CHAPITRE 15

Chapitre 15- Sécher ses larmes !

Se souvenant qu'il avait dit qu'il viendrait la voir, elle ferma les yeux et prit une inspiration profonde avant de hurler aussi fort que ses poumons lui permettait :

-AKASHI !

La main du proviseur vola jusqu'à sa joue et il frappa de toute sa force, imprimant une marque rouge sur la peau blanche.

La tête sur le côté et les poignets en feu à force de tirer sur le lien, elle ne pouvait plus qu'espérer.

Elle sentit ses mains sur ses cuisses et l'homme se rapprocha, se collant contre elle.

Et quelque chose qui se pressait contre elle.

-Ne t'inquiètes pas Satsuki. Je vais être très gentil !

Elle ouvrit ses yeux roses et entre ses larmes, aperçut un éclair rouge qui s'approchait très rapidement.

La seconde d'après, le proviseur roulait plus loin et Akashi se tenait devant lui, le bras tendu.

Il le regarda échouer contre le mur et se jeta sur lui. Sans réfléchir, il asséna un nouveau coup qui fit cracher une dent au proviseur. Un filet de sang coulait le long de son énorme menton.

Akashi saisit le col de l'homme et donnait des coups en rafale. Suffisamment forts pour que Satsuki entende le nez et la mâchoire se briser et que le proviseur émette des cris de douleur.

Le poing en sang, le rouge frappait encore et encore. Jusqu'à ce l'homme soit méconnaissable.

Contrôlé par un instinct de survie, le proviseur réussi par un quelconque miracle à se défaire d'Akashi. Celui-ci recula et l'homme en profita pour tenter de le toucher à son tour, ignorant l'afflux de sang qui tâchait ses vêtements.

Un hurlement qui terrifia Satsuki retentit dans la petite pièce. Toujours allongée, elle tourna difficilement la tête et cru qu'elle allait vomir en apercevant la raison de cri : sa main transpercée par les lames d'un ciseaux, le proviseur hurlait en la regardant.

Sans perdre de temps, Akashi ajusta sa position et donna un coup de pied au menton brisé.

Il continua à frapper sans entendre les supplications de l'homme à terre. Quand il reposa son pied, il regarda froidement sa victime de ses yeux meurtriers. Il s'agenouilla près de l'homme en pleurs et d'un coup que Satsuki ne vu pas partir, envoya la tête de l'homme dans le mur.

Le sang coulait sans s'arrêter. Le sol ainsi que mur était recouvert de longues traînées. Cela ne dérangeait pas Akashi qui récupéra ses ciseaux trempés du liquide pourpre et qui commença à lacérer l'homme. La mare de sang à ses genoux tacha ses vêtements. Chaque coups de lames faisaient gicler davantage de sang et des gouttes atterrirent sur sa joue.

Il devenait fou. Un autre que lui venait de toucher Satsuki. Sa Satsuki. Sa propriété. Il ne pardonnerait pas.

Sa main serra davantage le ciseaux rouge de sang. Ses mouvements prirent de l'ampleur et les lames tranchèrent la peau sans aucune difficulté. Les hurlements de l'homme l'amusaient au plus haut point. Pensait-il pouvoir s'en sortir indemne alors qu'il venait de tenter de s'approprier la jeune rose ? Ridicule ! Satsuki portait son nom, gravé dans sa chair. Elle ne pouvait appartenir qu'à lui.

Il allait tuer cet homme.

De son côté, la principale concernée avait trouvé la force de s'éloigner du garçon aux cheveux rouges. Elle avait peur. Le lien retenant ses poignets était impossible à défaire et l'odeur du sang remuait son estomac. Elle ne pouvait pas fuir, ses jambes semblaient paralysé. Elle ferma les yeux mais les cris du proviseur la persuada qu'elle les entendraient encore dans ses cauchemars.

Et puis, les cris cessèrent. En ouvrant ses yeux, elle ne put que voir Akashi qui se relevait, son torse recouvert de sang. Il récupéra les ciseaux et chercha son téléphone. Ses mains étaient de la même couleur carmine qui recouvrait son visage. Il composa un numéro :

-Toshiro, arrangez-vous pour que la salle de rangement du gymnase du collège Teiko soit impeccable. Et faites disparaître le corps. Vous aurez une augmentation de salaire.

Il raccrocha et regarda enfin Satsuki.

Celle-ci regardait ce ce qui fut autrefois le proviseur. La bouche ouverte sur un cri inarticulé , l'horreur se peignait sur son visage. Son corps quasi-nu était exposé au regard d'Akashi sans qu'elle ne cherche à se cacher.

Prudemment, il s'agenouilla devant d'elle et saisit délicatement le visage fin entre ses doigts couverts de sang. Il caressa doucement ses joues et sentit des larmes qui humidifiaient ses mains. Akashi posa son front contre celui de la jeune fille et ses mains descendirent jusqu'à la taille de la rose pour la serrer contre lui.

Laissant enfin échapper un sanglot, elle s'accrocha désespérément au garçon. Elle avait eu tellement peur. Akashi frotta son dos, lui murmurant des paroles douces. Quand elle calma légèrement, au bout d'un moment, elle se rendit compte qu'elle avait froid. Ce qui restait de ses vêtements -déchirés ou trempés de sang- étaient éparpillé dans la pièce.

Le rouge contacta alors une seconde personne et demanda à ce qu'on lui apporte une couverture.

En attendant, il continuait de tenir Satsuki contre lui.

Plus tard, deux hommes apparurent : l'un avec une couverture et l'autre avec le nécessaire pour nettoyer la pièce.

Akashi enroula la jeune fille et la força à se lever. Le long du chemin jusqu'à la voiture, elle ne cessait de trébucher, si bien que le rouge finit par la porter. Nichée dans ses bras, elle ne put que sentir l'horrible odeur sanglante qui se dégageait de l'Empereur.

L'homme qui avait apporté la couverture conduisait également la voiture vers laquelle ils se dirigeaient. Il ouvrit la porte au rouge qui s'engouffra dedans. Satsuki chercha à se dégager de lui, l'odeur étant vraiment insupportable.

-Où allons-nous Monsieur ?

-Mon appartement.

-Bien.

Le chauffeur démarra sans attendre. Satsuki serra davantage la couverture contre elle. L'information mettait du temps à atteindre son cerveau mais elle ne pouvait la nier : il y avait un assassin assis à côté d'elle.

« Mon appartement » se trouvait être celui dans lequel Satsuki habitait. En fait, elle n'était pas vraiment étonnée.

Quand Akashi tenta de la prendre dans ses bras pour l'aider à marcher, elle n'arriva pas à s'empêcher de tressaillir. Ses mains... venaient de tuer un homme.

Les jambes flageolantes et une envie de vomir irrépressible, elle attendit l'ascenseur. Akashi ne la quittait pas, bien décidé à entrer dans l'appartement lui-aussi. Elle resta bêtement devant la porte, se souvenant que son sac à main était toujours dans la salle des professeurs. Ainsi que la clé.

Veillant à ne pas la toucher, Akashi s'avança et sortit une clé d'une poche. Il avait toujours le double avec lui. Il considérait comme étant normal de pouvoir rentrer dans son propre appartement, même si la rose jeune vivait dedans. Les deux lui appartenaient de toute façon.

Quand la porte s'ouvrit, Satsuki ne put attendre plus longtemps et couru jusqu'aux toilettes. Se jetant pratiquement à terre, elle vida enfin son estomac. Les larmes aux yeux et la gorge brûlante, elle se dit que plus rien ne pouvait être pire.

Elle se releva difficilement.

Akashi lui tendit de quoi s'essuyer. Elle ne le remercia pas mais le garçon ne s'en formalisa pas. Il fit demi-tour et se dirigea vers la salle de bain. Il ouvrit les robinets de la baignoire et versa une généreuse quantité de savon à l'intérieur. Quand il jugea que le bain était près, il retourna chercher Satsuki qui n'avait pas bougé.

-Viens.

Il tendit une main que Satsuki ignora.

-Satsuki...

-Ne me touche pas.

Sa patience légèrement mise à rude épreuve, il attrapa la rose et la chargea sur son épaule. Surprise, elle chercha à se débattre et sentit à nouveau le sol sous ses pieds. La même seconde, Akashi tirait violemment la couverture. Il enleva le reste des vêtements qui restaient à Satsuki et entreprit de vérifier qu'elle n'était blessée nul part.

Obéissant à un réflexe, elle chercha à cacher son corps nu au garçon. Faisant claquer sa langue contre son palais, Akashi tira sur ses bras et commença à inspecter son buste. Elle avait de nombreux bleus et des morsures. Mais avant ça...

-Va dans l'eau.

Plus parce qu'elle voulait échapper au regard sombre que par réelle obéissance, elle entra dans l'eau chaude. La mousse recouvrait entièrement la surface donc Akashi ne pouvait plus voir son corps.

D'ailleurs celui-ci s'était approché des éponges de bain que Satsuki collectionnait -de toutes tailles et de toutes couleurs- et en prit une. Il remonta ses manches et commença à frotter la rose.

-A... Akashi, arrêtes !

-Laisse-moi faire.

-Je peux me débrouiller toute seule...

-S'il te plaît...

Il venait de murmurer ces trois mots et plongea ses yeux dans ceux de Satsuki.

-Akashi...

-Il t'a touché...

-Mais je...

-Il allait te...

Akashi ne finit pas sa phrase. Satsuki était à moitié sortie de la baignoire et le serrait contre elle. Elle pleurait. Il referma ses bras autour d'elle et ne cessa de murmurer :

-Je suis désolé... Si j'étais arrivé plus tôt... Je suis tellement désolé !

Satsuki sentit ses sanglots augmenter. Elle se dégoutta elle-même : Akashi l'avait sauvé et elle, elle...

Elle cacha son visage contre la gorge du rouge. L'odeur du sang était toujours présente mais elle arrivait à dénicher celle du garçon.

Akashi ne voulait plus la lâcher. Plus jamais.

Cependant, il obligea la rose à se rasseoir et recommença à frotter chaque partie que ce sale proviseur avait touché.

Satsuki ne disait plus rien, se contentant de ressentir les mouvements doux que le jeune homme exerçait sur l'éponge. Elle grimaça en sentant le savon sur ses morsures et rougis brutalement quand il passa sur sa poitrine. Certes, l'eau et la mousse la cachaient entièrement mais cette simple éponge transmettait parfaitement bien la rondeur de ses seins.

Au bout d'un moment d'intense frottements, Akashi abandonna l'éponge dans l'eau et alla chercher une serviette sèche. Cette fois, il laissa Satsuki seule, prétextant qu'il allait lui préparer de quoi manger.

Elle finit par sortir, s'enroula dans le mince rempart et vida l'eau. Elle entendait vaguement Akashi qui s'affairait dans la cuisine. Quand elle passa de la salle de bain à sa chambre, elle remarqua les pas ensanglantés sur la parquet. Vu la taille, ceux d'Akashi.

Elle s'assit quelques secondes sur son lit. Pour réfléchir. Aujourd'hui, elle avait failli être violé. Et sans Akashi, elle ne serait pas là.

Elle entendit le rouge qui l'appelait. Elle était fatiguée, elle voulait dormir.

Sans réponse, l'Empereur finit par se déplacer. Il la trouva sur le lit à moitié endormie.

-Satsuki, je veux que tu manges d'abord.

Elle marmonna quelque chose et se leva. Akashi retourna dans la cuisine, la priant de mettre quelque chose avant de le rejoindre. Tel un automate, elle arriva devant son armoire et enfila une nuisette -Akashi n'ayant fait acheté que ça- sur laquelle elle rajouta une longue veste -ne tentons pas le diable !

Elle finit par s'asseoir et Akashi posa une assiette devant elle.

-Mange. Tu pourras aller dormir après ça.

Elle avala l'omelette que le rouge venait de préparer, la trouvant délicieuse. Vraiment, qu'est-ce qu'Akashi Seijuro ne savait pas faire ?

L'Empereur l'obligea à tout finir, insensible face aux yeux roses embrumés par le sommeil.

-Va au lit, maintenant.

Elle ne chercha pas à discuter et effectua les quelques mètres avec un rare plaisir. Elle enleva sa veste et se jeta pratiquement sous la couette.

Elle s'endormit instantanément.

Dans la cuisine, Akashi mettait en route le lave-vaisselle. Le sang sur son corps s'était durci formant une croûte désagréable. Il fit une halte dans la chambre pour vérifier que la jeune rose dormait bel et bien. La respiration calme le rassura.

Lui aussi avait bien besoin de se laver. Il retira ses vêtements, dégoutté de tout ce sang et les fit tourner dans la machine à linge.

Ce soir, il se contenterait seulement d'une douche. Il frotta vigoureusement son visage ainsi que son torse pour enlever les dernières traces carmines.

Ensuite, il resta simplement à profiter de l'eau chaude sur sa nuque.

Il n'avait pas l'intention de tuer cet homme. Mais au fond de lui, quelque chose s'était réveillé en entendant le cri de Satsuki. Et la vision du proviseur au dessus de sa rose n'avait rien arrangé. Il s'était saisi de la paire de ciseaux qu'il gardait constamment sur lui et l'avait attaqué.

Ce n'était pas la première fois qu'il tuait après tout. Quiconque se mettrait en travers de son chemin serait tué. Et ceux qui touchent à ce qui lui appartient connaîtraient le même sort. Il était parfois arrivé qu'on s'en prenne à lui depuis qu'il est enfant. Évidemment, il connaissait certaines techniques d'arts martiaux mais Akashi partait du principe que si son agresseur s'en prennait véritablement à sa vie, c'était que cette même personne était prête à perdre la sienne.

La première fois qu'il prit la vie d'un autre, il avait à peine 10 ans. Une bande de gamins un peu plus âgés s'étaient débrouillés pour lui faire un croche-pied sacrément déloyal dans un escalier. Par miracle, il s'en était sortit avec trois fois rien mais cette chose en lui quémandait sa vengeance. La plupart du temps, il agissait avec son instinct pour faire payer les autres.

Dans le cas de la petite bande, il les avaient acculé dans le même escalier. Il avait soif de sang. Sa petite main avaient poussé chacun des gamins au travers des marches. Il s'était amusé du son que produisait leurs nuques brisées.

Un horrible frisson fit trembler Akashi. Il plaqua ses mèches rouges dégoulinantes d'eau en arrière et entoura ses hanches d'une serviette. Il frotta énergiquement ses cheveux, chassant les dernières gouttes d'eau qui s'accrochaient désespérément.

Puisque ses vêtements n'étaient absolument pas secs, il dut attendre en les plaçant au dessus du radiateur.

Il s'installa sur le canapé et alluma la télé. Il zappa sur différentes chaînes sans vraiment s'y intéresser. Il rejeta sa tête en arrière et ferma les yeux.

Il ouvrit brutalement les yeux et chercha immédiatement l'heure : plus de deux heures s'étaient écoulées. Il se leva brusquement pour aller voir Satsuki. Elle remuait et marmonnait mais rien d'inquiétant. Il s'éloigna et put récupérer ses vêtements. Il venait d'enfiler le tee-shirt qui allait sous sa chemise quand il entendit la jeune rose hurler de terreur. Il déboula dans la chambre en caleçon et tee-shirt et s'approcha de la jeune femme.

-Non pitié ! Laissez-moi ! Non !

-Satsuki ! Satsuki réveilles-toi !

-Non, non !

Elle se débattait avec la couette comme pour chercher à s'échapper. Elle pleurait également. Akashi la secoua doucement pour la forcer à se réveiller.

-Allez Satsuki !

Elle finit enfin par obtempérer et croisa les orbes rouge et or. Immédiatement, elle chercha à se coller contre lui.

-Akashi... Akashi !

-Je suis là. C'était juste un cauchemar.

-Ne me laisse pas ! Ne t'en va pas !

-Je resterais, je te le promet.

Il frottait le dos et le crâne de la rose. Elle ne le lâchais pas.

-Tu dois te rendormir Satsuki.

-Je ne peux pas. Je... J'ai peur !

Elle agrippait à sa nuque, l'attirant au fur et à mesure sur le matelas.

Satsuki chercha sa bouche et le corps du garçon se plaqua sur le sien. Leurs langues cherchaient à se dominer l'une l'autre. Elle avait besoin d'Akashi, de ses mains partout sur elle. De le sentir, là avec elle.

En sentant la jeune fille l'embrasser, le rouge avait réagi au quart de tour. Ils roulaient sur le matelas, échangeant leurs positions. Les mains d'Akashi agrippèrent le bas du dos de la rose pour la coller davantage contre lui.

Retenant un grognement, il renversa Satsuki et commença à lécher sa gorge. Elle gémissait son nom, tout en pleurant.

C'est sans doute cette dernière information qui refroidit Akashi. Il s'arrêta net et redressa Satsuki de façon à ce qu'elle soit assise. Quel idiot ! Elle était encore paniqué par la tentative de viol et lui, il s'excitait.

Satsuki n'arrivait plus à retenir ses larmes. Elle ne savait pas pourquoi mais l'image du proviseur s'était superposée à celle d'Akashi. Et elle avait eu peur.

-Je suis désolée ! Pardon !

-Satsuki...

Elle nicha sa tête contre son épaule, s'enivrant de l'odeur du savon qu'il avait utilisé.

-Restes avec moi, s'il te plaît !

Pour toute réponse, Akashi se laissa tomber sur l'oreiller de gauche et garda Satsuki précieusement contre lui. Il remonta la couette sur eux et ferma les yeux.

La rose s'ajusta contre le corps musclé à ses côtés. Elle se sentait déjà repartir. Elle papillonna des yeux quelques instants et les ferma pour de bon. Sa respiration se calma et elle se laissa aller contre Akashi.

Le rouge s'endormit en même temps qu'elle.

Étrangement, il n'était pas aussi satisfait qu'il le pensait en tenant Satsuki contre lui. Ça n'aurait pas du se passer comme ça.

Dès demain, il reprendrait les choses en main.

~¤~¤~¤~¤~

Aomine venait de finir un énième verre d'alcool. Il sentait que quelque chose n'allait pas. Outre « l'accident avec Kise », il se dit que quelque chose était arrivé à Satsuki. Le bar où il étant tanguait dangereusement.

Frottant son visage avec sa large main, il paya ses consommations et décida de repartir chez lui, où Kise l'attendait probablement de pied ferme.

Tetsu... Le nom lui avait échappé. Ce n'était pas un secret pour lui, il désirait posséder son ancienne ombre d'une nouvelle façon. Il avait plus ou moins réussi à museler ses sentiments pour le turquoise et avait décidé de se changer les idées en sortant avec Kise.

Au début c'était génial. Avec le blond, il s'éclatait au pieu comme pas permis. Et la routine avait commencé à s'installer. Le désintéressant de son amant aux cheveux d'or.

Il ne pensait plus qu'au turquoise. Aomine en était même venu à l'imaginer à la place du mannequin. Et cette fois, le nom tant désiré avait franchi la barrière de ses lèvres.

Au regard de Kise, il avait vite compris sa bourde. Il regrettait la disparition anticipé de certains objets de son appartement mais jugeait que Kise avait réagi excessivement. Il méritait un bon coup de poing mais son appartement était innocent.

Les larmes de Kise l'avait laissé de marbre.

Il avait fini par fuir le blond. Et s'était retrouvé à picoler cette boisson merdique.

Mais maintenant, il devait lui faire face.

Comment lui dire ? Franco ou pas ?

Il opta pour la première option. Aomine Daiki n'était pas un homme délicat.

Le bleu ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec son amant. Celui-ci le regarda surpris : il pensait qu'Aomine passerais la nuit ailleurs.

-Faut qu'on parle.

-Ouais.

Kise s'assit sur le canapé, regardant le policier faire les cents pas devant lui.

-Kise...

Donc c'était plus Ryota ? C'est sans doute là qu'il comprit. Qu'il devina la suite de la phrase. La finalité de cet échange.

-Toi et moi...

Le bleu fixa enfin le yeux larmoyants de celui qui fut son amant.

-Toi et moi c'est plus possible.

~¤~¤~¤~¤~

Midorima sirotait également un verre.

Sa conversation datant de deux jours avec le Takao issu de ses hallucinations lui avait ouvert les yeux. Il devait vraiment se reprendre. Ça devenait urgent.

Il entendit le barman souhaiter la bienvenue au nouveau client. Et quelque chose qui s'asseyait sur le tabouret à sa droite.

-Vous désirez ?

-Quelque chose de fort...

La voix ne lui était pas inconnue et Midorima découvrit Kise à sa droite. Ou plutôt ce qu'il en restait.

Les yeux rouges et gonflés, il était évident que le pauvre blond venait d'essuyer une importante crise de larmes.

Le vert le vit vider son verre d'une traite avant d'en redemander un.

-Tu devrais faire attention.

Kise tourna sa tête pour regarder son vieux coéquipier.

-Ah Midorimacchi... Tu es toujours vivant ?

-Toi par contre, si tu continue à boire cul sec, ce ne sera plus pour longtemps.

-Tant mieux...

Il avala son autre verre de la même façon. Il sentit une nouvelle crise de larmes et plaqua son front contre le panneaux de bois où reposait son verre.

Midorima se sentit bête : devait-il le réconforter ?

Il tapota doucement le dos arqué.

-Midorimacchi... Je suis un idiot !

-Tout le monde le sait ça.

-Tu es méchant !

Oui sans doute et alors ?

Le blond avala un nouveau verre.

-En tant que médecin, je me permet de te dire que c'est mauvais pour ta santé.

Kise fixa le fond du récipient.

-Dis Midorimacchi... Tu veux bien m'écouter ?

-Je suis médecin, pas psychologue.

-S'il te plaît !

Le regard larmoyant le fit céder.

-Vas-y...

-Daiki... Non... Aominecchi et moi, on était ensemble depuis quelques mois.

Midorima se taisait, se contentant de l'écouter se plaindre.

-...et au lieu de dire mon nom, il a dit « Tetsu » !

Les sanglots du blond empirèrent.

Le vert n'était pas vraiment étonné. Aomine avait toujours cette fascination étrange pour le joueur fantôme.

-Je fais quoi maintenant, Midorimacchi ?

-Tu bois un dernier verre, tu rentres chez toi, tu prends une douche et tu vas dormir.

-Non, je vais boire toute la nuit !

Il passa un bras au dessus de la nuque du vert et l'approcha de lui :

-Et tu vas boire avec moi !

-Tu es ivre, Kise.

-Pas assez encore !

Au final, Midorima finit pas rester et commença même à parler de sa relation avec Takao. Le blond l'écouta à son tour, le plaignant.

-Mais quand même... Aomine était super doué au lit...

-Takao avait toujours cette manie de nouer ses jambes autour de mes hanches...

La conversation dériva sur des informations beaucoup plus privés. Kise apprit donc que le vert était sensible des oreilles et Midorima découvrit que le blond adorait qu'on mordille sa clavicule.

Vers trois heures du matin, ils chantaient à tue tête, ivres à la limite de l'inconscience dans les rues de Tokyo. Ils se portaient mutuellement et continuaient de se raconter des anecdotes salaces.

-Je suis i...vre !

-Totalement ouais !

-Midorimacchi...

-Quoi ?

-J'ai envie de t'embrasser je crois.

Le vert se pencha et posa ses lèvres sur celles du blond.

-Comme ça ?

-Non comme ça !

Kise empoigna le vert et joignit brutalement sa langue dans l'échange buccal. Midorima finit par prendre le dessus et Kise se soumit avec plaisir.

Ils se séparèrent en tanguant -la faute à l'alcool- et se regardaient. Kise baissa les yeux vers son pantalon.

-Hé... Je bande...

-Moi aussi.

-Y'a un hôtel pas loin...

-Ça me va.

Malgré les litres d'alcool qu'ils avaient ingurgité, ils arrivèrent devant l'hôtel en question et prirent une chambre. Kise venait à peine de refermer la porte que Midorima se jetait sur lui pour un baiser vorace.

Il le traîna ensuite jusqu'au lit et s'employa à dévorer les clavicules du blond plus que ravi.

Ils avaient totalement oublié leurs anciens amants.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top