Chapitre 34

Chapitre 34 : Le diable n'est pas dans sa boîte !

Dit comme ça, un mois ce n'est pas long.

Ce ne sont que quatre voire cinq semaines... Pourtant, quand Satsuki se dit que dans quatorze malheureux jours, elle allait devenir la coach officielle de l'équipe de basket du collège Teiko, elle avait l'impression que le temps filait sans retenu. Que ce mois de Mars avait commencé sans elle.

Elle croisait des élèves, parlant avec enthousiasme de leurs lycées, s'imaginant ici ou là dans quelques années après être passés par la case « Université ».

Satsuki avait eu ces mêmes discussions même si, à un mois avant la fin des cours, elle savait qu'elle allait suivre Aomine à Tôo.

Ah... Tout ça était plutôt nostalgique...

La rose monta les escaliers en direction du bureau du proviseur où elle était certaine d'y trouver Nijimura. Le brun se servait du laps de temps avant Avril pour refaire la décoration du bureau.

Un parquet chocolat s'accordant à merveille à la peinture turquoise des murs rendait l'espace bien plus accueillant qu'avant et quelques plantes le rendait encore plus vivant. Les armoires étaient impeccablement rangées et l'ancien capitaine avait même fait installer un petit espace qui ressemblait fortement à ceux utilisés pour les cérémonies du thé.

C'est d'ailleurs là qu'il attendait : à force de se croiser, les deux jeunes adultes avaient plus ou moins discuté et une nouvelle amitié avait vu le jour. Elle se basait sur un petit rituel matinal consistant à se retrouver dans se bureau et à boire du vrai thé exporté du monde entier -bien qu'ils préféraient tous les deux celui venant de leur pays- et en profiter pour se relaxer avant que les cours ne commencent.

Tout en dégustant un formidable thé au jasmin, Nijimura écoutait attentivement Satsuki qui parlait de ses -futures- équipes : elle était passionnée qu'elle en oubliait sa tasse qui refroidissait et ses grands yeux roses brillaient plus qu'à l'accoutumé.

En tant qu'ancien capitaine, le brun ne pouvait s'empêcher de se sentir plus proche du club de basket que de n'importe quel autre club. La conversation avait vite embrayé sur les Miracles mais Nijimura avait choisi de ne pas parler de leur brutal arrêt lors de la deuxième Winter Cup.

Ce poste de proviseur, il l'avait vraiment eu par chance : le dojo dans lequel il avait pratiqué le karate pendant des années avait appartenu à son oncle. A sa mort, le brun l'avait reprit, enseignant cet art martial aux enfants comme aux adultes. L'un d'eux, proviseur d'un lycée de campagne s'entendait à merveille avec le tout jeune maître du dojo et lui avait proposé un poste de vice-directeur dans son établissement pour que Nijimura arrive à mieux boucler ses fins de mois et puisse mieux subvenir aux besoins médicaux de son père toujours malade.

S'étant rapidement habitué, Nijimura avait ensuite appris que ce proviseur avait parlé de lui au collège Teiko puisqu'une place venait de se libérer.

La place fut pour lui mais le brun avait d'abord refusé puisqu'il tenait à respecter la dernière volonté de son oncle décédé : faire prospérer le dojo encore des années. Cependant, quand son cousin eut finalement atteint sa majorité -quelques jours plus tard- et qu'il eut souhaité pouvoir s'occuper lui-même de son héritage, Nijimura avait pu reprendre la route de la capital sans se soucier de briser son serment. Le dojo serait entre de bonnes mains.

Satsuki prit congé du futur proviseur quand la sonnerie retentit dans le gigantesque bâtiment. En retournant au gymnase, elle put observer quelques jeunes adolescents, des petits paquets en main et l'air terriblement embarrassés.

La White Day.

Sa dispute avec Akashi remontait à trois jours avant la Saint Valentin. Il ne l'avait appelé, elle ne l'avait pas fait non plus.

Pendant ses années ici, la rose préparait consciencieusement des chocolats pour les Miracles. La première année fut la plus drôle : Murasakibara s'était jeté sur son paquet avant de découvrir l'«immense » talent en cuisine de la petite manager. Les années suivantes, il promettait de manger plus tard. Les cinq autres garçons n'avaient pas osé goûter tout de suite...

Les deux autres années, Midorima remontait toujours ses lunettes nerveusement, Kise transpirait et murmurait que ce n'était pas bon pour son régime de mannequin, Kuroko la remerciait avec un petit sourire crispé et Akashi se contentait d'être lui-même.

Quant à Aomine... il avait toujours fait l'effort d'en goûter un. Mais un seul pour lui faire plaisir. Brave ami d'enfance !

Satsuki rigola intérieurement : ils avait dû avoir leurs pires souvenirs de la Saint Valentin avec elle ! Mais aucun n'avait refusé. Ils souriait -difficilement- et la remerciait à leurs tours à la White Day. Des petits trucs déjà tout prêts mais qui lui faisait quand même plaisir.

Le coach avait fait installer un bureau pour la rose dans la salle des professeurs en attendant que le sien soit libre. Même si elle préférait le gymnase, travailler au chaud avec une machine à thé en libre service pas loin était une bonne alternative en hiver.

-Bonjour Momoi !

Certains professeurs étaient toujours les mêmes après toutes ses années mais leurs rapports avaient évolué : après tout, ils seront bientôt collègues !

Satsuki bénéficiait d'une place de choix près de la fenêtre et qui donnait sur l'entrée du collège.

La jeune fille salua les quelques professeurs n'ayant pas encore pris la direction de leurs salles de classes et s'assit à sa place. Devant elle, trois énormes dossiers à reprendre entièrement.

L'ancienne manager notait toujours ses données au critérium, ce qui facilitait amplement les choses quand elle retravaillait ses fiches. Satsuki relisait, gommait et modifiait inlassablement. C'était un peu répétitif mais la rose adorait son travail !

Cependant, quand elle se retrouva seule dans la salle, elle repensa à cette même solitude qu'elle affrontait dans son appartement. Cela faisait un mois qu'elle n'avait pas vu Akashi.

La rose attrapa son téléphone et décida de faire le premier pas :

« Tu me manques. »

A Akashi de faire un pas en avant maintenant.

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Kise apprenait aujourd'hui le noble art qu'était le poker.

Ayant rapidement assimilé les règles, le blond restait quand même persuadé qu'Alec lui faisait quelques coups pas vraiment réglos mais se gardait d'en parler.

Le mannequin abaissa sa paire de Reine et de Roi et l'américain eut un sourire parfaitement hypocrite en dévoilant sa Quinte Flush Royale.

-Encore gagné !

-Cinq fois de suite avec la même combinaison... Tu ne cacherais pas quelques cartes sous ta manche par hasard ?

Alec haussa les épaules, geste signifiant tout et rien à la fois.

-Tant que tu ne le prouves pas, je considères juste que tu es mauvais perdant Kise.

Il mélangea à nouveau les cartes et distribua :

-C'est repartit.

Le téléphone de l'étranger se mit à vibrer sur la table de la cuisine où ils s'étaient installés et son propriétaire décrocha sans quitter ses cartes des yeux :

-Oui ? Oui, il est là. Je vous le passe...

Alec tendit son portable dernier cri à Kise qui l'interrogea silencieusement. Le mot « manager » fut prononcé sans aucun bruit et le blond coinça l'objet entre son oreille et son épaule :

-Allô ?

-Je m'excuse de te déranger Kise mais le directeur veut te voir...

-Maintenant ?

-Je suis en route pour venir te chercher. Je serais là dans dix minutes.

-Bon, d'accord...

Bien que la flopée de journalistes en camping devant leur porte d'entrée soit finalement presque partie, il y avait encore des irréductibles bien décidés à harceler les pauvres garçons jusqu'au bout.

Kise avait donné des interviews durant ce mois mais n'avait pas repris le travail. Son manager qui s'occupait également d'Alec, était parfois venu chercher l'autre blond pour qu'il poursuive son boulot mais Kise demeurait à la maison. Les premiers jours, il mettait la musique à fond et chantait à tue-tête en étant certain de ne pas déranger son colocataire absent.

Dés le quatrième jour, il avait l'impression d'être un animal de compagnie qui attendait péniblement que son maître rentre...

Abandonnant son jeu pourri sur la table, Kise se leva et se dirigea vers sa chambre pour enfiler autre chose que son pyjama.

-Tu peux enfin reprendre tes shootings ?

-Je ne sais pas... Le directeur veut me voir, c'est tout.

Alec rangea les cartes et monta à son tour s'habiller.

Kise boucla sa ceinture, plein d'appréhension : le grand manitou voulait le voir... C'était pas forcément très bon pour lui.

Un pull bleu ciel vint rejoindre son jean blanc et le garçon chercha des chaussures convenables sous son lit.

Le klaxon de la voiture de son manager se fit entendre et le blond descendit l'escalier en sautant presque toutes les marches. Adressant un rapide salut à l'américain, Kise fut entouré par les gardes du corps alors que quelques flashs crépitaient près de lui. Il s'engouffra dans la voiture et soupira : cette épreuve de force était un supplice à chaque fois...

Sur le siège passager, Kise mit sa ceinture de sécurité et s'adressa à son manager, concentré sur la route :

-Que me veut-il ?

Inutile de prendre plusieurs chemins. Mais son manager haussa les épaules :

-Sincèrement, je n'en sais rien non plus.

L'agence se situait seulement à dix minutes et grâce au trafic fluide, la voiture s'engouffra rapidement dans le parking souterrain.

Sans perdre de temps, les deux hommes accédèrent à l'ascenseur qui les amènerait jusqu'à l'étage où le bureau du Big Boss se trouvait.

Le directeur en question était un ancien mannequin ensuite convertit dans le cinéma. Il avait au moins quarante ans bien passés et venait de décider de se laisser pousser la moustache. Son costume était impeccable comme toujours.

Kise se sentait toujours très intimidé face à cet homme et traversa la pièce sans oser le regarder dans les yeux. Imitant son manager, il se glissa dans sur la chaise de libre et attendit.

-Merci d'être venu aussi vite Kise.

Le blond se trémoussa en toute réponse.

L'ancien mannequin/ acteur s'assit en face d'eux, le dos bien collé au dossier de son fauteuil.

-Je vais être direct, je souhaite rompre notre contrat.

Pendant un instant, Kise eut envie de rire jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Sauf qu'il se compte que ce n'était absolument pas drôle.

-Quoi ?

Le blond fixait son employeur, la bouche ouverte et son manager se trouvait être dans le même état : aussi choqué l'un que l'autre.

Le directeur de l'agence riva ses yeux dans ceux, dorés, de Kise et s'expliqua :

-Ta petite absence a fait beaucoup de bruit. Un journaliste a découvert la raison de ta dépression et tu as gravement chuté dans le classement : les fans haïssent le fait que tu aies pu avoir une relation parce qu'ils sont persuadé de t'aimer plus que quiconque.

Kise ne disait rien, tout comme son manager.

-Je ne peux pas prendre le risque de faire baisser davantage nos affaires avec un mannequin qui s'effondre dés qu'il se sépare de quelqu'un.

Dans un sursaut, le blond trouva la force de se lever et de frapper le bureau de toutes ses forces avec ses mains :

-Vous ne pouvez pas ! Je suis dans ce milieu depuis mon enfance, mes fans me suivent depuis tout ce temps ! Ils ne partiraient pas pour ça !

-Pourtant, c'est le cas. Cependant, je ne peux pas te laisser comme ça. Choisis ce que tu souhaites faire après et je me chargerais que tu sois accepté où que tu ailles.

Kise se laissa retomber sur sa chaise, les yeux vides.

Il entendait à peine la voix de son manager qui suppliait le directeur de lui laisser une autre chance.

Il venait de perdre toute sa réputation de mannequin célèbre.

Parce qu'il avait été avec Aomine...

Parce qu'Aomine l'avait quitté.

Aomine...

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Le bleu regardait Kasamatsu.

Le brun avait enfilé une paire de gants blancs afin de pouvoir tenir une boîte dans ses mains sans risquer d'apposer ses empreintes dessus. D'après le frère de la disparue, il s'agissait d'un jouet qu'on trouvait dans des magasins de farces et attrapes : un petit diable sur ressort surprenait les malheureux qui avaient l'audace de s'approcher trop près.

Midorima avait à nouveau reçu ce colis devant sa porte mais n'avait pas eu le courage de l'ouvrir. Il l'avait directement amené à Kasamatsu et Aomine et s'était ensuite dirigé vers l'hôpital.

Comme la dernière fois, il n'y avait aucune adresse et de ce fait, les deux hommes pouvaient être certains qu'elle cette boîte avait été posée devant la porte de Midorima intentionnellement.

Aomine fit craquer sa nuque et grogna quand une crampe se fit ressentir dans sa cuisse : depuis quelques temps, ses jambes étaient très faibles, le portant parfois difficilement.

Et Kasamatsu ne semblait jamais vouloir ouvrir cette fichue boîte :

-Ouvre-la bordel ! Ça fait dix minutes que tu la tournes dans tous les sens !

Le brun releva des yeux bleus assez énervés vers le plus jeune mais consentit à reposer l'objet sur la table pour l'ouvrir.

Le bleu s'approcha et les deux hommes retinrent leurs respirations. Mais aucun diable n'en sortit, visiblement retiré pour pouvoir glisser autre chose à l'intérieur.

-Tu vois quelque chose ?

-Non.

Aomine enfila à son tour des gants en latex et prit le temps de respirer convenablement avant de plonger la main à l'intérieur.

Il en retira une photographie.

Kasamatsu l'attrapa et ils regardèrent attentivement : Aya semblait dormir, aucun liens visibles. Comme si elle était libre.

En la tournant, les deux hommes découvrirent une écriture d'homme :

«Sa vie vaut celle de la personne que tu m'as enlevé à jamais. Midorima Shintaro, tu seras l'unique responsable de la mort de cette enfant. Ressent l'Enfer dans lequel tu m'as plongé. »

-Rien d'autres ?

Le bleu plongea à nouveau sa main dans la boîte et en ressortit de très longues mèches vertes.

-Ses cheveux...

Aomine jeta pratiquement les mèches sur la table : elle étaient toujours retenues par les élastiques qu'Aya utilisait.

Répugné, il s'écarta de la table tandis que le brun observait le message :

-C'est forcément une écriture d'homme. Je vais aller porter ça à la spécialiste dans mon équipe : elle va pouvoir comparer l'écriture à celles déjà dans nos fichiers. On verra bien.

-Ouais...

Le policier regardait les cheveux : pour que les mèches soient aussi longues, le ravisseur avait forcément coupé court. Il avait du remettre les élastiques après. Son binôme sur cette affaire quitta la pièce et Aomine s'arma de courage et glissa une dernière fois la main dans la boîte. Mais tout son contenu se trouvait déjà sur la table.

Il enleva ses gants et posa son corps sur la chaise près de lui. Il n'y avait aucune piste... C'était bien dans des moments comme ceux-la qu'Aomine souhaitait avoir quelqu'un près de lui.

Kise par exemple... Il faudrait vraiment qu'il se décide à le recontacter.

Aomine ferma un instant les yeux et frotta son visage avec ses mains : il était épuisé. Il entendit Kasamastu qui revenait dans la pièce et le brun poussa un soupir de découragement. Durant ce mois, son patron avait décidé de faire arrêter les recherches pour l'ancien proviseur de Teiko. Dans quelques temps, si les deux hommes faisaient toujours chou blanc, Midorima Aya serait également reléguée au fond d'un carton où traîner le peu de dossier de disparus encore jamais retrouvés, même morts.

Kasamatsu se mit également à penser à son propre appartement vide. Un mois qu'il s'était promis d'envoyer un SMS à Kise mais son message avait été placé dans les brouillons en attendant : le brun n'arrivait pas à l'envoyer. C'était peut-être idiot mais il n'y arrivait tout simplement pas.

Les deux regards bleus fixaient les longues mèches vertes sur la table entre eux. La jeune fille était encore en vie mais pour combien de temps ? Avait-elle été abusée durant cette longue période ? Battue, violée... Les pires scénarios se formaient dans leurs esprits, se refusant de croire à de tels actes envers une adolescente presque adulte.

Pour tenter de faire fuir ces mauvaises images, Aomine s'obligea à penser à ce repas auquel il avait été convié : sa mère, le crétin d'Aomori, Satsuki et lui.

La dame amoureuse avait souhaité présenter cet homme à la jeune rose qu'elle considérait comme sa fille. Et de fils en aiguilles, sa génitrice avait décidé d'organiser un petit repas entre eux quatre. En dehors du fait de présenter la petite coach à ce « petit-ami », Aomine savait bien que Satsuki allait surtout servir à le canaliser durant le repas.

Et en parlant de son amie d'enfance... Aomine n'avait pas raté le fait qu'elle semblait en froid avec le terrible Empereur. Le rouge se baladait dans toutes les réceptions possibles avec une autre jeune fille, présentée comme étant une riche héritière.

Le bleu se fichait bien de leurs histoires tant qu'Akashi ne faisait pas pleurer la rose : dans le cas contraire, ciseaux ou pas, il collerait plusieurs poings au jeune PDG.

Mais Satsuki avait bien évidement remarqué que l'écarlate semblait proche de l'héritière en question. Seulement, elle n'avait pas l'air affecté.

Tout ça lui prenait la tête ! Il était tellement fatigué qu'il dormirait bien sur cette table.

Mais le boulot le réclamait d'urgence...

-Au vu du message, je pense qu'il s'agit d'une vengeance après avoir perdu un membre de la famille... Aomine, on va fouiller encore les dossiers des patients décédés de Midorima.

-Ok...

Le bleu retint son bâillement et récupéra ce que lui tendait Kasamatsu.

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Miho tendit ses petits bras dés qu'elle vit Midorima.

Immédiatement, le vert s'empressa de la soulever et cala le bébé contre son bras. La blonde attrapa le stéthoscope dans sa petite main et le regarda curieusement.

Elle leva ensuite ses yeux gris vers le médecin et cria de joie pour une raison inconnue.

D'un mouvement devenu naturel, Midorima lui montra le biberon que la petite s'empressa de quémander. Quand la tétine fut dans sa bouche, Miho ferma un peu les yeux mais ne lâcha pas l'homme du regard.

Depuis peu, le vert réussissait à la tenir contre lui tout en déambulant dans l'hôpital. La dernière fois, ils étaient même allés dehors pour la première fois.

Le médecin avait besoin de s'occuper et prendre soin de Miho était une bonne activité pour arrêter de penser : l'enlèvement d'Aya le perturbait énormément. Il avait maigri, beaucoup trop même et les cernes rongeait son visage pâle comme la mort.

Midorima devait resserrer sa ceinture de trois trous pour être certains que son pantalon ne glissent pas le long de ses jambes et ses malaises dus à son manque d'alimentation l'épuisaient encore plus.

Le vert faisait peur à voir.

Quand Miho gigota dans ses bras, Midorima lui retira le biberon entièrement vide et et tapota son dos. Il cligna plusieurs fois des yeux, trouvant que les murs étaient plutôt flous. Il eut juste le réflexe de poser le bébé sur un meuble quelconque avant de rencontrer brutalement le sol.

Ne comprenant pas ce qui se passait, l'enfant se mit à pleurer. Midorima se releva difficilement et caressa doucement les cheveux blonds :

-Ne pleure pas Miho. Tout va bien...

Quand il fut certain que son malaise se dissipait, le vert repris la petite fille dans ses bras et la ramena à la nursery. Les petites mains serraient la blouse blanche de touts leurs maigres forces et elle frotta le bout de son nez contre son torse.

Midorima voulait se dépêcher de remettre Miho à l'infirmière de garde aujourd'hui avant de retomber à nouveau. Il espérait juste avoir le réflexe de ne pas l'entraîner avec lui dans sa chute ...

Il tourna à l'angle d'un couloir et on l'appela :

-Shin-chan ?

Takao se tenait un peu plus loin, portant encore une fois ce pull qui ne lui appartenait pas.

-Takao...

Miho tourna la tête et gazouilla en apercevant son père.

Le brun était venu durant ce laps de temps mais il mettait toujours une certaine distance entre sa fille et lui : avait-il peur qu'elle lui saute dessus ?

Midorima vit Takao se dédoubler et comprit qu'il avait intérêt à faire vite :

-Prends-la...

-Quoi ?

-Je vais tomber alors prends-la !

Lui jetant pratiquement Miho, le vert sentit le sol se dérober sous ses pieds et sa tête heurta le sol assez violemment.

-Shin-chan !

Le père avait récupéré sa fille avec le réflexe du ballon de basket et vit son ami s'effondrer brutalement.

Calant Miho, Takao se précipita sur le médecin et avec sa main libre vint chasser les mèches vertes de son visage :

-Shin-chan ? Shin-chan ?!

Alertés par ses cris, du personnel se rapprocha et deux hommes aidèrent Midorima à se remettre debout.

-Je vais bien...

-Non, tu ne vas pas bien ! Tu viens de t'effondrer !

-Je vais bien Takao.

Évidemment que le brun n'allait pas le croire !

En portant la main à sa tête, Midorima s'aperçut qu'il saignait un peu. L'une de ses collègues l'entraîna aussi rapidement que la lumière pour s'occuper de ça pendant que le reste des curieux retournaient à leurs occupations d'origine.

Takao fut bientôt seul dans ce couloir avec Miho.

Il se rendit également compte que c'était la première fois qu'il tenait sa fille dans ses bras.

Kazuo lui avait été donné à peine né et le brun se souvenait parfaitement qu'il avait trouvé ça dégouttant : ce petit être visqueux qui hurlait à la mort... Mais Miho...

Sa fille le regardait tranquillement avec ses yeux gris. Ses yeux à lui.

La petite blonde tendit sa main vers le visage de son père qui l'attrapa et la serra doucement .

Elle amena la main du brun à sa bouche et bava généreusement sur les longs doigts. Une sorte de salutation ?

Pas perturbé pour autant, Takao laissa sa main être mordillé par les gencives de sa fille.

Sa fille.

-Coucou Miho... C'est Papa...

La concernée l'ignora superbement et il eut envie de rire : elle ressemblait à un petit animal tout mignon.

Midorima les regardait en veillant à ne pas se faire remarquer. Il avait réussi à fuir les multiples examens que a collègue médecin souhaitait lui faire et était retourné dans le couloir pour assister au spectacle de Takao avec Miho dans ses bras.

-Shin-chan ?

Visiblement, sa vocation ne serait jamais la filature...

S'approchant des deux Takao, Midorima fut accueillit par les petits cris de Miho. Se tortillant dans les bras de son père, le vert finit par la récupérer pour qu'elle se calme. Immédiatement, la petite se cala et mâchonna la manche de la blouse blanche.

-Elle t'aime bien.

Les yeux verts croisèrent les gris.

-Il n'y a toujours aucune nouvelle d'Aya ?

Midorima secoua la tête baissa les yeux vers Miho qui couvrait sa manche de bave.

Takao se passa la main dans les cheveux et eut une idée :

-Tu finis à quelle heure ?

-Hum?

-Ce soir, à quelle heure tu es libre ?

Midorima cligna plusieurs fois des yeux et répondit :

-23h.

-Bien. Ce soir, toi et moi, on passe la soirée tous les deux.

La surprise du vert dut être visible sur son visage car Takao ajouta :

-Kazuo dort chez un ami alors je suis tout seul. Et je ne peux pas te laisser seul dans cet état.

-Je vais bien...

-Mouais... Tu vas voir, ça va être génial ! Je vais parler et tu vas grogner que je fait trop de bruit ! Comme avant !

Le médecin en était fatigué d'avance mais ne refusa pas.

Les deux hommes se dirigèrent ensemble vers la nursery pour y déposer Miho.

Midorima ressentait une étrange chaleur dans sa poitrine et c'est quand Takao lui promit de venir le chercher ici ce soir qu'il comprit qu'il avait hâte d'y être.

Qu'il voulait être avec Takao.

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Aya sortit des toilettes en grimaçant.

Haizaki avait décidé de lui enlever totalement ses liens de façon à ce qu'elle puisse se gérer par elle-même.

Naturellement, sa première réaction fut de le frapper pour s'enfuir. La gifle monumentale et les nombreux coups sur ses côtes l'avaient plus ou moins convaincu qu'elle ne partirait pas si facilement.

Rien que s'asseoir lui faisait mal.

En se lavant les mains, elle releva les yeux pour regarder son reflet dans le miroir craquelé : il ne renvoyait que l'image d'une adolescente aux cheveux coupés à la garçonne.

Quand le tressé était entré dans la chambre avec la paire de ciseaux et qu'il l'avait maintenu fermement, elle avait été au bord des larmes en voyant ses nombreuses mèches sectionnées autour d'elle.

Ses cheveux commençaient à repousser mais il lui faudrait des années avant qu'ils ne reviennent à leur longueur d'origine.

Aya avait également le droit de déambuler partout dans l'étrange lieu qu'elle partageait avec Haizaki.

La cuisine était étonnamment en bon état et le salon comportait un canapé usé jusqu'à la moelle et une télévision datant probablement du siècle dernier tant elle semblait ancienne.

La chambre de son gardien sadique était la pièce juste à côté de sa propre chambre mais Aya ne comptait jamais rentrer dedans, forcée ou pas.

D'ailleurs, l'homme sortit de la pièce en baillant. Il passa devant l'adolescente sans la calculer et s'enfonça dans la cuisine à la recherche d'une bière.

N'ayant rien d'autre à faire, la verte lui emboîta le pas mais traversa la pièce pour rejoindre le salon.

S'asseyant doucement sur le canapé, elle eut juste le temps de se décaler entièrement à gauche pour éviter Haizaki qui s'était jeté sur le pauvre meuble.

-Oy ! Passe la télécommande !

Lui jetant pratiquement au visage, Aya tentait de se fondre dans l'accoudoir gauche pour être certaine ne pas le toucher même accidentellement.

Haizaki était moitié allongé, prenant ainsi toute la place. Il alluma la télé et se mit comme d'habitude sur la chaîne porno. Aya ne cherchait même plus à le faire changer puisque l'homme faisait comme si elle n'était pas là.

-C'est dégoûtant...

-Fais pas ta vierge effarouchée ! Pour une gamine qui mouillait rien qu'au prénom de son frère, c'est plutôt ironique.

-Vous pouvez garder vos commentaires désagréables pour vous.

Le tressé leva légèrement la main mais Aya sut parfaitement ce qu'il allait faire : depuis quelques semaines, Haizaki laisser traîner ses mains sur ses jambes, s'amusant des frissons de dégoût qu'il provoquait. Il commençait par le genou puis descendait au mollet avant de remonter sur sa cuisse et de s'arrêter à la limite que délimitait son short.

Qu'elle avait était surprise quand l'homme s'était ramené un jour avec des vêtements pour elle ! Son uniforme était si sale qu'elle s'en était débarrassé avec plaisir. Uniforme qu'elle n'avait jamais revu, de même que ses sous-vêtements.

La grande main s'éloigna de son short noir et Aya s'aperçut qu'elle avait retenu sa respiration tellement elle craignait qu'il aille plus loin. Mais Haizaki ne faisait rien de ce sens-là.

Se grattant nerveusement le bras, la verte rencontra les yeux de son bourreau qui lorgna par la suite sur sa poitrine. Le débardeur blanc ne cachait pas grand chose et l'absence de soutien-gorge -Haizaki n'ayant pas jugé nécessaire de lui en apporter avec autres vêtements- devait donner beaucoup d'idées à cet esprit lubrique.

Surtout que le programme à la télé semblait lui faire de l'effet.

-De quoi as-tu peur petite princesse ?

-De vous. J'ai peur de ce que vous pourriez me faire.

Haizaki sembla flatté d'être le centre de ses terreurs et se releva pour glisser son visage près de son oreille :

-Tu as peur de ce que je pourrais te faire... physiquement ?

-Je suis certaine que vous êtes capable d'abuser de moi.

L'homme ne chercha pas à la contredire ou non et sa main retrouva d'autorité sa place sur la cuisse blanche de la verte.

-Je pourrais te faire devenir folle de moi...

-Je me refuse d'être soumise à un syndrome de Stockholm, encore plus si c'est avec vous !

Aya avait très souvent entendu parler de ces victimes qui se découvraient des sentiments parfois très amoureux pour leurs ravisseurs. Et il était hors de question pour elle de s'abaisser à devenir l'une de ces personnes !

Le téléphone du tressé vibra sur la table près d'eux et son propriétaire s'écarta de la verte pour répondre :

-Ouais ? Tout va bien, comme d'hab'. Il a reçu le colis ? Haha, ce faible ! Bah, ça m'étonne pas ! Ouais, je sais.

Il raccrocha et offrit un sourire charmeur à sa captive :

-Où en étions-nous ? Ah oui ! Ce syndrome là... Je me demande comment réagirais ton frère qu'il apprenait que tu nourrissais des sentiments pour moi.

-Ça n'arrivera jamais de toute façon.

-On dit pas « jamais », petite princesse !

Aya leva les yeux au ciel et jura silencieusement.

Haizaki, lui, se recoucha sur le canapé et sa main se posa à nouveau sur la cuisse de la verte. Elle ne chercha pas à l'en dégager.

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Le soir était tombé alors que Kuroko rentrait à l'appartement.

Répondant à un besoin primitif insatiable, le turquoise pénétra dans le Maji Burger et commanda son fidèle milk-shake à la vanille.

La paille fermement maintenue entre ses deux lèvres, le jeune maître de maternelle s'engagea dans la rue sans prendre attention à ce qui l'entourait.

Le choc contre une personne le fit tomber sur les fesses mais le milk-shake fut -par miracle!- sauvé. En face, la personne s'excusa et tendit une main charitable.

-Désolé...

-... Ce n'est rien.

Kuroko releva ses yeux inexpressifs vers le propriétaire de la main tendue et rencontra deux orbes violettes assez connues pour lui :

-Murasakibara-kun ?

-Oh... Kuro-chin...

Le géant souleva l'ancien joueur fantôme qui vit ses pieds quitter le sol avant de le retrouver doucement.

-Ça fait longtemps...

-Hum...

La gigantesque main vint caresser les cheveux turquoise et Kuroko gonfla ses joues pour montrer son mécontentement.

Sa propre main repoussa celle de son très ancien coéquipier qui était trop habitué pour dire quoi que ce soit.

-J'ignorais que tu étais de retour au Japon, Murasakibara-kun.

-Et j'ignorais que tu était revenu à Tokyo, Kuro-chin.

Les deux hommes -malgré la différence de taille plutôt évidente- se fixèrent et le violet rompit le silence en premier :

-Je suis rentré il y a deux mois... J'ai eu un poste ici alors je suis venu vivre à Tokyo.

Kuroko acquiesça doucement :

-Je suis revenu à peu près au même moment. Je vis avec Kagami-kun.

Au nom du rouge, Murasakibara eut ce qui s'apparenta à un sursaut, ses défaites contre le tigre rouge toujours bien ancrées en lui.

Ils restèrent là à se regarder en gardant le silence.

-Mais je pense bientôt partir...

Kuroko s'en était posé des questions durant ce mois. Il ne l'avait pas montré à Kagami mais la visite d'Alex, l'avait vraiment perturbé.

Bien que le pompier avait fait en sorte que les deux ne se croisent plus.

Cependant...

Kagami semblait se comporter comme un mari heureux... Il accueillait joyeusement son colocataire quand celui rentrer plus tard ou lui préparait des petits repas. Il rougissait dés qu'ils se frôlaient bon sang !

Merde, ils avaient juste baisé ensemble !

-Je n'aime pas Kagami...

Le turquoise fut sortit de ses pensées par Murasakibara qui venait de parler.

Le violet mangeait ses chips et ne regretta absolument pas d'avoir dit le fond de sa pensée.

-Murasakibara-kun ?

Le pâtissier regarda le plus petit et ajouta :

-Kagami n'est pas assez bien pour Kuro-chin. Je pense que seul Mine-chin peut-être avec Kuro-chin. Et que Mine-chin est le seul à s'être toujours inquiété pour Kuro-chin.

Kuroko ne savait pas quoi dire.

-Je ne comprend pas...

Murasakibara semblait être ennuyé de s'expliquer mais le fit quand même :

-On s'envoyait des messages avec Mine-chin et il s'inquiétait toujours pour toi... De ne pas savoir où tu étais ou comment tu allais... Il espérait juste avoir de tes nouvelles un jour.

Les yeux turquoise trahirent un instant la parfaite surprise à laquelle Kuroko était soumis.

-Je... Pourquoi me dis-tu ça ?

Le violet haussa les épaules :

-Je sais pas... Pour que tu ne perdes pas ton temps ? Je dois y aller... A bientôt Kuro-chin !

Murasakibara le dépassa mais Kuroko ne lui rendit pas son salut, trop occupé à mettre de l'ordre dans ses pensées.

Quand il revint à lui, le géant avait disparu depuis belle lurette. Le turquoise regarda l'heure à sa montre et reprit sa route. Il pressa le pas quand l'appartement fut en vue mais le garçon arrêta sa main à quelques centimètres de la poignée.

Kuroko inspira et allait ouvrir la porte quand Kagami poussa le battant de l'autre côté, manquant de peu d'assommer son colocataire.

-Ah, j'étais sûr d'avoir reconnu le bruit de tes pas dans l'escalier ! Tu rentres tard dis donc.

Le plus petit fronça les sourcils et Kagami s'empressa de rajouter :

-Je craignais juste que ton repas sois froid !

L'ancienne lumière laissa passer Kuroko qui caressa son chien et alla déposer ses affaires dans sa chambre avant de se mettre à table.

Le rouge se glissa sur la chaise à côté et ils commencèrent à manger.

Mais au bout d'un moment, Kagami posa ses baguettes et regarda Kuroko :

-Quoi ?

-Kuroko !

L'air plus que sérieux fit assombrir le visage pâle du fantôme.

-Je crois que... je crois que je suis amoureux de toi !

~¤~¤~¤~¤~

Murasakibara se dirigea mollement vers son propre appartement.

Il ne travaillait pas ce soir et pensait donc s'octroyer quelques heures tranquilles devant la télé par exemple.

Comme d'habitude, l'ampoule du couloir menaçait de s'éteindre à tout moment et le violet chercha ses clés à peine sortit de l'ascenseur.

Et puis, il le remarqua.

Himuro, assis près de sa porte.

Le géant laissa sa poche de chips tomber sur le sol et le bruit attira l'attention du brun.

-Atsushi...

-Tat-chin... ?

Himuro se leva et Murasakibara se dépêcha de le rejoindre pour l'enlacer.

-Atsushi... Atsushi...

Le plus petit se leva sur la pointe des pieds pour aller chercher un baiser.

Le contact fut brutal presque animal.

Le besoin de sentir l'autre.

Himuro attirait son géant encore plus près pour un baiser qui redoubla d'intensité :

-Tu m'as tellement manqué... Je voulais te voir !

Murasakibara ne prit même la peine de quitter les lèvres de son amant pour ouvrir la porte et s'engouffrer dans son appartement avec Himuro contre lui.

Ne prenant pas la peine de discuter inutilement, les deux garçons firent voler les vêtements de l'autre tout en se dirigeant vers la chambre.

L'énorme lit à la parure de drap avec des sucreries dessus fit doucement rire Himuro avant que sa langue ne rencontre encore sa jumelle pour un ballet envoûtant. Le brun se laissa tomber sur le lit et rampa jusqu'aux oreillers tout en observant son ami et amant se débarrasser du reste de ses vêtements avant de le rejoindre.

-Tu es sûr ?

-Atsushi, je n'ai pas fait tout ce trajet pour t'entendre dire ça maintenant.

Le violet fondit sur la bouche d'Himuro qui gémit de plaisir et il glissa ses longs doigts dans les mèches noires.

Himuro avala goulûment de l'air quand Murasakibara s'attaqua à son torse. Se tortillant sous lui, il finit par supplier :

-Oh, s'il te plaît... ! Je n'en peux plus ! Je ne vais pas pouvoir attendre davantage...

Abandonnant le torse pâle, le violet descendit à l'intimité de son amant pour le préparer avec sa salive.

Himuro se tordait de plaisir sous les mouvements de langue que son amant lui imposait. Il le voulait vite en lui ! Et il se fichait d'avoir mal ou pas !

Quand il sentit que la langue s'enfonçait en lui, il cria le nom du géant en agrippant les draps désespérément.

Sentant le brasier dans son ventre, Himuro força Murasakibara à s'agenouiller et entreprit de couvrir sa longueur palpitante avec sa propre salive. Il sentit que le pâtissier glissait des doigts en lui pour le préparer quand même un minimum et le brun grogna de gêne.

S'éloignant du sexe démesurément grand, Himuro vint s'asseoir sur les genoux de son amant et plaça le gland contre son entrée.

-Tat-chin...

-Atsushi...

Ce fut Murasakibara qui l'empala doucement sur lui, centimètres par centimètres. Himuro attrapa les épaules en face de lui et gémit d'inconfort. Mais il supplia son amant de ne pas s'arrêter en chuchotant doucement à son oreille.

Incapable de tenir plus longtemps, Himuro enfonça les derniers centimètres avec violence en lui et ouvrit la bouche en un cri silencieux.

Murasakibara maintenant la taille du plus petit entre ses grandes mains et l'une d'entre elles alla essuyer les quelques larmes de douleur qui coulait sur le visage d'Himuro.

-Atsushi... viens...

Répondant à la demande, le violet commença doucement à bouger, enfouissant son énorme longueur dans l'intimité très étroite de son amant.

-Aah... Aaah !

Il le sentait pratiquement sortir de lui pour revenir s'enfoncer jusqu'à la garde en quelques secondes.

-Ouh... Aaaah... Ah !

Les mains de Murasakibara se glissèrent sous ses fesses et il accéléra le rythme, s'enivrant des cris de plaisirs qu'il récoltait de son amant brun.

Himuro se sentit un instant désolé pour les voisins mais il n'arrivait pas à empêcher ses cris de sortir. Cette position... était juste parfaite ! Il se cambra en sentant Murasakibara qui plongeait encore et encore en lui, plus vite et plus fort.

C'était si bon... C'était... C'était génial !

Les râles de plaisir que le violet poussait étaient tellement érotique...

-Atsushi... Aaah !

Son hurlement marqua le début de sa libération et il s'effondra contre Murasakibara qui était loin d'avoir fini.

Allongeant le brun sur le matelas, le violet posa une des longues jambes sur son épaule et poursuivit ses coups de butoir.

Le choc contre sa prostate était tel qu'Himuro se sentit à nouveau durcir et la main du géant vint l'attraper et le caresser au rythme de ses mouvements.

-Aaaaaah !

Un éclair blanc l'éblouit violemment tandis qu'il venait une deuxième fois mais Murasakibara se préparait déjà pour le troisième round : relevant Himuro, il colla son torse à son dos jusqu'à ce que le brun puisse s'asseoir sur son sexe dressé fièrement. Le sentant s'enfuir en un seul coup, le garçon jouit une nouvelle fois alors que son amant reprenait ses mouvements.

Himuro se mit à geindre le prénom de son amant jusqu'à en avoir la gorge arrachée et être une dernière fois secoué par un orgasme dévastateur.

Allongés l'un contre l'autre, les deux garçons reprenaient difficilement leurs souffles.

-Tu m'as... tellement manqué Atsushi !

-Toi aussi Tat-chin !

Bon sang, qu'Himuro était content d'avoir prit ce billet de train en urgence pour venir voir son amant !

-Atsushi...

-Mmh ?

-Encore... !

Murasakibara ne se fit pas prier pour culbuter une nouvelle fois le petit brun.

~¤~¤~¤~¤~

Akashi en avait sérieusement assez des tentatives de dragues de cette fichue héritière qu'il devait accompagner partout !

Non seulement, elle était ridicule avec tout ce maquillage mais en plus, il fallait que se soit une bonne fille à Papa bien égocentrique.

Un mois qu'il traînait ce boulet sur les ordres de son père qui lui avait tout de même adressé un regard compatissant quand ils avaient vu cette fille et son père débarquer au manoir des Akashi.

Cette espèce de... femelle primitive entrait dans son bureau sans se soucier qu'il soit en train de travailler. Le rouge était persuadé qu'elle avait déjà du tenter de rentrer dans sa chambre, ce qui était mission impossible puisque l'héritier fermait sa porte à clé tous les soirs.

Par chance, elle n'était pas dénué d'intelligence et se trouvait être parfaitement capable de répondre aux partenaires commerciaux présents aux réceptions.

Mais qu'est-ce qu'elle était chiante !

Akashi voyait sa patience s'effriter et il crut la noyer dans la fontaine plus loin quand elle se mit à rire comme une petite fille innocente.

Retenant ses envies de meurtre, il préféra regarder l'écran de son téléphone qui affichait un message de Satsuki.

Son cœur se mit à battre furieusement en lisant les mots qu'elle avait tapé pour lui.

-Sei-kun ? Il y a un problème?

En dehors du surnom plus qu'idiot, c'était plus la question qui lui posait problème : devait-il vraiment répondre ?

-Et ben oui, j'ai un problème. Voyez-vous, je suis obligé de jouer les héritiers de compagnie avec une femme qui s'imagine sans aucun doute que je vais un jour la glisser dans mon lit.

Ignorant le regard outré qu'elle lui lança, Akashi continua :

-Et puis, arrêtez de mettre des robes aussi décolletées : tout le monde voit bien que votre poitrine a été refaite ! Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, et vous n'avez pas vraiment le choix, il y aune autre personne bien plus intéressante avec qui je préférerais passer cents fois ma soirée. Mes salutations à votre père !

S'éloignant à grands pas, il appela sa limousine et la voiture roula jusqu'à son appartement quelques minutes plus tard.

Akashi descendit vivement et informa son chauffeur qu'il pouvait rentrer. Il s'apprêtait à marcher vers le bâtiment quand une voiture s'arrêta un peu plus et que Satsuki s'extirpa du véhicule, un grand sourire aux lèvres.

-Merci sincèrement de m'avoir raccompagné Nijimura-kun !

Akashi vit l'ancien capitaine sortir à son tour de la voiture et affirmer que ce n'était rien pour lui.

L'Empereur vit rouge. S'approchant vivement de la rose, il attrapa sa taille et adressa un sourire parfaitement hypocrite à son ancien capitaine :

-Nijimura...

-Akashi ! Je suis ravi de voir que tu te portes bien.

-De même.

-Nijimura-kun a eu la gentillesse de me ramener !

Le sourire qu'elle offrit à l'aîné ne plus absolument pas à Akashi qui s'apprêtait à répliquer. Mais Nijimura fut plus rapide et décida de partir.

La voiture s'éloigna alors que Satsuki s'arracha à la poigne du rouge :

-Toi ! Comment oses-tu venir ici et me faire tout ton cirque devant Nijimura-kun ?!

-Mon cirque ?!

-Parfaitement !

-Je ne veux plus qu'il te ramène. Tu es à moi !

Les yeux roses lancèrent des éclairs et elle enfonça un doit rageur dans le torse en face d'elle :

-Ne me fait pas ton numéro d'égocentrique ! Un mois, Akashi ! Un mois que les seules nouvelles que j'ai de toi, je doit allez les chercher dans les magazines peoples ! Alors, je t'interdis de me faire une crise de jalousie quand tu passes toutes tes soirées au bras d'une autre femme.

-Tu es jalouse.

L'affirmation énerva davantage Satsuki qui se mit à hurler :

-Oui, je suis jalouse ! Et blessée ! Je n'ai rien voulu dire parce que je pense que cette femme était à ton bras pour tes affaires mais le fait que j'ai dû faire le premier pas m'énerve ! Tu... Tu agis toujours comme si tu savais tout mais... mais je me sentais tellement seule dans cet appartement... sans toi...

Akashi la fixait de ses yeux vairons et il attrapa soudainement son poignet pour l'entraîner à l'intérieur :

-Akashi ?

-Tais-toi !

Le garçon grimpa les marches en traînant la pauvre Satsuki derrière lui et ne s'arrêta que pour ouvrir la porte.

Une fois à l'intérieur, il referma à clé et sortit son téléphone : il enleva la batterie et ordonna à Satsuki de faire pareil. Elle obéit sans discuter.

Quand l'appareil fut hors service, Akashi souleva la rose et prit la direction de la chambre.

-Akashi ?! Qu'est-ce que tu fais ?!

-A ton avis ?

Il referma brutalement la porte d'un mouvement de pied et laissa son paquet tomber près des oreiller. Se glissant au dessus d'elle, il posa ses mains à quelques centimètres de la tête rose :

-Satsuki...

La rose ouvrit de grands yeux étonnés.

-Ce soir, je vais te faire l'amour.

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