CHAPITRE 14
Chapitre 14- Le pardon est précieux !
Il adorait vraiment ça.
La sensation du liquide sucré sur sa langue qui allait ensuite descendre le long de sa gorge.
Il maintenait la paille bien serré entre ses lèvres. Hors de question de perdre ne serait-ce qu'une goutte du délicieux breuvage.
Il avait cédé devant l'enseigne du Maji Burger.
Il n'y avait bien que Kuroko Tetsuya pour boire un milk-shake à la vanille en hiver.
Il tentait de retrouver son chemin dans toutes ces rues. Il c'était écoulé pas mal d'année depuis la dernière fois que le turquoise s'était rendu chez son ami. Il décida de faire confiance à son instinct et prit une rue au hasard.
Un petit soupir lui échappa quand il se rendit compte qu'il venait de se perdre. Il rebroussa chemin et souhaita trouver une personne qui pourrait lui indiquer le chemin. Par chance il croisa une vieille dame.
Dans le plus grand des hasards, la femme âgée habitait dans le même bâtiment que son ami.
Elle lui indiqua la route et le turquoise la remercia.
Finalement, il n'était pas si loin. Kuroko se débarrassa du gobelet vide dans une poubelle et hâta le pas. Il était pressé de le revoir.
Il grimpa l'escalier et s'arrêta net devant la porte.
Il s'aperçut que sa main tremblait. Bon sang, il craignait encore sa réaction...
Il secoua ses mèches turquoises, respira un bon coup et frappa contre la porte.
Personne...
Il frappa à nouveau.
Même résultat.
Là, il était légèrement énervé : il avait enfin eu le courage de venir le voir et cet idiot n'était pas là ?!
Malgré l'aura qui grandissait derrière lui, le garçon aux cheveux turquoise gardait son air impassible. Seul le léger plissement de ses yeux montraient son sentiment intérieur.
Il allait repartir quand un voisin l'interpella :
-Hé, vous êtes là pour le mec d'à côté ?
Kuroko se tourna vers l'autre homme.
-Oui.
-S'il est pas là, vous avez qu'à chercher à la caserne des pompiers.
-La caserne ?
-Ouais, il bosse là-bas. Descendez la rue et c'est à gauche.
Le turquoise remercia le voisin et s'empressa de parcourir la distance jusqu'à ladite caserne. Il avait intérêt à être là-bas !
Il s'arrêta cependant bien avant, paniqué. Et s'il ne lui pardonnait pas ? S'il ne voulait pas le revoir ?
Kuroko avala difficilement sa salive et fit un pas de plus, la peur au ventre.
Il ferma les yeux, réduisant les mètres.
Un énorme aboiement retentit, le faisant sursauter. Il ouvrit les yeux et resta les bras ballants quand un gigantesque animal lui sauta dessus, barbouillant son visage de salive.
Kuroko tenta de repousser la créature velue quand il croisa le regard de l'animal. Des yeux aussi bleus et inexpressifs que les siens. Ils ne pouvaient qu'appartenir qu'à...
-Nigou ?
Un coup de langue rugueuse sur sa joue força sa nuque à se plier sous la force du chien.
En 6 ans, le Malamute d'Alaska -Kuroko avait découvert ce nom dans un bouquin- était devenu relativement énorme. Sans se retenir, le turquoise fourragea son visage dans les poils de son compagnon canin.
-Tu te souviens vraiment encore de moi...
Le chien couinait et se frottait au jeune homme.
-Nigou... Nigou...
Kuroko serrait le chien contre lui de toutes ses forces. Quand il avait décidé de partir, il avait laisser le chiot à Seirin, le cœur brisé. Et ses parents ne pouvaient pas le garder à la maison, puisque sa grand-mère y était allergique.
-Tu m'as manqué Nigou...
-Oy ! T'es passé où stupide clébard ?!
Le chien releva une des ses oreilles et détala en direction de la voix qui visiblement l'appelait. Un peu surpris, Kuroko se releva et épousseta son jean. Il leva les yeux et vit le chien se diriger vers un homme très grand et s'arrêter un bon mètre devant lui, assis.
-Pas plus hein... Ouais c'est ça...
L'homme se détourna du chien et s'approcha de Kuroko.
-Désolé pour le chien ! Il est pas méchant mais...
-Oui je sais.
Maintenant qu'ils étaient face à face, Kuroko se permit un petit sourire. Trouvé !
Les yeux exorbités de l'autre homme étaient à mourir de rire. Visiblement, il venait de le reconnaître aussi.
-J'ai mis du temps à revenir...
L'homme le fixait comme s'il était un fantôme -ce qui n'était pas trop loin de la vérité- et leva le poing. Kuroko ne chercha pas à l'éviter, conscient qu'il le méritait.
-Pauvre crétin ! Du temps, hein ?! 6 ans, c'est sur que c'est rien !
A terre, le turquoise sourit.
-Je suis désolé...
L'homme l'aida à se remettre sur ses pieds.
-Tu m'as manqué Kagami-kun.
-Tch, espèce d'idiot !
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Il venait de finir une troisième poche de chips. Il lécha consciencieusement chacun de ses doigts pour être sur de ne rien laisser. Il n'était pas pressé, il connaissait ces rues par cœur.
D'abord à droite, puis tout droit. Le chemin était le même, peu importe les années.
Il commença à accélérer. Il en avait marre de marcher. Il voulait voir Himuro.
Murasakibara Atsushi ne voulait pas être oublié.
Il reconnut facilement la porte d'entrée de la maison familiale de son ami. Ses parents étaient venus au Japon durant sa dernière année au lycée. Il souffla sur une mèche violette qui le dérangeait et sonna à la porte. Ce fut sa mère qui ouvrit la porte :
-Oui ? Vous êtes
-Ah... Bonjour. Murasakibara Atsushi... J'étais au lycée Yosen avec Muro-chin.
-Murasakibara ? Votre nom me dit quelque chose... Vous ne faisiez pas du basket par hasard.
-Hum... Si.
Un immense sourire éclaira le visage fatigué de la femme qui l'invita à entrer.
-Mon mari vous a appelé, n'est-ce pas ?
Le violet acquiesça : il avait été un peu surpris quand l'homme l'avait contacté.
-Et... Je suppose qu'il vous a raconté.
Murasakibara s'en souvenait encore parfaitement. La voix détruite du père... Himuro avait eu un grave accident... Dans le coma... Perte de la mémoire...
Le géant appréciait bien l'autre garçon : Himuro l'avait toujours laissé manger ce qu'il voulait sans rien lui dire. Et c'était grâce à lui si le violet avait décidé de faire de la pâtisserie.
Et savoir que le brun l'avait peut-être oublié le faisait se sentir étrange.
Il se concentra sur ce qui disait la mère du jeune homme :
-Les médecins disent que certaines choses pourraient lui revenir s'il revoyait quelques amis du lycée.
Ils grimpèrent un escalier et la brune le guida jusqu'au fond du couloir.
Elle frappa légèrement et poussa la porte.
-Tatsuya ? Un ami est venu te voir !
Elle s'écarta de façon à laisser entrer le violet.
-Je vais vous apporter à boire.
La porte se referma. Murasakibara regarda le garçon assis sur son lit, le visage précédemment tourné vers la fenêtre. Himuro Tatsuya n'avait pas changé.
-Hem... Bonjour.
Le brun fit un léger signe de tête et le violet se massa l'arrière du crâne. Il était pas vraiment doué pour la conversation. Ou plutôt, ça l'ennuyait.
-Je suis...
-Murasakibara Atsushi. La fenêtre donne sur l'entrée, je t'ai entendu.
Ah, il commençait à avoir faim... Il avait mangé toutes ses poches de chips avant de venir et il le regrettait déjà.
-Tu es là parce que mes parents veulent savoir si je me souviens de toi ou de quelque chose en rapport avec toi.
-C'est l'idée...
Himuro le fixait avec son œil qui n'était pas recouvert de sa grande mèche noire. Ce garçon...
-Tu me dis quelque chose, en effet.
Le violet se sentit étrangement heureux en entendant cela.
-J'ai fait du café. J'espère que ça ira...
La mère d'Himuro tendit une tasse à son fils et l'autre à son invité avant de laisser à nouveau seul.
Murasakibara buvait lentement le liquide noir, regrettant juste l'absence non négligeable de sucre dedans.
-Murasakibara ?
-Hmm ?
-D'où nous connaissons nous ? J'ai n'ai pas pu très bien comprendre la suite d'ici.
Le brun regardait par la fenêtre. Ce géant aux cheveux violet ne lui semblait vraiment pas inconnu.
-On étaient dans le même lycée. Et dans la même équipe de basket.
-De basket, hein... Je me souviens de quelques personnes venues avant toi. Ils disaient exactement la même chose.
Ses langues jambes étalées par terre, Murasakibara continuait de siroter son café. Que devait-il dire ensuite ?
-De quoi tu te souviens?
Himuro le regarda, ses yeux effroyablement vides.
-Que je faisais du basket de rue aux États-Unis. Je me souviens de Taiga.
-Taiga ? Ah... Kagami.
-Mais Taiga n'est pas venu me voir encore...
Les deux garçons venaient de finir leurs tasses et gardaient le silence. Himuro eut comme un déclic.
-C'est étrange... mais je n'arrive pas à enlever l'image d'une personne dans ma tête qui te ressemble. Et... des sucreries aussi.
-J'aime bien manger ce qui est sucré.
-Ça doit être pour ça !
Le brun baissa la tête et serra les poings.
-Je suis désolé...
-Hein ?
-De t'avoir oublié. J'ai le sentiment que tu es quelqu'un d'important pour moi mais je n'arrive pas à me souvenir.
Murasakibara se tendit en entendant les mots de son ami : quelqu'un d'important ? Himuro était important pour lui aussi mais à quel point ?
Le violet aimait être avec lui, plus qu'il l'avait été avec la Génération des Miracles.
Il posa une de ses grandes mains sur sa poitrine. C'était chaud à l'intérieur.
Il se sentait bien.
-Murasakibara ?
-Atsushi.
-Pardon ?
-Tu es Muro-chin et moi Atsushi.
-D'accord... Atsushi.
Le brun sourit et le violet sentit une grande vague de chaleur dans son corps qui lui coupa le souffle.
-Ah... Je vais être en retard.
Murasakibara se leva et tout naturellement posa sa main sur les cheveux bruns. Il frotta doucement le sommet de la tête du garçon.
-Je dois y aller.
Il ouvrit la porte mais ne sortit pas tout de suite.
-Je reviendrais Muro-chin.
Il écopa d'un nouveau sourire.
-A bientôt Atsushi.
Le violet referma la porte et descendit l'escalier.
-Vous partez déjà ?
La mère d'Himuro se tenait dans la cuisine, un tablier vert anis sur sa robe toute simple.
-Oui. Mais je reviendrais voir Muro-chin.
La femme lui demanda d'être prudent sur le chemin du retour et referma la porte derrière lui.
Avant de s'engager dans la rue, Murasakibara jeta un coup d'œil à la fenêtre de son ami. Mais le garçon ne semblait plus être sur son lit.
Il haussa les épaules et retourna au centre-ville. Il avait un entretien d'embauche très important.
Cependant, il s'arrêta avant dans un petit magasin qui vendait des Nerunerunerune. Il en avait sacrément besoin.
Il grignota la sucrerie. Il avait déjà hâte de revoir le brun.
Dans la cuisine, la mère et son fils discutaient tout en rangeant des assiettes fraîchement sorties du lave-vaisselle :
-Ce garçon avait l'air très timide.
-Je suppose.
-Est-ce que... quelque chose t'es revenu en parlant un peu avec lui ?
Himuro lui tendit un plat transparent.
-Je ne l'ai pas totalement oublié.
La petite brune serra soudainement son fils contre elle.
-Je suis heureuse Tatsuya ! Ça doit être un ami très précieux ! Si tu savais comme je suis contente que tu es réussi à avoir un ami pareil.
Le brun caressa la tête de sa mère, imitant le geste du violet sur la sienne :
-Je suis heureux moi aussi.
Il voulait vite revoir ce garçon. Il se sentait si bien quand il était près de lui après tout...
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Kagami vivait toujours dans son appartement du temps de Seirin. Les meubles n'avaient pas changé de place et la poussière semblait ne pas exister dans cet endroit.
Assis à la petite table sur un coussin, Kuroko jouait avec Nigou. Il restait surpris que le chien se souvienne encore de lui mais n'allait pas s'en plaindre.
Le garçon à la chevelure de feu sortit de la cuisine avec du thé. Kuroko réceptionna sa tasse et le remercia.
Nigou chercha ensuite à se rapprocher de Kagami qui s'éloigna instinctivement.
-Kagami-kun... Tu as encore peur des chiens ?
-J'ai pas peur de lui ! Je le supporte tant qu'il s'approche pas trop !
Le chien finit par s'allonger contre le turquoise et posa son museau sur sa cuisse. La main blanche du garçon vint se perdre dans les poils soyeux de l'animal.
-Tu t'en es bien occupé.
-Tch, pas le choix. L'équipe me l'a collé dans les pattes en prétextant que j'avais besoin d'apprendre à prendre soin de lui à mon tour. Quelle idée franchement !
-Pourtant il est toujours avec toi.
Kagami ne répondit pas immédiatement et regarda sa tasse.
-J'ai finit par m'y attacher au final. Il est supportable à la longue.
-Tu ne le nourris pas avec des hamburgers au moins ?
-Je suis pas idiot à ce point !
L'animal choisit cet instant pour relever sa tête et regarder Kagami.
-... Il se peut qu'il mange certains restes...
Kuroko soupira et lança un regard blasé au rouge.
-Ce n'est pas bien Kagami-kun, tu ne peux pas nourrir un animal comme ça.
-Oh ça va !
Kagami se gratta la joue.
-Kuroko... Tu sais, on a toujours considéré que Nigou t'appartenait alors... si tu veux le récupérer maintenant...
-Ce n'est pas la peine. Il est bien avec toi.
-Mais...
-Et comme ça, j'aurais l'occasion de venir te voir souvent.
Le rouge en resta muet.
Kuroko continuait de caresser la tête du chien. Remis de son émotion, Kagami commença à parler, un peu hésitant :
-Dis, Kuroko... Je pense que je sais pourquoi tu es parti...
La main blanche se crispa sur le chien qui releva la tête, surpris.
-... mais tu sais, personne ne t'en a voulu.
Les mèches turquoises sur son front recouvrirent ses yeux tandis qu'il baissait la tête. Lui, il s'en voulait.
-Ce n'était pas ta faute.
-Je n'étais pas assez fort...
Kagami abattit brutalement son poing sur la table, faisant sursauter les deux autres. Du coup, Nigou décida de s'éloigner des ces deux humains beaucoup trop bruyant.
-On était une équipe ! Tu n'étais pas tout seul !
-Mais si j'avais réussi cette passe...
Il sentit des larmes qui piquaient ses yeux. Il se mordit la lèvre inférieur et se tassa sur lui-même.
-Kiyoshi est venu nous voir dans les vestiaires après. Il nous a dit que c'était le plus beau match qu'il est vu. Donc, tu n'as pas à avoir honte.
Pourtant... Kuroko s'en souvenait encore de ce match : les visages défaits de ses coéquipiers, les larmes de la coach, le score beaucoup trop bas, les membres réjouis de Rakuzan, les yeux d'Akashi...
Le rouge l'avait regardé de façons différentes au cours des années : curieux, surpris, tendre, légèrement admiratif, avec pitié, prétentieusement et enfin avec dédain.
Il l'avait embrassé, caressé, lui avait fait l'amour avec tant de patience qu'il s'était vraiment sentit amoureux du garçon aux cheveux de sang.
Mais Akashi l'avait regardé avec pitié. Si fort que le turquoise en avait eut mal. Ah ça oui, il avait pleuré. D'être autant amoureux de cet être tyrannique.
Kuroko voulait croire que les gens pouvaient changer. Lui-même avait changé. Il ne pouvait pas y avoir de raison pour que le rouge y échappe.
Il n'espérait pas revenir à nouveau vers Akashi. Il avait compris la leçon au terme de beaucoup de douleur. Il commençait à peine à pouvoir à nouveau se sentir heureux. Son travail, par exemple, le passionnait profondément.
Et il avait découvert que son charme attirait quelques femmes. Le côté mignon innocent disaient-elles.
Mais en découvrant que Momoi était devenue le nouveau jouet d'Akashi, il avait eu peur. Peur pour la rose. Il ne voulait surtout pas qu'elle souffre comme il l'avait fait.
Alors il était allée la voir. En écoutant quelques conversations entre des lycéens de Teiko, il avait pu déduire son adresse et avait couru jusqu'à l'ancien appartement d'Akashi. Épuisé -il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas autant couru- et glacé jusqu'à l'os, Kuroko avait redécouvert la jeune femme. Ensuite, il s'était endormi.
En revenant une deuxième fois, il avait cherché à savoir à quel point le rouge avait de l'emprise sur Momoi. Plus il la questionnait, plus il la sentait entièrement possédé par Akashi.
Alors qu'il réfléchissait à un moyen de la secourir de l'emprise infernale de l'Empereur, elle avait souhaité parler de ces années sans nouvelles. Il avait répondu avec franchise et la raison de son départ avait explosé en lui, le pétrifiant de terreur.
Et quand elle s'était approchée, il n'avait plus réfléchi et l'avait embrassé.
Un baiser doux comme il aurait aimé en recevoir d'Akashi.
Ensuite, il avait pris la fuite.
-Ah ! Crétin de clébard ! Mes pompes !
L'éclat de Kagami eut au moins pour effet de sortir Kuroko de ses pensées. Il eut ainsi l'occasion de pouvoir assister au triste spectacle d'un Kagami rouge de colère tentant vainement d'arracher une de ses basket de la gueule de Nigou. Le rouge finit par abandonner et retourna s'asseoir.
-J'y crois pas... Tu sais, si tu veux vraiment le récupérer, je ne m'y opposerais pas !
Il avait fait exprès d'appuyer sur certains mots pour montrer son désir de voir le démon blanc et noir disparaître au plus vite.
-Je t'assure qu'il sera plus heureux ici.
Les grognements de désespoir de Kagami n'attendrirent absolument pas le turquoise.
-Pourquoi j'ai accepté de garder cet animal démoniaque ?! J'aurais préféré un gamin !
-Les enfants peuvent aussi être démoniaque, Kagami-kun.
Le rouge releva la tête, comme choqué :
-Tu as des enfants, Kuroko ?!
-Bien sur que non.
-Ah... ouais je m'en doutais.
Il baissa sa tête, vaguement rassuré. Bien que l'image de son ami avec un bébé dans les bras ne le laissait pas de marbre. S'injuriant mentalement d'avoir de tels pensées, il préféra demander :
-Alors...
-J'enseigne dans une maternelle.
-Tu travailles avec des mômes ?!
-Et bien... oui.
Kuroko ne voyait pas où était le problème.
-T'as du courage... Tu m'impressionnes. Vraiment !
-De nous deux, tu restes le plus courageux. Je ne t'avais jamais imaginé en tant que pompier.
Kagami se gratta la tête dans un geste habituel.
-Ouais... c'est venu d'un coup en fait. Un reportage à la télé et j'ai compris que c'était ça que je souhaitait devenir.
-Je trouve ça incroyable.
-Oh tu sais, je suis à peine formé donc je ne fais pas des trucs spectaculaire. J'ai jamais du faire face à un incendie par exemple. Je fait surtout le boulot que personne à la caserne ne veut.
-Ça reste incroyable.
-Si tu veux.
Ils regardèrent Nigou mâchonner tranquillement la chaussure puis Kagami se leva, tendant sa main à Kuroko. Celui-ci pencha sa tête sur le côté, le questionnant avec ses yeux bleus.
-Allez viens ! Je connais un bar pas loin. On va boire et se plaindre de nos vies tous les deux.
-Ma vie me convient.
Il saisit tout de même la main tendue.
-Pas moi ! Je t'ai dit que Hyuga a fait s'échapper la futur Madame Izuki ?
-Non.
-Et bien, je t'en parlerais devant une bière !
Kagami ordonna au chien de rester tranquille avant de lui promettre une mort horrible s'il trouvait sa deuxième paire de basket dans le même état que la première.
Le long du chemin, Kagami ne cessait de raconter des anecdotes à son ancienne ombre, tout en rigolant.
Kuroko, lui, avait l'impression de revenir 6 ans en arrière. Il sourit à cette pensée.
Il était heureux.
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Murasakibara rejoignit la maison de ses parents. Revenu en quatrième vitesse de France, il ne voulait pas rester dans un hôtel et ses parents souhaitaient passer quelques jours avec lui.
Son entretien s'était avéré très simple. Le patron du restaurant où il avait postulé avait juste posé deux-trois questions et lui avait demandé de reproduire un gâteau présent sur la carte des desserts. Rien de plus simple.
Il salua ses parents et s'installa à table. Comme prévu, ses plats favoris étaient présents et en grandes quantités. Ses frères et sœurs partis depuis longtemps, les deux parents devaient se sentir bien seuls dans la grande maison.
Ils discutèrent de tout et de rien et Murasakibara put enfin se poser sur son lit. Le voyage depuis la France avait été long, il était fatigué. Son estomac plein l'aida à trouver immédiatement le sommeil.
Il irait voir Himuro dés demain. Ils iraient sans doute marcher ici et là.
Il voulait juste être avec le brun.
Il voulait juste ne pas être oublié.
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