CHAPITRE 16
Chapitre 16- Les meilleurs souvenirs sont sucrés !
Ce matin-là, deux hommes se réveillent simultanément bien que considérablement éloignés.
Le premier, aux cheveux rouges sang, est habitué à ces heures matinales qui effraieraient la majorité de la population de Tokyo. Mais qu'y peut-il ? Ses responsabilités sont trop importantes pour qu'il se permette de lambiner ainsi.
La lumière du soleil à peine levé, légèrement tamisé par les rideaux, l'oblige à fermer son œil carmin. Un grognement mécontent lui échappe. Sa main gauche vint se poser en visière au dessus de la pupille doré afin de vérifier l'heure en écriture digitale du réveil sur la table de chevet de l'autre côté du lit. Il s'aperçut donc qu'il était -même pour lui- encore relativement tôt.
Il laissa retomber son bras et laissa son regard dériver vers la silhouette endormie contre lui. Satsuki avait sa joue gauche posée contre son épaule et ses bras étaient ramenés contre sa poitrine, comme pour mettre un peu de distance entre eux. Les longues mèches roses s'éparpillaient sur les oreillers, le mettant au défi ne pas plonger la main dedans.
La jeune fille gigota quelques secondes, le visage plissé d'inquiétude. La main droite d'Akashi alla caresser la tête sur son épaule en se voulant rassurante. L'effet fut immédiat et Satsuki se pelotonna davantage contre le rouge. Elle passa un bras par dessus le torse du garçon, finissant par se coller totalement.
L'Empereur s'arrêta de respirer. Il n'avait pas l'habitude qu'on l'enlace ainsi. Même ces filles d'un soir n'avaient pas la possibilité de s'y tenter puisque le rouge les congédier un fois son affaire terminée. Et ses parents n'auraient jamais eu l'impulsion d'un tel geste. Pas que cela le dérangeait. Mais le corps chaud contre lui réveillait une douce chaleur dans le creux de ses reins.
Toujours endormie, la petite coach ne se rendait pas compte de l'effort surhumain qu'il fallait à Akashi pour ne pas céder à ses pulsions. Il tentait de penser à autre chose mais en vain. Il n'y avait qu'elle. Elle et son léger souffle sur sa gorge. Satsuki remonta une de ses jambes près de son caleçon et le rouge sentit qu'il s'embrasait.
Sa main descendit jusqu'à la taille fine et il caressa la hanche plus bas. Il sentit qu'elle tremblait contre lui. Le garçon réussi à se tourner légèrement sur le côté afin de faire face à la fille. Il chercha ses lèvres.
C'est à quelques centimètres de la bouche entrouverte qu'il s'aperçut qu'elle pleurait dans son sommeil.
Il reprit sa place initiale, veillant à bien maintenir Satsuki contre lui. Il essuya les traces de larmes à l'aide de sa main de libre et remonta la couette sur eux.
Aujourd'hui, il resterait un peu plus au lit et attendrait qu'elle se réveille contre lui.
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L'autre garçon aux cheveux de paille s'était réveillé à cause de sa vessie prête à exploser. Nu comme un ver, il atteint les toilettes juste à temps. Ce besoin satisfait, il s'interrogea sur son manque de vêtement.
Mais sa gueule de bois carabinée et ses reins en compote se rappelèrent à sa bonne conscience. Ses clavicules portaient des traces de morsures assez légères et il frémit en passant un doigt dessus. Pas de plaisir mais d'horreur. Parce que l'homme dans le lit de la pièce d'à côté n'était pas Aomine.
Le blond s'avança doucement vers la personne en question. Allongé sur le ventre avec quelques mèches sur les yeux, Midorima arborait une expression proche de la sérénité. C'était bien la première fois que Kise voyait un tel relâchement de la part de son ancien coéquipier. Même lors des nuits qu'ils passaient aux camps d'entraînements à Teiko, le vert gardait ses sourcils froncés.
Kise attrapa ses vêtements et opta pour une douche. Bon sang, son dos lui faisait réellement mal ! Hier soir, le blond avait laissé le vert prendre les opérations en mains. Il se souvenait vaguement que son amant d'une nuit l'avait retourné de façon à ce qu'il soit à quatre pattes et avait collé son torse contre son dos avant de lui écarter les jambes.
En se frottant les hanches avec du savon, le mannequin se remémora également un deuxième round. Cette fois, Kise avait pris les devants et avait obligé Midorima à s'allonger sur le dos tandis qu'il s'asseyait sur lui. Les mains de Midorima avaient agrippé sa taille sans toutefois dicter son propre rythme, laissant les rênes au blond.
Il se sécha consciencieusement et remit ses vêtements de la veille. Un cri de douleur venant de la chambre le fit sursauter alors qu'il tentait de remettre de l'ordre dans ses cheveux. Kise passa la porte de la salle de bain et se précipita vers Midorima, à l'origine du cri.
Seulement vêtu de son jean, le vert se tenait le pied en grimaçant de douleur.
-Midorimacchi ?
-Saleté de lit de mes deux !
-Tout va bien... ?
Le médecin darda un regard furibond sur le blond.
-Non ! Je cherchais mes lunettes quand mon orteil a tapé le pied de ce foutu lit !
Ne sachant pas quoi ajouter, Kise se mit à chercher du regard ladite paire de lunettes. Il alla les ramasser près de la porte d'entrée et les tendit au propriétaire. Midorima lui arracha pratiquement des mains en grommelant un « merci ! ».
Sa vision correctement rétablie, le vert finit de s'habiller et resta debout alors que Kise s'était assis sur le lit.
-Ce qui c'est passé...
-...n'arrivera plus.
Satisfaits de voir qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, les deux hommes finirent de regrouper leurs affaires respectives et quittèrent la chambre.
Midorima abandonna Kise dès qu'ils furent dehors. Le vert s'éloignait à grandes enjambées, ignorant jusqu'à la fin les mots du blond.
Celui-ci prenait le chemin pour rentrer chez lui quand son téléphone se mit à vibrer dans sa poche.
Son manager lui annonça que le shooting d'aujourd'hui -que Kise avait totalement oublié- devait être reporté. Le blond était donc libre pour la journée.
Quand il raccrocha, Kise prit quelques secondes pour se masser le crâne. Il n'avait pas l'habitude de boire autant. Aomine devait avoir de quoi calmer sa gueule de bois chez lui...
Et puis il se rappela que le bleu venait de le quitter. Et qu'il s'était réconforté dans les bras de Midorima. A ce moment-là, Kise fut pris d'un fou rire incontrôlable : il avait couché avec Midorima Shintaro !
Son rire se transforma en sanglots désespérés. Aomine... ne voulait plus de lui. Le bleu désirait juste le turquoise.
Juste Kurokocchi...
Il essuya vivement ses larmes et rentra chez lui.
Dans sa chambre, il jeta ses affaires sans regarder leur destination. Il s'allongea sous sa couette et posa sa tête sur son oreiller.
Il voulait s'endormir vite.
Au final, Alec avait raison... Du bleu avait bel et bien finit par détruire son couple...
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Midorima se sentait étrangement bien.
Outre son mal de crâne, il se reposait tranquillement dans son canapé, face à sa télévision. Il ne l'avait pas allumé, il profitait juste du silence.
Lui non plus n'avait pas l'habitude de boire. Mais il en avait eu besoin et maintenant, il allait mieux. L'épisode avec Kise venait de lui apprendre quelque chose d'important.
Il pouvait enfin allez de l'avant.
Quand sa migraine ira mieux, il achètera des fleurs pour Arina.
Et après ça, il téléphonera à Takao.
Oui, il fera comme ça...
Parce qu'il était certain de sa décision.
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Murasakibara n'en pouvait plus d'attendre.
Bien que de l'extérieur, il avait exactement le même air ennuyé habituel. Seulement, sa précipitation à dévorer sa sucette n'était pas du à l'appétit mais bien à son impatience.
Il avait rendez-vous avec Himuro.
Le violet prenait très à cœur de passer du temps avec son ami. Parfois, il passait le lendemain matin de son service pour déposer une de ses créations chez son ami et recevoir ses impressions. Jusqu'ici, ce n'était que compliment.
Murasakibara jeta l'emballage d'une nouvelle sucette -goût fraise- et fit craquer les articulations de sa nuque.
Le brun était en retard.
Il résistait difficilement à l'envie de prendre son portable et d'appeler le garçon pour vérifier qu'il allait bien. Il était peut-être malade ? Non, il aurait appelé pour le prévenir.
Son esprit commençait à échauffer des théories quand on cria son nom :
-Atsushi !
Il se retourna et regarda Himuro courir vers lui. Le brun portait un pull violet de la même couleur que les cheveux du pâtissier.
-Je suis terriblement désolé ! Je me suis trompé de chemin et le temps de repartir en arrière...
-C'est pas grave Muro-chin. J'étais un peu en avance de toute façon.
Il récolta un petit sourire du brun.
Les deux garçons s'étaient donné rendez-vous devant Yosen. Murasakibara avait suggéré d'emmener Himuro dans des lieux qui serait -du moins il l'espérait- capables de lui rappeler quelque chose. Le brun avait donné son accord et avait tenu à ce que Murasakibara ne l'accompagne pas pour allez au premier endroit en question.
Donc naturellement, ils avaient commencé par leur lycée. En vérité, le brun ne s'était trompé que d'un arrêt de bus mais le paysage encore plus inconnu l'avait bloqué. Il avait voulu appeler son ami mais une étrange fierté mal placée l'avait arrêté. Il voulait le faire seul ! Quand il s'aperçut qu'il était perdu, Himuro s'était concentré et un miracle s'était produit. Mais le fait qu'il soit en retard l'avait convaincu de dégager sa fierté et s'était excusé.
Il avait trouvé touchant le fait que ce géant aux longues mèches violettes soit inquiet pour lui. Parce que, inutile de le cacher, il avait bien vu la lueur dans les yeux de poissons morts de son ami.
Maintenant qu'ils étaient enfin tous les deux, les garçons se sentaient rassuré. Murasakibara alla jusqu'à donner une sucette au brun qui accepta avec plaisir. Ils entrèrent dans l'enceinte de Yosen et le violet conduisit Himuro jusqu'au gymnase où s'était déroulé tous leurs entraînements. La coach Masako Araki n'était pas présente. Vu l'heure, elle devait donner un cours aux élèves.
Mais le gymnase suffirait pour l'instant. Rien ne traînait par terre et tout était d'une propreté digne d'un hôpital. Ce qui ne surprenait pas Murasakibara, se souvenant bien des coups de shinai que la coach n'hésitait pas à donner quand elle jugeait que le nettoyage n'était pas parfait. Et le violet s'en était souvent pris des coups...
Himuro écoutait les souvenirs que lui racontait son ami. Quand il commença à parler de cette femme et de son épée, il se sentit effrayé sans raison.
Ils firent le tour du gymnase et tombèrent sur des photos. Dont trois datant de l'époque où ils étudiaient ici.
La première montrait une équipe où les membres semblaient distants les uns des autres. Le brun interpréta ainsi les visages vides sur la photo.
Sur la deuxième, il y avait de nouveaux membres mais les lycéens aux couleurs de l'équipe se tenaient face à l'appareil, soudés et souriants. Certains de vaincre.
La dernière fut sans conteste la plus triste. Il manquait cette touche violette que représentait le pâtissier à ses côtés.
-Atsushi ?
-Mmh ?
-Pourquoi n'es-tu pas sur cette photo ?
La sucette se cassa quand Murasakibara croqua brutalement dedans. Himuro le regarda dans l'attente d'une réponse.
-J'ai... arrêté le basket.
-Vraiment ?!
Le violet fixa la dernière photo. L'équipe n'avait même pas tenté de sourire.
-Je peux te demander pourquoi ?
Les yeux violets le regardèrent profondément.
-Enfin si tu ne veux pas, je peux comprendre. Je...
-Ça m'ennuyait.
Himuro pencha la tête sur le côté, dégageant pour une rare fois son œil couvert par sa mèche noire. C'était évident qu'il mentait... Le brun pinça les lèvres : comment aurais réagi l'ancien Himuro ?
Ils finirent par quitter le gymnase. N'ayant pas d'autorisation, il ne purent rentrer à l'intérieur des autres bâtiments. Le brun commençait à se souvenirs de certains visages.
Murasakibara les conduisaient dans un autre endroit situé à quelques minutes de leur ancien lycée. Le bâtiment était d'une très grande simplicité et se fondait parmi ceux qui l'entourait. En entrant, le brun fut accueillit par une espèce de gros chien qui s'attaqua sa main à grands renfort de coups de langue particulièrement baveux.
L'animal tenta d'exécuter cette même salutation sur le violet mais le pâtissier fut plus rapide et leva ses mains à hauteur de son visage.
Himuro commença à caresser l'animal sous toutes ses coutures et récolta un coup de langue sur le menton.
Son propriétaire -un vieil homme avec une canne- siffla et le chien se dépêcha de venir se coucher à ses pieds. Il souhaita le bonjour aux deux garçons.
-Que puis-je pour vous ?
Himuro n'entendit pas ce que répondit son ami aux cheveux violet puisqu'il caressait à nouveau le chien.
-Muro-chin ?
L'interpellé releva la tête et rejoignit Murasakibara dans la pièce d'à côté.
Cette pièce là était très lumineuse, contrastant étonnamment avec celle où les deux hommes avaient rencontré le vieil homme. Il y avait de nombreuses tables et un bar au fond.
Et au milieu, une table de billard.
Le regard surpris d'Himuro passa de la table au violet.
-Muro-chin, tu aimes le billard, non ?
-En effet... Je suis un peu étonné. Je ne l'ai dit qu'à très peu de personnes.
Murasakibara lui tendit le nécessaire.
-Tu m'as emmené ici après notre défaite lors de notre première Winter Cup. Tu disais que c'était pour me battre au moins une fois.
Le violet remit une nouvelle sucette dans sa bouche.
Lui aussi avait été surpris quand Himuro l'avait traîné jusqu'ici la première fois. Le fait de perdre contre Kagami et Kuroko l'avait relativement mit sur les nerfs et -sans passer par quatre chemins- il avait été odieux les jours suivants. Il refusait de venir aux entraînements également.
Épuisé par son comportement enfantin, la coach de Yosen avait « supplié » Himuro de faire quelque chose. Celui-ci, en froid avec le violet depuis le match, avait d'abord refusé. Mais quand l'équipe entière s'était joint aux supplications de leur coach, le brun n'avait plus vraiment eu le choix.
Murasakibara l'avait d'abord envoyé bouler. A la limite du meurtre -parce que franchement, quand il voulait, le violet était pénible!- le brun avait provoqué son coéquipier. En imitant Kagami, Himuro avait réussi l'exploit d'énerver assez le violet pour qu'il l'écoute.
Si le violet gagnait contre lui, Himuro le laissait tranquille. Dans le cas contraire, Murasakibara reprenait l'entraînement. Le violet, s'imaginant que cela déboucherais sur un « un contre un » au basket, avait accepté. Pour le plus grand plaisir du brun ! N'étant pas stupide, il se doutait bien qu'il n'avait aucune chance contre l'autre garçon. Alors autant jouer sur un terrain bien connu :
-On va décider ça au billard.
-Hein ?!
Murasakibara n'avait jamais touché à un billard de sa courte existence. Aussi quand les deux garçons se sont retrouvés devant la table où attendait les boules, il était resté les bras ballants. Mais Himuro avait tout de même pris le temps de lui expliquer correctement et de faire un match d'essai. Et le violet s'en sortait étrangement bien.
Cependant, comme prévu, la victoire fut facilement acquise pour le brun. Murasakibara reprit donc l'entraînement et se prépara consciencieusement pour la Winter Cup à venir, aux côtés de son équipe.
Reprenant pied avec l'instant présent, le violet remarqua que malgré sa mémoire perdue, Himuro savait toujours comment jouer au billard. Et qu'il était diablement attirant, couché à moitié sur la table et l'air concentré.
Déglutissant difficilement, Murasakibara tentait de calmer les battements affolés de son cœur. Quand Himuro se tourna vers lui, le sourire radieux, le violet ressentit l'envie violente de le serrer dans ses bras.
-J'ai gagné !
-Muro-chin, tu gagnes toujours au billard...
Fier de son écrasante victoire, le brun se laissa guider dans un restaurant de ramens. Attablés devant deux énormes bols fumants, ils commencèrent à manger, savourant la bonne qualité du plat.
-Alors, comment ça se passe dans ton restaurant, Atsuhi ? Tu ne m'en parles jamais !
Murasakibara avala sa bouchée de nouilles avant de répondre :
-Ça va.
-C'est tout ?
-Je ne compte pas rester beaucoup de toute façon. C'est pour avoir assez d'argent pour ouvrir ma propre pâtisserie.
Il économisait pour ça depuis longtemps déjà.
Himuro était ravi pour son ami. Il gardait cette impression que le violet se foutait de tout alors qu'il est un aussi beau projet...
-J'espère sincèrement que tu réussiras !
Murasakibara saisit à nouveau une poignée de nouilles avec ses baguettes et les avala sans plus de cérémonie.
-Et toi, Muro-chin ?
-Moi ?
Le brun prit une expression triste qui glaça le violet.
-Avant mon accident, j'étais dans une école de commerce. Je suppose que je vais y retourner. Je ne peux pas rester indéfiniment chez mes parents. La vie continue.
Oh, comme il avait envie de serrer son Muro-chin dans ses bras...
Murasakibara commanda encore un bol de ramens alors que le brun se décida pour un parfait au chocolat en guise de dessert.
-Il est bon ?
-Tu veux goûter ?
Naturellement, le violet ne refuserais jamais une telle opportunité ! Himuro amena sa longue cuillère jusqu'à la bouche de son ami qui goba le tout le yeux brillants.
-Le tien est quand même meilleur Atsushi.
La pâtissier savourait le fondant du chocolat sur la langue. Le compliment de son ami le toucha profondément.
Quand Himuro replongea sa cuillère dans le parfait puis dans sa bouche, Murasakibara eut soudainement beaucoup trop chaud. Il transpirait également.
Il espérait ne pas être malade...
Après une petite promenade digestive bien méritée -Himuro avait donné le reste de son parfait au violet- ils remarquèrent un parc d'attractions plus loin.
Ils se regardèrent et eurent un sourire complice.
A cette heure, les deux garçons trouvèrent beaucoup de familles avec des enfants très jeunes. Murasakibara se souvenait très bien que ses frères et sœurs l'emmenaient régulièrement dans des parcs semblables. Il se rappelait très bien qu'il voulait goûter toutes les sortes de barbe à papa.
Himuro, lui, préférais jouer au basket dans la rue plutôt que de venir ici. Il le regrettait un peu.
La question difficile fut de savoir par quel attractions commencer. Himuro refusa net de monter dans les trains fantômes. Ils optèrent donc pour les sensations fortes.
Alors qu'ils passaient aux montagnes russes, le brun chercha la main de son ami par réconfort.
Murasakibara ressentit à nouveau cette étrange chaleur dans son corps.
Ils eurent également droit à une photo souvenir : Murasakibara avait gardé son air ennuyé tandis qu'Himuro avait la bouche ouverte à force de hurler. D'ailleurs, puisque le wagon redescendait les rails à grandes vitesses, sa mèche noire ainsi que celles violettes du pâtissier étaient en l'air, les rendant très comiques.
Légèrement tremblants, les deux garçons s'assirent sur un banc pour reprendre leur souffle. Et Murasakibara décida que le meilleur pour cela était de goûter à une barbe à papa. Il laissa même le pouvoir de décision du très important goût à Himuro. Il le pria juste mentalement de la choisir à la fraise.
Le brun remarqua que son ami lorgnait sur le sucre rose. Quelques secondes plus tard, il lui tendait un bâtonnet recouvert d'un nuage rose.
-On partage ?
Et venant du très gourmand violet, la question était miraculeuse.
Ils se promenaient tranquillement parmi les stands quand le téléphone de Murasakibara le dérangea dans sa contemplation d'un Himuro avec du sucre autour de la bouche.
-Ah... pardon, je dois répondre.
Il s'éloigna un peu sans quitter la bouche de son ami des yeux.
Himuro, en l'attendant, sortit la photo souvenir de sa poche -Murasakibara l'avait obligé à la garder chez lui- et sourit en remarqua qu'ils se tenaient fermement la main.
-Muro-chin...
Il se tourna vers le géant qui affichait un air penaud.
-Tout va bien ?
-En fait... le mec qui devait s'occuper des desserts pour le service de ce soir est malade et il faut un remplaçant...
-Je vois... Tu n'as pas le choix, ce n'est pas de ta faute !
Le violet était triste de ne pas pouvoir rester plus longtemps avec son ami. Le temps de rentrer, de se préparer et de partir pour le restaurant...
-Je vais te ramener chez toi Muro-chin.
-Je t'en serais très reconnaissant.
Himuro serait capable de se perdre sans ça. Le violet se rendit compte qu'ils ne mettrait pas longtemps à arriver, à son grand regret.
Ils discutaient en attendant de tout et de rien. Le violet se sentait un peu fatigué et n'arriva pas à retenir un bâillement.
-Si tu es déjà fatigué, je n'imagine pas ce que ça va être après ton service !
-Ne te moque pas Muro-chin !
-Je ne me moque pas...
Mais le sourire du brun était trop suspect pour qu'il soit crédible.
En arrivant devant la maison du plus petit, Murasakibara fut salué par la mère de ce dernier.
-Déjà de retour ? Vous vous êtes bien amusés ?
Elle était bien habituée à voir le violet régulièrement chez elle. Et elle en était heureuse car quand il était là, son fils adoré était rayonnant.
-Au fait, Atsushi ! Merci beaucoup pour les merveilles de l'autre fois !
-Elles vous ont plu ?
-Un vrai délice ! Pour te remercier, pourquoi ne viendrais-tu pas dîner un soir avec nous !
La mère et le fils le regardèrent en le suppliant avec leurs yeux identiques.
-Hum... D'accord.
Himuro était ravi que son ami est accepté. Il rentra dans la maison, accompagné de sa mère et grimpa dans sa chambre.
Là, sur le mur près de son lit, il accrocha la photo pour être certain de l'avoir constamment près de lui.
Il adorait vraiment être avec Murasakibara.
~¤~¤~¤~¤~
Il la regarda dormir.
Son père lui avait ordonné de rentrer à la demeure familiale pour un dossier d'une importance capitale pour l'Empire des Akashi.
Il n'avait pas le choix, il devait la laisser ici. Mais il ne voulait pas qu'elle soit seule.
Il détestait devoir quelque chose à quelqu'un mais Satsuki était plus importante. Il chercha un nom dans son répertoire téléphonique et attendit que l'homme au bout décroche :
-Allô ?
-Daiki.
-Tu me veux quoi ?
Akashi prit une grande inspiration et parla le plus doucement possible pour ne pas réveiller la rose contre lui :
-J'ai besoin d'un service.
-Attends... Tu peux répéter, j'ai du mal entendre.
Le bleu se foutait royalement de lui. Akashi rangea sa réponse acerbe dans un coin de sa tête :
-Viens dans mon ancien appartement. Et veille sur Satsuki à ma place.
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