CHAPITRE 2

Chapitre 2 : Il va nous falloir du temps!

-T'aurais pas du café ?

-Non je n'en boit pas.

-Tss !

Assise dans le salon, la rose suivait du regard un Aomine Daiki passablement énervé : visiblement, Monsieur avait besoin de sa dose de café et se heurtait au vide de ses placards.

-Mais j'ai du thé !

-Boisson de fillette...

Le sourcil droit de Satsuki eut un tic nerveux qui n'échappa pas au regard de son ami.

-Enfin... Ça devrait faire l'affaire, merci...

Elle se leva afin de préparer le nécessaire et Aomine en profita pour prendre place sur le canapé qui s'affaissa sous son poids.

Alors que Satsuki versait l'eau dans les tasses, elle observait le bleu qui jetait plusieurs coups d'œil autour de lui, cherchant sans doute de quoi le distraire momentanément. Elle l'entendit soupirer et le jeune homme croisa ses jambes, ses pieds posés sur la table basse en face.

-C'est plutôt petit chez toi.

Veillant à ne pas se brûler, elle lui tendit une tasse et d'une jambe poussa les siennes.

-Je fais avec mon salaire. Vire tes pieds de ma table !

Le bleu grogna mais obéit. Elle prit place à côté de lui et commença à boire lentement.

-Et puis, ta mère m'a beaucoup aidé aussi...

C'était grâce à cette femme qu'elle avait déniché son travail et cet appartement. Satsuki se sentait redevable face à tant de gentillesse mais ne savait pas comment rendre la pareille.

-Elle est trop gentille.

Aomine devait bien avouer que si parfois sa mère -qu'il adorait attention!- pouvait se montrer démoniaque, elle s'était souvent sacrifiée pour le bonheur de son fils unique. Quand il avait fui -il n'y a pas d'autre façon de le dire-, elle lui avait débloqué un peu d'argent pour qu'il puisse retomber sur ses pieds. Chose qu'elle avait reproduite avec Satsuki.

-Dai-chan ?

-Quoi ?

La rose hésita et, étonnamment, il patienta qu'elle trouve ses mots.

-Est-ce que tu as des nouvelles des autres ?

Il ne répondit pas tout de suite, préférant avaler une grande gorgée de thé. Il cacha du mieux qu'il put une grimace de dégoût et reposa sa tasse sans se presser.

-J'ai eu un appel d'Akashi. Il voulait me féliciter d'avoir réussi à intégrer la police.

-Ce n'est pas de lui que je parlais.

Elle avait murmuré cette phrase si bas qu'Aomine cru l'avoir imaginé un instant. Naturellement, il connaissait toute la rancœur que la jeune fille avait pour son ancien capitaine. Lui-même avait espéré que le rouge ressente la douleur qu'il avait dû endurer les premiers mois après la finale de la Winter Cup.

Mais Akashi Seijuro ne devait même pas connaître ce mot.

-Il m'est arrivé d'échanger des SMS avec Kise. On parlait de notre boulot, il me disait qu'il aurait aimé avoir un contrat en Europe.

-Je suis étonnée qu'il ait cherché à garder le contact avec toi.

Le bleu passa sa main dans ses cheveux et se fit lointain :

-Je crois... qu'il cherchait juste quelqu'un qui puisse le comprendre.

Satsuki hocha la tête, satisfaite de la réponse : elle était heureuse que les deux garçons se soient mutuellement aidés, même de si loin.

-Murasakibara m'appelle pour chaque anniversaire, se vantant d'être dans un pays où il y a des filles avec de grosses poitrines ! Le chanceux !

Elle lui donna une tape sur le bras et gonfla ses joues en signe de colère :

-Rooh ! Vous faites une belle bande de pervers tous les deux !

-Kise participait pour celles d'Amérique.

Non, elle n'était pas étonnée ! Il aura fallu qu'ils arrêtent le basket pour se trouver des points communs.

-Et Midorin ?

-Rien du tout.

-Vraiment ?

-Personne ne sait ce qu'il fait ou même où il se trouve. Si peut-être Akashi...

Elle grimaça à ce nom et finit sa tasse d'une traite. Aomine semblait avoir oublié la sienne. Ne restait plus qu'une seule personne, la plus importante – outre le bleu- pour elle.

-Et...

-Tetsu ?

Elle acquiesça. Le sujet devait être sensible malgré tout pour l'ancienne lumière.

-Rien de plus que ce que Kagami sait.

Et pour le peu que l'ancien Seirin leur avait appris, ils n'étaient pas plus avancés : à savoir que le turquoise avait fait ses valises, prit un billet de train pour le Sud et semblait s'être volatilisé depuis.

-Et c'est juste ce que sa mère a bien voulu lui dire.

L'ancien joueur fantôme était indéniablement doué pour disparaître, talent qu'il partageait avec sa mère. Du moins, c'était ce que la rose avait déduit, les rares fois où elle s'était déplacée jusqu'au domicile des Kuroko, se heurtant à une porte close et une maison vide.

-Il va tous nous falloir du temps de toute façon.

-Oui, tu as raison.

Satsuki s'étonnait un peu de la soudaine maturité qu'affichait son ami : bien plus que dans ces gestes ou sa voix, il semblait avoir prit le temps de réfléchir et de « faire son deuil du basket », si elle pouvait ainsi dire.

-Pourquoi n'as-tu pas choisi de reprendre le basket après le lycée ?

-J'avais plus envie.

Typique mais déroutant. Elle se perdait dans ses pensées quand la voix de l'homme reprit à nouveau :

-Et toi ? Ta vie c'est devenu quoi ?

-Comme tu peux le voir : je travaille pour un petit salaire pour vivre dans un petit appartement.

-Tu bosses dans quoi ?

-Serveuse dans un restaurant familial.

Un sourire éclaira les traits du bleu et il se tourna vers son amie :

-Je viendrais te voir un jour ! Ça sera amusant !

Elle tenta de l'en dissuader mais en vain. Quand elle laissa échapper un mot sur son uniforme, le bleu semblait encore plus motivé.

Choisissant ce moment pour décider de repartir, le garçon coupa net les arguments qu'avançaient la rose et se dirigea vers la porte. Alors que Satsuki s'apprêtait à la refermer, il ajouta une dernière chose :

-Satsu ?

-Oui ?

-Tu m'avais manqué.

Elle sourit face à la mine heureuse qu'il affichait et lui répondit avec beaucoup de douceur :

-Toi aussi Dai-chan !

Elle attendit qu'il disparaisse au coin de la rue pour fermer à clef. Elle lava les tasses et se prépara à manger -avec tout ça, elle avait presque oublié pourquoi elle était sortie.

Son ventre plein, elle se coucha le sourire aux lèvres et s'endormit profondément.

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Le lendemain matin -midi!- elle peina à ouvrir un œil. Sa tête émergea de sous la couette et malgré la lumière que ses volets ne parvenaient plus à filtrer, elle n'arriva pas à se rendormir.

Pestant contre le soleil, elle attrapa une veste et mit cinq bonnes minutes à trouver une manche.

Non Momoi Satsuki n'était pas du matin -midi, au final, la différence est minime.

Sa mâchoire se décrochait à chaque bâillement et elle traîna des pieds jusqu'au salon. Attrapant le paquet de gâteaux, elle se jeta sur le canapé et alluma la télé. De toute façon, personne ne pouvait la voir comme ça.

Tandis que le paquet se vidait rapidement, la rose regardait sans intérêt une série d'une niaiserie absolue.

L'héroïne s'accrochant désespérément à l'homme qu'elle aimait, elle ne put s'empêcher de laisser son esprit vagabonder jusqu'à Tetsu. Actuellement, elle ignorait si ses sentiments pour l'ombre étaient les mêmes mais elle s'était bien rendue compte que le jeune turquoise ne la voyait que comme une amie. Et pourtant, encore aujourd'hui, elle espérait...

Secouant sa crinière rose, elle quitta son canapé pour s'habiller. Son service ne commençant qu'à 14h, elle irait sans doute se promener un peu avant. Elle se fit réchauffer un plat tout prêt.

La pluie ne dérangeait pas les nombreuses personnes dans l'allée commerçante. Satsuki s'arrêtait souvent près des vitres des magasins de vêtements ou de chaussures. Quand son salaire aura été versé, elle ira sans doute s'acheter une jolie paire de bottes. Souriant en pensant à son futur achat, elle regarda sa montre qui affichait déjà 13h30.

Tournant les talons, elle se dirigea vers le restaurant.

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La salle était noire de monde et il n'était que 17h. Servant des pâtisseries et diverses tasses, elle tentait de ne pas glisser sur les flaques d'eau provoquées par les nombreux parapluies trempés.

-Satsu ! Tu peux prendre une pose !

-Merci !

S'asseyant sur un tabouret dans la salle de repos, elle soupira de lassitude et apprécia la tasse de thé qu'une de ses collègues lui tendait.

-Merci.

Épuisée, elle craignait de s'endormir là sur la table. Cinq minutes plus tard, elle échangea sa place avec une troisième fille.

D'ailleurs, les autres serveuses se tenaient près de la porte, criant comme des collégiennes.

-Regarde celui-là, il été trop beau !

-Moi, je préfère l'autre.

-Ouais, il est pas mal aussi !

S'approchant pour connaître le sujet -enfin,les sujets-, elle ne parvint pas à retenir un cri de surprise.

-Non mais je rêve !

Les autres la fixait comme si un troisième bras venait de lui pousser dans le dos, tandis qu'elle courrait presque pour rejoindre la table pile en face.

Depuis hier, elle était certaine d'avoir tout vu mais Aomine Daiki et Kise Ryota en train de partager une coupe de glace, elle n'était pas mentalement prête !

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