Chapitre 24

Chapitre 24- Un malheur n'arrive jamais seul !

Satsuki était épuisée : pendant ces trois derniers jours, elle avait navigué entre Teiko et la chambre de Kise.

Le garçon... allait de plus en plus mal. Le premier soir, il avait pleuré jusqu'à ce que sa voix se casse et depuis, aucun mot n'avait franchi la barrière de ses lèvres. Le blond était resté dans sa chambre à regarder dans le vide, sans manger ni boire.

La jeune rose avait tout tenté, de la manière douce aux menaces mais rien ne marchait. Elle ne savait même pas si Kise l'écoutait.

Elle n'était passé qu'en coup de vent à l'appartement pour récupérer quelques affaires avant de s'installer temporairement chez le mannequin.

Alec s'était arrangé pour que le blond ne soit pas inquiété pour son travail mais Kise n'avait rien fait. Il n'avait pas bougé de son lit.

Les deux jeunes adultes se relayaient pour le surveiller : tout pouvait lui arriver dans son état actuel.

Et ce soir, Satsuki se tenait encore près de lui et tentait désespérément de lui faire avaler quelque chose :

-Ki-chan, s'il te plaît... Tu dois manger... Juste un peu...

Le blond ne la regardait pas, fixant un point imaginaire de puis le début.

La rose finit par abandonner et dut sortir de la chambre en vitesse pour cacher ses larmes. Elle ferma la porte et s'appuya dessus, une main sur sa bouche pour qu'il n'entende pas ses sanglots. Elle avait peur : peur pour lui et peur de ce qu'il était devenu.

Mais elle devait tenir.

Essuyant ses larmes avec les manches de sa veste, Satsuki retourna voir son ami en tentant de sourire.

-Bon Ki-chan, il va falloir penser à te laver, tu sais ?

Toujours aucune réaction.

Elle souleva le garçon qui, une fois les pied sur le sol, perdit l'équilibre, ses jambes cédant sous son poids. Trois jours qu'il ne s'était pas levé.

Satsuki réussit à la remettre debout et glissa le bras du garçon autour de son cou puis saisit la ceinture de son jean pour le maintenir à la verticale. Difficilement mais sûrement, ils arrivèrent à la salle de bain.

Un peu inquiète, la jeune fille lâcha son ami qui, inconsciemment, trouva la force de rester debout tout seul. Satsuki lui enleva son tee-shirt ainsi que son jean et alla chercher une serviette à nouer autour de ses hanches. Seulement quand elle fut sûr que la serviette n'allait pas tomber, la rose lui retira son caleçon. Ensuite, la jeune fille le fit s'asseoir sur une espèce de tabouret et alluma le jet d'eau. Testant la température sur son avant-bras et quand elle fut satisfaite de la chaleur, elle baissa la pression et commença par les cheveux blonds.

Veillant à mettre le beau visage en arrière, elle regarda les mèches foncer très légèrement et quand l'intégralité de sa tête fut bien mouillée, Satsuki éteignit l'eau et s'empara du shampoing. Elle frotta soigneusement la crâne du garçon et rinça le tout avec précaution.

-Vraiment Ki-chan, tu dois prendre beaucoup plus soin de tes cheveux ! Tes pointes sont toutes fourchues !

La rose enroula lesdits cheveux dans une serviette puis elle chercha une éponge pour frotter Kise. Quand elle l'eut en main, la jeune coach la fit mousser et frotta délicatement le dos de son ami.

Ce n'était pas la même chose qu'avec Akashi...

Tandis que les souvenirs la faisait rougir, Satsuki s'attaqua aux bras et au torse de Kise. Elle remarqua ainsi des traces de griffures sur la peau : le blond avait-il fait cela tout seul dans une crise de larmes ?

Machinalement, elle posa ses longs doigts dessus mais n'obtint absolument aucune réaction du mannequin : il était toujours dans le vide total.

Pendant qu'elle passait l'éponge sur les jambes musclés, elle parla. Plus pour elle-même mais cela n'avait plus aucun importance :

-Ki-chan, je te préviens : il est hors de question que j'aille laver ce que se trouve sous cette serviette. Tu le fais toi-même, d'accord ? Vraiment... Une fille est en train de te laver et tu préfères déprimer... Je sais que tu préfères les garçons mais quand même... Tu pourrais me raconter une blague ou deux ! Parce que c'est gênant pour moi de laver un garçon ! Bon c'est vrai, je me suis déjà douchée avec Ak... Attends, oublies ce que je viens de dire ! Je t'interdit de t'en souvenir !

Les yeux roses se levèrent avec espoir mais Kise ne bougeait pas. Satsuki cacha son soupir et essuya le corps trempé du mieux qu'elle pouvait en continuant son monologue :

-Ah, j'avais oublié ! J'ai vu Kasamatsu Yukio, il y a quelques jours ! Il te passe le bonjour. Enfin, il a plutôt dit : « A cet idiot de blond qui doit encore poser des problèmes à tout le monde ». Mais je ne veux pas dire que tu es un problème pour moi, hein ?! Je suis juste un peu inquiète mais quand c'est vous tous, je le suis toujours... Je le suis vraiment...

Elle baissa la tête et se mordit les lèvres tandis que de nouvelles larmes lui brûlaient les yeux.

-Ah, désolée... Mais je vais bien, d'accord ? C'est juste que je suis un peu fatiguée.

La rose essuya ses yeux et ramena Kise dans sa chambre.

-Bon alors... Tu veux mettre quoi ?

~¤~¤~¤~¤~

Midorima découvrit qu'il se sentait seul chez lui maintenant que Kazuo était revenu chez ses parents.

Mine de rien, le petit garçon était un sacré numéro.

Reprendre le boulot à l'hôpital avait été un peu dur après ce week-end mais le vert s'habituait vite à tout. Les patients arrivaient par vague mais les cas n'étaient difficiles à traiter.

Son biper le surprit un peu alors qu'il prenait un café amplement mérité : la vieille femme venue le voir était absolument horrible...

Abandonnant le fond du breuvage, la petite tasse en carton finit dans la poubelle et Midorima rejoignit au pas de course l'accueil de l'hôpital.

Là, l'attendait Aomine, la manche de son uniforme déchirée et le bras en sang. Les deux hommes de fixèrent un instant avant de détourner la tête et de soupirer : ils n'étaient pas vraiment ravis de se revoir.

-Aomine.

-Midorima.

-Tu as l'air bien blessé.

Le médecin le conduisit vers une petite pièce afin de traiter son cas -bien que de son avis, le cas Aomine Daiki était incurable.

Le vert écarta le bandage de fortune et resta les yeux exorbités devant l'ampleur de la blessure :

-Ouais, je me suis pris une balle. J'aurais jamais pensé que cette femme aurait le courage de tirer...

-Aomine...

-Quoi ?

-Le balle a quasiment perforé ton bras ! Tu devrais être évanoui ou hurler de douleur ! Tu peux le bouger ?!

Choqué, il vit le bras quitter ses mains et Aomine fit quelques gestes, l'air surtout ennuyé.

-Tu vois...

Incroyable ! Inimaginable !

-Et donc, Midorima, tu vas me recoudre ou un machin du genre ?

-Tu vas être opéré en tout cas pour sortir la balle. Et rester ici un moment.

L'air ennuyé d'Aomine s'aggrava alors que le vert désinfectait la blessure.

-Je vais prévenir une équipe pour t'opérer en urgence.

-J'ai tout mon temps.

Heureusement, une équipe put se préparer rapidement et Aomine fut conduit dans une chambre afin qu'il se prépare pour l'intervention d'urgence. Tous restaient choqué par le fait qu'il ne ressente pas la douleur.

~¤~¤~¤~¤~

Alec était revenu après son shooting photo pour la nouvelle collection. Il se débarrassa de ses chaussures et de sa veste doublée de fourrure.

-Bonsoir.

L'américain remarqua la jeune fille au cheveux roses dans la cuisine près de l'évier : les cernes sous ses yeux étaient immenses mais son sourire restait sincère.

-Bonsoir, il va mieux ?

Satsuki secoua sa tête : vraiment aucune amélioration.

Le mannequin décida de se faire un café et proposa une tasse à la coach qui refusa.

-Je ne sais plus quoi faire...

Les yeux roses très las fixaient la fenêtre. Elle était vraiment trop épuisée : elle dormait sur le canapé et s'obligeait à se réveiller fréquemment pour aller voir Kise.

-Tu n'es pas obligée de rester ici.

-Je dois le faire...

-Pourquoi ? Ce n'est qu'un ami pas un membre de ta famille.

-Ils sont bien plus que ça !

Elle avait crié et s'excusa immédiatement.

-Je vais allez dormir un peu.

Le garçon comprit parfaitement ce quel sous-entendait : elle allait pleurer quelque part où personne n'allait la voir.

Satsuki se réveilla deux heures plus tard, l'écran de son téléphone affichait 23h. Son premier réflexe fut de monter l'escalier et pousser la porte à droite. Kise dormait.

Non, ce n'était pas ça...

Kise ne dormait pas !

Elle hurla si fort le prénom du garçon qu'elle eut l'impression que ses cordes vocales se déchiraient.

-Ki-chan ! Ki-chan !

Elle le secouait mais les yeux ne s'ouvraient pas.

Alec déboula en courant, totalement paniqué :

-Qu'est-ce qu'il y a ?!

-Il ne se réveille pas... Il ne se réveille pas !

Le garçon courut chercher son portable pendant que Satsuki giflait Kise à en avoir mal aux paumes.

-L'ambulance est en route.

-Ki-chan ! Ki-chan !

Alec dut arrêter les mains de la coach avant que Kise ne soit méconnaissable.

Elle s'arracha de l'américain et alla bercer le blond contre lui. La respiration était faible mais c'était déjà bien.

L'ambulance arriva tous feux allumées et le bruit de la sirène fit descendre Alec qui ouvrit la porte. Les ambulanciers montèrent l'escalier en un temps record et une femme prit Satsuki à part :

-Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé ?

-Il ne buvait pas et ne mangeait pas... Je tentais de le forcer mais il ne voulait pas...

-Savez-vous dans quel hôpital se trouve son médecin traitant ?

-Non... Mais j'en connais un à l'Aiiku Hospital ! Ki-chan le connaît aussi.

La femme lui appris effectivement qu'ils se dirigeraient là-bas de toute façon et demanda le nom du médecin en question.

-Quelqu'un doit venir avec nous...

Alec poussa Satsuki en avant :

-Vas-y. Appelle-moi dés que tu sais quelque chose s'il te plaît. Je m'occupe de ses parents.

Trop paniquée pour le remercier, elle pressa juste sa main et suivit le brancard dans l'ambulance. Un homme posa des perfusions au blond et demanda à Satsuki de lui parler. La rose cala la main de Kise contre sa joue et caressa tendrement son visage :

-Ki-chan... On va voir Midorin. Alec va contacter tes parents, ils vont nous rejoindre. Alors reste avec moi, d'accord ?

Elle refusa que ses larmes coulent. Pas maintenant, non !

L'ambulance traça dans les rues et rejoignit l'hôpital en quelques minutes. Le brancard où était allongé Kise fut directement emmené par des infirmiers et infirmières mais Satsuki dut rester à l'accueil. Elle se rongea les ongles sans cesser de fixer la double porte par laquelle le mannequin avait disparu.

-Momoi ?

La rose se retourna vers Midorima et se jeta contre lui sans hésiter.

-Midorin ! J'ai eu tellement peur ! S'il te plaît, fais quelque chose ! Je t'en supplie...

Le vert referma ses bras musclés autour de la fine jeune fille qui s'accrochait désespérément à sa blouse blanche.

-Momoi, qu'est qu'il y a ?

-C'est Ki-chan...

Au même instant, son bipeur lui ordonna de rejoindre la pièce où se trouvait le blond.

-Je vais m'occuper de lui, d'accord ? Alors, reste calme.

Il décrocha les mains blanches et plongea ses yeux verts dans ceux larmoyants de la jeune fille.

Elle le laissa partir et, incapable de rester plus longtemps debout, s'assied sur un des fauteuils -ou plutôt, se lassa tomber-, attendant juste Alec et les parents de Kise.

Elle attendit encore et encore...

~¤~¤~¤~¤~

Akashi contemplait le dossier sur lequel il était censé travailler.

Mais son esprit n'était absolument pas d'accord pour s'y mettre.

Il n'avait pas appelé Satsuki depuis. Le rouge commençait à se dire que trois jours sans lui parler ou même la voir, c'était beaucoup trop. Qu'elle lui manquait...

Mais l'Empereur n'allait certainement pas l'avouer.

Les yeux vairons se posèrent sur le téléphone hors de prix près de sa main : il pourrait l'appeler pour lui demander des nouvelles de Kise...

Mais il devait vraiment s'occuper de ce dossier...

Akashi se prit la tête entre ses deux mains : pourquoi n'arrivait-il plus à se défaire de l'image de la rose ?

~¤~¤~¤~¤~

Satsuki fixait l'écran de son portable : le numéro d'Akashi y était inscrit, elle n'avait plus qu'à appuyer sur la touche d'appel pour lui parler.

Pour lui demander de venir et de la prendre dans ses bras. De lui murmurer que tout irait bien.

Elle l'appellerais plus tard.

Alec l'avait averti que les parents du blond étaient en voyage à Kyushu et se trouvaient dans l'incapacité de revenir avant demain soir.

-Pardon Mademoiselle, mais c'est l'heure...

Minuit passé...

Mais elle ne pouvait pas s'en aller. Pas sans avoir vu Kise dans un lit blanc, bien vivant.

L'infirmière insista et Satsuki, plus épuisée qu'autre chose, l'incendia avec ses yeux dans une imitation parfaite de l'Empereur. La femme détala sans ajouter quoi que ce soit.

-Momoi.

Midorima s'approchait d'elle, l'air encore plus épuisé qu'elle.

Il lui sembla que tout son corps se brisait alors que la rose se leva en une fraction de seconde pour rejoindre le vert.

Elle était prête à pleurer de nouveau : mais serait-elle rassurée ou le contraire ?

-Ki-chan...

-Il est vraiment mal en point. Son organisme a beaucoup de mal à supporter le manque de nourriture. Il est également totalement déshydraté.

Il « est » pas il « était » !

-Tu veux le voir ?

Midorima posait sa main sur son épaule tandis que la rose baissait la tête, les lèvres tremblantes d'émotion. Il la guida dans un chambre à part.

-Seulement quelques minutes. Après, tu rentres chez toi et tu vas dormir. Tu en as vraiment besoin.

Le vert ouvrit la porte et laissa passer la petite coach. Lentement, comme si elle avait peur de réveiller le garçon endormi, Satsuki se glissa près de lui et attrapa sa main toujours aussi froide :

-Ki-chan... Tu es à l'hôpital alors quand tu te réveilleras, ne t'inquiètes pas, d'accord ? Je viendrais te voir tous les jours, je te le promet.

Midorima regardait la rose qui caressait tendrement les cheveux blonds, ignorant délibérément les machines ainsi que les poches remplies de substances étranges pour se concentrer uniquement sur son ami.

Mais à moment, les épaules de la jeune fille se mirent à tressauter tandis qu'elle fondait à nouveau en larmes :

-Je suis tellement désolée, Ki-chan ! Je n'ai pas réussi à t'aider... Pardonne-moi.

Elle posa la main du garçon et remonta inutilement la couverture blanche.

-Je serais là demain.

Satsuki passa à côté du vert sans un mot et celui-ci ferma la porte.

-Que c'est-il passé ?

-Dai-chan l'a quitté.

Midorima ferma les yeux. Ouais, il comprenait bien.

-Aomine...

La rose se retourna vers la porte : elle avait tellement envie d'aller dormir mais elle voulait aussi veiller sur Kise.

-Je me souviens parfaitement que si Aomine et Kise se mettaient ensemble, tu me devais de l'argent Momoi.

Elle se tourna vers lui, un peu surprise par le fait qu'il pense à ça alors que Kise était à moitié mort dans la pièce juste à côté.

-Je tentais de te dérider un peu.

Le fait qu'il s'explique arracha un mince sourire à Satsuki et elle le remercia.

Midorima se demanda un instant s'il devait mettre la jeune fille au courant concernant le fait qu'Aomine dorme dans la chambre en face. Tant qu'elle ne lisait pas le nom écrit à l'effaceur bleu...

-Tu les auras demain. Je vais rentrer pour prévenir son colocataire.

-Momoi !

Les longs cheveux roses volèrent alors que leur propriétaire se retournait vers le vert :

-Ce que tu fais pour Kise... Je trouve ça bien. T'avoir près de lui... il en a bien besoin.

Midorima repartait déjà dans la direction opposé quand la voix de Satsuki retentit derrière lui :

-Merci Midorin ! Pour tout.

Le médecin ferma les yeux, sourit imperceptiblement et lui fit un signe de la main avant de poursuivre sa route.

~¤~¤~¤~¤~

A cette heure-ci, il n'y avait pas beaucoup de bus mais Satsuki réussi tout de même l'exploit d'en avoir un.

Elle arriva peu de temps après chez le blond et à peine fut-elle entrée qu'Alec se précipita vers elle :

-Alors ? Alors ?!

-Il doit se reposer pour l'instant.

-Donc, il va bien...

Soulagé l'un comme l'autre, ils se laissèrent tomber dans le canapé.

-Ses parents arrivent demain soir et dorment ici.

-De toute façon, je retourne chez moi demain matin. Maintenant que Ki-chan est à l'hôpital, je n'ai plus à rester ici.

Satsuki bailla et Alec y vit le signal de remonter se coucher. La rose attrapa l'oreiller et se laissa tomber de sommeil.

~¤~¤~¤~¤~

Midorima allait craquer.

Tout d'abord, une épidémie avait de nouveau frappé le service entier, ensuite une horde de fans avait voulu voir Kise -comment étaient-elles au courant?!- et pour finir, Aomine totalement dopé par la morphine devenait... étrange.

-Hey ! C'est mon pote, Mido ! Alors vieux, la forme ?

Le tout avec une expression béate digne d'un enfant qui rencontre le Père Noël.

-Et tu sais quoi ? L'infirmière, elle est vachement belle !

Pourquoi ? Pourquoi lui ?! Qu'avait-il fait sincèrement ?

-Je dois y aller...

-Non ! Je me sens tellement seul...

Il... allait se mettre à pleurer ?!

Déguerpissant le plus vite possible, il ferma la porte et se retrouva face à Satsuki.

-Bonjour Midorin.

-... Momoi. Tu viens voir Kise ?

-Oui, qui d'autre ?

Finalement, il avait décidé de ne pas lui dire.

La jeune fille ouvrit la porte et marcha jusqu'au lit :

-J'ai entendu dire que ses fans voulaient le voir.

-Personne de l'extérieur à part toi et ses parents n'a l'autorisation d'entrer.

-Je suis étonnée d'avoir toujours la permission...

Disons qu'il s'agissait d'une petite demande de Midorima.

La main blanche vint se perdre dans les mèches blondes tandis qu'elle les remettaient en place sur son front.

-Il ne se réveillera pas avant un moment.

-Je m'en doutais.

Bizarrement, il se sentait de trop quand il remarquait l'affection profonde entre ces deux-là. Ce n'était rien de plus mais Midorima se sentait gêné d'être là.

-Ses parents vont sans doute venir ce soir.

-Très bien.

Après avoir promis de revenir le lendemain, Satsuki quitta la chambre accompagné du médecin.

Elle allait s'en aller quand le stupide énergumène choisit cet instant pour appeler Midorima :

-Mido ! Je m'ennuie ! Mido ?!

Les yeux verts se fermèrent, suppliant silencieusement le bleu de la fermer.

-C'est.. Dai-chan ?

-Oui.

Cela ne servait plus à rien de le cacher maintenant...

Satsuki entra dans la chambre et se figea.

-Satsu ! Satsu ma copine ! Qu'est-ce que tu fais là ? Ah je sais ! Tu as grossi non? Tu voulais voir si t'étais enceinte ! Ben il a pas perdu de temps, Akashi ! Ahaha !

Le vert et la rose n'osaient pas se regarder.

-Midorin ?

-Il s'est pris une balle de le bras.

-Et je ne suis pas enceinte.

-Par contre, elle nie pas être avec Akashi !

Aomine se balançait dans son lit, prit d'un fou rire en voyant les joues rouges de son amie d'enfance.

Satsuki s'approcha pour regarder le bandage autour de son bras.

-Une balle... Tu es vraiment trop téméraire, Dai-chan.

-Et toi, trop mignonne !

Il chercha à la serrer dans ses bras mais elle s'écarta vivement.

Midorima espérait n'importe quoi qui puisse lui donner une bonne raison de quitter cette chambre. N'importe quoi !

Un infirmier couvert de sang déboula dans la chambre et supplia le vert de venir vite :

-Que se passe t-il ?!

-Un accident de bus, Monsieur ! Nous avons absolument besoin de tout le monde !

-J'arrive !

C'était peut-être un peu exagéré comme raison, non ?!

Midorima quitta la chambre en courant, abandonnant la rose qui s'était finalement faite attraper par Aomine.

-Satsu, câlin !

-Dai-chan ! Mais enfin, arrêtes !

-Seulement si tu promets de rester un peu avec moi !

-Je promet, d'accord ? Alors ne me serre pas aussi fort !

Obéissant, le bleu totalement sous morphine sourit de toutes ses dents à son amie.

Satsuki fouilla ses poches : il fallait vraiment qu'elle fasse une vidéo.

~¤~¤~¤~¤~

Il y avait une vingtaine de blessés en tout. La plupart n'avaient rien de grave mais en s'approchant d'une femme enceinte au visage en sang , Midorima sentit qu'elle lui prenait la main :

-Shintaro...

-Oh mon Dieu !

Cette femme !

-Misaki...

-Shintaro, je ne sent plus le bébé !

Takao Misaki était en train de perdre beaucoup trop de sang.

~¤~¤~¤~¤~

Takao courrait comme un fou, bousculant au passage beaucoup de personnes mais ne prit pas le temps de s'excuser : Misaki... Misaki avait eu un accident !

L'hôpital l'avait appelé et il avait demandé à la voisine de garder Kazuo avant de courir voir sa femme.

Misaki... Misaki...

Il répétait le prénom de sa femme encore et encore.

Le bébé... Sa fille ! Comment allait sa fille ?!

Et Kazuo qui n'avait pas compris pourquoi il partait si vite...

Il déboula dix minutes plus tard dans l'accueil de l'hôpital et se jeta sur la première personne en face de lui :

-Takao Misaki... Dans quelle chambre...

Ses poumons lui faisaient tellement mal...

-Je suis désolé mais nous n'avons pas encore...

-Elle est... enceinte !

L'infirmier se gratta la tête avant de se souvenir :

-Ah oui... Vous êtes de la famille ?

-Son mari... Ma femme...

-Le docteur Midorima s'occupe d'elle pour l'instant. Je vais l'avertir que vous êtes là.

Takao se laissa glisser au sol. De nombreuses autres personnes étaient là pour la même raison. Certains pleuraient, d'autres priaient mais le silence pesait sur chacun.

Le brun se releva afin d'aller se servir un verre d'eau à la fontaine plus loin.

-Takao.

Il lâcha le verre et couru vers Midorima. Cependant, il s'arrêta à mi-chemin quand il remarqua le visage du vert.

-Takao, je...

-Non, ne le dit pas... S'il te plaît, ne me le dit pas !

Midorima obligea son ancien amant à le suivre dans une autre pièce.

-Écoutes moi Takao !

Il avait haussé la voix et le garçon se calma.

-Je ne voulais pas à avoir à te le demander mais...

-Mais ?

-Je te demande de te calmer et d'aller voir ta femme.

Takao se recula en secouant la tête :

-Je ne comprend pas...

-Misaki est gravement blessée et le bébé ne va pas bien du tout. Nous tentons tout mais...

-Ne le dis pas ! Tais-toi !

Midorima tentait vainement de le calmer mais Takao ne se contrôlait plus.

-Où est ma femme ?!

-Takao !

Le brun cessa de bouger.

-On va allait voir Misaki, d'accord ?

Le vert tira le poignet et entra dans un salle d'opération :

-Met ça, je te prie.

Takao enfila la blouse en quelques secondes et put enfin rejoindre sa femme. Tout ce qu'il voyait, c'était du sang. Du rouge partout. Tellement de rouge.

-Kazunari...

-Misaki...

Il caressa les cheveux poisseux de sa femme alors que les médecins s'éloignaient, les laissant seuls.

-Kazunari, je crois que je vais mourir...

-Ne dis pas ça ! Pense à moi ! A Kazuo et à notre fille !

-Notre fille... Kazu... Je veux qu'il la sauve, d'accord ?

-Misaki...

La poigne de sa femme se faisait déjà moins forte.

-Tu promets de l'aimer ? Même si je ne suis plus là ?

-Misa...

-Promet-le moi !

Ses yeux s'embuèrent.

-Kazu... Je veux voir Shintaro... Qu'il vienne ici...

-Je suis là.

Le vert s'approcha, le visage sombre et fermé : il savait d'avance comment cela allait se conclure.

-Shintaro... Tu ne peux plus rien pour moi... Je perd trop de sang mais... Si tu peux sauver le bébé... Sauve-la...

-Compris. Takao écarte toi.

-Quoi ?!

-Ta femme a pris sa décision. En tant que médecin, il est de mon devoir de répondre à sa dernière volonté. Préparez-moi le nécessaire pour une césarienne.

Takao vit avec effroi les lames s'approcher de sa femme et de son ventre.

-Arrêtez... Stop !

Midorima leva ses yeux vers lui :

-Faites-le sortir s'il vous plaît.

Le brun fut traîné par deux hommes jusqu'à la porte et l'empêchèrent de rentrer. Il hurlait le nom de sa femme et du médecin.

Le vert entendait les hurlements de son ami et son cœur se brisa : il ne méritait pas ça. Une main bien trop froide se posa sur la sienne.

-Merci... Shintaro... Tu voudras bien... Prendre soin d'eux à ma place ?

L'autre médecin avait la lame à quelques centimètres de son ventre.

-Je te le promet.

Misaki laissa enfin ses larmes couler et murmura une dernière chose :

-Miho...

-Quoi ?

-Ma fille... Miho... Takao Miho, d'accord ?

Midorima ferma un instant les yeux et acquiesça. La mère tenta de sourire et ferma les yeux.

La lame entaillait déjà son ventre.

~¤~¤~¤~¤~

Takao mordait son poing pour ne plus hurler. Sa femme... Misaki...

La porte s'ouvrit, laissant plusieurs médecins sortirent et tous regardaient le brun avec pitié. Mais seul, Midorima s'approcha pour lui parler :

-Shin-chan...

-Je suis désolé, Takao.

Le brun secoua la tête et poussa le vert pour entrer et découvrir le corps de sa femme.

-Misaki... Misaki !

Ses yeux qui ne s'ouvriraient plus, sa bouche qui ne sourirait plus...

Midorima resta en retrait. Il en était malade. Le bébé, non Miho, avait été emmenée en urgence pour recevoir de l'oxygène et d'autres choses dont il n'arrivait plus à se souvenir.

-Shin-chan...

Le brun se rapprochait de lui :

-Pourquoi as-tu laissé Misaki mourir ? Pourquoi me l'as-tu enlevé ?

Le garçon pleurait en posant ses questions et se recula violemment quand Midorima tendit la main vers lui :

-Takao...

-Ne m'approche pas ! Je te hais !

Le vert baissa son bras : la réaction de son ami était compréhensible pourtant il en souffrait.

-Ta fille...

-Je ne veux pas la voir ! Ne m'en parle pas ! Ne t'approche plus de moi ou de Kazuo, tu entends ?!

Il abandonna Midorima pour revenir près de sa femme.

Le vert finit par sortir et marcha sans but dans les couloirs.

Il avait perdu sa patiente. Il venait d'échouer à sauver quelqu'un.

Sa main retira ses lunettes tandis qu'il se mettait à pleurer pour la première fois depuis très longtemps.

-Midorin ?

Il ne retourna pas la tête savant parfaitement qu'une seule personne l'appelait comme ça.

-Je suis désolée, j'allais partir quand je t'ai vu passer... Je vais te laisser.

Il voulut dire quelque chose mais un sanglot secoua son corps et il se laissa tomber à genoux. Avait-il tué la femme de Takao ?

Le vert n'eut pas à se questionner plus longtemps car il sentit deux bras l'entourer et sa tête fut posé contre une poitrine très douce.

-Ça va s'arranger...

Midorima se laissa davantage étreindre tandis que ses sanglots augmentaient considérablement.

Satsuki se dit seulement qu'en ce moment, elle avait le don pour trouver les Miracles en pleine crise, de toutes les façons possibles.

Qui sera le prochain ?

~¤~¤~¤~¤~

La rose réussi finalement à retourner chez elle, le soir-même. Elle avait eu beaucoup de mal à se concentrer pour l'entraînement mais tant que les choses s'arrangeraient...

Elle ferma sa porte et leva les yeux vers sa cuisine :

-Bonsoir Satsuki.

Akashi était en train de cuisiner quelque chose et enleva son tablier pour s'approcher d'elle.

Satsuki jeta juste son sac et son manteau et se jeta dans les bras du rouge qui la réceptionna, surpris :

-Satsuki ?

-Tu m'as manqué !

Les mains du rouge trouvèrent leur place dans le dos de la jeune fille et la colla totalement contre lui.

-Oui, toi aussi...

La rose frotta doucement son visage contre le tee-shirt d'Akashi et s'éloigna un peu, gênée par son initiative.

-Tu as faim ?

-Oui...

Elle s'assit sur le canapé tandis qu'Akashi lui apportait une assiette remplie de paella.

-Satsuki ?

-Oui ?

Le rouge posa son assiette et se tourna vers la jeune fille :

-L'ouverture d'un hôtel que je viens d'acheter se fait dans deux jours. Et une petite soirée sera organisée pour fêter ça. J'aimerais que tu viennes avec moi.

-Que je vienne ? En tant que quoi ?

Akashi approcha son visage de la rose qui eut du mal à respirer convenablement :

-Pourquoi pas... qu'en tant que ma compagne ?

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