Chapitre 30
Chapitre 30- Perturbations dans les environs !
Les frères et sœurs sont à la fois les meilleurs amis et les pires ennemis.
Si vous êtes l'aîné, vous devez surveiller la petite bande qui vous suit constamment et qui plaint sans cesse avec des « Pourquoi tu as le droit et pas moi ?! » ou des «Tu n'es pas Maman ou Papa ! »
Si vous êtes plus jeune alors vous affrontez le fait que vos parents vous chérisse légèrement plus puisque vous êtes leur tout dernier enfant, ce qui ne plaît pas forcément aux plus vieux.
Il y a des disputes et des moments joyeux que vous n'oublierais jamais. Parfois, vous souhaiterez être enfant unique, parfois vous raconterez que vos frères et sœurs sont les meilleurs choses que vous ayez en ce bas monde. Vous agirez parfois froidement envers eux mais vous sécherez les larmes qu'ils verseront plus tard. Vous direz que vous vous en fichez mais vous veillez jalousement.
Vous ne serez pas toujours là mais vous seriez capable de traverser le pays pour prendre leur défense ou pour les venger.
Que vous soyez l'aîné ou le plus jeune, distant ou chaleureux, vous ne pourrez jamais ignorer ce lien qui vous unit les uns ou autre.
La fratrie des Murasakibara connaissait parfaitement tout ça.
A cinq, ils avaient probablement tout fait, le bon comme le mauvais.
Et quand ils se retrouvaient tous ensemble, les choses dégénéraient facilement.
Leurs parents avaient enfin réussi à trouver un soir où ils pourraient tous être présent. Murasakibara finissait de mettre la table quand sa sœur poussa la porte d'entrée :
-Bonsoir.
-Kuru-chin, bonsoir...
Par habitude, le garçon se baissa légèrement afin de recevoir sa petite bise sur son front.
-Je suis la première ?
Le violet hocha la tête et la jeune fille déposa son sac sur le canapé avant de rejoindre ses parents.
Kurune qui venait d'avoir ses 29 ans était l'aînée des quatre garçons. Inutile de préciser qu'elle en avait bavé à devoir tous les surveiller.
Mais elle était fière de ce qu'ils étaient devenus chacun.
La violette discutait avec sa mère du livre qu'elle lui avait amené le jour où Himuro était venu ici quand la porte s'ouvrit une nouvelle fois :
-Salut !
-Bonsoir...
Takumi et Hiroto, les jumeaux de 27 ans étaient exactement le reflet pur de l'autre : pas une mèche de différence. Les cheveux noirs comme leurs parents, ils avaient cependant les yeux violets de leur famille. Takumi -le plus vieux de deux minutes et vingt-sept secondes précisément- possédait une joie de vivre proche de celle de Kise. Quant à Hiroto, le plus jeune des jumeaux, il était doté d'une terrible timidité et d'une facilité déconcertante à rougir à chaque occasion.
Plus petit que Murasakibara et leur sœur, les garçons faisaient exactement la même taille, rendant encore plus difficile la possibilité de les reconnaître. Leurs goûts vestimentaires étaient également semblables.
Il n'y avait bien que les expressions de leurs visages pour aider un peu.
-Alors Atsushi, tu as une copine ?
-Une copine ?! Takumi ! Il n'a que 22 ans, il a le temps !
-Qu'est-ce que tu racontes Hiroto ? C'est maintenant qu'il doit se mettre en chasse !
N'ayant pas spécialement envie de leur parler d'Himuro -Takumi serait capable de fouiner pour trouver son adresse et lui rendre une petite visite surprise- le violet préféra fuir vers le salon.
-Kuru, tu es magnifique !
-Et toi bien excité, Takumi.
-Mais c'est le plaisir de te voir enfin !
Presque blasée, la sœur aînée gratifia les jumeaux d'une baiser semblable à celui qu'elle avait donné à son cadet : la violette les embrassaient tous comme ça de toute façon.
-Sou n'est pas encore arrivé ? C'est étonnant...
Sougo -le quatrième- était un jeune homme de 25 ans trop studieux et très à cheval sur les règles. Il réprimandait régulièrement ses frères quand ils étaient enfants. La seule qui échappait à son obsession du contrôle se trouvait être Kurune : et pour cause, elle avait le pouvoir total sur ses petits frères depuis leurs naissances.
Kurune lissa sa robe d'un mouvement de main :
-Un client l'a appelé à la dernière minute, il sera un peu en retard. On commencera à manger sans lui.
Rêvant de devenir avocat depuis l'enfance, le garçon avait intégré récemment un cabinet sur recommandation et s'investissait de toute son âme.
-Il va finir par se tuer au travail...
La mère de famille soupira et ordonna à son mari et à ses enfants de se mettre à table.
Là encore c'était toute une organisation : Murasakibara et sa sœur ne pouvaient pas être en face l'un de l'autre en raison de leurs longues jambes, Sougo ne supportait pas de manger à côté de Takumi puisque ce dernier était très exubérant -il se prenait régulièrement des coups quand son frère expliquait quelque chose à l'aide de grands gestes- et Hiroto... lui se contentait de manger sans un bruit où qu'il soit.
En tenant compte de tout ça, il fut décidé que Murasakibara, Kurune et Takumi se tiendrait à gauche tandis qu'Hiroto, Sougo et leur père seraient à droite. Et pour facilement accéder à la cuisine, la mère prendrait place au bout de la table.
-Atsushi, assis toi là. Takumi, viens entre nous deux. Hiroto, mets-toi en face de Takumi, comme ça Sougo serra au fond. Papa, pose cette télécommande !
Kurune contrôlait parfaitement la situation comme d'habitude et tous ces hommes obéirent sans moufter un seul mot.
-Maman, tu as besoin que j'amène quelque chose ?
-Non c'est bon.
-Tu sais Kuru, si tu continues à être aussi directive, tu n'auras jamais de mari...
Les coups de jambes de ses deux frères présents suffirent à l'empêcher de finir sa phrase : la grande violette ne supportait pas que l'on parle de ce sujet avec elle.
-Takumi, tu es malade !
-Taku-chin est pas malin...
-Oh, ça va vous deux !
Croisant les bras et se mettant à bouder puérilement, le brun capta le regard effrayé de son père avant de comprendre que sa sœur se trouvait juste derrière lui :
-Tu disais ?
-Rien du tout !
-Ne commencez pas à vous disputer ! Kurune, assis-toi.
La violette s'assit près de son jeune frère, non sans un regard glacial au passage, tandis que sa mère faisait passer les entrées.
Murasakibara mangeait sa soupe de poulet aux shiitake en écoutant distraitement ce que racontez ses frères : il aurait cent fois préféré être avec Himuro...
Plusieurs jours s'étaient passés depuis qu'il avait demandé au brun de venir avec lui à Tokyo mais il n'avait pas encore eut de réponse. Et sincèrement, le violet commençait à se demander si son ami n'allait pas refuser.
Soupirant, il s'attira les regards de sa famille mais la porte s'ouvrit avant que quelqu'un n'ait pu poser une question :
-Bonsoir, désolé pour mon retard.
-Sougo ! Bonsoir mon chéri !
Leur mère se leva pour venir câliner son fils qui salua toute la table d'un mouvement de tête.
-On vient à peine de commencer, c'est parfait !
S'installant en face du « petit » dernier, le brun typiquement japonais tendit son assiette pour être servi à son tour.
-Merci.
Son apparition permit au moins à l'assemblée d'oublier le soupir de Murasakibara, qui ne se départit cependant pas de son air ennuyé.
Ils discutaient de tout et de rien, posant des questions par ci par là.
Ce fut au plat -un simple riz au curry- que sa famille se rappela de lui. La voix de Sougo l'interpella de l'autre côté de la grande table :
-Et toi Atsushi, tu n'as rien d'autres à raconter ?
Que dire ? Ses études en France avaient déjà été décortiquées pendant d'autres repas où ils n'étaient pas tous présents mais ce n'était pas utile d'en reparler...
-Non, rien d'autres Sou-chin.
-Mais enfin, Atsushi ! Tu ne veux pas leur parler de cette proposition à Tokyo ?
-Tokyo ?!
Takumi cherchaient depuis plusieurs années à se faire muter dans la capitale mais son agence de voyage était claire : elle avait trop besoin de lui à Akita !
-La chance...
En face, Hiroto regardait également son petit frère avec les yeux brillants : il pensait comme son jumeau. Mais en tant qu'éditeur, il ne pouvait pas laisser ses auteurs pour l'instant.
Kurune ne disait rien à l'image de son père en mangeant tranquillement.
Murasakibara regardait sa mère du coin de l'œil : il avait une bonne raison de ne pas en parler tout de suite !
-Et que vas-tu faire à Tokyo ? C'est pour le travail ?
Sougo posait ces questions sans réel intérêt. N'étant pas vraiment proche de ses frères et de sa sœur, le brun se fichait un peu de leurs vies.
Le violet comprit au regard de sa mère que s'il ne désirait pas parler, elle pouvait bien s'en charger à sa place.
-Un restaurant me propose une place de chef pâtissier...
-Je vois... C'est une bonne occasion que tu as là.
-Je ne sais pas si je vais accepter.
-Quoi ?!
Takumi et sa mère avaient été en parfaite symbiose. Hiroto mâchonnait son riz, un peu étonné et le violet découvrit même une touche de surprise dans le regard mauve de son aînée.
Mais à la surprise générale, ce fut leur père qui demanda doucement :
-A cause d'Himuro ?
Murasakibara regarda son père et hocha doucement la tête.
-Qui est Himuro ?
Sougo haussa les sourcils en voyant son frère rougir. Le rire de sa mère emplit la pièce et elle répondit :
-C'est son petit-ami !
-Maman !
Le violet gagna une nouvelle teinte alors que le jumeaux et l'avocat recrachaient ce qu'ils avaient en bouche :
-Petit...-ami ?
-Atsushi ! Sérieux ?!
-C'est merveilleux.
Takumi et Sougo regardèrent Hiroto, effarés et le brun jugea nécessaire de s'expliquer :
-Et bien... qu'il est quelqu'un... C'est bien, je trouve...
-Mais il ne peut pas être avec quelqu'un avant moi !
Hiroto lança un regard désolé sur son jumeau qui était visiblement en pleine crise, causée par le fait que son petit frère soit en couple alors que lui ne l'était pas.
Mais Sougo avait un autre point de vue :
-Tu ne peux pas être avec un garçon enfin !
Murasakibara leva les yeux vers son aîné :
-Tu ferais mieux de trouver une fille que tu pourras épouser et avec qui tu auras des enfants !
-Sou-chin...
-Sougo, te tu calmes immédiatement.
Kurune essuya délicatement la sauce autour de sa bouche et bu un verre d'eau avant de jeter un regard neutre sur ses frères. Les parents attendaient, silencieux.
-Si Atsushi est heureux comme ça alors tu n'as rien à lui dire.
-Mais enfin Kurune... Comment peux-tu accepter cela ?
-Je les aient vu de mes propres yeux, Sougo. Je ne peux que souhaiter qu'ils soient heureux.
-Kurune, ma chérie... Depuis quand exactement es-tu au courant... ?
La violette regarda sa mère et répondit sans ciller :
-Depuis que ce Himuro est venu ici. Atsushi n'a jamais invité d'amis.
Murasakibara souhaitait que cette conversation s'arrête : entre Sougo qui le regardait choqué, Hiroto qui consolait Takumi, Kurune qui avait tout découvert depuis longtemps et ses parents... Il ne savait plus où donner de la tête.
-C'est ridicule ! La société n'acceptera jamais une telle relation !
-La société ou toi ?
Kurune le regardait droit dans les yeux alors que le reste de la table se terrait dans un silence de mort.
Takumi se sentit obligé de détendre l'atmosphère à sa façon :
-Cela dit, tu es mal placé pour juger Sou !
Murasakibara fut certain d'avoir entendu la nuque du brun craquer violemment tandis que son frère fusillait le garçon des yeux :
-Comment ça ?!
-Ben... Je me souviens parfaitement d'un grand blond que tu avais suivit discrètement après les cours...
-Tait-toi !
-Sou-go...
La douce voix de sa mère leur donna à tous des sueurs froides :
-De qui Takumi parle t-il ?
Les yeux brillants, elle attendait une réponse avec impatience.
Murasakibara soupira : encore une fois, les choses avaient dégénéré...
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Aomine n'avais jamais vu Midorima dans un tel état : le vert semblait de pas avoir dormi ces derniers jours. Outre les monstrueuses cernes sur son visage, le médecin avait les yeux dans le vague et donnait l'impression de planer totalement.
-... Tu vas bien ?
Plutôt que de lever les yeux, Midorima pencha sa nuque de façon à donner l'impression qu'il regardait le bleu dans les yeux.
-Je vais bien...
Le policier avait quand même de sérieux doutes mais il préféra ne rien dire.
-Tu vas voir Kise... ?
Même sa voix était anormale !
-Ouais... Toi aussi ?
-Oui... Je dois relever ses constantes.
Le bleu connaissait bien les couloirs maintenant, cependant, pour une raison qu'il ne comprenait pas, il ne pouvait pas s'empêcher de se cacher à chaque fois qu'il croisait l'infirmière en chef...
En tournant au bout du couloir, les deux hommes croisèrent une jeune femme aussi blonde que le mannequin. Concentrée sur son portable, elle ne fit pas attention à eux.
Cependant, Aomine s'arrêta et se retourna vers elle :
-C'est bizarre... Je suis certain de la connaître... Tant pis.
Il se retourna à nouveau et ne put que regarder le vert qui se prenait une porte qu'on venait d'ouvrir de l'intérieur.
-Oh mon Dieu ! Docteur Midorima, je suis désolé ! Vous allez bien ?!
-Ah... Oui, je vais bien...
Aomine continua de marcher, passant près d'eux sans se soucier de son coéquipier un peu sonné.
En entrant dans la chambre du mannequin, le bleu se fendit d'un grand sourire en apercevant l'énorme bouquet qu'il avait commandé.
Tout comme Satsuki, il approcha une chaise près du lit mais ne prit pas sa main : fallait pas pousser le bouchon trop loin !
-Alors vieux ? T'es un sacré flemmard quand même... T'imagines pas tout ce que tu rates ! Ma mère a un copain ! Ouais un copain ! C'est comme ça qu'elle me l'a présenté !
S'énervant au fur et à mesure, le bleu finit pas quitter sa chaise et marcha près du lit :
-C'est pas le fait qu'elle est quelqu'un qui me dérange... Mais ce mec... Il m'a demandé de l'appeler « Beau-Papa » ! Sérieux ?! Beau-Papa ?! C'est stupide !
Kise aurait bien voulu lui dire qu'il semblait le plus stupide des deux mais comme son corps ne répondait toujours pas...
A la place, il regardait son ancien amant qui faisait des allées-retours devant son lit comme un fauve en cage.
Aomine ne se rendait probablement pas compte qu'il était écouté, plus occupé à critiquer cet homme venu de nul part :
-Il vient d'Aomori ! Plus paumé, t'as pas ! Et puis ma mère qui rigole comme une cruche avec ces coïncidences : oui, il vient d'AOmori, oui, notre nom de famille est AOmine et oui, elle s'appelle AOi ! C'est pas une raison pour qu'il vienne habiter comme ça avec elle !
Actuellement, le blond trouvait que le bleu ressemblait plus à un Ahomine mais bon... Ses commentaires, il ne pouvait que les garder pour lui.
-Et Monsieur cuisine, fait le ménage, l'emmène au cinéma... Mon père faisait pareil, ça l'a pas empêché de se barrer, ma mère !
Après une dispute de trop, Aoi avait fait ses valises et avait prit Aomine avec elle pour ne plus jamais repartir. Il n'avait que deux ans et n'avait jamais revu son père. Cela dit, les deux hommes n'avaient jamais vraiment cherché à se voir les années suivantes...
-Elle rigole comme une adolescente, va acheter des fringues hors de prix, se maquille et se met du parfum... Elle serait même capable de pondre un autre gamin !
Surtout que ce nouvel homme disait ne pas avoir d'enfants.
-C'est hors de question ! A son âge ! Tu me vois en grand frère ?! Certainement pas ! A mon âge, les gamins c'est moi qui les faits pas elle !
Donc Aomine voulait des enfants... Ça allait être chaud.
Le bleu allait repartir sur une nouvelle série de critiques quand Midorima réussi enfin à passer la porte de la chambre.
-Midorima, tu dirais quoi si tes parents faisaient un autre gamin ?
-Un autre... enfant ?
Le policier vit que le médecin se désintégrer sur place :
-Pas une autre sœur, non ! Pitié, tout mais pas ça !
-Ravi que tu comprennes !
Ignorant Midorima qui se mettait à monologuer des trucs incompréhensibles, Aomine retourna s'asseoir et regarda attentivement Kise :
-C'est peut-être dingue mais... aujourd'hui, j'ai l'impression que tu m'écoutes.
Le bleu cligna plusieurs fois des yeux, persuadé d'avoir vu le blond sourire légèrement. Finalement, le policier sourit doucement en fermant les yeux :
-Bah, si tu m'écoutes vraiment, t'es un sadique pour me laisser seul avec Satsu et ma mère en ce moment. Elles sont aussi folles l'une que l'autre.
Rejetant la tête en arrière, Aomine s'adressa au médecin :
-Oy Midorima ! T'en penses quoi de Kise ?
-Il devrait se méfier de ses sœurs...
-... Hein ? Non, je parle de quand il va se réveiller...
Ses sœurs ? Mais oui !
-Voilà, je savais que je la connaissais ! C'est sa deuxième sœur !
Maintenant qu'il s'en rendait compte, ça semblait logique : combien de personnes dans ce pays avaient les cheveux aussi blonds que ceux du mannequin ?
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Midorima nota difficilement les constantes sur le dossier de Kise tant son esprit était ailleurs.
L'incident avec Aya... Non, il fallait qu'il arrête de se leurrer maintenant, sa petite sœur l'avait embrassé volontairement !
Donc, le baiser d'Aya datait de plusieurs jours mais le vert ne s'en remettait pas. Il avait croisé sa sœur, bien évidemment, durant ce laps de temps et la petite verte agissait comme d'habitude. Lui était incapable de le regarder ou de lui parler sans se souvenir du contact de ses lèvres sur les siennes.
Un violet frisson lui remonta dans le dos : pourquoi Aya avait-elle fait une telle chose ? Ils étaient frère et sœur enfin !
-Oy, Midorima ? Tu me reçoit ? Un deux, un deux ! Aomine à Midorima ! Policier à médecin !
Prenant enfin conscience qu'Aomine l'appelait depuis plusieurs minutes, le vert releva les yeux de la feuille qu'il tenait pour découvrir que le bleu s'était à moitié affalé sur le lit, son visage proche de son patient :
-... Aomine, tu es dans un hôpital, peux-tu éviter tes démonstrations d'affections surtout de face de moi ?
-Ce petit con a ouvert les yeux.
-Quoi ?
-Kise a ouvert les yeux ! Et ils se sont refermés ensuite ! J'ai tout vu ! Oy, Kise ! Déconnes pas, c'est pas drôle !
D'abord avec Satsuki et maintenant avec lui ?
Midorima se rapprocha également et avec de sursaut de stupeur, vit que les paupières du blond tremblaient, cherchant à se rouvrir difficilement. Posant sa main sur le visage d'Aomine -qui grogna généreusement- le vert repoussa le policier et alluma une petite lampe :
-Ses yeux suivent... Il va se réveiller...
Oui, il était sur le cul.
Une sonnerie stridente venant de la poche avant du bleu attira leurs attentions et Aomine s'éloigna pour répondre :
-Oui ?
Midorima regardait attentivement Kise pour être sûr de voir enfin un signe de ses propres yeux.
-Quoi maintenant ? Mais je ne devais reprendre que demain ! Bon très bien.
Raccrochant avec une mine boudeuse, le policier annonça :
-J'ai du boulot. Je reviendrais une autre fois.
-Ne te force pas. Tu dois y allez doucement avec ton bras.
-Ouais, ouais...
Aomine quitta la chambre en ronchonnant.
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En rentrant chez elle, Satsuki resta encore une fois bêtement plantée à regarder Akashi sur le canapé. Concentré sur la télé, on aurait dit qu'il ne l'avait pas entendu.
Tout doucement, la rose s'approcha et glissa des bras autour de lui par derrière.
-Bonsoir...
Akashi pivota et l'attrapa sous les bras pour qu'elle passe par dessus le dossier du canapé et atterrisse sur lui.
Avec un sourire gourmand, il se pencha et l'embrassa passionnément.
-Bonsoir.
Satsuki lui rendit son baiser.
Cependant, ils ne cherchèrent pas à aller plus loin.
Ils voulaient reprendre lentement.
Posant sa tête sur son épaule, la rose profita d'un moment de tendresse de la part de son petit-ami. La main dans ses cheveux qui l'avait blessée autrefois était douce et tendre.
Elle était bien avec lui.
Il était bien avec elle.
C'était vraiment trop idyllique.
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Midorima s'apprêtait à quitter l'hôpital après cette journée de dur labeur.
Mais juste avant, il voulait passer voir Kise. Il se passait définitivement quelque chose avec ce garçon.
Le vert poussa la porte et s'approcha du lit de l'endormi.
Le blond respirait doucement, serein. Midorima se posa sur la chaise près du lit :
-Ah... enfin un peu de silence.
En plus, il n'avait pas vraiment envie de se retrouver seul avec Aya en ce moment puisqu'il ne savait plus comment lui faire face.
Ses yeux verts se posèrent sur le garçon endormi :
-J'échangerais bien ma sœur pour une fois...
Mais le mannequin ne lui répondit pas.
En soupirant de toute son âme, le médecin se releva et se dirigea vers la porte. Il avait la main sur la poignée.
-Bonne... chance...
Stupéfait, il se tourna vers le blond qui battait doucement des yeux.
Kise Ryota venait de se réveiller.
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Kagami préparait le repas avec Nigou près de lui.
La grippe de Kuroko ne s'arrangeait pas, rendant le turquoise encore plus malade. Le rouge en venait presque à penser qu'il allait devoir le laisser dans un hôpital.
Il n'avait pas revu cette étrange personnalité depuis.
Il remarqua que le chien le quittait pour rejoindre son panier dans le salon. Animal de compagnie, tu parles !
Le pompier coupa le gaz et remplit une assiette. Sélectionnant les médicaments, il emporta le tout dans la chambre de son colocataire.
Visiblement, celui-ci venait de se réveiller et le regarda entrer :
-Je n'ai pas très faim...
-Il faut que tu es quelque chose dans l'estomac pour tes médicaments.
Grognant un peu, Kuroko accepta néanmoins de prendre quelques cuillères de sa soupe.
-Est-ce que tu sens que ça va mieux ?
-Je n'ai plus du tout de nausées...
-Tant mieux.
Kagami quitta la chambre quand il finit d'obliger le plus petit à finir son assiette. Il ferma la porte en même temps que le turquoise se recouchait.
Le rouge plaça la vaisselle sale dans l'évier -il avait la flemme de nettoyer pour l'instant- et s'installa sur son canapé. Il entendit que Nigou grattait à la porte et du se lever pour lui ouvrir : de toute façon, le chien n'allait jamais bien loin.
Reprenant sa place, il ferma les yeux et posa sa tête sur le dossier du canapé.
-Fatigué...
-Tu ne veux pas que je te divertisse un peu ?
Kagami baissa les yeux vers Kuroko qui affichait un sourire coquin.
Enfin, l'autre Kuroko.
-Mais, tu...
-Oh, tais-toi ! Tu as toujours un truc à dire, c'est pénible !
A genoux entre ses jambes, le turquoise posa ses mains sur son ventre et sa tête se cala dessus.
-Qu'est-ce que tu fous ici ?!
Kuroko décala un peu sa tête sur le côté :
-Je croyais que tu voulais continuer ce qu'on avait commencé la dernière fois ?
Rouge jusqu'à ses cheveux, Kagami retint une exclamation de surprise. Il n'était pas sérieux quand même ?!
Et pourtant...
La vision de Kuroko à genoux devant lui, la tête à quelques centimètres de cet endroit là -le rouge gagna une nouvelle teinte- était terriblement et indéniablement excitante.
-Je ne...
-Kagami.
Les yeux turquoises étaient sérieux.
-J'ai vraiment, vraiment envie de le faire, d'accord ? Et n'essaye pas nier que tu ne veux pas, ça ne marche pas avec moi. Donc...
Kagami avala sa salive d'une traite.
-... vas-tu te défiler encore une fois ou pas ?
Et pour être certain de sa réponse, Kuroro déplaça ses mains sur les cuisses de son colocataire et recula légèrement la tête.
Oh putain ! Comment était-il censé résister ?!
Il observa son ancienne ombre qui remontait vers lui et qui approchait inexorablement ses lèvres des siennes :
-Alors... ?
Son nez se frotta au sien.
-Oh et puis merde !
Attirant le garçon sur ses cuisses, Kagami colla brutalement ses lèvres tandis que ses bras maintenait le malade contre son torse.
S'attendant à une telle réaction, Kuroko avait anticipé et avait placé ses genoux de chaque côté des jambes du pompier.
Leurs langues se mêlaient avec férocité puisque Kuroko dominait totalement l'échange.
Alors qu'ils se séparèrent, le rouge ne put que voir son ami descendre de ses genoux et s'attaquer à son pantalon.
-Alors...
Le turquoise envoya balader le jean et le caleçon d'un seul geste :
-Comment fais-je m'amuser avec toi.
Il donna un coup de langue sur le gland de l'homme avachi sur le canapé sans le quitter des yeux.
Kagami ne pouvait plus reculer.
~¤~¤~¤~¤~
Midorima entra avec prudence dans son salon : Aya n'était pas là...
Légèrement rassuré, il allait se diriger vers sa chambre quand son sœur se posta devant lui, sans lui laisser la possibilité de fuir :
-Shintaro.
-A... Aya ! Bonsoir...
-Je crois que nous devons parler.
Le vert ajusta ses lunettes :
-Je pense qu'il serait temps oui.
Revenant dans le salon, ils s'assirent et le garçon attendit que la fille parle.
Se trémoussant, Aya finit par dire :
-Je suis désolée pour le baiser... Ça n'aurait pas du se passer de cette façon.
Si Midorima se sentait gêné par cette conversation, il se devait de faire un effort comme sa sœur :
-Pourquoi ?
La lycéenne leva des yeux désespérés vers lui et s'écria :
-Ce n'est pas assez évident ?! C'est parce que je t'aime Shintaro ! Je t'aime depuis toujours et toi...
Elle fondit en larmes et cacha son visage dans ses mains.
-Aya... !
-Je t'aime... Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime !
La verte se répétait encore et encore...
-Je t'aime !
Elle cria le dernier en regardant son frère dans les yeux. Midorima était paralysé.
-Alors pourquoi ? Pourquoi tu ne me vois pas ? Pourquoi tu ne m'aimes pas ?
Midorima était choqué : de savoir ce que ressentait sa sœur, de l'entendre, de comprendre ce que cela impliquait. D'imaginer ce qu'Aya avait pu penser toutes ses années.
Comment cela était-il arrivé ? Où avait-il échoué en tant que grand frère pour qu'elle le voit comme un homme ?
Cependant, malgré ces questions auxquelles le vert était certain de ne pas forcément vouloir de réponses, il devait rétablir l'ordre des choses.
En commençant parce qu'il ressentait réellement :
-Je t'aime aussi Aya.
La petite verte arrêta ses pleurs et le fixa. Mais Midorima n'avait pas finit :
-Cependant, je t'aime comme un frère aime sa sœur. Pas comme un homme devrait aimer une femme. Tu comprends ?
Son cœur se serra horriblement en lisant toute la douleur dans le regard d'Aya.
-Mais... Après tout, ce que j'ai fait... Pour te ressembler, pour te plaire !
-Crois-tu vraiment que je voudrais de quelqu'un qui est comme moi ?
-Bien sûr puisque tu es parfait !
Elle disait cela avec une telle certitude que Midorima aurait pu douter de lui-même. Mais il s'agissait de sa petite sœur, bon sang !
-Je ne pourrais jamais t'aimer de cette façon.
-C'est pas grave ! Je veux juste que tu sois près de moi ! Avec le temps, tu...
-Non, Aya ! Jamais.
La jeune fille était dévastée : toutes ses années pour ça ?! Pourquoi ne comprenait-il pas ?!
-Mais je t'aime...
Ses larmes reprirent, déchirant le cœur de Midorima. Puis, la colère et la haine prirent place sur le jolie visage :
-C'est à cause de Takao, hein?! Tu l'aimes lui, c'est ça ?! Tu l'aimes plus que moi ?!
Cela ne les mènerait nul part, le vert le voyait bien. Mais il se devait d'être sincère :
-Oui, je l'aime. Encore.
Aya avait envie de rire. Elle aurait perdu alors ? Mais elle ne perdait jamais !
Elle se leva et se jeta sur son frère.
-Aya ?!
-Je t'aime ! Plus fort que lui !
La verte embrassa son frère de toutes ses forces, le suppliant silencieusement. Midorima se débattait et finit par l'écarter de lui :
-Ça suffit, Aya ! Nous sommes frère et sœur ! On ne pourra jamais être ensemble !
-S'il te plaît... Donne une chance... Pitié... Laisse-moi juste une chance...
Elle le regardait tout en le suppliant.
Mais Midorima fut implacable :
-Non !
-Je peux encore m'améliorer ! Dis-moi juste ce que j'ai à faire et...
-Il n'y a rien que tu puisses faire, Aya. C'est impossible.
-Mais...
-Aya, si tu continues, je vais te détester à tout jamais !
Les yeux verts comme les siens s'ouvrirent démesurément en entendant cette dernière phrase.
Repoussant son frère, elle quitta l'appartement en courant.
Midorima enfonça son visage dans ses mains : il ne savait pas quoi faire. Et il n'avait pas la force de lui courir derrière.
Pourquoi tout devait-il être aussi compliqué ?
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Aya courrait droit devant elle sans savoir où elle allait ? Ses larmes brouillaient sa vue et elle dut s'arrêter quand son cœur menaça d'exploser.
Plaquant sa main sur son visage, elle cria le nom de son frère encore et encore...
Des buissons près d'elle se mirent à faire beaucoup de bruit et la verte releva la tête, inquiète. Un homme finit par en sortir.
Un homme très effrayant avec de drôles de tresses à l'arrière de sa tête.
-Alors, petite fille... Tu es perdue ?
Il s'approchait d'elle alors qu'Aya resta paralysé : elle avait peur. Pour la première fois, elle avait peur.
Oubliant tous ce qu'elle avait appris pour se défendre avec le karate, elle sentit juste qu'il la frappait douloureusement.
Ensuite, ce fut le noir.
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L'homme regarda l'adolescente s'évanouir devant lui. Il avait vraiment tapé fort cette fois-ci.
Haussant les épaules, il l'attrapa et l'emmena : depuis le temps qu'il la filait celle-la, il était pas prêt de la laisser partir.
Il avait hâte de s'amuser.
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Kise regardait le plafond : il était revenu.
Mais pour l'instant, seul le médecin aux cheveux verts était au courant. Et ils se l'étaient promis : Midorima ne devait encore rien dire à Aomine et Satsuki !
Le blond le ferait lui-même.
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Murasakibara venait de recevoir un SMS d'Himuro.
Sans prendre la peine de prévenir ses parents, il quitta sa maison et couru dans les rues jusqu'à rejoindre le point de rendez-vous.
Le brun était là, il attendait.
-Tat-chin...
-Atsushi.
Himuro se mordit la lèvre et releva les yeux vers le violet :
-C'est au sujet de Tokyo.
Le géant oublia qu'il était en sueur et que ses jambes tremblaient. Il écouta la suite avec crainte.
Le brun inspira profondément et afficha son plus beau sourire :
-Prends soin de moi Atsushi !
Murasakibara ne comprit pas immédiatement.
C'est en voyant le sourire de son amant que les mots firent leur chemin jusqu'à son cerveau.
Heureux au possible, il colla Himuro contre son torse pour une étreinte passionnée.
-Ah ! Tu es collant !
-Désolé !
Il relâcha la pression et se baissa pour venir embrasser ces lèvres souriantes.
Tout était parfait !
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Satsuki riait sous les chatouillis que lui prodiguait Akashi.
Mais en même temps, qu'elle idée de taquiner l'Empereur sur cette petite faiblesse qu'il avait.
Ils avaient même débuté une partie de bataille d'oreillers avant qu'Akashi ne cherche à l'attraper.
Et après une course poursuite dans tout l'appartement, Satsuki ne lui avait pas échappé et le rouge se vengeait délicieusement.
A bout de souffle, la rose regarda le jeune héritier qui posa son front contre le sien.
Ça aurait été un bon moment pour le dire.
Mais ce « je t'aime » ne sortira pas facilement, qu'il soit de lui ou d'elle.
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