Chapitre 23
Chapitre 23- Tu joues avec mes nerfs !
Le violet avait passé l'heure suivante à regarder Himuro dormir.
Quand le brun avait commencé à montrer des signes de son futur réveil, Murasakibara -en bon ami qu'il était- était descendu dans la cuisine pour lui préparer deux-trois choses à grignoter. Le plateau attendait sagement sur le bureau de la chambre et le futon dans lequel le géant avait dormit était plié dans un coin de la pièce.
Assis contre le lit, il tournait le dos à la fenêtre mais son visage était tourné de façon à pouvoir scruter son ami brun. Himuro semblait si petit, si fragile...
Sa grande main vint se poser dans les cheveux noirs pour une caresse très douce et les mèches glissaient entre ses doigts, cherchant à lui échapper.
Murasakibara finit néanmoins par retirer sa main mais Himuro -toujours endormi- souleva légèrement sa tête pour garder le contact avec le violet. Le bras du géant retrouva sa place près de l'oreiller pour continuer à jouer avec les cheveux de l'amnésique.
Un soupir de contentement franchit les lèvres du brun qui se réveillait maintenant progressivement. Ses paupières s'ouvrirent doucement et la vision de Murasakibara, le menton posé sur son bras, cumulée à la sensation dans ses cheveux, le firent sourire de bonheur.
Du moins, avant que sa tête ne le menace d'exploser.
Himuro roula sur le dos, ses mains cherchant à enfoncer ses tempes tant la douleur le vrillait.
-Muro-chin, bois ça.
Il attrapa difficilement le verre d'eau et avala net les comprimés que lui tendait son ami.
Sa tête heurta son oreiller et la fraîcheur de la peau du violet contre son front le fit soupirer : le brun se serait volontiers passé de l'épisode de la gueule de bois du lendemain matin.
-Mal...
-Tu devrais manger un peu Muro-chin.
-Pas faim... Mais merci.
Murasakibara offrit une moue réprobatrice au garçon allongé, le défiant de refuser une nouvelle fois alors qu'il posait le plateau sur le lit.
Comprenant qu'il n'y avait plus d'issues possibles, Himuro se redressa et mordit dans son pain grillé recouvert de beurre fondu et de confiture.
Bon d'accord, c'était bon !
Le sourire satisfait du violet finit par être contagieux et le brun sourit à son tour.
-Mon parents sont rentrés ?
-Non.
Comme par hasard, le téléphone du plus petit vibra sur son bureau et une chanson entraînante emplit la pièce. Murasakibara se leva et donna l'objet en question à son propriétaire qui décrocha instantanément :
-Maman ?
La voix de la femme résonna si fort qu'Himuro éloigna instinctivement l'appareil de son oreille. Les deux garçons pouvait entre sa mère aussi bien que si elle parlait avec la fonction haut-parleur :
-Tatsuya, j'espère que je ne te réveille pas avec Atsushi ?
-Non, on était déjà debout...
-Bien tant mieux ! Je voulais dire quoi déjà ? Ah oui ! Ton père et moi, on ne va pas passer à la maison avant ce soir. Tu sais où la cuisine, tu pourras t'en sortir ?
-Oui Maman...
-Et passe le bonjour à Atsushi !
Aucun des deux garçons ne lui précisèrent qu'ils pouvaient que cette conversation était parfaitement entendue par chacun.
-Bon, j'y retourne, c'est un vrai chantier ! Bye !
Elle raccrocha et Himuro posa son téléphone près de son oreiller.
-Je crois que j'ai perdu trop de décibels d'un seul coup.
-Mais même sans entendre, Muro-chin peut manger.
Le plateau revint en force près du brun qui lança un regard suppliant au violet qui resta de marbre. Il grogna mais se résigna à finir.
-Ah... Je promet de ne plus jamais boire !
-Muro-chin paraît bien sûr de lui.
-C'est promis ! J'arrive même pas à me souvenir de ce que j'ai pu faire hier soir !
Murasakibara stoppa ses mouvements -le plateau resta donc en équilibre à cinq centimètres du sol- et regarda étrangement son ami : donc il ne se souvenait pas l'avoir embrassé et tout ?
Étrangement, il était rassuré. Le violet ne savait absolument pas comment réagir dans le cas contraire.
-Atsushi ?
-C'est rien. Les médicaments font effet ?
-Ça commence, ouais... Je crois que je ne vais pas sortir de mon lit aujourd'hui.
-Je peux rester avec toi, si tu veux.
Himuro retira son bras de ses yeux pour regarder le géant, assis en tailleur sur son sol :
-Tu ne travailles pas aujourd'hui ?
-Je peux m'arranger. C'est moi qui est amené le champagne donc c'est ma faute si Muro-chin n'est pas bien.
-Atsushi...
Et puis, il avait envie de rester près de lui...
Un coup de téléphone plus tard au collègue pâtissier avec qui il alternait les jours au restaurant et Murasakibara fut libéré des obligations pour la journée.
Le violet retourna dans la chambre de son ami, un sourire vainqueur sur le visage. Himuro alluma sa console de jeu et lança une manette au géant qu'il réceptionna avec la nonchalance qui trahissait son habitude.
Assis en tailleur, des paquets de chips et des bouteilles de sodas près d'eux, les deux garçons lancèrent le jeu, prêts à s'affronter sur tout et n'importe quoi.
De toute façon, il fallait absolument que Murasakibara oublie à quel point il mourrait d'envie d'embrasser Himuro.
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Ils avaient passé la matinée à vadrouiller en ville, entrant de temps en temps dans des magasins au hasard, sans vraiment chercher quelque chose en particulier.
Ils cherchaient surtout à retrouver le temps perdu.
Cependant, un arrêt obligatoire les fit se poser dans l'enceinte du Magi Burger afin de manger.
Kagami se trouvait donc devant un plateau couvert de hamburgers tandis que Kuroko buvait son milk-shake à petites gorgées.
-Tu vas juste manger ça ?
-Oui.
Le vorace rouge n'avait pas remarqué que la main du turquoise avait déjà effectué un aller-retour sur son plateau, subtilisant gracieusement un des petits paquets rouges et blanc encore chauds. C'était étrange de se retrouver autour de cette table : comme à l'époque lorsqu'ils étaient adolescents et qu'ils venaient là tous les deux voire même avec l'équipe.
-C'est bizarre...
-Quoi donc ?
Kagami tritura son hamburger et finit par poursuivre sa phrase :
-De se retrouver là tout les deux. Comme avant.
Kuroko amena la paille de son milk-shake à sa bouche pour cacher son début de sourire. C'était troublant d'être sur la même longueur d'onde.
Le rouge dut remarquer à un moment qu'il n'avait pas le bon compte de hamburgers car ses yeux foudroyèrent l'ancienne ombre qui soutint le regard sans ressentir de gène ou de besoin de s'excuser. Kagami abandonnant le combat silencieux en grognant et préféra aller chercher une autre boisson.
Kuroko le regarda s'éloigner et jeta un regard impénétrable dans la salle qui se vidait au fur et à mesure. Sa table, cachée derrière un amas de plantes vertes, était d'habitude prise par des couples en mal d'amour ou en plein règlement de comptes, bien que sur ce dernier point, le turquoise avait du mal à comprendre pourquoi venir dans un fast-food mais comme la compréhension humaine n'est pas son principal intérêt dans la vie...
Bref, cette table était parfaite pour épier en toute discrétion. Ce qui se révéla très utile par la suite.
Kagami reprit son siège et tendit un milk-shake à son ancienne ombre, les joues rosies. Pourquoi rosies ? Même le rouge n'en savait rien !
Ils burent silencieusement jusqu'à ce que les sièges de la table de l'autre côté des plantes raclent le sol et que de nouvelles personnes s'installent sans faire attention à eux.
-Et donc qu'est-ce que tu me voulais ?
Les deux anciens de Seirin se regardèrent, reconnaissants parfaitement la voix du beau mannequin blond.
-Il faut vraiment qu'on mette les choses au clair.
Les yeux écarquillés, Kagami concentra toute l'attention dont il était capable pour suivre la conversation qui allait suivre.
Après tout, Kise et Aomine réunis au Magi Burger pour « mettre les choses au clair », ça devait valoir le détour, non ?
Kise tripotait son soda, offert par Aomine plus tôt. Le bleu l'avait appelé pour lui demander de le rejoindre ici rapidement.
-Tu sais, Aominecchi, je ne peux pas forcément quitter l'agence dès que tu me le demandes...
-Pourtant tu es là.
Ouais, c'était vrai. Il avait supplié son manager de lui laisser une heure tout au plus. Il se sentait pathétique de toujours accourir dès que le policier le demandait.
-Fais vite s'il te plaît. Mon manager va me tuer si je prend plus de temps.
Le bleu n'arrivait pas à le regarder dans les yeux.
-Je n'arrive pas à t'oublier.
Kise, comme les deux autres bien à l'abri derrière les plantes vertes, n'en crurent pas leurs oreilles.
-Quand je rentre chez moi, j'ai le sentiment que quelque chose manque. Je ne dors plus et je n'arrive plus à me concentrer au travail.
Le cœur du mannequin battait très vite et il se mordit les lèvres. Il demanda :
-Pourquoi me dire tout ça ?
Cette fois, Aomine planta ses orbes bleues dans celles de son ancien amant.
-C'est fini, Kise. On ne se remettra jamais ensemble.
Kagami voyait le blond pâlir tellement rapidement qu'il cru un instant qu'il allait défaillir. Il lui semblait surréaliste que ces deux-là aient pu entretenir une relation amoureuse. Et pourtant...
Le rouge jeta un regard en coin à Kuroko et resta bêtement planté devant la mine malheureuse à souhait que le turquoise affichait. L'ancienne ombre ne fit aucun commentaire.
Aomine cru également que Kise allait s'effondrer. Il s'attendait à des larmes mais le blond se reprit et d'une voix bien trop aiguë pour être normale, reprit comme si de rien n'était :
-Ça, je l'avais bien comprit. Pourquoi me faire venir jusqu'ici pour me le rappeler ?
-Parce que je peux enfin t'oublier après l'avoir dit. Il ne manquait plus que ça pour je passe à autre chose. Pour que je reprenne du début.
Le bleu ne lâchait plus son ancien coéquipiers des yeux, prêt à le retenir s'il heurtait le sol au cas où.
Kise inspira profondément, chassant les larmes qui menaçaient de couler.
-Si ce n'était que ça...
Allait-il s'en remettre lui ? Il n'en était pas sûr.
La tristesse que ressentait Kuroko semblait augmenter au fur et à mesure que Kise se composait ce faux sourire dont il avait le secret.
-Tu es libre Aominecchi. Je ne te retiendrais pas.
-Kise... Merci. Pour tout.
Aomine aller presser la main du blond en remerciement mais il arriva à se retenir au dernier moment. Il fit reculer son siège et quitta le fast-food sans un regard en arrière.
Kagami n'en croyait pas ses oreilles : Kise... et Aomine ! A tout bien y réfléchir, même à lui ça lui paraissait plausible ! Et ce secret « révélé », la pseudo-conversation d'hier soir expliquait bien des choses. Mais dans ce cas... Qui était la personne pour laquelle le bleu avait quitté son petit-ami ?
Il obersva Kise finir son soda et quitter à son tour le Magi Burger.
Le pompier se rassit correctement, fixant l'ombre des Miracles qui ne quittait plus son air triste.
Kuroko n'aurait jamais voulu entendre cette conversation. La douleur sur le visage de Kise avait été tellement forte que le turquoise se sentait abominable d'avoir tout entendu.
-Dis Kuroko...
Les yeux mornes découvrirent qu'un chagrin tout aussi fort que le sien prenait place sur le visage de sa vieille lumière.
-Je sais Kagami.
A nouveau, cette entente mutuelle leur arrangea bien les choses. Se débarrassant du plateau, les deux garçons rentrèrent chez eux où attendait sagement Nigou.
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Il avait encore perdu !
Rageant contre son ami aux cheveux violets, Himuro réclama une dernière partie.
-Hein ? Mais Muro-chin n'est pas fatigué ?
-Allez... ! Si tu gagnes, je te donne mes chips !
Évidemment l'attention du géant fut démultiplié mais le brun n'avait pas fini :
-Cependant, si je gagne... Tu auras un gage.
-Un gage ?
L'amnésique lui expliqua que quoi qu'il demande, Murasakibara devait à tout prix le faire. Ne voyant pas de potentiel danger, il accepta, attiré comme jamais par les chips.
Tandis qu'il mettait à nouveau une partie en route, Himuro songea qu'il ne savait absolument pas quoi lui demander de faire s'il gagnait. Mais par appât de la victoire, il se concentra et écrasa royalement le violet.
Celui-ci regardait désespérément le paquet près d'Himuro : il le voulait tellement !
Le brun chercha donc activement un gage pour son ami : quelque chose qui l'amuse mais qui reste facile à faire malgré tout... Il n'était pas sadique après tout.
Il détailla le géant à la recherche d'une idée soudaine quand il tomba sur la langue de Murasakibara qui se léchait les lèvres dans le but de profiter davantage du sel qui restait collé dessus.
Un baiser... C'était là un gage d'une grande simplicité et d'une utilité certaine. Qui avait-y de mal d'apprendre par sois-même le goût des lèvres d'une autre personne ?
-Embrasse-moi...
-Hm ?
-Embrasse-moi.
Murasakibara resta sans bouger alors que les deux mots franchissaient à nouveau la bouche du brun.
-Que j'embrasse Muro-chin ?
-C'est ton gage.
Et il attendit.
Le violet était partagé entre le choc et le plaisir. Il fallait dire que la chaleur dans son ventre ne l'avait pas quitté de la journée et qu'à chaque fois que le brun le frôlait par inadvertance, c'était un effort de titan de se retenir de lui sauter dessus.
Et là, il lui demandait...
Murasakibara n'avait même pas eu conscience que son corps s'était déplacé tout seul vers son ami. Les mèches violettes se mêlèrent aux noires et Himuro ferma les yeux pour mieux apprécier le futur contact.
Le géant rompit enfin la distance et posa timidement ses lèvres sur les siennes pour un baiser innocent. Il attendit quelques secondes et se recula.
Himuro avait prit une jolie couleur soutenue et avalait difficilement sa salive. Mais il voulait plus :
-Atsushi... Un vrai baiser.
-Muro-chin, tu ne devrais pas...
-Tu as perdu donc tu dois exécuter ton gage !
Priant pour ne pas que ses nerfs craquent, Murasakibara embrassa à nouveau son ami, sa langue jouant timidement avec la sienne.
Il n'en fallu pas plus pour qu'Himuro se jette au cou du plus grand, quémandant davantage. Leurs langues dansaient sauvagement l'une contre l'autre dans un rythme insoutenable et les mains agrippaient les cheveux pour ne plus se quitter.
Murasakibara choisit néanmoins de se séparer légèrement du plus petit pour le mettre en garde : il jouait avec le feu là ! Mais Himuro captura à nouveau sa bouche et gémit quand les grandes mains glissèrent sous ses fesses pour le soulever et l'asseoir sur les cuisses du violet.
-Muro-chin...
-Atsushi... Je veux... plus !
Ne cherchant plus à retenir, le plus grand se leva, entraînant Himuro avec lui et quand ses genoux trouvèrent le bord du lit, il se laissa tomber avec le brun.
Sa langue goûtait sa gorge, faisant pousser des gémissements de plus en plus forts au plus petit. Les mains du violet taquinaient à présent son torse au travers de son haut.
Himuro se sentait brûler littéralement alors qu'il sentait que le violet parcourait chaque centimètres carré de son corps. Retenant un grognement, il força Murasakibara à reculer et lui arracha pratiquement son tee-shirt avant d'enlever le sien.
Le contact de leur peau n'avait rien à voir avec celui de leurs mains. Ils n'allaient plus s'arrêter et ne cherchaient pas non plus à le faire.
Himuro n'était que gémissements et supplications. Le violet n'étaient pas vraiment très sûr de lui dans ses gestes, craignant de briser le plus petit malencontreusement. Son visage descendit sur le torse blanc pour faire subir sa plaisante torture au brun qui s'accrochait à ses épaules musclées.
La langue sillonna le ventre plat jusqu'à heurter la barrière du jean. Murasakibara acheva de déshabiller son ami dans sa précipitation de novice. Se posant sur ses genoux, il regarda le corps nu d'Himuro sous chaque angle, ce qui fit rougir encore plus le propriétaire du corps en question.
-Atsushi...
-Hm ?
-Toi aussi...
Le géant se recula davantage pour obéir à la demande muette du brun et quitta son jean et son caleçon et revenir au dessus d'Himuro.
Rouges, ils se regardaient dans les yeux, ne sachant pas vraiment par où commencer ensuite. Comme guidé par un instinct, Murasakibara glissa ses mains entre les jambes de son futur amant et les écarta, s'attirant un cri gêné. Posant ses mains sur ses yeux, Himuro chercha à ne plus croiser le regard désireux de son ami.
Ami qui s'attardait sur certaines de ses parties qui le faisait frémir et se tordre de plaisir.
Murasakibara tentait vainement de se souvenir d'une conversation qu'aurait pu avoir une de ses connaissances sur les rapports entre deux garçons : que devait-il faire exactement ?! Il voyait Himuro se cambrer sous lui, gémissant son nom comme une prière et son corps voulu se coller à celui qu'il dominait de par sa hauteur.
A courts d'idées, il finit par introduire un doigt à l'intérieur d'Himuro qui, pour le coup, cessa net de bouger. Murasakibara le bougeait, restant surpris de son geste.
Le violet enfonçait en deuxième doigt en lui et Himuro ne retint pas le gémissement étranglé qui stagnait dans sa gorge. Le géant s'arrêta :
-Muro-chin ?
Le brun savait qu'il devait rassurer son ami mais il n'arrivait pas à parler. Sentant les larmes monter, il tenta un faible sourire qui du suffire à Murasakibara. Et ce fus le cas puisqu'il ajouta un troisième doigt qui rejoignit les deux autres.
Sans pouvoir davantage attendre, il les fit bouger, surveillant attentivement le réactions d'Himuro.
Mais le garçon était soumis à des sensations contradictoires : la douleur, bien évidement, était relativement présente mais quelque chose comme une douce chaleur se répandait dans son ventre. Ses mains déchiraient presque le drap de son lit et il écarta davantage les jambes sans vraiment le vouloir.
Combien de temps passèrent-il comme ça ? Trop longtemps au goût de Murasakibara qui embrassa doucement son Himuro et qui murmura :
-Muro-chin, je n'en peux plus...
Ouvrant difficilement les yeux, le brun regarda le visage fiévreux du garçon au dessus de lui et trouva la force de sourire tendrement :
-Alors viens... Je t'en prie !
Immédiatement, les doigts quittèrent son corps et Himuro se surpris lui-même en poussant un gémissement d'insatisfaction. Mais court fut son mécontentement quand il sentit que quelque chose de bien plus gros se présentait contre lui.
Murasakibara ne contrôlait plus ses mouvements et quand Himuro poussa contre lui, cherchant à assouvir à tout prix le brasier qui les consumaient, il s'enfonça d'un coup.
Le brun hoqueta et hurla de douleur. Il avait l'impression de se déchirer, de se briser, de n'être plus rien qu'un amas de douleur et de souffrance. Les larmes jaillirent sans rencontrer de résistance et Himuro mordit assez violemment l'épaule au dessus de lui.
Le violet feula de douleur mais ne dit rien, se contentant d'attendre.
C'était doux, chaud, pas très accueillant mais ses hanches voulaient commencer à bouger. Un coup de rein lui échappa et Himuro glapit de douleur :
-Non, attends ! Ne bouge pas ! Pas encore !
Son épaule saignait très légèrement mais rien d'alarmant. Il ne tiendrait plus longtemps...
-Ok... vas-y... Mais doucement, d'accord ?!
Murasakibara ne se fit pas prier et commença par des mouvements d'une très grande lenteur, ce qui arrangea le garçon dessous.
Crispé au possible, Himuro avait très d'envie de lui demander de s'arrêter mais le violet semblait prendre un peu de plaisir à chaque coups de rein. Et s'il lui demandait, Himuro était certain que Murasakibara s'en sentirait vexé. Donc, il allait supporter ça du mieux possible.
Cherchant toujours à se contenir, le géant se demanda si le brun y prenait vraiment du plaisir. Les larmes au coin de ses yeux n'étaient-elles pas uniquement dues à la douleur ? Les ongles dans ses bras s'enfonçaient-il vraiment de plaisir ?
Ce corps sous le sien l'acceptait un peu mieux mais Murasakibara sentait comme une résistance : comme si Himuro le bloquait alors qu'il bougeait en lui. Et ce n'était pas très agréable...
Au final, ni l'un ni l'autre ne ressentir de grandes explosions ou de bêtises du genre que les gens autour d'eux adoraient raconter lorsqu'ils parlaient du sujet. Leur inexpérience était-elle à ce point élevée ?
Lové contre le plus grand, Himuro murmura :
-Ça sera mieux la prochaine fois.
S'il y en avait une...
-Muro-chin...
-Ne t'inquiètes pas. Nous apprendrons ensemble.
C'était bien avec des phrases de ce genre que Murasakibara tombait de plus en plus fou de son brun.
Il avait hâte maintenant.
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La journée avait été bien différente des autres mais Satsuki était bien contente qu'elle se termine également.
Kasamatsu était passé au gymnase pour lui dire au revoir et son geste l'avait beaucoup touché.
Akashi l'attendait tranquillement, les bras croisés et son aura maintenait les quelques élèves curieux à l'écart.
La rose s'avança jusqu'à lui et ils se fixèrent en silence. Jusqu'à ce que le rouge le brise :
-Tout c'est bien passé ?
-A merveille.
-Je te l'avais bien dit.
Le sourire supérieur de l'Empereur fit jouer ses nerfs mais elle prenait de l'expérience quant à rester impassible depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Et elle se jugeait plutôt bonne à ce jeu-là.
La voiture attendait plus loin et alors que Satsuki montait à l'intérieur, elle se tourna vers son propriétaire et demanda :
-Nous aurions pu marcher quand même.
Akashi haussa les épaules et ferma la portière :
-On aurait pu. Mais je dois passer quelque part après t'avoir déposé.
-Donc tu ne restes pas ce soir ?
Il sourit, joueur :
-Tu aimerais que je dorme à nouveau avec toi ?
-Oui. J'aime bien dormir avec toi.
Pour le coup, le rouge en resta muet. Il ne s'attendait pas à ça.
Satsuki, elle, venait juste d'avouer ce qu'elle pensait. Cependant, au visage du garçon près d'elle, elle reconsidéra ses mots et rougis adorablement en se détournant de lui.
Le sourire joueur se transforma en douceur et le rouge se pencha vers elle pour un baiser profond qui la laissa pantelante.
-Je vais peut-être venir alors.
-Tu fais ce que tu veux, je m'en fiche. C'est ton appartement après tout.
Elle aurait pu être convaincante si ses joues n'étaient pas aussi colorées.
Le garçon joua un peu avec les mèches retenues par élastique et s'enquit d'une chose :
-Comment va ta cuisse ?
Par réflexe, la rose alla toucher la compresse au travers de son jean.
-Je ne sens rien.
Akashi n'ajouta rien.
A cause de la circulation, la voiture mit un peu de temps à arriver devant l'immeuble mais Satsuki put enfin retrouver le confort de l'appartement.
Elle fit chauffer de l'eau pour se faire du thé et alla dans la salle de bain pour regarder l'état de l'inscription : la plaie était rouge mais elle avait commencer à cicatriser. La rose désinfecta et remis son jean.
Elle passa le reste de la soirée à travailler sur des tactiques et de nouveaux entraînements.
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Satsuki allait se refaire du thé quand on sonna à sa porte. Intriguée, elle se dit qu'à cette heure-ci c'était sans doute Akashi.
Sauf que le rouge avait ses propres clés. Et qu'il proprement impossible de l'imaginer les oublier.
Elle posa donc sa tasse et ouvrit la porte.
Avant d'écarquiller tellement les yeux qu'elle cru qu'ils allaient sortir de leurs orbites.
-Vous êtes Momoi Satsuki, je présume ?
-O... Oui.
-Bien. Je suis Akashi Masato, le père de Seijuro. Puis-je entrer ? Je crois que nous avons à discuter.
La rose avait bien remarquer qu'il ne pouvait s'agir que de son père. Parce qu'elle était littéralement devant la version 1.0 d'Akashi.
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Satsuki lui tendit une tasse en tremblant : elle n'avait pas spécialement peur mais cet homme était encore plus impressionnant que le futur héritier. Et qu'après la description qu'en avait fait Akashi...
-Allons, détendez-vous. Je ne veux vous faire aucun mal.
Facile à dire...
-Alors... Que puis-je pour vous... Monsieur ?
-Je suis très curieux de connaître la femme que Seijuro a installé dans son appartement voilà tout.
La rose n'osa pas répondre. Cet homme était effrayant ! Il ressemblait parfaitement à Akashi à deux-trois détails près : ses cheveux écarlates grisaient à certains endroits et son front se striaient de rides encore très fines. Mais le plus impressionnant restait ses yeux : aussi rouges que celui d'Akashi, ils étaient d'un calme angoissant qui pétrifiait la jeune fille.
-Je vous fais peur.
Ce n'était pas une question mais une affirmation et la rose ne tenta même pas de prétendre le contraire.
L'homme buvait tranquillement sa boisson sans la quitter des yeux.
-Alors... Vous connaissez Seijuro depuis longtemps, il me semble.
-En effet. J'étais la manager du club de basket de Teiko...
Akashi père posa sa tasse vide sur la table et croisa ses jambes.
-Vous savez Momoi, je pourrais vous poser toutes sortes de question et je sais pertinemment que vous y répondrez parfaitement bien mais ce n'est pas mon but.
Satsuki eut du mal à avaler sa salive.
-Je tiens juste à savoir ce que vous avez de plus qu'une autre.
-Comment ça ?
-Très chère, vous êtes belle. C'est un point que personne ne cherchera à contredire. Vous me semblez également très intelligente. Mais des femmes comme vous, mon fils en a des tas autour de lui. Alors qu'avez-vous de plus ?
Elle ne savait pas quoi répondre et tenta de lui faire comprendre :
-Malheureusement, je n'en ai également aucune idée. Vous devriez voir cela avec Akashi directement.
-Je connais mon fils et je sais qu'il ne me dira jamais sa vraie raison. Alors je tente une approche directe avec vous pour tenter de comprendre.
Le rouge faisait osciller sa tête d'un côté puis de l'autre comme si elle était une peinture qu'il cherchait à estimer.
-Vraiment, je ne comprend pas. Mes recherches m'ont décris une personne quelconque qui a juste eu de la chance.
-Si je suis si quelconque à vos yeux, je ne devrais avoir aucun intérêt pour vous alors.
Le sourire de prédateur du père commença à la guider sur le vrai visage de cet homme :
-Mon fils ne tuerait pas pour une femme si quelconque.
Satsuki se raidit instantanément, la peur au ventre. Son visage se décomposa et elle manqua d'air.
-Alors Momoi ? Vous ne semblez pourtant pas être le genre de femme qui échangerait des faveurs sexuelles avec mon fils. N'est-ce pas ?
-Cela ne vous regarde pas.
-Oui, vous avez raison. Après tout, elles ont été nombreuses à tenter d'agir ainsi et les voir être jeté hors du manoir par Seijuro est un spectacle qui m'amusait beaucoup, je dois dire. Mais c'était avant que vous n'arriviez dans l'équation.
Ils se fixaient dans un silence total.
-A moins que vous ne soyez qu'un jouet. Mais il en ferait beaucoup pour une simple distraction.
-Si vous êtes ici pour m'insulter, Monsieur, je préférerais que vous vous alliez.
-Dans ce cas, je ne demanderais qu'une dernière chose.
Le silence de Satsuki sonna comme une invitation à parler :
-Êtes-vous amoureuse de Seijuro ?
Jamais il ne fut aussi simple pour la rose de répondre :
-Je ne sais pas. C'est encore trop tôt pour moi pour répondre à une telle question.
Pour la première fois depuis le début de cette discussion, Akashi Masato se fendit d'un sourire compréhensif .
-Je souhaitait entendre cela. Au plaisir de vous revoir prochainement Momoi.
La porte se referma et derrière lui et pendant encore quelques minutes, la rose continuait de trembler. Cet homme était un tel acteur qu'il était arrivé à cacher l'horrible monstre qu'il était.
Et ça, c'était son instinct féminin qui lui soufflait à l'oreille.
Elle attendait Akashi comme jamais. L'idée qu'il pouvait la prendre dans ses bras et la réconforter l'aidait à surmonter sa panique liée au dirigeant actuel de l'Empire des Akashi.
Mais à la place, son portable vibra, affichant le nom de Kise sur l'écran.
Il était rare que le jeune homme l'appelle, préférant les SMS donc quelque chose devait être arrivé :
-Ki-chan ? Tout va bien ?
-Pardon mais ce n'est pas Kise. Je suis Alec son colocataire. Nous nous sommes rencontrés il y a peu.
Alec... Alec...
-Ah ! Celui qui voit l'avenir !
-Je ne vois pas l'avenir mais c'est pas grave... Je suis désolé de te déranger à cette heure-ci mais je ne sais plus quoi faire avec Kise.
-Comment ça ?
-Il est rentré il y a plusieurs heures mais il reste dans sa chambre à pleurer et à hurler. Et comme tu es la seule proche que je connais...
-Donne-moi ton adresse !
Kise pleurait. Kise n'allait vraiment pas bien. Kise avait besoin d'aide.
La rose griffonna l'adresse et raccrocha, promettant d'arriver dans les minutes qui allaient suivre. Elle devait se calmer mais elle n'y arrivait pas.
Kise pleurait.
Satsuki laissa un message pour Akashi sur la table et ferma l'appartement à clé. Elle dévala l'escalier, couru trouver un taxi et lui donna l'adresse :
-Si on arrive dans moins de dix minutes, je vous paye le double !
Appâté par la somme que cela représentait, l'homme au volant appuya à fond dur la pédale d'accélération.
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Finalement, cela prit quinze minutes mais Satsuki donna quand même un billet de plus. La maison en face d'elle était très belle et suffisamment grande pour accueillir quatre personnes. Sauf que la rose ne s'inquiétait que pour l'une d'entre elle.
Elle sonna et attendit.
-Merci d'être venue.
-Où est Ki-chan ?
-Premier étage, la porte à droite dans le couloir.
Sans se déchausser ou enlever son manteau, la jeune fille grimpa l'escalier, laissant Alec dans le salon.
Quand elle fut face à la porte, elle toqua doucement et appela son ami :
-Ki-chan ? Je peux entrer ?
Elle n'entendait que des cris et son ami qui pleurait. La rose ouvrit doucement la porte et fouilla le noir à la recherche du lit. Dedans, le blond avait ramené ses genoux contre son torse et son visage était caché dans ses bras.
Satsuki ferma la porte et se guida avec la lune pour allumer la lampe de chevet. Le garçon n'avait pas bougé. Elle enleva son manteau et quitta ses bottes pour grimper sur le lit à ses côtés :
-Ki-chan ?
Timidement, sa main blanche se posa sur le bras du blond qui releva la tête, surpris.
-Momocchi ?
Elle sourit pour le rassurer et son souffle se coupa quand le garçon se jeta sur elle pour la serrer contre lui.
-Momocchi ! Momocchi...
-Je suis là Ki-chan. Je suis juste là.
Les larmes du garçon ne s'arrêtait plus et elle entoura les épaules musclés avec ses bras, caressant à la fois son dos et ses cheveux d'or.
-Ki-chan...
-Que dois-je faire ? Il ne veut plus de moi ! Il ne veut plus de moi... Plus jamais...
Aomine... Bon sang, son ami d'enfance avait un talent fou pour foutre la merde comme personne.
Le mannequin continuait à pleurer, criant de temps en temps tant son cœur lui faisait mal. Et Satsuki continuait de lui parler et de caresser ses cheveux.
-Je suis là Ki-chan.
Parce qu'elle serait toujours là, pour lui comme pour les autres.
Elle se l'était promis, il y a bien longtemps.
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Akashi tenait la feuille de papier dans sa main, lisant l'écriture bien reconnaissable de Satsuki :
« Chez Ki-chan, pardonne-moi. »
Il serra la feuille dans son poing.
Il avait quelque chose d'important à lui demander.
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