
-Quoi ?!
Le bleu se précipita vers son amie d'enfance et se baissa vers elle :
-T'es pas enceinte, hein ?! Pas tout de suite ?!
-Ça te pose un problème, Daiki ?
-... Ouais ! Vous êtes mariés seulement depuis deux mois !
L'ancien mannequin ramassa les débris de verre à l'aide d'une petite pelle et d'une balayette.
Un bébé.
Purée, Alec sauterait au plafond quand il apprendrait ça...
Le fait que des cartes, de simples morceaux de papier, aient révélé cette information bien plus tôt restait considérablement effrayant.
Les yeux dorés croisèrent les yeux bleus d'Aomine. Des yeux aussi choqués que les siens. Il se releva et remplit un autre verre d'eau pour la jeune fille.
~¤~¤~¤~¤~
3 mois
Satsuki contemplait sans pouvoir sans lasser, les photos de sa première échographie. Elle redessinait du bout de l'ongle ce qui devait être la forme de son bébé. Elle voyait sa tête, ses bras, ses jambes...
Akashi avait également assisté à la première rencontre avec leur futur enfant. La gynécologue leur avait fait écouter le bruit rapide de son cœur et leurs mains s'étaient naturellement trouvées en l'entendant.
Mais ils avaient décidés de ne pas connaître son sexe pour l'instant.
Aoi avait fondu en larmes en voyant ce petit-être qui prenait doucement vie dans le ventre de sa fille et même Masato avait parut touché par la photographie.
Dans l'ensemble, tout le monde était heureux ! Kuroko et Kagami avait même déjà commencé à regarder pour des cadeaux à faire au bébé et à sa maman après la naissance. Murasakibara avait surpris Himuro en lui avouant que si c'était possible, il adorerait avoir un bébé ressemblant à son brun favori. Après avoir raccroché, l'étudiant en commerce avait préparé une valise pour les vacances d'été et avait foncé à Tokyo : ils ne pouvait peut-être pas en avoir juste tous les deux mais il n'empêchait qu'ils adoraient essayer ! Takao et Midorima étaient devenus une source de conseils très précieuse pour Satsuki qui vivait quelques crises d'angoisse par moment.
Certaines allaient jusqu'à la réveiller en pleine nuit et la rose choisissait de sortir du lit pour se faire du thé afin de sa calmer plutôt que de réveiller Akashi qui revenait de plus en plus épuisé tous les soirs.
Elle restait jusqu'au petit matin, assise sur la canapé à caresser Tama et repartait ensuite se coucher pour deux heures maximum, le ventre noué à l'idée de faire une fausse-couche et de perdre son bébé.
Il n'y avait bien qu'Aomine et Kise pour en déprimer. Le bleu pour être bientôt « oncle » d'un mini ou d'une mini Akashi et le blond parce qu'il se rendait compte qu'ils étaient les seuls célibataires. Même Kuroko améliorait sa relation avec le pompier aux cheveux écarlates !
Il était toujours poursuivit -le mot était juste- par Suwabe et l'attitude du fan devenait flippante par moment. Kise le voyait parfois fixer son appartement pendant des heures et avait tenté de lui faire comprendre qu'il serait seulement son ami et rien d'autre mais l'autre garçon insistait encore et toujours.
Suwabe lui envoyait également énormément de cadeaux de toutes sortes que le blond lui rendait à chaque fois, ce qui mettait le plus grand en colère. Kise en était arrivé à se demander si Aomine ne pouvait pas faire quelque chose en tant que policier pour l'aider.
Un matin, le facteur lui donna un colis envoyé part Suwabe. En l'ouvrant, il avait été glacé d'horreur en y découvrant le collier de son chien, mort avant son entrée au collège, que sa mère gardait précieusement dans leur maison familiale.
Paniqué pour sa famille, l'ancien mannequin avait enfin contacté son ancien amant.
Aomine avait réussi à faire en sorte que Suwabe ne puisse plus jamais approcher Kise ou sa famille.
Le soir même, ils étaient dans le salon de l'étudiant.
Kise regardait le collier de son chien, l'air profondément malheureux :
-Mes sœurs avaient l'habitude de le brosser pendant des heures sans qu'il bouge. Moi, je le faisait rentrer dans ma chambre quand il y avait de l'orage et mon père me criait dessus le lendemain matin parce qu'il mettait de la boue partout.
Aomine regardait par la fenêtre, une tasse de café à la main :
-Il est mort comment ?
-De vieillesse. On l'avait trouvé dans un refuge et son âge était approximatif.
Il posa le collier près de lui et se leva pour rejoindre Aomine à la fenêtre.
-Merci.
-C'est mon boulot.
-Pour ça aussi... mais merci d'être resté un peu avec moi ce soir.
Le bleu se détourna : il ne pouvait pas lui dire qu'il était resté juste parce qu'il voulait le convaincre qu'il avait changé. Et qu'il le voulait à nouveau près de lui.
-Ça faisait longtemps qu'on s'était pas retrouvé seuls tous les deux...
Kise avait encore une fois dit ce qu'il pensait sans avoir conscience du trouble de son ami à côté.
-Je vais y aller.
La déception dut se lire sur le visage du blond car la main d'Aomine caressa les cheveux d'or en souriant un peu. L'étudiant ferma les yeux et profita du contact avec la main du bleu. Il soupira quand elle glissa sur sa joue et il rouvrit ses yeux dorés pour le supplier de continuer.
C'est comme ça qu'il put s'empêcher de chuter quand le policier fondit brutalement sur sa bouche. A la fois heureux et stupéfait, il n'arriva pas à répondre au baiser et Aomine s'écarta pour passer la porte.
-Non !
Kise attrapa son bras et le força à se retourner. Sans prendre plus de temps, il attrapa les épaules du bleu pour se surélever un peu et l'embrasser à son tour. Les doigts d'Aomine creusèrent sa taille tandis qu'il le jetait sur le canapé.
Haletant, le blond écarta les jambes et le bleu frotta son érection à la sienne au travers de leurs jeans.
Le plus petit entendit vaguement que le plus grand venait de déchirer son tee-shirt mais ne fit aucun commentaire : il était bien trop occupé à gémir de plaisir tandis qu'Aomine marquait son corps à coup de suçons rageux.
Les deux garçons n'avaient même pas la patience de se déshabiller totalement. Le jean est le caleçon de Kise tenaient encore sur sa jambe droite tandis qu'Aomine baissait sa braguette.
Ça allait être douloureux et violent et le garçon blond avait déjà hâte.
Sans aucune préparation et d'un coup de reins d'une rapidité fulgurante, le bleu s'inséra à l'intérieur de l'étudiant qui cria son nom.
Ah, ça faisait mal... Mais bon sang, qu'il adorait ça !
Aomine enchaînait les mouvements, ses lèvres contre celle de Kise. Tellement serré... Il avait l'impression d'être écrasé.
Le blond était presque certain que son dorénavant nouvel amant y avait été trop fort puisque l'odeur du fer lui montait un peu au nez. En espérant seulement qu'il n'y est pas trop de sang...
-Aaaah... Aominecchi... Je veux jouir...
-Attends... Attends un peu...
Sa bouche était collé à son oreille et ses râles de plaisir auraient presque suffit à finir Kise qui était réellement à sa limite. Il se contracta autour d'Aomine qui serra ses hanches de toutes ses forces pour ne pas venir tout de suite.
L'ancien mannequin se mit à le supplier en se tordant dans tous les sens. Cela produisit une tel effet sur le bleu qu'il se releva sur ses genoux et donna l'ultime coup de rein. Kise explosa en hurlant, son crâne semblait se fendre sous l'orgasme dévastateur qui parcourait son corps. Et au dessus, Aomine le regardait se cambrer et pencha la tête en arrière alors qu'il se déversait à l'intérieur.
Quand il se retira, cela produisit un bruit de succion terriblement érotique et le bleu observa sa jouissance couler le long des fesses. Doucement, il enfonça deux de ses doigts et les retira couvert de sa semence.
Il les tendit à Kise :
-Lèche...
Le blond ne demandait pas mieux.
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4 mois
Les cours avaient repris à Teiko et à l'école de Kuroko ainsi que pour Himuro et Kise. Après presque deux mois passés chez Murasakibara, l'étudiant brun rechignait à se lever et à aller en cours. Même s'il adorait ces moments avec son géant violet, devoir revenir à Akita devenait une torture.
Hors de question de le dire au chef pâtissier qui trouverait encore des arguments pour le faire céder et le faire venir vivre avec lui.
Même l'argument de la bourse commençait à devenir superflue... Il était réellement tout seul dans le nord du pays. La GM avec qui il s'entendait assez bien ainsi que leur moitié vivaient tous à Tokyo et lui, pauvre étudiant boursier, devait se taper des heures de trains de plus en plus pénible pour venir s'éclater dans la capitale japonaise.
Himuro s'était également extasié sur le ventre de plus en plus rond de Satsuki. La rose était très fatiguée et semblait se sentir très seule. Akashi faisait des allers-retours dans tous le pays et elle finissait bien souvent ses soirées avec le chat.
Quand son amant avait parlé d'avoir des enfants, le brun avait d'abord rit : outre le fait que ce serait impossible pour eux, imaginer le très grand enfant avec le leur était très amusant ! Mais le pire, c'était les quelques rêves qu'il avait fait depuis.
Quand un matin, il était descendu prendre son petit-déjeuner et avait demandé où était son fils, sa mère avait eu un temps d'arrêt et un regard méfiant : son fils attirait beaucoup de femmes malgré son homosexualité alors peut-être qu'avant d'être en couple avec le très gentil Murasakibara, son petit Tatsuya avait créé un petit Himuro quelque part au USA ou ici... Mais elle n'étais pas pressé d'être grand-mère ! Mais l'étudiant avait soupiré : cette histoire d'enfant le travaillait beaucoup.
Par curiosité, il s'était renseigné sur l'adoption pour les couples gay. De ce côté, le Japon était plus strict qu'au USA donc c'était mal partit. Les mères porteuses étaient très discrètes mais coûtaient terriblement cher...
Himuro se frappa le front contre son bureau : qu'est-ce qu'il fichait exactement ?! Un enfant et puis encore ?! Il avait des études à finir et un travail à trouver avant ça ! Et même après, qui dit qu'il voulait absolument un gamin ?!
Il se massa son front douloureux. La distance avec son petit-ami le rendait dingue...
~¤~¤~¤~¤~
Satsuki travaillait tranquillement sur ses pronostiques de matchs dans la salle des professeurs. Ses collègues l'avaient félicité pour la bonne nouvelle et s'étaient rendus en cours.
-Momoi?
Elle quitta ses feuilles des yeux pour saluer le directeur de Teiko :
-Nijimaru-kun, bonjour !
-Un thé ?
-Avec plaisir !
La rose ferma ses dossiers mais les laissa sur son bureau et suivit son ami dans les couloirs. Le bureau du brun avait toujours cette impression de bien-être qui décontractait la jeune femme.
-Est-ce qu'il y a des thés à éviter avec ta grossesse ?
-Non, non !
-Parfait parce que j'en ai un nouveau.
Satsuki s'installa sur un coussin et caressa son ventre. Nijimura posa une tasse très chaude en face d'elle et s'installa à son tour.
Prudemment, elle porta la boisson à ses lèvres et chercha à deviner son goût.
-C'est ... de la mûre ?
-Presque.
Elle se concentra et son visage s'éclaira :
-Cerise ?!
-En effet. Alors, tu le trouves bon ?
-Il est délicieux !
Il faudrait qu'elle le fasse goûter à Akashi quand il rentrera de Kobe. Dans trois jours normalement.
Son mari lui manquait terriblement ! Elle savait parfaitement que le futur père devait s'inquiéter pour sa femme et l'enfant qu'elle portait car tout pouvait arriver pendant son absence. Mais la GM veillait sur sa famille.
Satsuki avait commencé à regarder pour des vêtements de bébé mais comme il lui restait encore beaucoup de temps, elle n'était pas pressée. Et puis, elle voulait acheter tout ça avec Akashi.
Aoi veillait également beaucoup sur sa fille et se fâchait régulièrement parce qu'elle avait l'air trop épuisée pour une femme enceinte de quatre mois. « Tu en fais beaucoup trop » était devenu sa rengaine habituelle à chaque fois qu'elles se voyaient.
La bleue et Rito s'était également mariés mais lors d'une cérémonie très simple. Et à part Satsuki et Aomine -qui n'avait pas eu le choix puisqu'on ne refuse rien à une femme enceinte- personne d'autres n'avaient été invités.
En sentant un léger malaise poindre le bout de son nez, Satsuki posa sa tasse et respira profondément : elle avait une grande carence en fer et devait rétablir le niveau avec des comprimés spéciaux. Elle vomissait toujours autant.
-Momoi, ça va ?
-Oui, juste la tête qui tourne un peu. Ça passe déjà.
Elle se tapa gentiment les joues et sourit : elle allait bien et le bébé aussi. Mais elle sentait que quelque chose de mauvais arrivait.
Et ça, ça l'effrayait.
~¤~¤~¤~¤~
Kuroko essuyait la sueur du front de Kagami avec beaucoup de douceur. Le rouge ne semblait pas changer de personnalité au contact de la maladie mais dormait constamment. Le turquoise espérait juste qu'il ne tombe davantage pas malade à cause de sa cuisine bien moins bonne que la sienne.
-Tu es rentré ?
Son chuchotement était très faible et le pompier n'avait pas encore ouvert les yeux.
-Oui. Comment tu te sens ?
-J'ai mal à la tête. Je pense qu'elle va exploser...
Il avait effectivement une température très élevée et Kuroko remouilla sa compresse pour lui poser sur le front.
C'était étrange de voir le grand et fort Kagami, terrassé par un microbe et bloqué au lit.
-Il a parlé ton gamin muet ?
-Toujours pas.
-Tu y arriveras, j'en suis sûr.
Les joues du plus petit chauffèrent un peu à sa réponse.
-Merci Kagami-kun.
-Ça m'énerve d'être malade.
Le turquoise sourit un peu et son index joua avec le torse du rouge :
-Quand tu iras mieux, ça te dit de me montrer à nouveau la différence entre « baiser » et « faire l'amour » ? Je crois que je commence à comprendre mais c'est pas sûr.
Kagami vira au rouge pivoine mais hocha doucement la tête. Son corps entier était brûlant à cause de la fièvre mais il pouvait presque dire que ses reins chauffaient plus que le reste.
Vivement qu'il aille mieux !
Kuroko s'adoucissait tranquillement au fil des mois et pour cette raison -ainsi que pour sauver sa vie- ils avait juraient avec Aomine d'emporter avec eux le secret du petit accident avec Nigo jusque dans leurs tombes.
Mais quand même, il se sentait presque heureux d'être tombé malade et de pouvoir être pris en soin par le turquoise.
-Tu transpires beaucoup... Je vais te laver un peu.
L'esprit de Kagami s'échauffa tandis que le plus petit quittait la chambre pour aller chercher ne nécessaire.
Le rouge écarta son drap et enleva lentement son tee-shirt, tous ses muscles semblant avoir été durcis avec du béton.
Kuroko passait doucement une serviette humide sur le torse musclé et s'arrêta à la frontière du short. Il remonta jusqu'aux épaules et frotta les bras. Difficilement, Kagami roula pour lui montrer son dos. Ici et là, il y avait quelques griffures que le turquoise lui avait infligé dans le feu de l'action.
Si le rouge continuait de lui dire qu'il l'aimait, Kuroko n'en était toujours pas capable.
Mais le pompier attendait.
-Tu devrais dormir un peu Kagami-kun.
-Ouais ouais...
Sa respirations s'adoucit un peu et il sombra à nouveau.
Kuroko hésita longtemps mais se baissa un peu pour embrasser sa joue :
-Guéris vite d'accord ?
Seuls les ronflements dus à son nez bouché lui répondirent.
~¤~¤~¤~¤~
5 mois
Kise et Aomine n'étaient pas en couple pour autant.
Après leur union assez violente, le bleu avait remis son uniforme en place et s'était barré sans un mot de plus.
Par obligation, par gêne, pas dégoût ? Le blond n'en savait fichtrement rien !
Il avait besoin de faire le point et le bleu aussi !
Cette partie de jambes en l'air était géniale, certes mais suffisait-elle pour se remettre en couple ? Kise en avait envie mais au final, était-il le genre à ne jamais apprendre de ses erreurs ? Tellement compliqué !
Il mordit dans un croissant et continua sa route vers le bâtiment où se déroulait ses cours.
Il verrait bien avec le temps !
~¤~¤~¤~¤~
Satsuki écouta Tama ronronner alors qu'il mangeait. A défaut de ne pas avoir son mari avec elle, sa version chat ne l'avait pas quitté. L'animal avait bien comprit que les hormones de la femme du maître la rendait toute chose à chaque démonstrations d'affections de sa part et en profitait allègrement pour abuser de la pauvre future mère.
Petit bisou avec le nez le matin pour la réveiller, roulades sur le dos avec les pattes en l'air pour des grattouilles sur le ventre, regard adorable, tout était utilisable pour gagner quelque miettes en plus de territoire.
Tama s'était donc vu la chambre lui être offerte pour la nuit. Et Dieu, que le matelas était plus confortable que son coussin ou le canapé !
La rose était certaine qu'Akashi dégagerait vite fait le pauvre animal de sa chambre sans aucun remords mais elle avait besoin de compagnie !
Akashi revenait ce soir.
Elle était tellement impatiente ! Elle avait déjà du mal à cacher sa grossesse et la jeune coach était persuadé que le bébé donnait des coups de pieds par moment. Alors il fallait que son père le sente au moins une fois.
Le rouge lui avait dit qu'il arriverait aux alentours de 20h mais il était presque 21h. Désirant l'accueillir du mieux possible, elle s'était bien habillée et maquillée. Incapable de tourner une fois de plus en rond dans l'appartement, elle sortit de chez elle et attendit l'ascenseur.
Tout en bas, il y avait un petit banc en retrait où elle dû s'asseoir à cause d'un nouveau début de malaise. Quand il passa, une limousine noire s'arrêta près de l'entrée et Akashi en sortit. Mais ce n'était pas la sienne.
Une femme à la chevelure blonde sortit à son tour et serra son mari contre elle. Elle déposa un léger baiser sur sa joue et il fit de même. Satsuki n'entendit rien de ce qu'il se disait mais elle n'avait pas besoin.
Elle remonta dans l'appartement, les yeux vides et le cœur prêt à exploser. Une femme.
Alors c'était ça la raison qu'ils les éloignaient petit par petit ? Akashi avait une maîtresse ? Elle semblait bien plus âgée que lui en plus !
La rose ouvrit une armoire et en sortit une petite valise. Elle n'allait pas avoir le courage de lui faire face ce soir sous peine de déchirer son visage avec ses ongles.
Comme un robot, elle remplit le bagage à son rythme, offrit une caresse à Tama et quitta l'appartement sans laisser un mot.
L'ascenseur indiqua que quelqu'un montait. Sans doute, lui. Prudemment, Satsuki descendit les escaliers et appela l'ascenseur de l'étage en dessous.
Son téléphone vibra quand son mari chercha à l'appeler et elle le laissa profiter de sa messagerie.
Dans la rue, la rose marcha un peu et héla un taxi. Elle donna l'adresse la plus près qui trottait dans son esprit.
Quelle ne fut la surprise de Midorima quand il la découvrit devant sa porte, silencieuse mais en larmes.
-Momoi ?! Il y a un problème ?!
Elle releva ses yeux vers lui et laissa enfin son sanglot lui échapper. Le vert était muet devant le triste spectacle qu'elle devait montrer mais étonnamment, il se montra très doux et l'attira dans ses bras. Bon sang, Takao l'avait transformé en guimauve !
Satsuki étouffa son nouveau sanglots dans le haut du médecin qui recula jusqu'à pouvoir fermer la porte.
Il la berça doucement pendant de longues minutes.
-Quelque chose s'est passé avec Akashi ?
Les sanglots empirèrent tandis qu'elle refermait ses bras autour de lui désespérément.
-Viens t'asseoir, je vais te donner un truc à boire.
Midorima lui fit lâcher sa petite valise et la conduisit au canapé. Il s'éclipsa ensuite dans la cuisine et répondit enfin au deuxième voire troisième appel du rouge en question :
-Akashi.
-Ma femme est-elle chez toi ?!
-... En effet.
Le ton du rouge ne lui disait absolument rien du tout.
-J'arrive immédiatement.
-Akashi...
Comment dire ça ?
-Je ne sais pas ce qui c'est passé mais je pense qu'il serait mieux pour Momoi de ne pas te voir ce soir.
-Je te demande pardon ?
Ouh, la voix basse pleine de promesses de souffrance qu'il l'avait rendu si célèbre !
-Akashi, elle vient d'arriver en larmes avec une valise. Passe demain ou même plus tard mais je te demande de ne pas venir ce soir.
-Et pourquoi donc ?
La méthode de Takao allait peut-être enfin être utile :
-Il y a une femme en pleurs sur mon canapé. Je t'interdis de venir chez moi ce soir, point.
Midorima raccrocha et songea à la façon dont Akashi allait l'assassiner pour avoir osé lui parler comme ça...
En retournant au salon, il l'a trouva allongé sur le canapé. Visiblement, avoir pleuré avait dû la fatiguer et maintenant, elle dormait.
Il se massa la nuque et alla lui retirer ses chaussures. Ensuite, il la souleva et l'emmena dans son lit. Il ne pouvait quand même pas laisser une femme enceinte dormir sur un canapé ou dans un futon !
Le vert la recouvrit de la couette et ferma la porte de la chambre. Il installa le futon en question dans la chambre d'ami pour lui plus tard et retourna se faire à manger.
Dans quoi avait-il été embarqué encore ?
~¤~¤~¤~¤~
Dans l'appartement, Akashi était assis sur son propre canapé, le visage maintenu par ses deux mains.
Il ne comprenait pas.
Pourquoi Satsuki était-elle partie comme ça ?
Le rouge était très en colère, même furieux contre le vert mais son esprit rationnel avait pris le dessus : Midorima avait raison. Si sa femme était chez lui, elle devait avoir une bonne raison.
Tama se frotta à sa jambe.
Akashi l'attrapa et comme un enfant, il fourra son nez dans les poils du chat.
Il voulait voir sa femme et la mère de son enfant plus que tout !
Qu'est-ce qui se passait encore une fois ?
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