Chapitre 36
Chapitre 36 : Mon fils, ma fille !
Aomine Aoi s'activait dans sa petite maison comme une abeille dans une ruche : elle ne pouvait pas s'empêcher de remettre de l'ordre sur sa table ou de vérifier encore et encore que ses cheveux bleus étaient parfaitement maintenus par la barrette que son cher et tendre Rito lui avait offert.
D'ailleurs, celui-ci était dans le même état de stress intérieur : il vérifiait l'heure à sa montre trop fréquemment pour le geste soit naturel et se grattait nerveusement la nuque.
En même temps, pour la première fois depuis très très longtemps, Aoi recevait ses « deux » enfants ensemble. Son fils avait déjà rencontré Rito mais il était important pour la mère que Satsuki fasse également connaissance avec cet homme.
Parce qu'Aoi considérait la rose comme sa fille.
Et ça ne datait pas d'hier ! Les deux amis d'enfance s'invitaient l'un chez l'autre assez régulièrement pour que les deux mères fassent plus ample connaissance et se lient d'amitié. Les années années suivantes n'avaient rien changé : son Daiki et la jolie Satsuki étaient toujours fourrés ensemble.
Le collège, le lycée... Ça aurait pu continuer encore longtemps si les parents de la jeune fille n'avaient pas été aussi cruels avec leur enfant unique.
Aoi s'en souvenait parfaitement : en larmes et tremblante de froid, la rose avait sonné à sa porte avec une simple valise. Elle revoit encore son fils qui dévalait l'escalier à une vitesse ahurissante pour emprisonner son amie dans ses bras. La bleue les avait laissé seuls et avait juste monté la valise de Satsuki dans la chambre de son fils, certaine qu'ils finiraient bien par y monter d'un instant à l'autre.
Quand les deux adolescents avaient disparu à l'étage, Aoi avait saisi son téléphone avec une rage froide et avait exigé des explications concernant l'état de la rose. Son père avait été catégorique : il ne voulait plus de sa fille chez lui. Et la mère de Satsuki n'avait jamais réellement donné d'explications à sa propre amie.
Aoi avait à ce moment-là pris Satsuki sous son aile.
La pendule dans le salon affichait midi. La femme s'approcha de Rito qui transpirait nerveusement et chercha sa main :
-Mes enfants ne vont pas te manger.
-C'est surtout ton fils que je craint.
-Satsuki contrôle Daiki bien mieux que tu ne peux l'imaginer.
Le bruit d'une voiture qui s'arrêtait devant son portail augmenta l'anxiété d'Aoi mais la poigne chaude de Rito fut rassurante.
Ils entendirent des éclats de rire venant d'une femme et la porte s'ouvrit sur ses deux enfants.
~¤~¤~¤~¤~
Quand Aomine s'était réveillé, Kuroko était toujours dans le lit et dormait à poings fermés. Il était resté quelques minutes à le regarder, se rappelant du nombre de matins où il avait espéré, désiré le voir allongé près de lui comme à cet instant.
-...Aomine-kun ?
Les yeux turquoise le regardaient, encore bien embrumés par le sommeil.
Le bleu se savait absolument pas du matin mais Kuroko était encore pire ! La tension au minimum, le fantôme le fixait, la bouche entre-ouverte et un très léger filet de bave sur le menton. Une vision des plus adorables -surtout combiné au merveilleux désastre que formait ses cheveux- pour Aomine qui se rappela soudainement qu'il avait fait une promesse à un Kise désormais bien réveillé.
Kuroko trouva la force de s'asseoir et essuya son menton avec le dos de sa main :
-Il est quelle heure ?
Aomine jeta un coup d'œil à son réveil.
-Euh... 6h 57.
-Je vais être en retard...
Enjambant pratiquement son ancienne lumière, Kuroko demanda l'autorisation de prendre une douche, ce que le propriétaire de l'appartement lui accorda.
Quand le bleu fut enfin sur ses pieds et qu'il traîna son corps épuisé jusqu'à la cuisine, il passa devant la salle de bain et, d'une voix forte pour couvrir le bruit de l'eau, proposa une tasse de café au maître de maternelle :
-Avec plaisir ! Et avec un sucre s'il te plaît !
-Un sucre...
Avec des gestes très lents, il mit sa cafetière en route et chercha la télécommande pour allumer sa télé.
Fraîchement habillé et une serviette sur ses cheveux, Kuroko attrapa la tasse qui lui tendait le bleu et la fixa, toujours dans les vapes.
Aomine aurait bien cherché de quoi causer un peu mais la voix de la journaliste à l'écran l'interpella :
-« Nous sommes actuellement en direct avec le très célèbre mannequin Kise Ryota qui s'apprête à faire une déclaration concernant la raison de son absence de plus d'un mois. »
Les deux garçons tournèrent la tête pour découvrir leur ami blond, le sourire étincelant mais les yeux vides.
-« Kise-kun, merci beaucoup de nous accorder quelques minutes de votre précieux temps ! Si vous vous voulez bien, passons directement au sujet : est-ce vrai que vous avez été hospitalisé à l'Aiiku Hospital pour une dépression sévère après une rupture amoureuse ? »
Aomine vit son ancien amant se décomposer littéralement devant lui. Mais en même temps, cette femme en savait beaucoup... Peut-être même trop...
Kise reprit un visage parfait et répondit:
- « Vous êtes vraiment très bien renseignée ! C'est le cas en effet. Et je pense que n'importe qui peut comprendre la douleur de se séparer de quelqu'un. Cependant, j'ai eu beaucoup de chance d'avoir été soutenu par ma famille, mes amis ainsi que mes fans.»
- « En parlant de vos fans, nombreux sont très déçus d'avoir appris que vous entreteniez une relation et... »
-« Je ne compte pas m'excuser de cela. Je ne suis pas que Kise Ryota, le mannequin. Je suis avant tout une personne comme vous et j'estime qu'il est normal pour moi d'avoir une vie en dehors de mon travail. »
La phrase avait été dite d'un ton clair et tranchant qui ne permettait aucun commentaire.
La journaliste eut d'ailleurs un moment d'absence, cherchant quoi ajouter à cela. Les yeux dorés du garçon montrait clairement qu'il ne plaisantait plus. Il n'était pas là pour faire le beau mais bien pour mettre les choses au point.
-« B...Bien, c'est normal après tout ! Je me permet juste une dernière question si vous le permettez bien sûr... »
-« Je vous écoute. »
-« Quels sont vos projets à partir de maintenant ? Allez-vous reprendre votre carrière de mannequin ? »
Le blond regarda fixement la caméra, donnant l'impression d'ancrer son regard dans celui des deux hommes qui le regardaient :
-« J'ai tenu à faire cette déclaration pour annoncer à tous mes fans qu'il est temps pour moi de passer à autre chose. Je met dès à présent fin à ma carrière de mannequin. »
Le turquoise et le bleu ne firent plus attention à la suite de l'échange, trop surpris. Kise, leur Kise... arrêtait le travail qu'il faisait depuis l'enfance. Si c'était pas un choc ça !
Aomine reprit contact avec la réalité quand Kuroko tapa légèrement son bras :
-Tetsu ?
-Aomine-kun... Qu'est-ce que tu as fait encore ?
-Quoi ?!
Le turquoise soupira et reprit :
-Ou plutôt... Qu'est-ce que tu n'as pas fait que tu aurais du faire ?
Les yeux cyan étaient légèrement accusateurs mais Aomine s'en savait strictement rien ! Peut-être qu'à cause de son silence radio... Ce n'était pas sa faute, il ne savait pas quoi faire après tout !
Kuroko soupira et se leva :
-Je vais être en retard... Je viendrais chercher mes affaires ce soir si tu n'y vois pas d'inconvénient...
-Reste... Tu ne me déranges pas.
-Mais...
-C'est bon Tetsu.
Le plus petit finit par hocher la tête et Aomine ajouta :
-Tu as besoin que je te dépose ?
-Ça ira, merci.
Souhaitant une bonne journée au bleu, le turquoise disparut rapidement.
Aomine se passa la main dans les cheveux et éteignit la télé.
Sa matinée serait très chargée : avec Kasamatsu, ils devaient négocier l'endroit où se trouvait Imayoshi en échange de quelque chose de suffisamment acceptable pour Hanamiya qui n'était absolument pas prêt de donner l'emplacement de son hacker de génie.
Ceci fait, ils s'occuperont ensuite des témoignages des familles proches des patients de Midorima.
Et le pire restait : le repas avec sa mère. Et son petit-copain. Et Satsuki.
Satsuki qu'il devait aller chercher chez elle. Enfin chez Akashi...
Ce soir, il devrait sans doute aller faire quelques courses... Histoire de ne pas se demander si Kuroko était comestible.
Mais pour l'instant, il faudrait qu'il s'habille.
Ouais... Ce serait déjà un bon début.
~¤~¤~¤~¤~
Quand on lui demandera, parmi les nombreux réveils de sa vie, lequel fut le meilleur, Satsuki répondra sans hésiter que c'était celui-ci.
Son ventre lui faisait mal, elle avait l'impression qu'elle allait vomir mais ce n'était pas grave. Elle était dans ses bras.
Satsuki se réveilla contre Akashi avec l'impression d'être une nouvelle femme.
L'Empereur dormait encore, son torse se soulevant doucement à chacune de ses respirations. Son visage était légèrement par quelques mèches qui n'étaient pas à leurs places et son expression purement détendue fit chavirer le cœur de la rose.
Elle referma ses yeux et sa tête reprit sa place initiale, profitant encore un peu de cette tranquillité -éphémère, quand on connaissait suffisamment bien le rouge.
Satsuki s'apprêtait à se rendormir quand Akashi bougea un peu. Relevant ses yeux roses vers les vairons de son petit-ami, elle s'aperçut qu'il était bien trop rapide à se réveiller.
-... Tu ne dormais pas, hein ?
Le garçon afficha un petit sourire et embrassa son front :
-Non. J'attendais que tu te réveilles.
La jeune fille roula sur le dos et étira ses bras. Elle grimaça en sentant la douleur revenir dans son ventre et Akashi l'attira contre lui :
-A quel point ?
-C'est supportable. Je ne suis pas en sucre.
Ils refermèrent leurs yeux mais Satsuki finit par repousser Akashi tendrement :
-On ne va jamais sortir de ce lit, sinon.
-Ça ne me dérangerait pas ! Je suis même prêt à te donner une bonne raison de rester avec moi.
-Je n'en doute pas mais...
-C'est vraiment supportable ?
La rose se redressa jusqu'à s'asseoir et se massa le ventre, la couette bien coincée sous ses aisselles.
-Oui.
-Satsuki.
Les yeux vairons la défiaient de poursuivre son petit mensonge mais elle fut catégorique : ça aillait vraiment.
Akashi se laissa embrasser sur la joue et sortit de la chaleur du lit pour une douche avant de repartir.
Seule dans les draps encore chauds, Satsuki roula jusqu'à l'oreiller d'Akashi et inspira une grande bouffée de son odeur. Elle entendit l'eau dans la salle de bain et le rouge revint à la chambre, toujours dans sa glorieuse nudité :
-Tu veux venir avec moi ?
-Tu peux m'assurer qu'on ne va pas faire autre chose à part se laver ?
Akashi se contenta de sourire :
-Je vois le genre. Passe devant, moi j'ai toute ma matinée !
L'héritier haussa les épaules et retourna dans la salle de bain tandis que Satsuki dut se lever pour une envie pressante.
Dénichant son peignoir, elle marcha jusqu'aux toilettes, une main sur son ventre. Peut-être qu'ils y avaient été un peu fort hier soir...
Elle resta un peu assise, à tenter de calmer la douleur en respirant doucement et finit par se relever pour prendre un anti-douleur.
-Satsuki, allum-...
Le reste de la phrase fut coupé quand il éternua mais la rose comprit vaguement qu'il s'agissait de la télé.
Elle alla également préparer du thé puisqu'elle était debout. Les tasses étaient prêtes quand Akashi entoura sa taille et embrassa son cou.
-Tu fais peur quand tu agis aussi adorablement.
Le rouge rit doucement en la tenant contre lui. Quand il se pencha pour mordiller la jonction entre son cou et son épaule, Satsuki s'écarta avec un cri de surprise.
Satisfait, l'Empereur attrapa sa tasse ainsi que la main de la jeune fille et se dirigea vers le canapé.
Installés, l'un contre l'autre, ils avaient également assisté à la surprenante déclaration de Kise. Akashi avait su en tout cas, garder son air impénétrable.
Un peu plus tard, le rouge l'avait embrassé et était partit en direction de Kyoto, où son père l'attendait de pied ferme.
Seule, pendant un jour où sa présence n'était pas nécessaire à Teiko, et n'attendant pas Aomine avant plusieurs heures, Satsuki retourna se coucher, récupérant son téléphone au passage.
~¤~¤~¤~¤~
Ce fut le bruit de sa sonnette qui la réveilla plusieurs heures plus tard.
Les yeux fermés par la fatigue, la rose se traîna jusqu'à la porte et, à peine eut-elle tourné la clef, qu'Aomine pénétra dans l'appartement en jurant gracieusement et en lui hurlant dessus :
-Ça t'arrive de répondre quand on t'appelle ?! Merde aussi ! Attends... Tu viens de te lever là ?! Oh merde... On sera jamais à l'heure...
-...Bonjour Dai-chan. Oui, je vais bien merci et toi ?
Le regard bleu l'incendiait mais elle y était insensible depuis un sacré moment.
-Je vais m'habiller. Ne casse rien en t'énervant s'il te plaît.
Satsuki disparut dans la salle de bain pendant qu'Aomine tournait en rond dans le salon. Il avait échangé son uniforme pour des vêtements civils passe-partout.
Satsuki enfilait une simple robe chocolat avec une ceinture rose quand Aomine passa la tête par la porte :
-Tu as vu Kise à la télé ce matin ?
-J'ai vu... C'est soudain, je me demande ce qui la motivait à faire ça... Tu peux m'aider à la fermer ?
Elle lui montra son dos et le bleu remonta doucement la fermeture éclair.
-Je sais pas non plus...
-Vous vous êtes parlés récemment ?
La rose brossait sa longue crinière et le regarda dans le miroir. Aomine secoua sa tête.
Satsuki soupira et décida de les tenir avec l'épingle à cheveux, cadeau de son ami d'enfance.
-Et toi et Akashi ?
Elle rougit immédiatement et se baissa pour chercher son maquillage pour faire en sorte que le bleu ne voit pas son visage.
-C...Ça va. Tout va bien.
Merveilleusement bien en fait mais il n'était pas obligé de le savoir.
La jeune fille quitta ensuite sa salle de bain, Aomine sur les talons pour aller chercher son bracelet. Il était tellement beau !
-Je suis prête !
-C'est pas trop tôt...
Elle toussa un peu, les mains sur les hanches en levant un sourcil.
-Quoi ? Ah, non...
-S'il te plaît ! Pour une fois !
Aomine fit claquer sa langue contre son palais et se détourna légèrement :
-Tu... es très jolie... ça te va ?!
-Oui, merci !
Toute souriante, elle entraîna son ami hors de l'appartement, ferma à clé et ils descendirent à sa voiture.
Aomine s'installa au volant et au moment où Satsuki allait prendre la place du passager, elle siffla de douleur en voulant s'asseoir.
-Tu vas bien ?
-Ouais, c'est rien...
Elle se massa néanmoins le ventre et la voiture fila sur la route. Contrairement à ce qu'elle avait toujours pensé, Aomine était un conducteur rigoureusement prudent. Ou peut-être était-ce dû au fait qu'il soit un agent de police... Enfin, l'important ce fut que Satsuki n'avait pas à se tenir et à mourir de peur.
Une nouvelle vague de douleur remonta et la rose souffla un peu fort, s'attirant de fréquents regards du bleu :
-Dis-moi juste que tu n'es pas enceinte...
-...Hein ?
-Te tenir le ventre comme ça... On dirait une femme enceinte.
-Je suis pas enceinte...
Elle espérait que non. Mais bon, en une seule nuit, ça faisait un peu tôt pour savoir si oui ou non, c'était le cas, hein ?! C'était juste les douleurs normales après une première fois un peu sportive... Ouais, elle irait certainement faire un test prochainement...
-T'es sûre ?!
-Je sais pas d'accord ?! Ça fait quand même un peu tôt depuis hier soir pour savoir si oui ou non, j'ai un mini-Empereur dans le ventre !
Aomine donna un coup de volant très violent et la voiture se déporta à droite en un seul coup. En voyant les autres voitures de très près, Satsuki lui hurla dessus mais le bleu reprit sa trajectoire, salement secoué :
-Mais qu'est-ce qui t'a pris Dai-chan ?! T'es malade ou quoi ?!
-C'est toi qui est malade ! Pourquoi tu me dis un truc comme ça d'un coup ?!
-J'ai paniqué !
-Moi aussi !
Ils regardaient en face, choqué de la situation :
-Tu vas nous tuer Dai-chan...
-Enceinte... De Akashi... Parmi tous les mecs de la planète... T'as choisi Akashi...
-Je suis pas enceinte ! Je crois pas...
Le regard effaré du bleu acheva de la convaincre de faire un test très très vite.
Ils réussirent à arriver chez la mère du policier en un seul morceau mais ils restèrent un peu dans la voiture à calmer les battements de leurs cœurs.
-On a failli mourir aujourd'hui...
-Ouais...
Les yeux roses et bleus se croisèrent et ils ne purent s'empêcher de rire.
-Oh bon sang, toi et Akashi... vous avez enfin conclu ?
-On dirait bien !
Aomine frotta son visage et posa son front contre son volant, soudainement déprimé :
-Dai-chan ?!
-Je vais devenir en quelque sorte l'oncle d'un mini Akashi...
Satsuki frotta doucement son dos :
-On en est pas encore là, tu sais...
Le bleu tourna la tête et frotta doucement les cheveux roses.
-Allez, c'est partit... J'ai un beau-père à terrifier !
Ils sortirent de la voiture et ne purent s'empêcher de rire une nouvelle fois.
~¤~¤~¤~¤~
A peine entrés, Satsuki se jeta dans les bras d'Aoi qui enserra sa « fille » de toutes ses forces :
-Tu m'as tellement manqué, ma chérie !
-Vous aussi... Je suis terriblement désolée, je n'ai rien amené...
-Oh, ne t'en fais pas ! Daiki, mon grand !
Satsuki se retourna pour assister au très beau -et combien rare!- spectacle d'Aomine qui se faisait câliner par son petit bout de mère.
-Salut, Mam's.
Aoi se décrocha de son fils et s'approcha de Rito :
-Rito, je te présente Satsuki, l'amie d'enfance de Daiki. On peux aussi dire ma fille.
L'homme salua très gentiment la rose. Elle entendit vaguement Aomine soupirer derrière elle et quand les deux amoureux se détournèrent, elle en profita pour lui donner un coup dans les côtes :
-Aïe ! C'est pour quoi ça ?!
-Sois aimable Dai-chan !
Il ronchonna mais suivit sa mère jusqu'à la table.
-Satsuki et Daiki ici et nous, nous sommes en face !
Les concernés s'assirent aux places désignées et Rito s'adressa à la rose :
-J'ai vraiment beaucoup entendu parlé de vous. Déjà en temps que manager de la Génération des Miracles mais Aoi me raconte très souvent des anecdotes de votre enfance.
-Ah, vraiment... C'est à dire ?
La bleue pouffa et répondit à la place de Rito :
-Je parle souvent des crises de jalousie de Daiki.
-Hein ?! Quelles crises ?! J'ai jamais fait de crises !
-Oh, si... très souvent...
Aomine grogna et Satsuki posa sa main sur sa cuisse et lui adressa un petit sourire.
-Tu vois Rito ? Daiki est incapable de tenir tête à Satsuki !
-Je trouve ça adorable.
-Disons que j'ai de l'expérience maintenant.
Le bleu croisa les bras et se mit à bouder, ce qui provoqua un petit rire. Aoi se leva et alla embrasser son fils qui marmonna quelque chose. Satsuki eut également droit à son petit geste de tendresse.
Au final, tant qu'Aoi était heureuse, la rose ne voyait pas pourquoi Rito ne serait pas le bienvenu ici. Aomine était juste trop protecteur avec sa mère...
~¤~¤~¤~¤~
Kuroko courait dans la rue, évitant adroitement les personnes trop lentes. Sa montre lui hurlait d'accélérer encore plus mais son cœur et ses poumons le suppliaient de ralentir. Finalement, le turquoise s'arrêta, les mains sur les genoux et aspira le plus d'oxygène possible.
En sueur et au bord de l'évanouissement, il chercha un endroit où s'asseoir trente secondes et dénicha un banc un peu plus loin. Se laissant désespérément tomber dessus, il posa une main sur son visage et essuya du mieux qu'il put sa transpiration.
Son corps tremblait à cause de l'effort demandé et il mourait de chaud.
Quelque chose froid fut pressé contre son front et quand le turquoise ouvrit les yeux, il découvrit Murasakibara au dessus de lui.
-Bonjour, Kuro-chin.
-Murasakibara-kun...
-Tu vas bien ? Tu veux boire ?
Le violet souleva sa bouteille de... de quelque chose que Kuroko n'arriva pas à identifier et qui, par prudence, préféra refuser.
-Je vais bien, merci...
Le géant eut ce qui ressembla à un visage septique mais se retint de demander autre chose.
-Dans ce cas... Bonne journée, Kuro-chin.
-Murasakibara-kun !
Le pâtissier se tourna vers lui, une sucette à peine mise dans la bouche :
-Hmm ?
-Par rapport... à ce que tu as dit hier... sur Aomine-kun...
Le violet leva la tête et réussi à se souvenir de ce qu'il avait effectivement put dire :
-Ah oui... Et ?
-Je sais qu'il m'aimait et que c'était fini pour lui mais...
-Dis, Kuro-chin... qu'est-ce que tu ressens pour Mine-chin ?
Kuroko le regarda surpris du changement d'attitude du garçon en face. Il baissa les yeux et chercha ses mots.
-Aomine-kun... est un ami pour moi... Juste un ami.
-Tu es tellement aveugle Kuro-chin.
Murasakibara revint près du turquoise qui le fixait sans un mot. Il posa sa main sur les cheveux cyan mais ne les frotta pas :
-Mine-chin est celui qui t'aime depuis toujours. Bien avant Momo-chin. Bien plus fort que l'a peut-être été Aka-chin. Tu crois vraiment que ça s'arrêtait comme ça ? Qu'un matin, il s'est dit que ce n'était pas toi mais une autre personne ?
-Je ne comprends pas...
Le géant soupira :
-Kuro-chin a peur d'avoir des sentiments pour une autre personne depuis ce qui s'est passé avec Aka-chin. Tout le monde l'a remarqué. Sauf peut-être Sa-chin mais elle c'est différent... Moi, je suis certain que Mine-chin s'est dit que même s'il t'aimait de tout son cœur, ça ne valait pas le coup d'attendre que tu te décides à tourner la page un jour. Il s'est noyé dans un autre relation en pensant qu'il allait pouvoir t'oublier.
-Aomine-kun m'a dit qu'il ne m'aimait plus !
-Et tu l'as cru ? Kuro-chin... Je suis certain qu'il a essayé de se déclarer et que tu as réagit trop froidement. Alors, il a fermé les yeux comme d'habitude.
Murasakibara retira sa main et croqua dans sa sucette. Kuroko fixait le sol, assimilant tout ce flot d'information.
-Tu as peur et il est lâche. Mine-chin préfère briser le cœur d'une autre personne plutôt que de se résoudre à abandonner. Vous êtes tous les deux ridicules.
Cette fois-ci, le violet s'écarta pour de bon.
-Je préférais quand tu te contentais de manger tes bonbons sans rien dire Murasakibara-kun.
-Moi aussi Kuro-chin... Sincèrement, ça m'ennuie tout ça ! Mais vous êtes tous tellement...aveugles que vous en êtes ennuyants. Donc, je donne un coup de main. Mais ça m'ennuie vraiment de faire ça aussi...
Levant la main, il salua le turquoise et s'enfonça dans la foule compact de gens prêt à débuter leur folle journée de travail.
Kuroko sentit que son cœur reprenait enfin des battements normaux et se remit également en route. Le violet pouvait dire des choses assez censées par moment mais le fait que ça vienne de lui restait quand même surprenant. Pourtant...
Oui, il avait peur. Peur d'être à nouveau utilisé, peur d'être encore lâchement abandonné. Peur de souffrir et de se briser. Peur d'aimer.
Il avait était fou amoureux de l'Empereur, croyant qu'il serait en sécurité en suivant les ordres d'Akashi. Il n'avait rien à faire juste à lui obéir. C'était simple.
Et il avait tellement souffert quand il avait compris la manigance d'Akashi... D'un coup, tout s'écroulait. Tout ce qu'il avait venait de disparaître.
Kuroko n'avait rien dit, enfermant tout ça en lui. Avec une seule promesse : plus jamais !
Il ne souffrirait plus jamais !
~¤~¤~¤~¤~
Midorima ouvrit un œil hagard et reconnut assez facilement son salon. Excepté son mal de tête, il allait bien.
Il découvrit Takao, allongé à même le sol, la bouteille de saké toujours dans la main.
Le brun avait fouillé tout son appartement à la recherche de quelque chose pouvant l'amuser le reste de la soirée et ils avaient -plus ou moins obligé du côté du vert- descendu la bouteille assez rapidement. Il se souvenait vaguement d'avoir fait un karaoké avec la télécommande pendant que Takao finissait la bouteille à lui tout seul et ne la lâchait plus.
Le brun était tombé et s'était endormi. Midorima avait dû réussir -sans savoir comment- à ne pas l'écraser pour atteindre le canapé et s'endormir à son tour.
En grognant à cause de la douleur contenue sous son crâne, le vert tenta de se relever et réussit seulement à rouler hors du canapé et à atterrir sur le pauvre Takao qui couina, paniqué du poids brutal qui venait de lui tomber dessus :
-Qu... Qu'est-ce que c'est ?!
- ...C'moi... S'xcuse...
Mais plutôt que de se relever, Midorima roula encore une fois pour se retrouver sur son propre dos.
-Ma tête va exploser...
A ses côtés, le brun n'était pas mieux puisqu'il se tenait la tête entre ses deux mains.
-J'mal...
-J'dois avoir... de l'aspirine... quelque part...
Le médecin pensa un instant à rejoindre sa salle de bain en rampant puisque sa dignité s'était faite la malle au fur et à mesure qu'il descendait le saké.
-Shin-chaaaan... Aspiriiiine...
-Ouais, j'y vais...
Soufflant un bon coup, il tenta malgré tout de se mettre debout et l'appel de comprimé effervescent fut si fort que ses jambes tirent bon. Cependant, l'appartement entier tanguait de façon anormale et Midorima s'y reprit à deux fois avant de réussir à contourner le canapé.
Pestant contre la porte de l'armoire à pharmacie juste en face de ses yeux qu'il n'arrivait pas à saisir, le médecin entendit Takao le supplier de se dépêcher :
-Shin-chaaan... Viiite...
-Ferme-là ! Je fais comme je peux !
Sa voix ne passa même pas la porte de sa salle de bain mais l'intention y était.
Enfin -enfin!- le vert réussi à attraper le tube de comprimé et s'aida du mur pour rejoindre sa cuisine.
Il attrapa deux verres et les remplit d'eau avant de se laisser tomber et de finir assis contre son frigo.
-Takaooo... Va falloir que tu viennes, je tiens plus debout...
-Ouais...
Le brun ne chercha même pas à se lever et imita la chenille jusqu'à son ami. Il s'agrippa ensuite à ses genoux pour se relever un peu et se posa sur les siens. Midorima lui tendit un verre et ils burent le médicament avec reconnaissance.
-Maaal...
-Je sais, Takao.
-Fais-moi un câlin !
Le brun se laissa tomber en avant et Midorima le réceptionna contre son torse :
-Tu pues le saké Takao !
-Toi aussi...
Le père de famille ferma les yeux et s'apprêtait à se rendormir contre son ami quand Midorima trouva la force de le secouer pour éviter cela :
-Dors pas ! Je dois trouver mon portable...
-Pourquoiii... ?
-Dire que je viens pas travailler... J'suis trop mal là...
Takao le fixa de ses yeux gris avant d'afficher un sourire de pur plaisir :
-Je vais pouvoir passer la journée avec Shin-chan ! Ouais !
-Moins fort... Ma tête va exploser...
Finalement, ils s'y mirent à deux à chercher ce fichu portable qui se trouva être caché entre deux coussins du canapé.
D'une voix pâteuse qu'il essayait de rendre convaincante, Midorima appela l'hôpital et pria qu'on l'excuse pour aujourd'hui. Takao, assis près de lui sur le canapé, riait comme un collégien faisant une blague au téléphone.
Et quand le vert le regarda par dessus ses lunettes, le plus petit les lui subtilisa et les plaça sur son nez. Midorima mit fin à son appel et chercha à récupérer son bien :
-Takao...
-Hihi... Viens les chercher !
Le voleur se leva avant de finir sur les fesses à cause d'un Midorima tenant plus de la grenouille que du médecin. Le vert avait voulu se lever à son tour mais son petit bond ressemblait finalement à ce que ferait un batracien.
Une main sur son torse, Takao repoussait un Midorima à moitié aveugle qui tendait les mains vers ses lunettes que le brun tenait au bout de sa main, loin de leur propriétaire.
-Takao ! Ça suffit !
-Je te les rend si tu joues avec moi !
Comprenant qu'il n'y avait pas d'autres solutions, le vert abandonna et demanda :
-Et à quoi ?
-Action ou Vérité !
Le médecin le regarda fixement, les yeux plissés pour le distinguer à travers le brouillard de sa mauvaise vue :
-... Tu as quel âge ?
-Shin-chaaaaan !
-D'accord, d'accord !
Le sourire enfantin de son vis-à-vis le fit étrangement ressembler à son fils et Midorima n'eut pas la force de résister.
-Mes lunettes...
Takao les lui remit sur le nez, les yeux brillants.
-Je commence !
-Si tu veux...
-Action ou Vérité ?
Midorima soupira et suivit la cadence :
-Vérité...
-Alors... Quel a été ta position préférée quand on couchait ensemble ?
Le vert ouvrit la bouche, purement et simplement choqué. Takao le regardait, attendant la réponse comme s'il venait de demander l'heure.
-Takao, c'est gênant...
-Pourquoi donc ? Nous avons été ensemble, on va pas oublier ça. Alors ?
-Je... Il va me falloir une autre bouteille avant !
-Ouh, bonne idée !
Une nouvelle bouteille de saké élue domicile près d'eux sur le canapé, chacun des garçons allongé à moitié sur l'accoudoir de leur côté :
-Donc, Shin-chan ?
Les joues rouges -gêne ou alcool?-, Midorima consentit enfin à répondre :
-Par derrière...
-Petit coquin !
-Garde tes commentaires !
Le rire de l'autre côté du canapé le fit rougir encore plus et il demanda à son tour :
-A toi... Action ou Vérité :
-Hmm... Vérité aussi !
-Pourquoi m'as-tu demandé ça ?
-Je voulais savoir.
-C'est tout ?
-Une question à la fois !
Takao siffla la bouteille que Midorima s'apprêtait à amener à ses lèvres et but une grande gorgée.
-Shin-chan...
-Bon... Action, cette fois.
-Dis-moi que tu m'aimes.
-Quoi ?!
Le brun ne se répétait pas mais le regarda, étrangement sérieux. Midorima vola à son tour la bouteille, avala sa gorgée et inspira profondément :
-Je t'aime.
Le père pencha la tête sur le côté :
-Ouais, c'est vraiment bizarre quand c'est toi que le dis.
-Hé !
Les deux hommes se lancèrent ensuite des défis de plus en plus étranges et posaient des questions terriblement intimes, notamment sur la période où ils étaient en couple tous les deux.
~¤~¤~¤~¤~
Le cadavre de la bouteille gisait près de la première tandis que Takao avait attrapé le haut de Midorima et le tirait :
-C'est ta faute si je suis partit ! Tu étais tellement froid et méchant par moment !
-Quoi ?! Je suis comme ça, je ne vais pas m'en excuser !
Alors oui, ils avaient fini par hausser la voix et se mettre à se disputer.
-Je voulais juste que tu me dises au moins une fois que tu m'aimais ! Une fois !
-Je te l'ai dit déjà !
-Je t'obligeais à le faire ! Ça t'ai jamais venu à l'esprit que j'avais envie que tu me montres un peu de tendresse par moment ?!
Les yeux gris brillaient de larmes de déception. Midorima soupira et attrapa ses poignets :
-Je suis désolé, d'accord ? Je suis désolé d'avoir été insensible.
-Comme c'est pratique de le dire maintenant !
Takao glissa du canapé pour saisir les bouteilles et les regarda désespérément :
-Vides... Y'a plus de saké ! Shin-chan, y'a plus de saké !
-J'ai compris ! Je vais voir si j'ai pas autre chose...
-Et d'abord pourquoi tu as du saké chez toi ?
Le vert ne répondit pas et retourna difficilement dans sa cuisine.
Il fouilla son frigo, ses placards et tous les autres endroits potentiels pouvant héberger une bouteille de d'alcool mais, malheureusement... :
-J'ai plus rien.
-Quoi ?!
Le brun quitta le sol et marcha très difficilement jusqu'à la cuisine pour fouiller lui-même. Mais le résultat fut le même :
-Et merde...
-8h et on est ivres... Faudrait vraiment qu'on se calme...
-Tais-toi Shin-chan et trouve moi quelque chose à boire !
-Non.
Takao se retourna, ses yeux gris fixant le grand médecin :
-Pardon ?
Midorima croisa les bras pour toute réponse. Takao se rapprocha sans le quitter des yeux et s'arrêta quand son propre torse fut en contact avec le sien.
Ils se fixaient, silencieusement, tanguant toujours néanmoins. Jusqu'à ce que Takao se mette à pleurer. Le vert resta sans bouger, totalement incapable de réagir.
-Ta... Takao ?!
-Shin-chaaaan ! Sois pas fâché contre moiii !
Le brun serra ensuite son ami à la limite de lui briser des côtes.
-Dou...cement !
-Ah ! Désoléééé !
Midorima écarta un Takao qui avait de la morve au nez et qui chouinait.
-Takao...
-Fatigué...
-... Tu veux allez dans mon lit ?
-Moui...
Normalement, il lui aurait donné la direction de son canapé mais le brun semblait vraiment sur le point de s'endormir... Et il n'était pas totalement sans cœur...
Les mains sur ses épaules, le vert faisait avancer le père de famille qui ressemblait exactement à un zombie : yeux fermés et bouche ouverte sur un filet de bave.
Il l'aida à s'installer dans le lit et Takao ouvrit à peine les yeux pour lui ordonner :
-Viens avec moi.
-...Hein ?
-Je veux pas être tout seul alors viens là !
Il tapota la place libre et quand Midorima vit que sa chambre tanguait, il n'hésita pas plus et s'allongea également sur le matelas.
Takao en profita immédiatement pour se collait à lui, un bras passé par dessus son torse et ses jambes s'accrochèrent aux siennes.
-Shin-chan... Tout moelleux...
Le concerné avait pas mal de choses à répliquer à cela mais s'abstint en croisant le regard de Takao.
Sans vraiment en avoir conscience, Midorima se souleva légèrement et se pencha vers le brun pour l'embrasser.
~¤~¤~¤~¤~
-C'est totalement impardonnable !
Akashi évita assez facilement les débris de la pauvre lampe innocente qui s'écrasait au sol.
Dix minutes qu'il était entré et la liste des objets cassés ne comportait que deux verres et la lampe en question.
Son père était encore de bonne humeur.
-As-tu la moindre idée des sacrifices que j'ai dû faire pour toi ?! De ce que ce contrat représentait pour l'Empire ?!
Le fils ne répondit rien, ne voyant pas l'intérêt de provoquer intentionnellement son géniteur.
-De ce que ta mère et moi avons fait pour que tu es un jour la chance d'épouser cette héritière ?!
-Mère aurait été d'accord sur le fait qu'elle était ridicule avec tout ce maquillage et sa chirurgie esthétique.
Akashi vit Masato se gonfler sous la colère et campa sur ses positions, prêt à faire face à la tornade qui allait bientôt lui tomber dessus :
-Ta mère aurait trouvé inacceptable que tu fasses passer ta petite personne avant notre Empire !
-Ironique quand on sait qu'elle avait préféré te suivre alors que son propre père le lui avait interdit.
Enfin bon, lui, il disait ça comme ça...
-Sairenji et moi avons construit un Empire ! Qu'as-tu fait, hein ? Tu crois que cette petite... fille qui a juste eu de la chance saura rester à tes côtés quand tu prendras la tête, hein ?!
-Oh, non, Satsuki n'est pas faite pour tenir le rôle qu'avait Mère. Mais c'est pour ça que je la préfère à cette autre femme. Satsuki me tiendra toujours tête sans me craindre. De même qu'elle n'hésitera pas à me dire quand j'ai tort ou à s'énerver contre moi.
Elle lui avait déjà prouvé plusieurs fois qu'elle ne céderait pas face à lui d'ailleurs.
Masato contempla son fils : il regardait le tableau de sa mère mais ses yeux étaient en train de voir une toute autre personne.
Le père n'avait rien contre Satsuki, à proprement parler. Il reconnaissait même volontiers qu'elle avait du caractère et beaucoup de qualités mais il voulait le meilleur pour son Empire. Et pour Seijuro.
Akashi affichait un très léger sourire, ses yeux perdus dans le flot de ses pensées. Masato retourna s'asseoir dans son fauteuil, calmement :
-Tu l'aimes.
-Je l'aime.
Et avec leur étreinte d'hier soir, la rose serait à lui pour toujours.
-Tu comptes l'épouser ?
Akashi fut brutalement ramené dans le bureau de son père quand celui-ci posa cette question. Les yeux vairons se mirent à briller et il répondit :
-Nous n'en sommes pas encore là.
-Donc, je peux encore écarter Momoi de mon Empire.
Masato allait prendre son téléphone pour rappeler le père et sa jeune fille, partis ivre de rage hier soir après qu'Akashi est purement laissé cette héritière à une réception ennuyante.
Cependant, le rouge ne comptait pas se laisser ainsi faire :
-Père, vous n'avez pas bien comprit, je crois.
Les deux yeux rouges de l'aîné se posèrent sur son fils qui serrait les poings.
-Si jamais vous touchez Satsuki... Je n'hésiterais pas à vous tuer.
-Ton propre père ?
La menace de son fils ne l'inquiétait absolument pas et il avait même le sourire aux lèvres.
-Je le ferais.
-Et si je te disais que si tu ne laisses pas cette jeune femme, tu ne verrais jamais la couleur de la place de dirigeant de l'Empire ?
-Je suis Akashi Seijuro, l'Empereur. Si je n'ai pas cet Empire alors je n'aurais qu'à construire le mien.
-Tu es tellement sûr de toi.
-Je sais ce que je veux.
La colère commençait à revenir dans les deux regards masculins, défiant mentalement l'autre de poursuivre. Mais Akashi n'était plus un enfant qui craignait et admirait son père. Il était un adulte, décidé à poursuivre sa route.
-Tu ne sais jamais quand t'arrêter, Seijuro.
Masato plissa les yeux mais son fils n'en démordit pas.
Le portable du père se mit à vibrer sur le bureau et il congédia son fils :
-Nous y reviendrons plus tard, Seijuro. Je ne peux pas te laisser croire que je vais laisser couler le travail de ma vie pour une simple femme que tu as toujours considéré comme un jouet.
Akashi répondit simplement en claquant la porte du bureau de toutes ses forces.
Il arpenta ensuite les couloirs, le visage fermé et une aura dangereuse autour de lui.
Dans son propre bureau, il récupéra son portable et appela son chauffeur.
Il était furieux donc il allait d'abord rendre visite à sa mère et se mettrait au travail ensuite.
~¤~¤~¤~¤~
Vers midi, Himuro ouvrit enfin un premier œil. Son corps entier était à la fois léger et douloureux.
Sa seule récompense fut de savoir que tout ce sexe avec Murasakibara allait lui permettre d'échanger au moins une fois leur position.
L'idée lui était venue comme ça et il était sincèrement heureux que le violet est accepté, même de mauvaise grâce.
Vu l'heure, il ne fut pas surpris de n'entendre aucun bruit dans l'appartement : le géant devait être en train de travailler.
L'amnésique découvrit un morceau de papier sur la table de nuit du côté de son amant et l'attrapa en essayant de bouger le moins possible :
« J'aimerais t'emmener au cinéma ce soir. Le film que tu voulais voir est sortit. »
Et tout en bas :
« Je t'aime. »
Himuro sourit devant le comportement adorable de son chéri même s'il n'était pas présent.
Cherchant du regard son jean, il glissa dans le lit sur le ventre et tendit le bras vers le vêtement en question. Fouillant un peu, il sortit son portable et tapa un SMS pour indiquer sa réponse positive.
Un deuxième SMS arriva peu après, indiquant l'heure à laquelle le pâtissier finissait ce soir.
Le brun avait donc huit heures devant lui pour s'occuper comme il le voulait.
Il commença par une bonne douche. Le garçon ne fut pas étonné de trouver des gels douches du type « Réglisse » ou tout autre nom de sucreries dont son petit-ami raffolait...
Ses affaires à nouveau enfilées, Himuro remarqua une petit clé sur la table de nuit. Vraiment, Murasakibara cachait bien son jeu parfois : il en avait dans la tête quand il prenait la peine de réfléchir un peu...
Il faisait beau donc Himuro décida de sortir un peu, histoire de pouvoir utiliser cette clé. Prenant bien garde à ne pas se perdre, il chercha un endroit où manger, ressentant brutalement l'envie d'une bon burger bien chaud. Et des frites. Des tonnes de frites !
L'enseigne d'un Magi Burger fut comme la lumière au bout d'un tunnel noir et le brun se précipita à l'intérieur, ignorant les cris déchirants de son estomac. Choisissant de profiter du beau temps, il décida de manger dehors.
Comme d'habitude, Himuro attira les regards de femmes allant de l'adolescence jusqu'aux -à son grand désarroi- petites vieilles tremblantes. Certaines eut même le courage de venir l'aborder mais d'un sourire qui se voulait doux pour ne pas trop leur faire de mal en l'annonçant, insista sur le fait que son petit-amin'apprécierait pas qu'il prenne du bon temps même en si charmante compagnie.
Elles repartaient, déçues et se plaignant que les beaux garçons étaient soit gay soit pris. Himuro, lui, était les deux et n'échangerais pour rien au monde.
Une brise légère fit valser sa mèche et une grande ombre cacha le peu de soleil que ce mois de Mars avait difficilement acquis. Le brun tourna son visage, prêt à ronchonner qu'il aimerait vraiment manger tranquillement quand il reconnut cette personne.
-Toi...
-Taiga ?
C'était bien, Kagami avec quelques années de plus... Enfin, encore de plus puisqu'il se souvenait juste de lui avant son retour au Japon...
-Tatsuya...
Kagami passait juste dans le coin quand son regard fut bien naturellement attiré vers le Magi Burger qui représentait sa quasi unique source de nourriture quand il avait la flemme de se faire un truc. Même le chien appréciait les restes !
Et il l'avait vu... Himuro, son ami d'enfance, son frère. Il n'avait absolument pas changé depuis la dernière Winter Cup au cours de laquelle Yosen et Seirin s'étaient rendus. Sans Kuroko et Murasakibara...
-Taiga ! Je suis content de te voir ! Tu vas bien ?
-Oui, ça va... Et toi ? Je croyais que tu étais à Akita...
-Je suis venu voir Atsushi.
Kagami haussa un sourcil, cherchait vraiment qui portait ce nom parmi leurs connaissances communes. Par chance, le brun l'aida un peu :
-Murasakibara.
-Ah oui...
-Tu as du temps ? Assis-toi !
La caserne n'avait pas besoin de lui pour l'instant donc pourquoi pas... S'asseyant en face du brun, il ne résista pas et lui vola une frite.
-Ça fait tellement longtemps ! Cet uniforme... Tu es pompier, Taiga ?
-Ouais, c'est ça... J'ai appris pour ton accident...
Bon, peut-être un peu trop direct... Himuro ferma la bouche et regarda ailleurs...
-J'aurais dû t'appeler... Pour demander... Si tu avais besoin de quelque chose...
-C'est pas grave... Vraiment ! Mes souvenirs reviennent au fur et à mesure...
-Tant mieux...
Ah, ce silence... Himuro poussa gentiment son paquet de frittes vers Kagami qui en profita généreusement :
-Murasakibara, hein... Vous êtes toujours aussi proches ?
-Et bien... Oui.
Peut-être valait-il mieux ne pas lui révéler immédiatement qu'ils étaient très très proche...
Un autre sujet !
-Tu as le numéro d'Alex, Taiga ? Ça fait longtemps aussi...
-Ah oui, bien sûr ! C'est dommage, elle vient à peine de rentrer aux Etats-Unis...
Le rouge lui passa le numéro de leur maître de basket blonde et la conversation s'allégea un peu.
Bien qu'ils ne parlèrent pas un seul instant de la raison qu'avait eu Kagami pour ne pas l'appeler quand il avait su pour l'accident.
-Tu restes longtemps à Tokyo ?
-Je rentres demain peut-être...
Si Murasakibara n'avait pas encore une violente envie de l'empêcher de partir en utilisant le sexe comme excuse et moyen d'immobilisation...
-J'espère qu'on aura encore l'occasion de se revoir, Tatsuya !
-Moi aussi.
Le pompier dût mettre fin à la conversation pour repartir à la caserne.
Seul, Himuro se décida de fureter à droite et à gauche pour passer le temps.
~¤~¤~¤~¤~
Kasamatsu avait reçu un appel de la prison : Hanamiya s'était décidé à révéler l'endroit où était Imayoshi.
Le brun aux yeux bleus se tenait devant la cellule où le deuxième brun, le regardait avec un sourire satisfait :
-Naturellement, je veux quelque chose en échange.
-C'est ce qui était convenu.
Hanamiya quitta son lit et s'approcha des barreaux :
-Je veux une remise de peine... Et qu'Imayoshi et son équipe ne soient pas sous la surveillance de ton équipe.
-Tu demandes beaucoup.
-Tu veux retrouver la gamine ?
Kasamatsu serra les dents et accepta la demande concernant le hacker.
-Par contre, pour ta remise de peine, ce n'est pas de mon ressort. Mais j'en parlerais.
-Je compte sur toi !
-Alors ?!
Hanamiya retourna s'asseoir et donna enfin la réponse :
-Imayoshi gère un cabinet de détective près du parc aquatique. Évidemment, ce n'est qu'une couverture : leur vrai travail est au sous-sol. Des dizaines d'ordinateurs et de génies de l'informatique près à te poursuivre où que tu ailles.
-Pourquoi un détective ?
-Ce gars adore étudier ses clients et cherche les personnes que ses clients veulent comme passe-temps.
Le brun se gratta le menton et bailla.
-Dis que tu viens de ma part.
-Imayoshi ne sera pas suspect ?
-Pas si tu utilises mon nom comme moyen d'accéder au sous-sol. Et puis, je vais quand même me débrouiller pour lui faire parvenir le fait que tu viendras prochainement le voir !
-Je me demande vraiment comment tu peux faire ça...
-C'est mon secret.
N'ayant rien d'autres à ajouter, Hanamiya lui tourna le dos pour dormir sans doute. Kasamatsu fit demi-tour et quitta la prison.
Il n'y avait pas assez de temps pour qu'il attende Aomine.
Il irait seul.
~¤~¤~¤~¤~
Aya se servit un verre d'eau, les mains tremblantes.
Elle avait surpris un appel entre Haizaki et l'homme pour qui il travaillait. Visiblement, le tressé « demandait plus de temps pour la faire disparaître ».
C'était plutôt clair. Cependant, elle cherchait pourquoi son ravisseur voulait plus de temps. Pas qu'elle allait se plaindre, hein ?! Ça l'arrangeait même.
Haizaki rentra à son tour dans la cuisine et regarda l'adolescente, les mains blanches à force de tenir le verre. Ses cheveux courts ne cachaient pas son visage, si bien qu'il put parfaitement lire la terreur sur ses traits.
-Tu as entendu ?
Elle sursauta et lâcha le verre. Par chance, il rebondit sans se casser.
-O...Oui.
La verte ramassa le verre et chercha à quitter la cuisine. Haizaki ne la lâchait plus des yeux et bloquait la sortie :
-Tu as peur ?
-De mourir ? Oui, évidemment... Je ne veux pas mourir ! Je veux rentrer chez moi, je veux voir mes parents et mon frère... Je... C'est tellement injuste que ce soit moi...
Aya se mit à sangloter et Haizaki se rendit compte qu'il avait envie de la serrer dans ses bras. Parce qu'elle ressemblait à son petit-frère quand elle agissait comme ça.
Judai n'avait que 12 ans quand les médecins lui avaient dit qu'il allait devoir se battre contre sa maladie.
A 18 ans, Haizaki avait tout fait pour dérider son cadet mais sa peur de mourir l'avait totalement changé. Et comme l'argent manquait cruellement, le tressé s'était mis à accepter n'importe quoi pour trouver un peu d'argent.
Il avait entendu qu'un homme payerait très cher celui ou celle qui parviendrait à kidnapper Midorima Aya et faire en sorte qu'elle vive un Enfer. Le garçon s'était précipité sur l'affaire et avait suivit l'adolescente pendant des jours avant de trouver le moment opportun pour l'enlever. Cependant, il voyait sans cesse Judai en Aya puisqu'ils avaient le même âge...
Il se savait faible mais ne pouvait se résoudre à la tuer comme ça. Avant, ça ne l'aurait pas dérangé une seule seconde mais maintenant...
Il ne pouvait plus.
Haizaki s'approcha de la verte et tapota son crâne :
-Je suis désolé.
Et le pire, c'est qu'il l'était vraiment...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top