Chapitre 25
Chapitre 25- Langues de vipères et langues bien pendues !
Murasakibara ne souhaitait qu'une chose : se cacher sous la table et ne jamais en ressortir.
Seulement, il était bien trop grand pour ça et de toute façon, il ne pouvait vraiment pas laisser Himuro avec ses parents.
Et d'une autre côté, la main du brun sur son bras l'empêcherai de faire ne serait-ce qu'un mouvement.
Mais quelle idée aussi de lui faire à son tour rencontrer ses parents ?!
Le violet avait voulu faire les choses correctement et voilà le résultat !
Les deux garçons s'étaient mis d'accord pour ne pas encore révéler leur récente mise en couple à leurs parents respectifs. Pourtant Murasakibara aurait du se douter -aurait du savoir!- que ses parents devineraient leur petit secret.
Mais pourquoi avaient-ils embrayé sur le sujet à peine assis dans le salon ?
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Himuro se réveilla une seconde fois, un peu surpris par la différence de texture de son oreiller. C'est quand il comprit qu'il se servait du bras du violet comme repose-tête que les choses devinrent plus claires.
Coincé entre le mur et Murasakibara, le brun ne pouvait plus bouger. Son dos reposait contre le torse de son ami et leurs jambes formaient un amas au bout du lit. Impossible de sortir sans le réveiller.
Pourtant, sa vessie lui criait de se dépêcher. Himuro tenta d'avancer un peu plus vers le mur pour se défaire de l'étreinte du géant. Comme par miracle, Murasakibara roula sur le dos, son bras lâchant le plus petit pour venir tâter le sol de la chambre et ses jambes se dénouèrent des siennes.
Sans plus attendre, Himuro lui sauta par dessus, atterrissant sur le sol avec la grâce d'un félin. Avec pour seule différence qu'un petit détail lui avait échappé :
-Ah !
L'inoubliable partie de jambes en l'air désastreuse d'hier soir se rappela à son corps et ses jambes lâchèrent sous son poids.
Avachi et les reins en compote, le brun était persuadé de ne jamais arriver à temps aux toilettes.
Tant que le violet ne se réveillait pas...
Manque de bol !
Alerté par le bruit de la chute, Murasakibara ouvrit un œil et se rendit compte que le petit corps chaud à ses côtés manquait. Il tourna la tête et aperçu son tout récent amant sur le sol dans une position peu naturelle.
Sans vraiment prendre le temps d'essuyer la bave sur son menton -ce rêve était vraiment fabuleux!- le violet demanda un peu inutilement :
-Muro-chin ? Tout va bien ?
Himuro fut tenté de répondre sarcastiquement mais le cri de détresse que sa vessie envoya à son cerveau fut plus forte :
-Non... J'ai besoin d'aller au toilettes et je n'arrive pas à me relever.
Conscient que c'était un peu de sa faute après tout, Murasakibara quitta la chaleur du lit et s'accroupit, nu comme un ver, auprès d'Himuro.
Le brun sentit qu'il était relevé et vit à nouveau sa chambre de la bonne hauteur. Il chancela légèrement mais resta debout par lui-même. Il attrapa un tee-shirt qu'il identifia comme étant celui de son amant et l'enfila.
-Ça va allez Muro-chin ?
-Si je crie, c'est que je suis encore tombé.
Et prudemment, Himuro commença à marcher très lentement vers les toilettes.
Murasakibara se passa la main dans ses cheveux, hésitant entre le suivre ou attendre. Il opta pour la deuxième option et entreprit de retrouver ses propres vêtements.
-Muro-chin ? Je peux prendre une douche ici ?
Pendant un instant, il suspecta le brun de ne pas l'avoir entendu mais la réponse lui arriva finalement :
-Les serviettes propres sont dans le placard au dessus du lavabo.
Maintenant qu'il avait l'autorisation, le violet traversa le couloir en tenue d'Adam et s'engouffra dans la pièce en question.
Himuro se servait du mur comme appui pour revenir à sa chambre. Il serrait les dents et tentait de faire abstraction de l'horrible douleur qui le pliait en deux. Le brun n'avait qu'une envie : retourner dans son lit.
Il n'aurait jamais pensé qu'il souffrirait ainsi ! Les yeux fermés, sa main tâtonna son matelas et le jeune homme se laissa tomber dessus.
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Murasakibara sortit de la salle de bain, torse nu. Il entra dans la chambre de son ami en frottant ses longs cheveux mouillés et s'approcha du garçon sur le lit.
Une main sur ses reins et l'œil accusateur, Himuro était quand même trop craquant dans son tee-shirt trois fois trop grand.
-Dis Atsushi...
-Hm ?
-Tu n'aurais pas un remède miracle qui arrêterais la douleur par hasard ?
Parce qu'au point où le brun en était, tout était bon à prendre !
Le violet se fit pensif et un vieux souvenir remonta à la surface. Il plaça ses mains sur la zone douloureuse et massa en appuyant fort.
Himuro commença à bouger en sifflant de douleur mais la poigne de son amant ne lui laissait aucune chance de fuite.
-Ça fait mal !
-Attends un peu...
En effet, après quelques mouvements, la douleur s'apaisa de façon à devenir supportable pour le brun. Accroché à son oreiller, le plus petit se décontractait en expirant difficilement.
-C'est mieux ?
-C'est supportable...
Du fait de ses grandes mains, Murasakibara capturait totalement les reins de son ami et ses longs doigts appuyaient sur les nerfs sensibles, au bonheur d'Himuro.
-Où as-tu appris à faire ça... ?
-Aka-chin le faisait parfois à Kuro-chin.
Le brun n'écouta que d'une oreille la réponse du géant, plus occupé à savourer son massage.
Au bout d'un moment, le violet s'arrêta et Himuro voulut le supplier de continuer encore un peu.
-Muro-chin ?
Aïe ! Murasakibara avait une tête sérieuse !
Le brun se releva sur ses coudes et écouta attentivement ce qu'il s'apprêtait à dire :
-Je ne pense que les parents de Muro-chin doivent être mis au courant pour nous.
Himuro regarda pensivement son ami, pesant le pour et le contre. Finalement, ne rien dire était la meilleure solution.
-Je pense que tu as raison. Ils ont autre chose de plus important à l'esprit en ce moment de toute façon.
Murasakibara hocha la tête et caressa les cheveux de son amant.
-Atsushi... Peut-être que maintenant, tu peux m'appeler par mon prénom, non ?
Le violet fut surpris de cette demande mais essaya tout de même :
-Tat... Tatsuya... C'est bizarre d'appeler Muro-chin comme ça !
Himuro lui sourit et proposa une alternative :
-Dans ce cas... Pourquoi pas Tat-chin ?
-Tat-chin ? Hm... Je devrais y arriver.
-Mais seulement quand on est que tous les deux pour l'instant !
-D'accord.
« Tat-chin » vola un baiser au géant qui répondit immédiatement et souleva le brun pour l'asseoir sur ses genoux.
-Ah... Doucement, j'ai encore un peu mal !
-Je veux juste embrasser encore et encore Tat-chin.
-Dans ce cas...
Himuro glissa ses bras derrière la nuque du violet et ferma les yeux pour mieux savourer l'échange. Murasakibara, lui, tenait doucement la taille du garçon et le rapprochait sans cesse de lui.
Au final, le violet se laissa tomber en arrière, laissant au brun le plaisir d'être au dessus et de dominer totalement le baiser.
Et Himuro ne s'en plaignit pas.
Au final, Murasakibara avait enfin pu récupérer son tee-shirt et Himuro avait enfilé une vieille tenue de sport. Les parents du jeune homme étaient revenus, épuisés par leur nuit blanche et avaient salué les deux garçons avant de fermer la porte de leur propre chambre dans l'intention de dormir au moins vingt heures d'affilé.
Et puisque que le violet se trouvait dans l'obligation d'être au restaurant ce midi ainsi que le soir, Himuro le laissa partir avec regret.
-Je reviendrais te voir.
-Tu as intérêt ! Et Atsushi ?
-Oui ?
-Tu crois que... je pourrais rencontrer tes parents ? Rien d'officiel, hein ?!
Murasakibara lui promit d'en parler avec ses géniteurs le plus tôt possible.
Seul, Himuro se coucha à nouveau sur le ventre et ferma les yeux.
Dès qu'il irait mieux, le brun fera des recherches pour que leur prochaine fois se passe quand même un peu mieux. Parce que franchement, là, il en bavait !
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Et donc, plusieurs jours plus tard, Himuro se présenta devant la porte d'entrée des Murasakibara, impatient comme jamais. Sa visite consistait à ce que le brun aide son ami à faire des recherches pour un appartement. Ce qui au final, n'était pas vraiment faux !
Ce fut une jeune femme qui ouvrit la porte et Himuro en déduisit qu'il s'agissait de la sœur de son amant :
-Bonjour, je viens voir Atsushi.
-Ah oui, Himuro c'est ça ?
-Oui.
Elle le laissa entrer et Himuro, une fois près d'elle, se rendit compte à quel point elle était grande. Pas autant que son frère mais elle dépassait légèrement le brun. Ses cheveux tout aussi violets étaient tressés et la natte reposait sur son épaule.
En clair, elle était vraiment mignonne.
-Atsushi est un peu en retard mais il ne va pas tarder. Tu veux quelque chose à boire en attendant ?
-Ah oui, merci !
Himuro se posa sur le canapé tandis que la sœur de son amant filait vers la cuisine. Sans le vouloir, le garçon continuait de la regarder : la jeune fille portait une robe blanche très simple avec un nœud violet sous sa poitrine. Et ses jambes -Himuro était certain qu'elles étaient plus longues que la normale- étaient recouvertes par un collant très fin de la même couleur que sa chevelure.
-Tiens.
Il sursauta légèrement quand elle s'approcha un peu trop rapidement et qu'elle posa une tasse fumante sur la petite table en face d'eux.
-Merci.
La sœur jeta un coup d'œil à sa montre et s'assit dans un fauteuil près du brun. Elle ne semblait pas encline à discuter et Himuro ne chercha pas non plus à faire la discussion.
Alors quand Murasakibara rentra chez lui, il eut la surprise de découvrir son amant et sa sœur, plongés dans un silence total et buvant chacun une tasse.
-Tat-... Muro-chin ! Désolé, je suis un peu en retard !
Le brun avait grimacé à l'entente du premier surnom mais le violet s'était bien repris.
-Ne t'inquiètes pas, je viens d'arriver.
Les deux garçons se retenaient de se jeter dans les bras de l'autre.
-Atsushi, pourras-tu dire à Maman que je suis venue déposer le livre qu'elle voulait ?
-Tu repars déjà ?
Il était étrange pour Himuro de voir cette jeune femme tendre un paquet de bonbons de son sac et embrasser le front de son frère avant de quitter la maison. La violette semblait tellement froide...
-Tat-chin, tu en veux un?
-Non merci...
Le brun regarda tendrement son amant piocher délicatement un bonbon, émerveillé :
-Je n'ai encore jamais goûté ceux-là...
-Ta sœur sait comment de faire plaisir !
-Kuru-chin est la meilleure !
Mais quiconque offrait à manger au géant l'était donc Himuro n'était pas certain de l'avis critique de son ami.
-Tu as aussi des frères , c'est ça ?
Le brun restait jaloux du violet sur ce point : en tant que fils unique, il s'était souvent retrouvé tout seul, à ne pas savoir comment s'occuper. Du moins, avant le basket.
-Trois frères.
-C'est génial !
-Ah bon ?
-Oui ! Une grande famille, c'est bien !
Murasakibara se souvenait surtout qu'il devait partager ses bonbons avec ses frères et sa sœur.
-Ta sœur te ressemble beaucoup quand même... Elle est vraiment jolie.
-Donc, tu me trouves beau ?
-Évidemment !
Le violet se pencha et embrassa joyeusement le plus petit.
Les deux garçons finirent par monter dans la chambre du géant de profiter encore un peu l'un de l'autre.
Tandis que Murasakibara se changeait pour mettre quelque chose de plus confortable, Himuro faisait le tour et tomba sur des photographies sur une étagère : sur la première, six garçons aux couleurs de cheveux flamboyantes portaient l'uniforme de Teiko tandis qu'une jeune fille aux cheveux roses se tenaient près d'eux.
La deuxième, le brun la reconnut facilement puisqu'il s'agissait d'une des photos que les deux garçons avaient vu dans le gymnase de Yosen.
Quant à la troisième, Himuro reconnut son amant ainsi que la sœur de ce dernier. Les trois autres visages inconnus devaient être ceux des frères de la fratrie des Murasakibara.
Seulement, Murasakibara devait avoir 5 ans tout au plus.
-Tu es tellement mignon !
-Ah ! Tat-chin, c'est gênant... Ne la regarde pas...
-Atsushi enfant... !
Il craqua totalement pour cette version miniature du violet.
Le pâtissier s'apprêta à répondre quand la porte d'entrée claqua et la voix d'une femme l'appela :
-Atsushi ? Tu es rentré ?
Murasakibara fit craquer ses phalanges et murmura :
-Allez, c'est partit.
Ils descendirent l'escalier et Himuro fut happé par une espèce de tornade :
-Alors c'est toi Himuro ? Tu es mignon dis donc !
La mère de son amant -puisqu'il s'agissait bien d'elle- ressemblait à la Japonaise typique : cheveux noirs et pupilles tout aussi sombres.
Elle fit tourner le brun, l'inspectant sous chaque couture et sourit, satisfaite.
-C'est tellement rare qu'un ami d'Atsushi vienne ici que j'en suis toute joyeuse !
Quant à son père, il était du même moule que sa femme.
La mère semblait si heureuse qu'Himuro ne réussit pas à lui dire quand elle lui demanda s'il souhaitait boire encore quelque chose.
Le brun posa ses fesses sur le canapé près de Murasakibara tandis que les parents prenaient place de l'autre côté de la table basse.
-Alors Himuro...
Le géant aux cheveux violet sentit soudainement que quelque chose allait arriver :
-Est-ce que tu sors avec mon fils ?
Les minutes s'étaient prolongés dans l'attente d'une réponse que personne ne voulait donner.
La mère de Murasakibara consentit enfin à s'expliquer :
-Atsushi n'a jamais invité d'amis ici parce que c'était trop fatiguant pour lui. Donc la seule raison de ta présence ici, c'est que mon fils voulait que son petit-ami nous rencontre avant d'annoncer que vous étiezensembles. J'ai raison ?
Himuro cligna plusieurs fois des yeux mais du se rendre à l'évidence : cette femme connaissait trop bien son fils.
Il échangea un regard avec son ami et finit par avouer :
-Vous avez totalement raison.
L'unique femme de la pièce eut un sourire victorieux :
-Bien, maintenant que cela est dit, je suppose que vous allez également nous annoncer que mon fils a enfin réussi à se débarrasser de sa virginité ?
Le cri choqué de Murasakibara et la couleur rouge tomate d'Himuro suffirent aux deux parents.
Si l'homme le plus âgé tentait de rester en dehors de la conversation, sa femme continuait de poser des questions tout aussi embarrassantes.
Au bout d'un moment -et quand Murasakibara était à limite de s'évanouir de honte-, elle arrêta de parler et s'adressa uniquement à son fils :
-Atsushi, prend bien soin de ce garçon.
Le garçon en question n'avait jamais entendu des propos aussi gênants dans la bouche d'une femme.
Le violet ainsi que le brun allaient monter dans la chambre de Murasakibara quand son père se décida enfin à dire quelque chose :
-Et n'hésitez pas à demander des conseils !
Quand la porte fut fermé, les deux amants se regardèrent aussi choqués l'un que l'autre.
Finalement, ça c'était bien passé, non ?
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Satsuki faisait tournoyer sa robe devant sa glace.
Akashi avait tenu à ce qu'elle en ai une nouvelle et la rose devait avouer que l'Empereur avait beaucoup de goût.
Bien plus courte que celle achetée avec Kise -elle eut un pincement au cœur en repensant au mannequin toujours endormi- cette nouvelle robe rose s'accordait à ses longs cheveux et se fermait grâce au corset placé sur le devant.
Et pour seul bijou, le bracelet offert par Akashi. Satsuki avait également mis du temps à faire joliment boucler ses cheveux mais elle était plutôt fière du résultat. En fait, elle se trouvait tout simplement belle.
La jeune rose était encore sous l'émotion de sa récente mise en couple officielle avec le jeune héritier mais elle était heureuse.
Elle surprit le regard d'Akashi dans un coin de sa glace. La jeune fille lui fit face et tournoya une dernière fois.
-Alors ?
-Tu es belle.
Elle rosit sous le compliment et Akashi attrapa son menton pour venir déposer un baiser très doux sur ses lèvres.
-Allons-y.
Le jeune homme captura sa main et ils quittèrent l'appartement sans attendre.
Dans l'ascenseur, Satsuki surprit Akashi en train de jouer avec ses boucles. Pour la peine, elle taquina les côtes du jeune homme et chatouilleux comme il était, le rouge s'écarta.
La voiture attendait fidèlement au bas de l'immeuble et le chauffeur salua la jeune coach d'un compliment qui la fit encore plus rougir. Mais cette fois, Akashi ne chercha pas à assassiner l'homme du regard : après tout, Satsuki était belle !
Pendant le trajet, la jeune fille commença à sentir le stress monter en elle : en tant que petite-amie de l'Empereur, elle allait devoir assurer du mieux possible. Elle espérait juste ne rien faire ou dire qui puisse faire honte au rouge.
-Ça va aller.
La voix certaine d'Akashi n'arriva cependant pas à la rassurer totalement. La rose déglutit et ferma les yeux, comptant jusqu'à dix. Sa mère lui avait souvent répété qu'en cas de stress, il fallait faire abstraction du monde autour et compter. Et dix secondes plus tard, la personne était prête à tout faire.
Alors quand elle ouvrit les yeux, Satsuki se fit résolue et confiante. Elle y arriverait sans soucis.
L'hôtel en question était loin d'être un palace mais Akashi avait confiance : le bâtiment valait son pesant d'or.
Des petites lumières multicolores délimitaient le chemin jusqu'à l'entrée et il s'amusa de l'air extasié de Satsuki.
-Comme c'est beau... !
-Tu n'as pas encore vu l'hôtel.
Le chauffeur fit s'arrêter la voiture devant l'entrée et descendit pour ouvrir la portière. Akashi sortit du véhicule et attrapa la main de la rose.
-Waouh...
Ses grands yeux étaient tout ce qu'il avait de plus sincères et le rouge l'entraîna à l'intérieur.
Immédiatement, une flopée de journaliste s'arrachèrent un portrait du couple, surprenant Satsuki.
Il y avait des flashs venant de partout !
Ne sachant pas où donner de la tête, la rose fut soulagée quand le rouge fit déguerpirent ces gêneurs d'un seul regard :
-Vautours...
L'entrée se montra enfin intégralement à Satsuki qui s'émerveilla à nouveau. Tout était si beau ! Chic mais sans être prétentieux.
Akashi lui tendit une coupe de champagne qu'un serveur venait de lui proposer :
-N'en abuse pas.
-Hm !
Il savait très bien qu'elle n'en avait jamais bu avant.
A peine ses lèvres goûtèrent le liquide que Satsuki décréta qu'elle adorait le champagne. Akashi se délecta également de la bonne qualité de celui-ci et guida la rose pour aller saluer quelques connaissances.
Tout se déroulait pour le mieux quand le couple rencontra Akashi Masato.
Si Akashi se glaça devant son père, Satsuki se désintégra.
-Père... J'ignorais que vous veniez.
-Allons Seijuro ! Comme si j'allais manquer la soirée d'ouverture de cet hôtel !
Le regard rouge se posa sur la compagne de son fils qui lui hurler silencieusement de ne pas révéler à l'Empereur qu'ils se connaissaient déjà.
-Père, je vous présente Momoi Satsuki.
-Enchantée Monsieur.
-Mais enfin Momoi ! Pourquoi « enchantée » ? Nous nous connaissons déjà !
Oh... Mon... Dieu !
Elle ne savait pas ce qui était le pire : le regard franchement amusée de père ou le visage du fils qui se tournait vers elle avec une lenteur effrayante ?
-Et puis-je savoir d'où ?
Oh on, elle n'allait rien dire ! Elle était déjà cuite, pas la peine d'en rajouter. Mais évidemment, elle pouvait compter sur le Akashi 1.0 !
-Comme tu ne voulais pas me la présenter, je suis directement venu la voir.
Satsuki sentait parfaitement bien le regard vairon ainsi que sa main prise dans l'étau qu'était celle d'Akashi.
-Je suis ravi de vous avoir revu Momoi. Vous êtes magnifique dans cette robe. Seijuro, tu as vraiment bon goût.
-Merci...
S'éloignant avec un sourire satisfait, Akashi père ne remarqua pas que son fils traînait sa compagne dans un lieu vide de monde.
Elle ne mentirais pas, elle avait un peu peur.
-Akashi...
Le jeune la plaqua durement contre le mur d'un couloir désert :
-Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?!
-Je...
-Je t'avais mise en garde Satsuki ! Il aurait pu te faire n'importe quoi !
-Mais il n'a rien fait !
Les yeux roses voyaient bien qu'Akashi était furieux. Même inquiet.
-Alors pourquoi ne m'as-tu rien dit ?!
-Parce que je savais que tu allais réagir comme ça !
Cette phrase valu de calmer un peu Akashi qui ne la lâcha pas pour autant :
-S'il ne t'a rien fait, c'est qu'il voulait te demander quelque chose. Quoi ?
-Akashi s'il te plaît...
-Quoi ?!
La pression sur ses épaules commençait à devenir douloureuse et Satsuki finit par avouer :
-Il m'a demandé si j'étais amoureuse de toi...
Elle sentit qu'il la lâchait enfin et la rose se massa légèrement. C'est qu'il avait une sacré poigne !
-Je vois... Tu aurais du m'en parler, Satsuki.
Peut-être qu'elle aurait du. Sauf qu'elle ne se sentait absolument pas coupable.
Akashi embrassa son front comme pour lui demander de l'excuser d'avoir été un peu violent et en soupirant, elle l'excusa.
Le couple retourna à la réception main dans la main.
Beaucoup de personnes étaient curieuses concernant la jolie jeune fille qu'Akashi Seijuro avait amené avec lui : Satsuki répondait à leurs questions du mieux possible et la plupart finirent par être d'accord sur le fait qu'elle n'était pas simplement belle mais qu'elle avait aussi de la culture.
Ce que la rose ne remarqua pas, c'était les regards haineux de la plupart des autres femmes.
Ni le verre de vin qui atterrit sur sa robe.
Satsuki ne put que contempler l'énorme tache qui causa un dégât considérable à la robe de marque.
Akashi se retourna en entendant le cri de surprise de sa compagne et contempla l'inéluctable : la robe était fichue. Il remarqua également le verre de vin aux pieds de la coach mais ne se rappelait certainement pas d'en avoir vu un près d'eux.
Cependant, le regard de Satsuki lui parut étrange :
-Satsuki ?
-Je vais essayer de la nettoyer avec un peu d'eau.
-Je ne pense pas que...
-S'il te plaît...
La jeune fille se cachait derrière ses boucles et Akashi enfonça ses ongles dans sa paume tandis qu'il fermait le poing.
-Je t'attends ici.
-Merci...
Quittant Akashi pour se rendre aux toilettes, Satsuki gravit un escalier couvert d'un tapis qui camouflait le bruit de ses petits talons.
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Elle avait beau frotter, la tache ne voulait même pas s'éclaircir un peu. Des larmes tombèrent sur sa robe tandis que Satsuki se laissait tomber au sol.
La robe qu'Akashi lui avait offert... La robe qu'il avait acheté parce qu'il était certain qu'elle était faite pour elle...
Satsuki tentait de calmer ses sanglots mais peine perdue. Elle adorait vraiment cette robe !
-Tiens, tiens mais qui voilà ?
La jeune fille releva brusquement la tête et découvrit un groupe de cinq autres filles franchement magnifiques de son âge -à peu près-.
-C'est le nouveau petit jouet de Seijuro ! Je crois que ta robe est fichue ! Peut-être que tu devrais t'en aller...
Les filles en face d'elle ricanèrent et Satsuki se releva, faisant face avec ce qui lui restait de dignité.
-Je ne suis en aucun cas le jouet d'Akashi. Quant à ma robe, ce n'est rien qui ne pourra pas être rattrapé plus tard. Si vous voulez bien m'excuser.
L'une des filles lui barra le passage et la rose se retrouva acculée au fond de la pièce.
-Allons... ne pars pas encore ! On vient à peine de faire connaissance !
La coach serra les dents mais ne répondit pas.
-Franchement pourquoi Seijuro accepte t-il que tu sois près de lui ? Tu es laide à mourir !
-Totalement !
Satsuki avait bien envie de lui répondre mais puisqu'elle se retrouvait en position d'infériorité...
-Alors tu as perdu ta langue ?
-Si ça trouve, tu lui fait peur !
-Ah pathétique !
Les cinq filles s'approchaient de plus en plus et Satsuki avait du mal à garder son calme.
Elle tenta de foncer dans le tas mais l'une des filles agrippa ses cheveux et la rose tomba à genoux, le crâne horriblement douloureux.
-Ça me dégoûte qu'une fille comme toi puisse être aux côtés de Seijuro ! Et tu sais quoi ? On va jouer un peu.
-Lâchez-moi !
Ces deux mots provoquèrent à nouveau l'hilarité des filles et l'une d'elle sortit un petit ciseaux de son sac :
-Il paraît que Seijuro adore les filles avec des cheveux longs. Donc, je crois qu'on va couper les tiens.
Paniquée comme jamais, Satsuki se débattit comme une furie tandis que le ciseau se rapprochait d'elle.
-Non... Non !
-Ah mais tiens-la bien ! Je peux pas couper sinon !
-Je fais ce que je peux !
Quand Satsuki entendit le bruit des lames et qu'elle vit une de ses mèches qui tombait près de ses genoux, elle fondit en larmes :
-Waouh ! Tu as vraiment coupé !
-Évidemment ! Allez le reste !
A court d'idées, la rose serra le poing et frappa la fille qui la retenait de toutes ses forces. Le nez en sang, la fille en question lâcha les cheveux pour venir appuyer sur son nez :
-Oh, la salope !
-Reviens ici !
Elle courait aussi vite qu'elle le pouvait au travers de ses larmes et l'une des filles lui barra l'escalier. Ou plutôt, lui fit un croche pied.
Satsuki ne put que voir les marches de trop près tandis qu'elle roulait jusqu'en bas.
Son corps hurlait de douleur et sa panique augmenta quand elle vit que les filles descendaient à leur tout cet escalier. Ne cherchant à savoir si elle s'était cassé quelque chose, Satsuki se releva et courut vers ce qui était une issue de secours.
La porte donnait directement dehors et la rose se cacha derrière un énorme buisson d'épines qui griffèrent sa robe comme sa peau. Ses jambes lui faisaient atrocement mal mais elle ne devait faire aucun bruit.
-Elle est passée où, bordel ?!
-Laisse tomber, elle a eu son compte !
-Si Seijuro l'apprend...
-Comme s'il allait lever le petit doigt pour cette garce !
Les filles refermèrent la porte et Satsuki s'extirpa du buisson. Sa robe était définitivement en lambeaux et sa peau était striée, saignant à quelques endroits.
Elle voulait partir.
Se relevant difficilement, Satsuki boita jusqu'à la sortie du petit parc qui entourait l'hôtel et pria juste pour trouver quelqu'un qui puisse la raccompagner.
Elle tomba par chance sur le chauffeur d'Akashi qui la regardait, choqué au possible :
-Mais enfin... Vous allez bien ?! Vous êtes blessée !
-Je veux juste rentrer...
-Vous devez voir un médecin !
-Je veux juste rentrer !
La rose se mordit les lèvres au sang tandis que l'homme retirait sa veste pour lui poser sur ses épaules couvertes de bleus.
-Je vais vous ramenez.
-Merci...
Il l'aida à marcher jusqu'à la voiture et à peine Satsuki fut à l'intérieur que l'homme sauta au volant et démarra en trombe.
N'ayant même pas la force de rester assise, la rose se laissa tomber sur la banquette et attendit.
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C'est quand la portière s'ouvrit qu'elle comprit qu'elle était arrivée.
-J'insiste vraiment pour que vous voyez un médecin !
-Ça ira.
-Mais Monsieur Akashi...
-Ne lui dites rien ! Pitié ne lui dites pas !
Mais Akashi devait la chercher depuis un bon moment.
-Si... Dites-lui que vous m'avez raccompagné.
-Mais Mademoiselle...
-Vous n'avez qu'à lui dire ça : « Je ne peux pas supporter tout ça ». D'accord ?
L'homme finit par accepter, se promettant mentalement de dire la vérité à l'Empereur immédiatement revenu à l'hôtel.
Satsuki résista jusqu'à l'appartement et se traîna dans la salle de bain : elle était couverte de terre et de sang. Sa robe n'était plus qu'un chiffon et ses cheveux étaient également pleins de terre. Se débrouillant pour chercher l'endroit où sa mèche avait été coupée, la rose put se rassurer d'une chose : personne ne pourrait voir la différence.
Mais plus elle se regardait, plus ses larmes devenaient violentes. Satsuki se glissa dans la douche et alluma l'eau alors qu'elle portait encore sa robe.
L'eau piquait ses blessures mais elle s'en fichait. La rose enleva son bracelet et l'envoya balader quelque part.
Une fois qu'elle réussit à se calmer, Satsuki regarda l'état de son corps : ses bras n'étaient pas trop mal et son dos avait bien tenu. Par contre, ses jambes...
Ignorant leur état catastrophique, la coach se dirigea dans la chambre et enfila un pyjama.
Ensuite, elle se laissa tomber sur le lit et enfonça son visage dans son oreiller pour cacher ses pleurs.
Elle n'en pouvait plus de tout ça !
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Akashi était prêt à fouiller tout l'hôtel pour retrouver Satsuki mais son chauffeur lui épargna cette perte de temps :
-Monsieur...
-Je suis occupé pour l'instant.
-C'est au sujet de votre compagne...
Plus l'homme parlait, plus Akashi devenait blême.
Au final, il quitta la réception sans prévenir qui que ce soit.
Satsuki...
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A bout de souffle, Akashi déambula dans l'appartement à la recherche de la jeune fille. Il la trouva dans le lit à pleurer et blessée.
Le rouge s'approcha et attira Satsuki contre lui. Celle-ci s'accrocha immédiatement à lui lui et Akashi réussit à comprendre quelques mots au travers de ses larmes :
-Je suis désolée... Mais je ne peux pas... Je ne veux pas devoir supporter tout ça... Je n'y arriverais pas...
Akashi ne prêta pas attention aux blessures de la fille dans ses bras. C'était encore à cause de lui. Il lui releva le visage et parla :
-Je suis tellement désolé. Désormais, tu n'auras plus à devoir endurer tout ça. Je te le promet. Tu ne me reverras plus jamais.
-Akashi... ?
Le rouge embrassa tendrement cette bouche qui murmurait son nom. Un baiser profond et long.
Le garçon lâcha Satsuki et allait quitter la chambre quand il se retourna une dernière fois vers la rose qui ne comprenait pas.
-Adieu Satsuki.
-Non... attends !
Incapable de bouger à cause de ses jambes, elle ne put que le voir fermer la porte et entendre celle de l'entrée claquer durement.
-Akashi !
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Le rouge s'assit dans sa voiture et posa sa main sur ses yeux. Sans qu'il le veuille, deux larmes lui échappèrent tandis qu'il serrait les dents.
C'était à cause de lui si Satsuki avait autant souffert.
Mais bon sang, il l'aimait tellement cette fille !
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