Chapitre 18- Le retrouver à tout prix !

Aomine quadrillait la zone dans sa tête. Il avait déjà eu à chercher des enfants égarés qu'il retrouvait en général quelques mètres plus loin. Ces sales garnements se cachaient pour faire une blague à leurs parents et ne répondaient pas aux appels terrifiés. Dieu, qu'il détestait les gosses !

-Kazuo ?!

Ses mains en guise de porte-voix, il attendit quelques secondes à l'affût du moindre bruit. Si le petit garçon s'était blessé et se retrouvais dans l'incapacité de bouger, il espérait qu'il soit suffisamment réactif pour faire du bruit.

Ce parc n'était pas immense mais Aomine se souvint d'une pente assez raide qui conduisait à un petit cours d'eau peu profond. Beaucoup de pécheurs s'y retrouvaient. Si Kazuo était allé là-bas, il y avait beaucoup de chances pour qu'un des hommes l'ai vu.

Le bleu se dirigea alors vers cet endroit en premier.

Ils étaient nombreux, armés de leurs cannes à pêche. A se demander ce qu'ils pouvaient attraper à cette saison. De toute façon, Aomine n'aimait pas la pêche. Trop barbant. Le policier s'approcha d'un groupe :

-Excusez-moi ! Vous n'auriez pas vu un petit garçon d'environ trois ans qui porte une veste grise de sport et un pantalon bleu foncé ?

Les vieillards -Ô joie!- tournèrent leurs têtes vers lui :

-Hum, ça me dit un truc...

-Ouais, moi aussi...

-Y'avait un môme habillé comme ça...

-Ah ouais ! Il suivait un chat, je crois...

-Ouais, je crois...

S'obligeant à rester calme, -sa haine pour les personnes âgées avait tendance à prendre souvent le dessus- le bleu leur demanda la direction que Kazuo avait pris.

-Il remontait vers le parc, je crois...

-Ouais, je crois...

Il les remercia et se mit à courir en reprenant le chemin inverse. Arrivé en haut, il s'arrêta avec la désagréable impression d'avoir oublié quelque chose...

-Merde ! Satsu ?! T'es ou ?!

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Traînant plus qu'autre chose, un Midorima à la limite d'un arrêt cardiaque, la jeune rose s'époumonait :

-Kazuo ? Kazuo ?!

Mais rien. Elle avait perdu Aomine -c'était sûr qu'il prenait sa « mission » à cœur?- et le vert n'aidait en rien. Elle s'arrêta près d'un banc et fit s'asseoir le médecin :

-Midorin ? Tu dois m'aidez ! Kazuo reconnaîtra plus facilement ta voix, d'accord ?

-Je l'ai perdu... Takao va me tuer... Je l'ai perdu...

-Reprend toi Midorin !

Le teint plus blanc que d'habitude, il ne semblait même pas l'entendre. Il répétait encore et encore les mêmes mots. Satsuki tenta de soulever Midorima mais la différence de carrure était telle que le jeune homme fut à peine soulever du banc.

-Allez... Midorin !

-Je l'ai perdu... Takao va me tuer... Je l'ai perdu...

-Midorin, tu me fais peur !

A bout de force, elle se laissa glisser à côté de lui. Elle hésitait sincèrement à coller une bonne gifle au vert pour le « réveiller ». Sa gorge lui faisait mal à force de crier.

-Je l'ai perdu... Takao va me tuer... Je l'ai perdu...

-Si tu ne te lèves pas, je te tue en premier !

Mais la menace ne semblait pas faire plus d'effet.

A court d'idées, elle se laissa glisser du banc de façon à ce que sa tête puisse reposer sur le dossier du banc.

-Attention !

La rose vit une balle orangée foncer vers elle par la gauche et se baissa davantage pour l'éviter. Ce que Midorima n'a pas pu faire à temps -en avait-il même eu conscience ?

Le corps de vert s'affala entièrement sur le banc dans un bruit sourd.

-Midorin !

-Oy ! Désolé, tout va bien ?

Satsuki secouait Midorima mais le coup eut pour bénéfice de le sortir de sa torpeur.

-Que... ?

Il regarda le visage inquiet de la fille puis la ballon de basket. Les yeux verts de rage, il chercha le propriétaire :

-A qui est cette chose ?!

-Midorin, tu devrais te calmer...

-Je suis vraiment désolé, je... Midorima ?!

Le vert remit ses lunettes en place et fusilla l'homme en face du regard. Avant de le reconnaître.

-Kagami...

Satsuki se retourna pour face à l'ancien joueur de Seirin. Le grand rouge récupéra son ballon et s'excusa une nouvelle fois.

La rose avait plutôt envie de le remercier, Midorima était revenu dans la bonne dimension.

-Kagami ! Ne pars pas si vite, j'ai du mal à te suivre...

La laisse de Nigou enroulée autour de sa main blanche, Kuroko se faisait traîner par le chien, pressé de suivre le pompier. En sueur, le garçon reconnut les deux personnes assises sur la banc :

-Bonjour, Momoi... Midorima.

-Tetsu !

-Kuroko.

Nigou s'approcha de la jeune fille et la salua d'un grand mouvement de langue. Satsuki, qui fondit devant les yeux bleus de l'animal.

-Trop mignon !

-Vous faites quoi là tous les deux ?

Kagami les regardaient d'un air suspect.

Satsuki devança le vert et regarda le turquoise et le rouge, pleine d'espoir :

-On cherche un enfant ! Il a disparu !

-Hein, un enfant ?

-Oui ! Avec une veste grise et un pantalon bleu !

Les deux garçons se regardèrent les sourcils froncés. Kuroko répondit en premier :

-Il y a beaucoup d'enfants habillés comme ça.

-C'est une réplique de Takao.

-Takao ? C'est qui ça ?

Midorima soupire : comment pouvait-on avoir une aussi mauvaise mémoire ?

-De Shutoku. Celui qui possède le Hawk Eye.

-Non, ça me dit rien.

-Laisse tomber Kagami, moi je m'en souviens.

Kuroko regarda Midorima en parlant :

-Si c'est bien celui à qui je pense, il a des yeux gris- bleus, n'est-ce pas ?

Le vert acquiesça. Le turquoise se gratta le menton en réfléchissant et se tourna brutalement vers Kagami :

-Je me souviens ! Le petit garçon qui a voulu caresser Nigou ! Il correspond.

-Tu es sûr, Tetsu ?

Satsuki avait senti que le vert se crispait à côté d'elle. L'enfant ne devais plus être loin.

-Certain, oui.

-Tu vois Midorin ?! On va retrouver Kazuo !

Le garçon papillonna des yeux, muré dans son silence.

-Dans quelle direction ?

-On était près d'un cours d'eau. Le gamin courrait derrière un chat quand il a vu Nigou.

Satsuki réfléchissait à toute vitesse.

-Dai-chan doit toujours être en train de chercher là-bas. On va le rejoindre Midorin !

Le vert obéit et commença à tracer.

-Ah ! Midorin attends !

-Momoi...

Elle se retourna vers Kuroko et Kagami.

-Merci beaucoup Tetsu, Kagamin !

-Si on peut faire quelque chose...

La rose jeta un regard au chien qui attendait sagement.

-Nigou va peut-être pouvoir l'attirer.

-Dans ce cas...

Kagami retira la laisse du collier et le chien détala comme une fusée dans la direction que Midorima venait de prendre.

Les trois autres les rattrapèrent comme ils purent.

Satsuki s'arrêta près de Midorima pour assister à un spectacle... assez triste.

-Je l'ai perdu... Akashi va me tuer... Je l'ai perdu...

-Dai-chan, tu ne vas pas t'y mettre aussi ?!

Accroupit près d'un arbre, Aomine fixait l'écorce avec ses yeux vides.

Arrivés en dernier, Kagami et Kuroko ne purent que regarder Momoi qui tentait de remettre debout un Aomine totalement perdu.

-Allez Dai-chan ! Je suis là !

-Je l'ai perdu... Aka...

-Cette phrase commence sérieusement à m'emmerder ! Midorin, aides moi !

Pour le vert, ce ne fut pas très compliquer.

Quand le bleu croisa le regard rose, il la serra contre lui :

-Tu es là !

-Oui, ça fait un moment...

-Il faut que je trouve un moyen pour que tu restes près de moi...

Le policier fouilla ses poches pour en sortir une paires de menottes.

-Ça par exemple !

-Hors de question !

-Mais...

-Non !

Nigou aboya, s'attirant le regard bleu d'Aomine :

-Ce chien...

Il regarda à côté et n'en crut pas ses yeux.

-Tetsu...

Le turquoise ne bougeait pas non plus mais affichait une mine horrifiée : la personne qu'il voulait le moins voir...

-Aomine...

Kuroko commença à reculer mais Aomine se jeta sur lui et l'enlaça.

-Tetsu !

Le bruit anormal de ses vertèbres inquiétèrent fortement Momoi, Kagami et Midorima. Mais Aomine ne desserrait pas sa prise.

-Peux... plus...

Kagami tentait d'arracher son pauvre ami des bras du policier. Il aura finalement fallu la force combinée de Midorima pour qu'Aomine lâche son ancienne lumière.

Tenant un Kuroko presque inconscient, Kagami lui donnait des baffes sur les joues.

-Kagamin... Je pense que tu y vas un peu fort...

Finalement, au bout de quelques minutes, ils étaient tous conscients et en cercle pour établir un nouveau plan de recherche : Kuroko avec ses joues rouges et gonflées comme un hamster, Kagami qui jetait des coups d'œils à Aomine, le bleu qui surveillait attentivement chacun des mouvements de Satsuki, la rose qui avait emprunté une carte à un passant et Midorima qui se rongeait les ongles. Et Nigou à quelques mètres qui jouait avec des enfants.

-Bon, Kagamin et Tetsu ont vu Kazuo juste ici...

Elle désigna le cours d'eau :

-Dai-chan, tu dit que des pêcheurs l'ont vu suivre remonter vers le parc...

Le bleu hocha la tête.

-Midorin et moi, on étaient là donc on aurait vu Kazuo passer.

Le vert regardait la main de Satsuki qui se déplaçait sur la carte.

-Donc, il reste ici, ici et là.

Kagami regarda la rose les yeux écarquillés :

-Comment tu arrives à deviner tout ça ?

-Simple déduction.

Midorima replaça ses lunettes et s'adressa au rouge :

-C'est un des talents de Momoi de déduire et d'agir en conséquence. C'est bien pour cela qu'elle était la manager des Miracles.

-Et j'avais l'habitude de me retrouver dans ce genre de situation. Pendant les camps d'entraînements, Mu-kun se perdait régulièrement.

-Murasakibara.

La précision de Kuroko éclaira Kagami.

Aomine se pencha vers la carte :

-Donc, on se sépare en trois groupes.

-C'est la meilleure solution en effet.

Commença alors une épreuve de force pour créer ces groupes, Kagami et Aomine voulant être avec Kuroko qui préférait rester près de Midorima, beaucoup plus calme. Satsuki leur hurla de se taire et les garçons se regroupèrent, effrayés par cette petite femme autoritaire.

-Merci ! Alors, bon gré, mal gré, Dai-chan, tu dois rester avec moi.

-Ah ouais, c'est vrai...

-Midorin et Tetsu, vous prendrez le chemin à droite.

-Pourquoi Midorima ?!

Le rouge et le bleu avait répondu au même moment, s'attirant le regard furibond de la demoiselle.

-Kazuo viendra plus facilement vers Midorima et Tetsu connaît bien les enfants.

-Et moi ?

-Toi Kagamin, tu iras à gauche avec Nigou.

-Donc, je me tape le clebs...

Satsuki soupira :

-Kazuo est un enfant. Et il a déjà vu Nigou une fois. Il peut vouloir le caresser une deuxième fois s'il le revoit !

-Pas bête !

-Le premier qui le trouve ou le voit, appelle les autres groupes.

On donc était nommé responsable de l'appel : Kuroko, Momoi et Kagami évidemment.

Les groupes prirent les directions indiqués par Momoi. La rose et le bleu partirent en face vers les jeux pour enfants. Kagami et Nigou se dirigeaient vers les terrains de sport et Midorima accompagné de Tetsu allaient s'occuper de tout ce qui était distributeurs de boissons, toilettes...

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Le vert et le turquoise n'échangeaient pas un seul mot. Ils demandaient aux passants si Kazuo avait été aperçu mais rien.

Beaucoup d'enfants s'approchaient de Nigou mais Kagami ne reconnaissait pas un petit brun avec des yeux bleu-gris.

Quant à Satsuki, elle était littéralement collée par Aomine.

-Dai-chan... L'espace privé, on en a déjà parlé.

Le bleu grommela et accepta de s'éloigner que très légèrement.

-Dis Satsu...

-Hm ?

-Concernant tout à l'heure... quand je suis légèrement parti devant...

-Tu me demandes de ne rien dire à Akashi ?

Le nom du rouge fit transpirer Aomine qui eut du mal à avaler sa salive.

-Ça restera entre nous. Je m'en voudrais s'il tachait sa paire de ciseaux avec ton sang.

-Hein ? Comment ça ?! Je risque quoi ?

Satsuki ne répondit pas, s'amusant de la panique du bleu.

Elle envoya Aomine près des toboggans alors qu'elle se rendait près du bac à sable. Elle s'agenouilla aux côtés d'une petite fille et lui demanda très gentiment si elle avait vu Kazuo.

Le policier, lui, se fit entourer d'une horde de gamins s'extasiant sur son uniforme :

-Monsieur le policier, tu as une arme à feu ?

-Oh oui, montre la nous !

La rose regarda son ami qui tentait de s'enfuir. Il n'était définitivement pas doué avec les enfants.

Alors qu'elle se relevait, elle sentit son téléphone vibrer : Kagami l'appelait.

-Allô ?

-Momoi , il est habillé comment déjà le mioche ?

-Veste grise et pantalon bleu.

-Alors je l'ai !

-Vraiment ! Génial ! Le lâche pas, j'appelle Midorima et Tetsu et on arrive !

Elle raccrocha et composa immédiatement le numéro du turquoise :

-Momoi ?

-Tetsu ! Kagami a retrouvé Kazuo !

-Ils sont près des terrains c'est ça ?

-Oui.

-On arrive.

Elle rangea son téléphone et cria à Aomine de rappliquer.

-Dai-chan ! Kazuo est avec Kagami ! On y va !

-Ouais j'arrive...

S'extirpant de la masse d'enfants curieux, ils se dirigèrent vers l'endroit où attendait l'enfant.

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Kuroko raccrocha et se tourna vers Midorima :

-Il est avec Kagami.

Midorima laissant une exclamation de soulagement lui échapper. Il lui sembla également qu'un poids particulièrement lourd quittait ses épaules.

-Allons-y Kuroko.

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Kagami veillait à ne pas lâcher l'enfant des yeux tout en faisant tourner le ballon de basket au bout de son index. Bien que cela semblait inutile puisque Kazuo jouait avec Nigou.

-Kagamin !

Il leva la tête pour apercevoir Momoi et Aomine.

Ensuite, une tornade verte lui passa devant et s'arrêta devant Kazuo.

-Kazuo !

Dans les bras de son parrain, le petit brun ne bougeait plus. A genoux, Midorima se recula en le tenant par les épaules :

-J'ai eu tellement peur ! Ne refais plus jamais un truc pareil, d'accord ?!

-Pardon Tonton Shin-chan... J'ai vu le chat et le chien et en voulant te rejoindre, je me suis perdu...

Midorima serra à nouveau son filleul contre lui.

-Tonton Shin-chan ?

-Oui ?

-Ne le dis pas à Papa s'il te plaît !

Les yeux brillants de larmes -destinées à l'attendrir- eurent raison du vert.

-Ça restera notre secret d'accord ?

-Oui...

Momoi regardait cette scène, très touchée. Près d'elle, Aomine informait ses collègues de la découverte de l'enfant. Kuroko se permit également un petit sourire et Kagami fixait Midorima comme s'il le découvrait.

Le vert se releva, Kazuo accroché à sa jambe.

-Merci beaucoup.

-C'est normal Midorin !

Aomine marmonna quelque chose avec un grand sourire et Midorima ne put qu'entendre « Tonton Shin-chan » avant que la rose ne plante son coude entre ses côtes.

Midorima sentit que son jean était tiré et baissa les yeux vers Kazuo :

-Qu'y a t-il ?

Le petit brun lui fit signe de se baisser et chuchota à son oreille :

-Ce sont les gens sur les magazines de Papa.

-Les magazines ?

-Oui ! Ceux qui parlent de basket !

Un éclair de compréhension traversa l'esprit du vert et il se releva devant les visages curieux de ses anciens coéquipiers et de Kagami.

-Kazuo vous a reconnu à partir de photos sur des magazines.

-Des photos ? J'ai fait des photos quand ?

-A Teiko, Aomine. Le photographe qui nous a interviewé.

-Je croyais qu'il t'avais oublié Kuroko...

-Il ne m'a pas vu c'est tout !

-Menteur !

Le rouge et le turquoise commencèrent à débattre du sujet, aidés par les railleries d'Aomine et les soupirs de lassitude de Satsuki.

-Tonton Shin-chan...

-Oui ?

-Tu crois qu'ils accepterais de jouer un peu avec moi ?

A la phrase, les anciens Miracles se raidirent, l'image d'un Akashi prononçant sa sentence toujours bien ancrée. C'est dingue comme ce genre de souvenirs reste bien vivant après des années.

-Tu sais, Kazuo... Ils doivent avoir autre chose à faire...

Les grosses larmes de l'enfant arrêtèrent net Midorima.

Il chercha du secours et supplia Satsuki du regard.

Satsuki qui avait déjà craqué pour l'enfant.

-Moi, je suis certaine qu'ils vont être d'accord !

L'enfant lui fit un grand sourire et les quatre garçons se tournèrent simultanément vers elle. Et de Kagami à Aomine en passant par Kuroko -Midorima ayant déjà compris qu'il était inutile de résister- le sourire de Kazuo fut une épée en plein cœur. Comment résister ?

Accompagnés des aboiements de Nigou, ils dénichèrent un terrain de basket inutilisé.

-Donc si on compte Satsu, on est six.

-Ah, je joue aussi ?

-Comme ça, on sera trois par équipe.

-Tachons de rester équilibré.

Une nouvelle dispute pour savoir qui aurait Kuroko commença laissant le concerné, Kazuo et Momoi de glace.

-On ne peut pas mettre Momoi et le gamin dans la même équipe !

-Et si on faisait les équipes au Jan-Ken-Pon ?

L'idée de Kuroko fut adoptée et les adultes s'agenouillèrent pour se mettre à la hauteur de Kazuo. Cependant, le hasard prit une drôle de décision :

Satsuki, Aomine et Kagami serait la première équipe.

Kazuo, Midorima et Kuroko la deuxième.

Le match commença entre une course de vitesse entre Kagami et Kuroko pour attraper le ballon et ainsi avoir le droit de prendre la main.

Ayant perdu de l'énergie à débattre avec Aomine, Kagami ne vit même pas disparaître Kuroko. C'est quand le ballon fut passé à Midorima qu'il resta sur place, totalement stupéfait.

Aomine bloqua le tir de Midorima et le ballon atterrit dans les mains de Momoi. Paniquée, elle chercha les deux garçons de son équipe du regard :

-Momoi ! Tire !

Elle obéit et Kagami sauta près du panier pour un dunk assez simple.

-Bien joué Satsu !

-J'ai fait quoi du ballon ?

-Une passe.

-Oh...

Par un accord commun silencieux, le ballon fut donné à Kazuo qui fila comme l'éclair.

-Midorima, il est gonflé à quoi ce gosse ?

-Il mange normalement !

Le petit brun voyant Aomine devant lui -le bleu ne comptait pas réellement lui prendre le ballon comme un bourrin- jeta la balle à sa gauche et Kuroko s'en empara pour effectuer un de ses tirs spéciaux.

Les cris de plaisir de l'enfant quand le ballon rentra dans le panier amusèrent beaucoup le turquoise.

Momoi lança le ballon qui fut intercepté par Kuroko et envoyé par une passe dont il avait le secret à Midorima. Le choc de la balle contre sa main le fit grimacer mais il le donna gentiment à Kazuo et le souleva pour que le gamin puisse le lancer dans l'anneau.

Evidemment, ni Kagami ni Aomine ne cherchèrent à le lui prendre.

Kagami alla chercher le ballon qu'il envoya doucement -elle avait quand même l'air fragile cette fille- à Momoi qui dribbla tant bien que mal vers l'autre anneaux. Aomine bloqua Midorima et Kagami tentait de contenir Kuroko et Kazuo. Finalement, le bleu et le rouge filèrent jusqu'à la rose et quand elle prit de l'élan pour tirer, elle sentit deux paires de mains la soulever par la taille. Le ballon rentra mais elle fixa mauvaisement ses coéquipiers :

-Vous étiez obligé d'y aller à deux ?!

Ils ne dirent rien. Elle ressemblait à Akashi avec ce regard.

Le match continua ainsi entre les cris de plaisir de Kazuo et les disputes d'Aomine et de Kagami :

-Ahomine ! Arrêtes de faire des passes pareil !

-Bakagami ! Sois heureux que je t'en fasse une !

Kuroko leur chipa la balle sans effort et Midorima se permit un trois point du milieu du terrain.

A force de trois points destructeurs et des disputes du bleu et du rouge, Kazuo marqua le dernier point vers 16h 30. Victoire de la deuxième équipe.

Essoufflés sur un banc, les quatre garçons cherchaient leur souffle difficilement.

-Ça faisait... un moment.

-Ouais mais... c'était bien.

-On t'a déjà dit que tu faisait de drôles de grimaces Bakagami ?

-Et toi que tu vais les yeux d'un poisson mort Ahomine ?

Momoi et Kazuo revinrent vers eux, les mains plaines de boissons différentes trouvées ici et là :

-Soupe de haricots rouges pour Midorin.

-Eau citronnée pour le monsieur aux cheveux bleus.

-Milk-shake pour Tetsu.

-Et Coca pour le monsieur aux cheveux rouges.

Momoi savourait son jus de cerise trouvé dans un distributeur pas loin tandis que Kazuo buvait une menthe à l'eau sur ses genoux.

Kuroko, vibrant de pur plaisir en sirotant son breuvage favori, s'adressa à Midorima :

-Comment va Takao ?

-Il va bien. Je lui garde Kazuo pour le week-end pour qu'il se repose un peu.

Satsuki regarda le plus jeune sur ses genoux :

-Tu es content d'être ici Kazuo ?

-Oui ! J'aime être avec Tonton Shin-chan ! Et comme ça, Maman pourra aussi se reposer. Tu sais, -son air conspirateur amusa Satsuki- Papa et moi, on fait pleins de blagues à Maman. Mais en ce moment, elle est souvent fatiguée à cause du bébé.

-Le bébé ?

-Ma petite sœur. Elle va naître bientôt !

-Oh, tu es content ?

-Oui très !

Le petit brun remit la paille dans sa bouche et aspira le liquide vert.

Midorima se leva, jeta sa canette et s'accroupit près de son filleul :

-On va y allez Kazuo.

-Déjà ?!

-On doit allez faire les courses. Tu me diras ce que tu as envie de manger comme ça.

Le petit garçon fit la moue la plus adorable qu'il soit mais accepta de descendre des genoux de la rose.

-Merci pour cet après-midi !

-A bientôt Kazuo !

Les garçons à moitié somnolents adressèrent un signe de la main à l'enfant et au vert qui s'éloignaient.

Kuroko se leva également pour rappeler la visite chez le vétérinaire à Kagami.

-Ah ouais, j'avais zappé.

Le rouge trouva la force de se lever et ils saluèrent le bleu et la rose :

-Rentrez bien Tetsu, Kagamin !

Elle offrit une dernière caresse à Nigou.

Elle était seule avec Aomine. Le bleu grogna et pivota de façon à poser sa tête sur ses cuisses.

-Fatigué.

-Tu es toujours fatigué.

-Je me fais vieux.

-Tu n'as que 22 ans.

Elle caressa les courts cheveux bleus tout doucement. Son ami d'enfance était vraiment un cas à part.

-Pourtant, tu vas trouver la force de te lever.

-Pourquoi... ?

-Je dois allez faire quelques courses.

Aomine geignit, grommela et finit par supplier pour quelques minutes de plus.

Ils profitaient du silence de l'endroit. La main d'Aomine alla trouver celle de Satsuki. Il regarda le bracelet de pierres précieuses à son poignet :

-C'est Akashi qui t'a offert ça ?

-Oui.

-Y'a que lui pour avoir les moyens de toutes façons...

Il lâcha le mince poignet et referma les yeux.

-C'est étrange quand même...

-Quoi donc ?

-Cette attirance pour toi.

Elle ne lui demanda pas la raison de cette phrase. Et il ne lui donna pas non plus.

Il se leva et elle fit de même.

-Tu fais tes courses où ?

-Dans un combini près de l'immeuble.

L'endroit en question était vide de monde et ses courses ne prirent pas plus d'une demi-heure. Parce qu'elle resta bloqué devant les shampoings et gels douche.

A force de geindre et de grogner, Aomine réussit à la presser un peu et ils retournèrent chez la jeune fille, de nombreuses poches à leurs mains.

Se dépatouillant pour refourguer une troisième poche au bleu, Satsuki put chercher ses clefs au fond -comme toujours- de son sac. Elle ouvrit la porte et laissa le policier entrer en premier.

-Je te les met où ?

-Sur le comptoir de la cuisine.

-Ok.

Elle referma derrière elle et s'avança également dans la cuisine.

-Mais tu sais Satsu, tu... AH !

-Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?

Elle regarda l'endroit où les yeux d'Aomine semblait s'être bloqué et resta muette de surprise.

Assis aristocratiquement sur le canapé, Akashi les regardait tranquillement depuis la pénombre du salon.

-Bonsoir.

-Ne rentre pas chez les gens comme ça !

-C'est toujours mon appartement Satsuki.

Elle devina au ton de sa voix qu'il n'était absolument pas de bonne humeur. Il se leva et s'approcha de Satsuki, un sourire gourmand aux lèvres.

Elle n'eut pas le temps de bouger qu'il apposait déjà ses lèvres sur les siennes. Elle tenta de s'éloigner mais une petite pression sur sa taille le lui empêcha. Seulement quand il le décida, Akashi recula légèrement et jeta un coup d'œil au bleu juste à côté.

Aomine n'avait pas bougé en le voyant s'approcher de son amie. Il tressaillit juste légèrement en le voyant embrasser la rose. L'étau sur la taille fine ne lui avait pas échappé cependant.

-Daiki, ta mission c'est bien passée ?

Le bleu tacha d'oublier le court laps de temps où il avait quitté Satsuki.

-Elle n'aurait pas pu mieux se dérouler.

Le rouge rit doucement. Un rire bien trop bas et bien trop menaçant aux oreilles de deux autres.

-Votre virée au parc a donc été bénéfique.

Satsuki se mit à trembler sans savoir pourquoi.

-Cependant...

Le rouge s'approcha d'Aomine :

-Tu as failli à un petit moment Daiki.

Et le bleu se mit à trembler sans pouvoir s'arrêter.