Chapitre 17

Chapitre 17- Surveillance rapprochée !

Son sang n'avait fait qu'un tour.

Abandonnant ses collègues à la machine à café, il avait couru jusqu'à sa propre voiture et avait roulé jusqu'à l'immeuble qu'il devait rejoindre rapidement. Ignorant les multiples infractions qu'il commentait sans regret.

Parce que c'était pour elle.

Il arrêta le véhicule avec un brutal coup de frein à main et en sortie comme une furie. En rentrant dans le bâtiment gigantesque, le policier croisa une pauvre femme innocente qu'il fusilla du regard alors qu'elle bloquait l'accès aux escaliers. Il était bien trop pressé pour utiliser l'ascenseur.

Les mollets en feu et le souffle court -Dieu il ne manquait pas à ce point d'exercice ?!- il atteignit finalement l'étage qu'il recherchait. Sans prêter attention à la petite sonnette près de la porte, le bleu tambourina contre le panneau qui lui faisait face.

Quand le rouge commença à ouvrir la porte, Aomine se jeta sur lui en le saisissant par la chemise que le plus petit portait :

-Toi... Qu'est-ce que tu lui as fait ?!

Les mots avaient été sifflés avec colère. Akashi plissa dangereusement les yeux.

-Lâche moi.

Le bleu choisit d'ignorer l'ordre et resserra sa poigne sur le tissu. Il leva les bras et Akashi se retrouva obligé de se tenir sur ses orteils.

-Je t'avais prévenu que s'il lui arrivait quelque chose...

-Daiki.

Le prénom avait claqué, sec. La main blanche du rouge agrippa finalement le poignet mat et il appuya sur une zone bien sensible. Immédiatement, Aomine le lâcha en se tenant la main. Akashi lissa sa chemise sans cesser de fusiller le bleu avec ses yeux.

Le policier grogna de mécontentement et recula légèrement. Un sourire suffisant fleurit sur les lèvres du rouge.

-Bien. Concernant la raison de ta venue ici...

-Espèce de...

-Ne me coupe pas.

Les deux hommes s'affrontèrent du regard et Aomine céda le premier.

-Concernant Satsuki, je te demande de ne pas la quitter d'une semelle et ce, jusqu'à mon retour. Si elle désire sortir, suis-là.

-Et pourquoi devrais-je faire ça pour toi ?!

Le bleu savait qu'il venait de cracher ces mots avec toute l'agressivité dont il était capable et regretta quelque peu son ton : après tout, dés qu'il était question de son amie aux cheveux roses, il savait qu'il abandonnerait tout pour venir la voir. Mais l'idée de devoir prendre soin d'elle parce que ce foutu prétentieux aux cheveux de sang le voulait, le mettait sacrément en rogne !

Les yeux d'Akashi se réduisirent à deux fentes, ce qui n'atténuait en rien l'éclat de ses pupilles. Il détestait sincèrement qu'on discute ses ordres.

-Je n'ai pas à t'expliquer. Tu obéis, c'est tout.

-Oy !

Le rouge enfila sa veste et posa sa main sur la poignée. Il avait encore une chose à lui dire :

-Ne t'avise surtout pas de la perdre de vue. Tu sais de quoi je suis capable.

Akashi ouvrit la porte et marcha aristocratiquement vers l'ascenseur. Sans se tourner une seule fois vers le bleu qui n'osais plus passer cette même porte.

-Sale petite teigne...

Son portable vibra dans le pantalon de sa tenue et il appuya rapidement sur l'écran pour afficher le SMS reçu :

« Obéis correctement et je m'occuperais de ton supérieur. Je ne voudrais surtout pas que tu perdes cet emploi si durement acquis...

Surtout après avoir quitté Ryota.

Akashi Seijuro »

La mâchoire d'Aomine craqua étrangement quand il serra les dents. Un jour, il lui éclatera la tronche à ce piment richissime !

Mais pour l'instant, qu'il le veuille ou non, il était coincé dans cet appartement.

En y réfléchissant, c'était la première fois qu'il mettait les pieds ici. Naturellement, Akashi avait communiqué son adresse aux autres membres de la Génération des Miracles mais le regard mortel qu'il l'avait accompagné avait très bien fait comprendre qu'ils n'étaient pas autorisés à entrer à l'intérieur.

Guidé par une curiosité malsaine et un sourire qui atteignait ses yeux, Aomine commença son inspection. La première chose qui lui sauta aux yeux -ou plutôt au nez- c'était ce parfum féminin. Il n'arrivais à pas savoir si c'était à cause du fait qu'il vivait seul depuis un moment -même en comptant Kise- ou d'un autre facteur quel qui soit mais cette odeur lui montait à la tête, l'enveloppant de bas en haut. C'était... fantastique.

Le bleu n'était pas vraiment un fan de décoration mais celle, très simple, de cet endroit lui plaisait beaucoup. Sans les plantes vertes, l'intérieur serait froid et inhospitalier. Vide, sans l'âme de son propriétaire. Il avait également l'impression que Satsuki n'avait rien ajouté ou enlevé.

Les autres pièces étaient semblables au final. C'était propre, rangé... peu ressemblant à la jeune fille. Il se souvenait parfaitement que contrairement aux apparences, elle était douée pour mettre sa chambre sans dessus dessous. Et oublier de ranger fréquemment. Et d'ailleurs en parlant de chambre...

Aomine ouvrit la porte et ne rentra que la tête. Le lit immense lui valut de laisser sa mâchoire se décrocher mais il se reprit avec un petit sourire en apercevant quelques vêtements à même le sol. Il retrouvait son amie d'enfance.

La pénombre ne permettait pas d'apercevoir davantage. A pas de loups, il s'approcha de l'endormie, juste histoire de vérifier. Couverte jusqu'aux épaules, Satsuki serrait un oreiller contre elle de toutes ses forces.

Ne voyant pas l'intérêt de la regarder dormir davantage, il referma la porte et se dirigea vers la cuisine. Il ouvrit le frigo dans un vain espoir d'y trouver de la bière. Naturellement, il n'y en avait pas. Ses yeux las tombèrent sur une étrange bouteille rouge. Il l'a sortit du frigo pour mieux voir l'appellation et resta bouche bée. Jus de cerise. Sérieusement, jus de cerise ?! D'où venait les goûts plus qu'étranges de cette fille ?! Il la remit à sa place sans tarder.

Encore moins certain, le bleu fouilla les placards à la recherche de café. Il eut un rire sans joie : comme si c'était possible...

Désespéré et en manque, il sortit un paquet de cigarettes de sa veste. Il n'était encore pas au stade de ne plus pouvoir s'en passer, mais de temps en temps, il appréciait le goût acre qui collait à son palais.

Il ouvrit une fenêtre du salon et alluma le petit bâton blanc. A peine le fut-il, il en tira une bouffée et rejeta la tête en arrière. Dieu, que ça faisait du bien !

Il appuya son menton sur son bras et passa sa main gauche dans ses cheveux bleus. En appui sur sa jambe droite, il regardait les gens en bas. Ça, c'était ennuyant...

Un bâillement soudain lui amena quelques larmes au coin des yeux, qu'il essuya d'un geste.

Bon sang, il était flic pas nounou !

Il jeta son mégot par la fenêtre et la referma. Il aurait quand même préféré un café... Aomine traîna des pieds jusqu'au canapé et se laissa tomber de tout son long. Il posa son bras devant ses yeux et expira tout l'air de ses poumons.

Il allait dormir un peu. Ce n'est pas comme si elle allait s'enfuir après tout.

Quand il ouvrit les yeux, il était midi, Satsuki était assise près de sa tête et regardait la télé. Elle dut le sentir bouger car elle tourna sa tête vers lui.

-Bonjour.

-...'alut.

Il se redressa, demandant un effort considérable à ses abdos. La rose le regarda et sourit, amusée :

-Tu as un peu de bave ici.

Elle désigna son menton et le garçon s'essuya immédiatement.

-Le canapé est à ce point confortable ?

-J'aurais bien tenté le lit mais t'étais dedans.

-Tu avais largement la place.

Après tout, ils avaient souvent dormi ensemble au cours des années. Et ce lit là, pouvait permettre à Satsuki de s'éloigner des poings de son ami. Car le jeune homme, sans vraiment s'en rendre compte, donnait de magnifiques coups pendant son sommeil. Ainsi que des coups de jambes. Et quand Satsuki finissait par atterrir sur le plancher de la chambre, Monsieur avait le culot de lui demander -après avoir grogné de s'être fait réveillé- ce qu'elle fichait par terre.

En observant la jeune fille, Aomine se rendit compte des énormes cernes sous ses yeux, rouges d'avoir tant pleurer. Elle semblait encore plus petite, encore plus fragile que d'habitude.

Il caressa les cheveux roses en soupirant : cette fille lui causait beaucoup trop de soucis.

-Tu veux en parler ?

-Non.

Quelque part, il était heureux de la réponse négative. Aomine Daiki n'était pas le genre de personnes qui écoutait les problèmes des autres et leurs donnait des conseils. Il n'était absolument pas doué pour ça.

-Mais toi, ça n'a pas l'air d'aller.

Foutue gamine ! Toujours aussi douée pour remarquer les moindres changements chez les gens !

Sachant très bien qu'elle finirait par lui arracher la vérité, le bleu finit par parler avec une voix morne :

-J'ai quitté Kise.

Il s'attendait à ce que Satsuki se tourne vers lui et lui demande la raison mais elle n'en fit rien. Elle continuait de regarder l'émission.

-Je vois. Ça n'a pas du être facile.

-Ça n'allait plus très bien depuis un moment.

Honnêtement, il était satisfait de sa décision. Il avait commis une grosse bourde et en avait pris la responsabilité. Il le dirait à qui voudrait bien l'entendre : Kise était un type formidable qui méritait mieux qu'un crétin fou amoureux d'un autre garçon. Seulement... Il ne s'était pas préparé à la solitude qu'il ressentait.

Satsuki avait beaucoup de questions à lui poser mais le bleu semblait perdu dans ses pensées. Et après quelques secondes de réflexion, elle comprit qu'elle n'avait pas son mot à dire. Cela ne la regardait en rien. C'était juste entre le bleu et le blond.

Elle se contenta de lui presser la main.

-Tu sais quoi ? Je suis surpris !

-De quoi ?

-Cet appartement... Il est bien trop propre.

La rose enfonça ses ongles dans la peau du mat.

-C'est méchant ! Je fais beaucoup d'effort !

-Ouais, ouais...

-Moi qui allais te proposer d'aller t'acheter un café et de manger dehors... Tu peux faire une croix dessus !

-Hein ? Ah non ! Désolé!

-Trop tard...

-Allez Satsu ! J'ai vraiment besoin d'un café et si je te laisse un seul instant toute seule, je vais me faire désintégrer par Akashi !

La jeune femme se tourna à demi vers lui et Aomine tenta de prendre sa meilleure imitation du repenti.

-Bon, je te pardonne.

-Donc j'aurais mon café ?

-Oui.

L'air profondément heureux du policier lui tira un sourire.

-Je vais m'habiller et on y va.

Elle se leva, suivi par son ami.

En ouvrant l'armoire, elle remarqua Aomine assis sur le lit.

-Dai-chan ? J'aimerais m'habiller seule, si tu vois ce que je veux dire...

-Akashi m'a bien spécifié que je ne devais pas te perdre de vue.

-Je ne pense pas que ça s'applique aussi à ce genre de situation.

Il croisa les bras, montrant qu'il n'était pas prêt de partir.

-Tu n'as pas à être gênée. On prenait souvent des bains ensemble.

-Oui, avant nos 10 ans !

-J'ai souvent des filles nues.

-Les magazines, ça ne compte pas...

-Si c'était que ça...

Elle continuait de le fixer. Sérieusement, il n'allait pas rester là, hein ? Satsuki soupira et parla à Aomine comme à un petit enfant :

-Écoutes Dai-chan, si tu ne sorts pas, je ne vais pas m'habiller. Et si je ne m'habilles pas, tu n'auras pas ton café. Tu comprends ?

Le bleu se raidit.

-C'est un ordre d'Akashi...

-Je m'occuperais de lui plus tard. Maintenant sors.

Il finit par obéir et s'arrêta au niveau de la porte, tournant le dos à la chambre.

Épuisée par ce comportement, Satsuki vérifia bien que le jeune homme ne regardait pas avant d'enlever sa nuisette. Elle s'y était plutôt bien habituée à ces dernières.

Enfin habillée, elle poussa Aomine pour pouvoir accéder à la salle de bain. Elle se brossa les dents et les cheveux vigoureusement. Elle se les noua en un chignon dans lequel elle planta une épingle à cheveux, cadeau qu'elle avait reçu d'Aomine et de Kise pour Noël.

Elle décida également de mettre le bracelet d'améthyste d'Akashi.

Satsuki sortit de la salle de bain et Aomine la suivit jusqu'au salon.

-T'es drôlement pomponnée pour un café.

-Où est le mal ?

Il ne répondit pas. Il reconnu avec fierté son cadeau -surtout que c'était son idée- et passa en premier la porte d'entrée.

La rose le guida près du centre-ville et le bleu put enfin profiter de sa tasse de café tant désirée. Un soupir de bien-être lui échappa mais il s'en ficha. C'était par amour pour le café. Vers 13h30, ils décidèrent de s'en aller.

Comme promis, Satsuki paya les consommations.

-Bon, tu veux rentrer ou on marche quelque part ?

Elle réfléchit et se décida pour la seconde option.

Tout en discutant de leurs boulots respectifs, ils arrivèrent dans un parc. Prenant place sur un banc, Satsuki se rappela d'un fait amusant :

-Te voir me rappelle que dans mes futurs titulaires, j'ai un joueur qui est comme toi !

Un peu sur la défensive, Aomine lui répondit :

-C'est à dire ?

-Il est certain d'être le meilleur !

Immédiatement, elle se mit à courir pour échapper au bleu. Promettant mille supplices à son amie d'enfance, le policier la laissa exprès prendre un peu d'avance avant de la rattraper en trois enjambées.

Prise au piège, Satsuki affichait quand même un sourire satisfait.

-Toi...

-Mais ne t'inquiètes pas Dai-chan ! Tu restes quand même bien plus prétentieux que lui !

Le bleu s'avança, un sourire de prédateur aux lèvres quand Midorima surgit d'un buisson près d'eux.

Surpris, les deux autres stoppèrent leurs gestes pour regarder, incrédules, le vert couvert de feuilles.

-Mi... Midorin ?!

Les lunettes de travers et affichant un visage angoissé, il leva la tête et reconnu la jeune fille.

-Momoi... Je l'ai perdu !

-Ta virginité ? C'est pas trop tôt !

-Dai-chan !

Le médecin regarda le bleu, toujours avec son regard angoissé :

-J'ai perdu Kazuo !

-Kazuo ?

-Le fils de Takao ! Je l'ai perdu !

Satsuki s'approcha de Midorima et lui parla avec douceur :

-Midorin, commence par nous expliquer d'accord ? Ensuite, on t'aideras à le chercher.

-Vraiment ?!

-Oui.

Le vert regarda ses mains qui tremblaient et commença à parler.

~¤~¤~¤~¤~

Il avait enfin appelé Takao.

La voix de son vieil ami -amant- était toujours aussi joyeuse mais Midorima percevait un arrière goût de fatigue. Il demanda naturellement des nouvelles de sa femme et de leur fils.

-C'est une vraie pile électrique ! Il va commencer l'école dans quelques mois et sa mère ne fait que s'inquiéter pour lui.

Après un échange de banalité, Takao lui avait proposé de venir manger chez eux le midi même. Le vert accepta et n'eut plus qu'à attendre.

Le trajet jusqu'à chez son ami ne prendrait qu'une bonne heure. Avant de prendre son bus, il avait couru acheter un petit cadeau pour son filleul.

L'arrêt de bus n'était qu'à deux ou trois mètres de la maison des Takao et Midorima en sonnant au portail, fut accueilli par Kazuo...

-Tonton Shin-chan !

… qui avait parfaitement retenu le surnom que son père lui donnait. « Tonton » par contre, il ne savait pas d'où ça venait.

Le petit garçon se précipita pour ouvrir le portail et sauta dans les bras du médecin.

Sur le péron, Madame Takao les regardait avec un sourire tendre. Son tablier de cuisine ne parvenait plus à cacher son énorme ventre.

Midorima la salua et lui tendit une boîte en carton :

-Je me suis permit d'amener le dessert.

-C'est très gentil à toi. Entre je t'en prie.

Le vert fut surpris de voir que la femme ne semblait plus aussi niaise qu'avant : le pouvoir de la maternité le surprendrait toujours.

-Shin-chan !

Le brun se jeta dans les bras du vert pour un câlin forcé.

-Merci de m'avoir invité.

-Sois pas si coincé Shin-chan !

-D'ailleurs...

Midorima fouilla dans la poche de sa veste et s'accroupit près de Kazuo :

-Je t'ai amené ça.

La réplique miniature enleva son pouce de sa bouche, les yeux brillants et une expression de pur plaisir.

-Ah ! Papa, Papa regarde ! Regarde ! C'est celui que je voulais !

Le petit garçon montra la pochette de CD à Takao.

-Qu'est-ce que c'est ?

-C'est la chanson de Daisuke Ono et Tatsuhisa Suzuki !

-C'est... merveilleux...

Kazuo rejoignit sa mère qui finissait la préparation du repas à la cuisine tandis que Takao s'approchait du vert :

-Tu te rends compte qu'il va nous faire écouter ça en boucle pendant des semaines ?

-C'est une bonne chanson.

-Tu es cruel Shin-chan !

Les premières notes de « Ashita eh tsurete » retentirent dans la maison, au grand damne du père de famille.

-Tu me le paierais Shin-chan...

-Hum !

Ils passèrent tous à table et Midorima parla un peu avec le garçonnet :

-Alors, tu as hâte de commencer l'école ?

-Oui !

-C'est bien. Fais attention de ne pas devenir un flemmard comme ton père.

-Quoi ?! Shin-chan ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Le médecin se permit un petit sourire. La mère du garçon essuya la bouche de son fils et s'adressa à lui :

-Je pense que ça ne va pas être le cas. Kazuo va directement entrer en deuxième année.

-Vraiment ?

-Oui. Malgré les gènes de son père, notre fils est un petit génie en avance sur tout.

-Hé vous deux ! Je suis toujours là !

La mère et le parrain se moquèrent encore gentiment du troisième adulte qui décida de bouder.

Midorima jeta un coup d'œil au ventre proéminent de la femme.

-A combien de mois es-tu ?

-Huit. Sincèrement, je n'en peux plus. Je ne me sentais pas autant fatigué quand j'attendais Kazuo !

-Ne t'inquiètes pas, ça arrive parfois lors d'une deuxième grossesse. Vous connaissez le sexe du bébé ?

-Oui, c'est une fille !

Kazuo commença à décrire toutes les choses qu'il fera avec sa petite sœur.

-Papa a dit que toi aussi tu avais une petite sœur Tonton Shin-chan. C'est vrai ?

-Oui, c'est vrai. Elle s'appelle Aya.

-Tu jouais avec elle aussi ?

Pas vraiment, non. Les premières années, il veillait évidement sur la petite dernière mais ensuite, une fois à Teiko, il s'était éloigné d'elle. Mais Aya gardait elle-même une distance respectable avec son grand-frère.

-Ne parle pas la bouche pleine Kazuo !

Réprimandé par sa mère, le concerné se mit à bouder à son tour, imitant parfaitement son père de l'autre côté de la table.

Le dessert fut amené à table et les deux Takao, père et fils, oublièrent leurs bouderies pour y goûter.

Après ça, le fils de la famille quitta la table pour aller jouer dans sa chambre, laissant les adultes seuls.

-Vous avez l'air très fatigué tous les deux.

-Comme je t'ai dit... Une pile.

Il ne pu qu'être d'accord. Et avec sa grossesse, la jeune femme était rapidement épuisée et ne canalisait plus aussi bien la fougue de son jeune fils.

-Pourquoi ne prendriez-vous pas ce week-end pour vous deux ?

-J'aimerais tellement... mais Kazuo...

-Je m'occupe de lui s'il le faut. C'est mauvais de cumuler toute cette fatigue. Surtout que tu enceinte.

-Shin-chan... Tu garderais un enfant chez toi ?

-Je me suis bien occupé de toi pendant trois ans.

Évidement, le brun sauta sur l'occasion pour commencer une dispute amicale.

Quand Kazuo revint les voir et que ses parents lui demandèrent s'il voulait passer un week-end chez son parrain, le garçon rayonna de joie.

D'un commun accord, le garçon suivrait son parrain quand celui repartirait de la maison.

Impatient comme tout, la mini réplique voulu qu'ils partent tout de suite. Sa mère alla donc l'aider à préparer un petit sac pendant que Takao rapprochait sa chaise de son ami.

-Merci Shin-chan.

-C'est aussi mon devoir de parrain.

Takao se replongea dans sa tasse de thé et joua à faire tourner la soucoupe entre ses doigts.

-J'appréhende un peu...

-Quoi donc ?

-Ma future fille. Kazuo est arrivé tellement vite que je ne m'en suis pas rendu compte mais elle...

Le brun allait avoir 19 ans à la naissance de son fils.

-S'occuper de Kazuo a été simple : il n'y avait que lui. Mais un second bébé alors que le premier est tellement énergique... Je suis épuisé d'avance.

Midorima avala une petite gorgée de son thé avant de répondre :

-N'ayant pas d'enfants, mes conseils ne seront pas utiles mais... vous êtes des parents formidables. Je ne vois pas pourquoi vous serez différents pour cette enfant là. J'ai donné naissance à tellement d'enfants à l'hôpital qui avaient des parents avec les mêmes inquiétudes et qui s'en sont merveilleusement bien sortis.

Il plongea ses yeux émeraudes dans le bleu-gris dans son ancien amant.

-Et puis, je suis là. Au moindre soucis ou s'il faut en garder un le temps d'un week-end, tu n'as qu'à m'appeler.

Ils se regardèrent encore un moment et Takao sourit tendrement au vert.

-Oui, c'est vrai. Merci Shin-chan... Tu ferais vraiment un père merveilleux, tu sais ?

-Je ne me sens pas concerné pour l'instant.

-Tout de même, tu as pas mal de week-end de libre pour un médecin.

-L'hôpital n'est pas surchargé donc je peux souvent prendre des jours de congés. Et puis, les nouveaux internes vont arriver donc le directeur nous demande de bien recharger nos batteries avant le grand boom.

Takao continua la conversation en passant sur le sujet de la « future Madame Midorima » mais il fut coupé par son fils et sa femme revenus de la chambre.

-Je suis prêt !

-Je vois ça.

Devant le regard suppliant du très jeune, Midorima finit par prendre congé des Takao. Il rassura la mère et serra longuement son ami dans ses bras.

-Je vous le ramène Dimanche sans faute !

Kazuo fit de grands signe à ses parents et trottina aux côtés du vert jusqu'à l'arrêt de bus.

Durant le trajet, il regardait le paysage, émerveillé. Il n'avait pas souvent l'occasion de partir aussi loin.

-Tu as grande maison Tonton Shin-chan ?

-C'est un appartement.

-Ah, d'accord !

En descendant du bus, Midorima surveillait attentivement le petit garçon. Qu'il ne le perde pas maintenant.

-Kazuo ! Par ici.

Le gamin rejoignit le vert et resta à ses côtés jusqu'à l'immeuble. Les yeux grands ouverts et la bouche dans le même état, le petit brun était surpris : il n'avait jamais vu un immeuble aussi haut.

Dans l'ascenseur, le médecin laissa le garçon appuyer sur le numéro de l'étage, en le soulevant sous les bras.

Et quand il ouvrit la porte, Kazuo ressemblait à un petit chien curieux qui furetait partout. Très curieux -encore une chose qu'il tenait de son père-, ses grands yeux décrouvraient chaque pièce de l'immense appartement.

-Je vais te montrer ta chambre.

La chambre d'ami d'une sobriété très « Midorimienne », se situait juste à côté de sa propre chambre. Midorima se demanda si, à seulement 3 ans, Kazuo pouvait rester seul ici, mais le garçon fouillait déjà dans le placard pour découvrit le futon plié dedans.

Il l'aida à tout installer à l'avance et Kazuo s'approcha de la fenêtre :

-Tonton Shin-chan !

-Oui ?

-On peux aller dans le parc là-bas ?

Le vert s'approcha de la paroi de verre, ignorant l'existence d'un parc. Mais de là où il se trouvait, Midorima remarqua beaucoup d'enfants de la même tranche d'âge que son filleul.

-On peux ? S'il te plaît !

-Très bien.

Le petit garçon courait déjà remettre ses chaussures.

Une fois dans le parc, le petit brun s'approchait déjà des autres enfants. Midorima prit place sur un banc.

-Pardon... Vous sauriez où se trouve...

Il se tourna vers une vieille femme qui avait une carte dans les mains.

Il se leva et indiqua lui indiqua la route à suivre.

Quand il regarda à nouveau devant lui, ses yeux ne trouvèrent pas Kazuo.

Paniqué, il se leva brutalement et commença à courir dans tous les sens. Il fouilla les buissons et toutes les autres cachettes potentielles. En vain...

Midorima l'appela mais le petit garçon ne répondit pas.

Il commença alors à s'éloigner de ce côté du parc et fouilla dans d'autres buissons. En sortant de l'un deux, il croisa Momoi et Aomine.

~¤~¤~¤~¤~

Aomine, composait un numéro sur son portable avant que Midorima ne finisse son récit.

-Takahiro, j'ai un enfant qui vient de disparaître du parc.

Il écarta le téléphone de son oreille et s'adressa au vert :

-Il porte quoi comme vêtements ?

Le cerveau du médecin lui envoya immédiatement une image de Kazuo :

-Une veste grise de sport et un pantalon bleu foncé.

Aomine répéta les informations à la personne qu'il avait joint.

-Ouais... Takao Kazuo. C'est ça, merci.

Il raccrocha.

-Les flics aux alentours vont être avertis. Ils vont patrouiller dans le secteur. Nous trois, on s'occupe du parc.

Il abandonna le vert et la rose sur place. Satsuki fut la première à se relever et tendit la main à l'homme par terre :

-Allez Midorin !

-Comment ai-je pu le perdre... ?

-Fais confiance à Dai-chan. Il va le retrouver, je te le promet !

Il l'espérait sincèrement. Parce que, dans le cas contraire, Takao allait le tuer.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top