Chapitre 22

Chapitre 22- Fais-moi confiance !

Ils avaient fini par se séparer sans un mot.

Le blond avait empoigné la cage du furet et avait poursuivit sa route, laissant le bleu derrière lui.

Aomine regardait la grande silhouette disparaître parmi les ombres de la nuit. Son geste l'avait surpris et les mots étaient sortis sans qu'il le veuille vraiment mais étrangement, il ne regrettait pas.

C'était comme s'il les gardaient depuis longtemps en lui et qu'il avait explosé.

Le policier se sentait mieux : sincèrement, il n'avait jamais voulu blesser Kise... Il était juste nul avec ses sentiments.

Le bleu jeta un coup d'œil à l'appartement que partageront bientôt Kagami et Kuroko. Il reviendrait pour faire correctement les choses cette fois-là.

Mais pour l'instant, il était crevé : garder Satsuki pour ensuite chercher un enfant qui souhaitait faire un match de basket pour finir par faire face à Akashi, c'était beaucoup trop en une seule fois...

Tandis qu'il marchait tranquillement, il ne pouvait s'empêcher de ressasser ce que la jeune rose lui avait diagnostiqué : son incapacité à continuer le basket.

Il avait envie d'en rire et d'en pleurer, les deux à la fois.

Ironique que ça tombe sur lui quand même : il avait touché son premier ballon alors que Satsuki avait plus de ventre que de seins... Dieu, ça remontait à loin !

Et il fallait que son corps -son putain de corps à lui- ne puisse plus tenir le rythme ?!

Foutage de gueule. Comme s'il allait se résigner d'un claquement de doigt.

Ses articulations pouvaient bien le lâcher, ses os se briser, son corps se détruire de l'intérieur, Aomine Daiki continuera de jouer au basket.

~¤~¤~¤~¤~

Son esprit lui hurler de s'enfermer dans une autre pièce mais son corps refusait catégoriquement de bouger, faute d'essayer.

Elle le voyait s'approcher, ses yeux vairons lui promettant une telle douleur qu'elle se mettrait à pleurer si elle retrouvait le moyen de se contrôler elle-même.

-Satsuki...

Ses jambes durent enfin entendre ses supplications car la jeune rose tenta de fuir vers la salle de bain où elle le savait, la porte possédait un verrou.

Tenta.

Les yeux d'Akashi avait bien évidemment déjà prévu ses mouvements et ce fut avec une très grande facilité qu'il attrapa le poignet de la jeune fille.

Satsuki sentit un étau qui broyait ses os quand le rouge la tira vers lui avec une force insoupçonnée et la jeta brutalement sur le sol. Elle atterrit sur le ventre, se retenant à peine avec les mains quand la main du rouge agrippa sa cheveux et la releva.

Des larmes de souffrance piquèrent ses yeux roses quand elle fut remise sur ses pieds. Mais à peine fut-elle debout qu'Akashi l'envoya contre le canapé.

Son souffle se coupa quand son dos heurta violemment le cuir blanc et un voile se posa un instant sur ses yeux.

Un instant pendant lequel Akashi passa ses jambes autour d'elle et s'assit sur ses hanches, la bloquant totalement.

Prise au piège, elle se débattit comme elle le put pour tenter vainement de le faire bouger. Douce illusion !

Satsuki chercha alors à le frapper à nouveau mais le rouge se saisit de ses poignets et les tira loin derrière sa tête avec une seule main.

Sa deuxième lui servit à capturer son menton pour un baiser violent qui consista surtout à mordre ses lèvres au sang.

Sourd face à ses gémissements de douleur, Akashi s'en délectait plutôt, appréciant le goût métallique contre sa langue.

Quand il recula son visage, ce fut pour apprécier les larmes qui coulaient le long des joues de la jeune fille. Pensait-elle vraiment s'en sortir juste comme ça ? Elle était tellement innocente qu'il pourrait bien lui pardonner. Mais l'Empereur ne pardonnait pas...

Sa main gauche effleura son ventre plat avant de se glisser sournoisement entre ses jambes, écartant les cuisses de la rose sans pitié.

Ses longs doigts caressèrent la peau douce jusqu'à trouver la vieille inscription qu'il avait gravé à l'aide de ses ciseaux. Akashi recula jusqu'à ce que ses yeux se trouvent en face de cette marque : elle était toujours aussi belle.

Satsuki n'osait plus bouger. Quand la langue du rouge goûta sa peau, la rose poussa un gémissement de pur plaisir, absolument pas approprié à la situation mais qu'elle n'arriva pas à retenir.

Akashi retraça son nom avec sa langue, s'enivrant de ses gémissements et recula son visage pour mieux observer la réaction de la jeune fille. Satsuki le vit à regret se reculer et sentit avec horreur que le jeune homme ouvrait sa plaie à l'aide de ses ongles.

La douleur vint en vagues de plus en plus puissantes tandis qu'Akashi ouvrait davantage les coupures.

Elle criait mais rien ne pouvait faire arrêter le jeune Empereur. Satsuki sentait parfaitement le sang qui coulait le long de sa cuisse pour atterrir en petites gouttes écarlates sur le canapé blanc.

Visiblement sa voix commençait à prendre de l'ampleur car Akashi se jeta une nouvelle fois sur ses lèvres qu'il mordilla pour récolter encore un peu de sang. Ses doigts arrêtèrent enfin de triturer sa cuisse et le garçon quitta ses lèvres pour la regarder de haut.

Il tendit la main pour caresser son visage quand il tendit l'oreille vers la télévision : la présentatrice parlait d'un sujet fort intéressant :

-Nous avons également été informé d'une disparition important ! Mr Mikanagi, proviseur du célèbre collège Teiko ne serait pas revenu à son domicile depuis deux jours, inquiétant ses proches. Une équipe d'enquêteurs est actuellement dans l'établissement qui serait le dernier endroit où cet homme aurait été vu. Les élèves ainsi que le corps enseignant seront soumis à des questions afin de récolter le plus d'informations possible.

Le rouge n'écouta pas la suite. Ces enquêteurs ne retrouverons jamais le corps du proviseur, l'équipe de nettoyage des Akashi était sans aucun doute la meilleure. D'ailleurs, Akashi ne savait jamais comment et où les corps disparaissaient. Ce qui n'était pas plus mal...

Satsuki avait également écouté attentivement la présentatrice et était devenue encore plus blanche que la normale. Les événements de ce jour-là étaient encore bien présents et elle se mit à trembler. Elle savait qu'elle n'était pas une bonne menteuse alors si on lui posait des questions... Elle était foutue. Certes, elle n'avait rien fait mais au final, elle était devenue la complice d'Akashi en gardant le secret... Oh Seigneur, elle irait en prison !

Dans sa tête, le rouge réfléchissait sans s'arrêter : il était certain que ces hommes ne trouveraient aucune preuve contre lui mais le problème, c'était la fille à côté de lui. Mentalement, elle n'était pas aussi forte que lui et pouvait donc craquer s'ils se montraient trop insistants avec leurs questions.

L'autre problème étant que le sang était en train de sécher sur son canapé blanc.

Akashi se leva en vitesse pour chercher du désinfectant ainsi que le nécessaire pour frotter la tache presque sèche.

Il s'agenouilla devant Satsuki et soigna toutes les blessures qu'il venait de lui faire, le visage sombre. Le rouge n'y avait pas été de main morte cette fois : un peu plus profond et elle aurait eu besoin de points de suture.

Satsuki pensa être devenue folle parce qu'elle jurerait avoir vu un soupçon de regret au fond des yeux vairons.

Ce qui se confirma

-Tu sais... Après ce que cet homme t'a fait, je ne voulais plus voir ton sang couler. Je ne voulais plus te voir pleurer. Mais je sens quelque chose en moi qui m'obliges à te faire plier de cette façon.

Le rouge posa son front sur le cheveux roses et ferma les yeux. Était-il... désolé ? Oh Seigneur, son père aurait tellement honte de lui à cet instant ! Un Akashi ne devait pas être désolé et ne devais pas avoir de regret. Alors pourquoi se sentait-il aussi mal ?

Elle lui en voulait, c'était sûr. Qu'est-ce que deux gifles pouvaient bien lui faire alors qu'il avait fait tant de mal autour de lui ? Mais Akashi semblait tellement le regretter...

Satsuki oublia totalement sa nuisette découpée quand elle attira Akashi contre elle pour le serrer dans ses bras. Voilà, elle lui pardonnait ! Elle était vraiment trop faible...

La rose caressait les cheveux écarlate en souriant tristement : quelle drôle de relation, ils avaient tous les deux franchement !

Ils restèrent encore quelques instants dans cette position puis Akashi se releva et lui demanda -ordonna, mais elle préféra garder la première version- de se préparer pour aller à Teiko. Il l'emmènerait aujourd'hui.

Satsuki passa devant lui en tentant de cacher ce que sa pauvre nuisette ne pouvait faire toute seule. Mais le sourire affamé du rouge en dit long sur sa tentative.

Avant de s'habiller, la jeune fille décida de bander sa cuisse pour que la compresse tienne correctement sur l'inscription. La peur qu'elle ressentait face à ces enquêteurs lui faisait oublier la douleur de la blessure.

Un coup d'œil dans le miroir pour vérifier ses lèvres : les traces de morsures étaient visible mais n'importe qui se dirait qu'elles étaient causées par une personne gourmande de baisers.

Heureusement, Akashi n'avait pas touché son cou. Garder une écharpe ou un foulard dans le gymnase attirerait sans aucun doute l'attention des gens.

La rose noua ses cheveux en une queue de cheval haute comme elle avait l'habitude de le faire durant ses années au collège. Quant à ses vêtements, elle opta pour un haut marron, un jean et des bottes plates de la même couleur que son haut. Rien de bien merveilleux mais quand on entraîne des joueurs, on ne vient pas en mini-jupe et talons de 10 cm.

Satsuki chercha ensuite ses fiches : quelques petits tournois se préparaient donc la rose voulait les peaufiner davantage.

Akashi l'attendait tranquillement et éteignit la télé en la voyant arriver. Elle ferma la porte à clé et descendit l'escalier. Flemme d'attendre l'ascenseur...

Près de la voiture, Satsuki reconnu son chauffeur de toujours qui la salua chaleureusement. Un peu trop vu le regard polaire que lui lança Akashi avant qu'il ne grimpe à la suite de la rose. La voiture démarra doucement et la coach sentit l'angoisse qui montait en elle.

La main d'Akashi se posa sur la sienne comme pour la rassurer. La rose fixa cette main et sourit de plaisir en voyant la gourmette en argent autour du poignet du garçon. Akashi suivit son regard :

-Je la porte tous les jours.

-Ça me fait vraiment plaisir !

Lui aussi avait remarqué que la jeune fille portait son propre cadeau toute la journée d'hier. Son torse se gonfla de satisfaction.

Malgré ce court échange, Satsuki replongea dans sa panique et se crispa à la main d'Akashi. Il finit par la prendre dans ses bras et lui murmura :

-Satsuki, je te promet que ça va bien se passer. Fais-moi confiance.

Elle s'agrippa à lui comme à une bouée de sauvetage et posa son front sur son épaule.

-Fais-moi confiance.

Finalement, il la déposa devant l'entrée, lui promettant de venir la chercher le soir. Akashi l'enlaça une dernière fois en lui demandant encore une fois de croire en lui.

Satsuki regarda la voiture de l'Empereur s'éloigner pour que celui-ci puisse rejoindre le centre-ville où il avait des affaires à régler.

S'armant de courage, elle passa le portail et fus immédiatement accosté par une femme en tenue en tenue spéciale :

-Votre nom ?

-Momoi Satsuki...

La femme regarda sur son carnet et lui demanda :

-Je suppose que vous êtes au courant pour les interrogatoires ?

-Oui.

Elle lui fit signe de la suivre et Satsuki fut guidée dans les couloirs de l'établissement jusqu'à ce qu'on la dirige dans une des salles de cours qu'elle avait fréquenté à l'époque.

-Le Capitaine va se charger de vous.

-D'accord.

La rose pénétra dans la salle de classe et un homme légèrement plus âgé qu'elle lui tendit la main :

-Momoi Satsuki. Ça faisait longtemps.

La concernée resta surprise un instant avant de serrer la main de cet homme.

-En effet, Kasamatsu Yukio.

~¤~¤~¤~¤~

Il triturait nerveusement sa tasse de café, la portant à ses lèvres pour finalement ne pas boire.

-Oh pour l'amour de Dieu ! Bois ce café ou pose cette tasse, Daiki !

Le bleu préféra poser immédiatement la tasse en question plutôt que de rendre sa mère d'encore plus mauvaise humeur.

Aomine Aoi fixait son fils unique, assis en face d'elle. Depuis son arrivé surprise, dix minutes plus tôt, le garçon n'avait rien dit se contentant des formules de politesse et s'était assis sur le fauteuil du salon.

Elle était naturellement heureuse de voir enfin son fils qui donnait des nouvelles quand il y pensait. Il était bien loin de la charmante petite Satsuki qui veillait à l'appeler régulièrement pour vérifier qu'elle n'avait besoin de rien. Vraiment, son idiot de fils avait beaucoup de chance d'avoir une jeune fille aussi fantastique près de lui...

Puisqu'il n'allait pas se décider à parler en premier, la bleue prit la parole :

-Quelque chose s'est passé avec Ryota ?

Au nom du blond, le policier eut une réaction apparentée à un sursaut qui permit à sa mère de comprendre enfin la raison de cette visite.

-Vous vous êtes disputés ?

Cette fois, ce fut un grognement que poussa Aomine et le bleu se passa la main dans ses cheveux. Sa mère soupira :

-Vraiment, toi alors... Allez dis-moi tout. Tu es bien venu parce que tu avais besoin de conseils, non ?

Quelques rougeurs apparurent sur la peau mat du garçon, peu habitué à ce genre de conversations. Surtout avec sa mère.

-Je... J'ai rompu avec Kise.

Aoi attendit la suite. Elle connaissait bien l'animal : il se refermerait comme une huître si elle le pressait.

-Je... me suis trompé de nom en l'appelant.

La mère ne put retenir ses yeux qui se levaient vers le plafond de sa maison dans un geste désespéré. LA chose à ne pas faire, il fallait qu'il la fasse !

-Daiki... J'ai vraiment honte de toi...

Le garçon rentra la tête dans les épaules, pas plus fier de lui.

Il attrapa sa tasse et la vida d'une traite pendant que sa mère sirotait la sienne tranquillement :

-Bon... Est-ce qu'il connaît la personne en question ?

-... Oui.

Oh Seigneur ! Mais qu'est-ce qui n'allait pas avec ce garçon ?! Elle s'était plantée en l'élevant quelque part ?!

-Je me sens tellement désolé pour Ryota... J'espère que tu t'es excusé ?!

-Oui mais... Je ne sais pas s'il me pardonnera un jour.

-Ça m'étonnerait sincèrement qu'il le fasse !

La femme regardait son fils qui se tassait dans le fauteuil, espérant sans doute en devenir une partie intégrante. Et bon Dieu, il serait sans aucun doute plus utile en tant que meuble plutôt qu'en personne !

Aoi soupira : le petit Ryota était absolument adorable. Gentil et rempli à ras bord de bonnes manières, il faisait le gendre parfait aux yeux de la bleue. Surtout qu'il donnait l'impression de pouvoir contenir Aomine.

-C'est un garçon ?

Devant l'air de son fils, Aoi en déduisit qu'il n'avait pas entendu sa question :

-Cette autre personne... C'est un garçon ?

-Ah ! Oui.

Elle n'allait donc jamais avoir de petits-enfants ? Bien que génétiquement, elle ne soit pas sa fille, Aoi pria silencieusement Satsuki de répondre à ses désirs de grand-mère qui se réveillaient de plus en plus souvent.

La mère mourrait d'envie de saisir l'homme devant elle et de le secouer en lui hurlant à quel point il était stupide. Quitter Ryota pour un autre garçon... Non mais quelle idée ! Se rendait-il seulement compte à quel point il passait à côté de celui qui était fait pour lui ?! Et le pauvre Ryota qui avait l'air si désespérément amoureux... Aoi en avait mal au cœur pour lui.

-Daiki, tu es tellement idiot.

-Ouais je sais...

Au moins en avait-il conscience !

-Alors... Je dois faire quoi ?

Honnêtement, elle n'en savait rien. Et elle lui fit savoir.

Aomine était encore plus perdu. Il s'était foutu dans une telle merde qu'il n'espérait plus pouvoir en sortir.

-Daiki ?

Il releva ses yeux vers sa génitrice.

-Si ça marche avec cet autre garçon, ne refais pas les mêmes erreurs.

-T'inquiètes pas... Si je le tiens celui-là, je ne le lâcherais jamais plus.

Si seulement...

Les deux bleus gardèrent encore un peu le silence avant qu'Aoi ne fasse part de ses propres doutes à son tour :

-Je m'inquiètes pour Satsuki.

-Comment ça ?

La femme s'amusa intérieurement du changement d'attitude de son fils : tout le long de la conversation, il était resté mou à parler avec sa voix traînante et soudainement, à l'entente du prénom de son amie d'enfance, il s'était redressé imperceptiblement et sa voix montrait tout son intérêt. Oui, la jeune fille était terriblement importante et ses yeux de mère ne pouvaient que le remarquer.

-Elle m'a appelé hier soir. Elle s'inquiétait pour toi.

Aomine ferma brièvement les yeux : celle-là alors...

-Depuis la mort de sa mère, je trouve qu'elle va de plus en plus mal. Elle semblait épuisée, à bout de nerfs et prête à craquer.

Lui aussi avait remarqué...

-Prend soin d'elle, Daiki.

-Ouais, je sais.

Il lui devait bien ça quelque part.

-Elle t'a dit pourquoi ?

-Satsuki m'a juste parlé de son nouveau travail, de son appartement ainsi que des vieux amis qu'elle retrouvait au fur et à mesure.

-Rien d'autre ?

Comme sa relation avec Akashi, par exemple.

-Non rien... Pourquoi ?

-Comme ça.

Parce qu'Aomine aurait de quoi parler sur ce sujet !

Mais il choisit de ne pas le faire.

-Je vais y aller.

-Déjà ?

Aoi lança un regard triste à son garçon qui se levait dans le but de partir.

-J'ai du boulot.

-Je vois...

Aomine contourna la table et embrassa tendrement la joue mat de sa mère.

-Je reviendrais te voir souvent.

-Menteur...

Quand il s'en souviendrait d'une telle promesse, Aoi arrêtera de tricoter... Et c'était bel et bien une passion pour l'aînée.

Elle regarda son unique enfant quitter sa maison sans un regard en arrière et le bruit d'une voiture qui démarra emplit ses oreilles quelques secondes avant que le véhicule ne s'éloigne.

Voilà... Elle était à nouveau seule.

~¤~¤~¤~¤~

Kasamatsu avait été agréablement surpris de la transformation de jeune fille assise en face de lui. Il se souvenait parfaitement de Momoi Satsuki, manager de l'équipe de basket de Tôô ainsi que la meilleure amie de ce monstre qu'était Aomine Daiki.

Elle était belle sans aucun doute et son intelligence était un danger pour ses adversaires. Lui-même avait goûté à ses terrifiantes tactiques et sa défaite lui restait encore dans la gorge.

Mais c'était il y a bien longtemps.

Elle semblait à la fois inquiète et confiante. A vue d'œil, la rose ne ressemblait pas à une personne pouvant faire du mal à un autre humain ou cacher un corps mais Kasamatsu savait d'expérience que les personnes qui en parlent le moins en font le plus.

Il sourit gentiment afin de la décontracter et lui proposa de commencer :

-D'abord des questions simples : vous vous appelez bien Momoi Satsuki, née le 04 Mai ?

-Oui.

-Vous êtes bien employée ici en temps que future coach de l'équipe de basket de Teiko ?

-Oui.

Ces questions servaient surtout à vérifier les informations déjà acquises.

-Vous avez bien été élève ici dans le passé ?

-Oui, pendant trois ans.

Le stylo du brun descendait à chaque question pour être sûr ne n'en rater aucune.

-Comment jugeriez-vous vos relations avec Mr Mikanagi ?

Satsuki se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise.

-Comment dire...

Conscient du trouble de la rose, Kasamatsu lui demanda plutôt :

-Certains élèves ainsi que professeurs ont tenu à nous faire remarquez que Mr Mikanagi montrait un intérêt déplacé envers vous. Est-ce vrai ?

-En effet...

-A t-il déjà eu des gestes ou des propos déplacés ?

-Rien de tel.

A part la fois où il avait tenté de la violer bien évidemment...

-Vraiment ?

Par cette question, Kasamatsu désirait surtout que Satsuki se confie si nécessaire: il avait souvent eu l'occasion d'interroger des jeunes femmes agressées par leurs supérieur mais qui n'avaient pas le courage d'en parler.

Il obtint néanmoins un petit sourire qu'il jugea très triste :

-Vraiment.

Le contraire ne l'aurait sincèrement pas étonné : ce proviseur n'était absolument pas bien vu parmi les élèves et les professeurs et les différents témoignages recueillis ne plaidaient pas en sa faveur. Il ne serait pas étonnant que l'un d'eux est eu un geste désespéré envers cet individu bien pourri.

-Sa conduite était-elle déjà déplacée lors de vos études ici ?

-Non, il m'avait toujours considéré comme les autres élèves.

Le stylo glissa sur la feuille de papier tandis que Kasamatsu copiait mot pour mot la déclaration de Satsuki.

-Auriez-vous une idée de quelqu'un pouvant lui en vouloir ?

-Personne en particulier, non.

-D'accord.

Il termina d'écrire, posa son stylo et lui sourit gentiment :

-Bien, nous avons finit.

Satsuki se sentit immédiatement mieux : de toute façon, elle était rassurée d'avoir été interrogé par une connaissance. C'était bien plus facile de lui mentir.

-Je vais prendre une petite pause et comme je n'ai pas l'habitude de croiser quelqu'un que je connais, que dirais-tu de discuter un peu en tant qu'anciens adversaires de terrain de basket ?

Le tutoiement leur convenait bien mieux à tous les deux et Satsuki accepta avec plaisir. De toute façon, les cours de la matinée étaient suspendus pour les interrogatoires donc le gymnase devait sans doute accueillir deux-trois joueurs qui s'entraînaient pour passer le temps. Et la rose préférait travailler au calme.

Kasamatsu, après avoir reçu une réponse positive, recula légèrement sa chaise et prit une position décontractée :

-Alors, comment va Aomine ? Il devient quoi l'As des Miracles ?

-Bien, il arpente la ville en tant qu'agent de police.

-Et ben... Les petites racailles doivent de se tenir à carreaux avec lui.

-Plutôt oui !

Le rire franc et chaleureux du brun surprenait Satsuki qui se souvenait d'un Capitaine d'équipe de basket qui montrait rarement ses sentiments. D'ailleurs en parlant de Capitaine...

-Si j'ai bien entendu, tu es à nouveau Capitaine ?

-Ouais. Comme ça, je suis pas trop dépaysé.

-Comment t'es-tu retrouvé à gérer une équipe d'enquêteurs ?

Kasamatsu rejeta la tête en arrière pour sourire au plafond comme si son histoire allait être amusante :

-Après être parti de Kaijo, j'ai voulu faire une petite carrière de guitariste.

-Vraiment ?

-J'en joue depuis que je suis môme alors je voulais essayer mais finalement...

-Le show-biz est dur avec tout le monde...

-Totalement !

Au début, ça l'avait éclaté les minis-concerts avec son groupe à peine formé. Mais au bout d'un moment, il avait compris que la guitare c'était sa passion mais pas à en devenir son métier.

-Je suis resté un moment à me tourner les pouces et puis un pote avait un proche qui bossait en tant qu'enquêteur alors je m'y suis essayé. Et voilà aujourd'hui.

-C'est une drôle d'aventure.

-Et toi ?

Elle joua avec une de ses mèches : si Kasamastu lui avait raconté son histoire, elle pouvait bien lui raconter la sienne :

-Je travaillais en tant que serveuse depuis que mes parents m'avaient chassé de la maison parce que je voulais à tout pris rester dans le milieu du basket.

Le brun l'écoutait attentivement.

-Je n'en voyait pas le bout quand j'ai reçu la proposition de devenir la coach de l'équipe alors j'ai sauté sur l'occasion. Voilà mon histoire.

-On en a vu des belles hein ?

-Je suis bien d'accord !

Nouveau rire avant que Kasamatsu ne reprenne plus sérieusement :

-Momoi... J'ai entendu dire que la Générations des Miracles avait arrêté le basket. C'est vrai ?

La rose se mordit ses lèvres déjà bien sensibles et regretta son geste qui lui causa un peu de douleur.

-C'est le cas.

-Je vois...

Le brun garda un peu le silence avant de demander :

-Comment va cet idiot de Kise ?

Il était quand même curieux de savoir ce qu'était devenu le plus jeune.

-Toujours mannequin.

-Ouais, sa tête est affichée dans tous les magazines du monde maintenant. Difficile de ne pas tomber dessus. Mais je voulais dire... Il a bien tenu le coup après avoir du arrêter ?

Satsuki prit le temps de bien réfléchir :

-Il agit comme d'habitude mais je peux sentir qu'il a finit par changer. Il semble beaucoup plus mature.

-Grâce au ciel !

Il compléta sa phrase d'un haussement de sourcils.

Ils se séparèrent quelques minutes plus tard et Satsuki promit de passer ses salutations à « cet idiot de blond qui doit encore causer des problèmes à tout le monde ».

Alors que Kasamatsu allait recevoir une nouvelle personne, la rose quittait les bâtiments de Teiko pour se diriger vers le gymnase.

-Future coach !

Le petit surnom affectueux des joueurs l'accueillit chaleureusement à peine le pied posé sur le parquet.

Près de l'estrade, un groupe de cinq garçons s'entraînaient au trois points visiblement. En s'approchant un peu, Satsuki remarqua qu'ils venaient de groupes différents, ce qui lui réchauffa le cœur : il était important que malgré les trois groupes, ces garçons se considèrent comme étant égaux et pouvant apporter quelques chose aux autres.

-Vous faites des trois points ?

-Oui, Hiroshi nous donne des conseils !

Ledit Hiroshi, du premier groupe, plaçait correctement les bras d'un joueur du deuxième groupe tandis que les trois autres regardaient attentivement.

Le garçon envoya la balle qui rebondit contre le panier. Immédiatement, Hiroshi redonna une balle au garçon pour qu'il retente.

Satsuki se plaça sur l'estrade pour travailler ses fiches. Il n'y avait bien qu'au gymnase qu'elle se sentait bien après tout.

Des acclamations de plaisir l'avertir que le ballon été enfin rentré. La rose regarda le dénommé Hiroshi très attentivement : naturellement doux et patient, ce garçon aux cheveux gris comme l'acier allait devenir le capitaine de l'équipe à la rentrée prochaine.

Il n'était qu'en première année et Satsuki ne put s'empêcher de le comparer avec Akashi.

Le rouge possédait cette aura qui faisait obéir les gens autour de lui mais qu'Hiroshi semblait ne pas avoir. Du moins, celle du gris était chaleureuse et amicale. Le futur capitaine était aussi bien plus grand que l'Empereur.

Né dans une famille de six frères et sœurs, Hiroshi espérait pouvoir bénéficier d'une bourse grâce à ses bonnes notes. Le gris était aussi fan de musique traditionnelle et collectionnait les balles rebondissantes.

Et la fiche de Satsuki était encore bien détaillée...

Ses yeux roses revenaient sans cesse vers le groupe de garçons qui tentaient de faire doucement depuis qu'ils avaient remarqué que la future coach travaillait.

Vraiment, elle adorait son travail !

~¤~¤~¤~¤~

Murasakibara ne savait plus quoi faire.

A son réveil, les parents d'Himuro n'étaient toujours pas revenus et le brun dormait profondément, emporté par l'alcool.

Mais ce n'étais pas ça le problème !

C'était plutôt Himuro et l'attraction irrépressible que le violet ressentait envers lui.

Parce que soyons honnête, s'il n'avait pas bu, Himuro aurait été consommé sur place hier soir.

Et maintenant, Murasakibara ne pouvait plus regarder son ami sans imaginer sa bouche dans son cou, ses grandes mains dans ses cheveux de jais et son visage noyé de plaisir alors que le violet serait en lui.

Et le plus pénible avec ça, c'était que son corps approuvait joyeusement ses pensées !

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