Dégoût

Une jeune fille attendait devant la maison de Calpeau, les bras serrant un châle autour d'elle, pas parce qu'elle avait froid mais pour canaliser ses sentiments négatifs. Elle hésita à mettre ses mains sur ses oreilles pour effacer les cris d'une dispute qui émanait de la maison derrière elle. Mais la curiosité pris le dessus, pas celle d'un voisin en épiant un autre parce que voyez-vous cette jeune fille portais le nom d'Estelle Calpeau et était, sans le vouloir, impliqué dans la dispute de ses parents.

Elle fixais un point aléatoire devant elle, avec une telle intensité qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule qu'au moment où une des silhouettes parla.

- Philae ! Ça va ?

C'était un garçon d'environ neuf ans avec de long cheveux roux et de grandes bottes en caoutchouc. Il parlais avec une jeune fille perché sur un toit mais Estelle s'en fichais. Elle regardais la troisième silhouette, un garçon trapu aux jolie boucles coiffé-décoiffé rousse. Il salua la fille sur le toit et un instant Estelle se demanda s'il avait reçu son message ou qu'il était simplement sortie se baladais son la lune. Mais plus le garçon avançait vers elle plus ses doutes devenait incompréhensible.

- Ça va pas ? questionna-t-il de sa voix un peu grave qu'elle aimait tant.

Elle ne répondit pas et l'encercla de ses bras, le tenant fort. Il passa une de ses mains sur son dos et l'autre dans ses cheveux. Malheureusement la dispute recommença, brisant se moment romantique. Bob lui demanda si elle voulait un peu s'éloigner. Main dans la main, ils remontèrent l'allée.

- Je suis désolé de t'avoir demandé de venir mais... mais... j'avais besoin de toi. Je n'ai pas supporté de les entendre se déchirer comme ça. C'est... c'est à cause de ma mère. Elle l'a trompé avec... un de ses collègues, Didier je crois. Mais le pire c'est que papa a dit : Comment tu as... as pu me refaire ça. Donc... donc ça veut dire que ce n'est pas la première fois qu'elle... qu'elle... Enfin tu vois... bégaye-t-elle.

Il lui remet une mèche derrière son oreille et la regarde tendrement. Il sais qui ne faut pas l'interrompre, Estelle même si elle parle déjà toutes la journée, il faut la laisser d'exprimer.

- Elle me dégoûte. Je l'avais toujours admiré parce que c'est LE modèle de la femme active qui ne se laisse pas faire dans ce monde sexiste. Et là, d'un coup, tout le mythe que j'avais créé autour d'elle, bah il s'écroule. Elle a retrompé mon père. Sans penser aux conséquences sur notre famille. Ils vont divorcer et moi je vais être comme beaucoup d'enfants, balloté des deux côtés. En plus, bah, le divorce de ses parents, il a été horrible, vraiment et elle s'en fiche de me faire pareille, c'est un monstre. Et tu sais quoi, elle a dit que c'était ma faute car mon père s'occuper toujours de moi et pas d'elle. En plus il se sont mis à crier du coup il y a toute la ville qui les entend. Elle me dégoûte, Bob.

Le garçon la pris dans ses bras, plongeant ses yeux brun dans les siens turquoise. Ils étaient à côté du terrain de basket. La lune effaçait l'éclat jaunâtre des lampadaires. La nuit était chaude mais le mistral imposait une veste. Les branches dansantes des pins tout proche chantonnaient une mélodie primaire mais magnifique.

- Tu n'as pas à t'excuser de m'avoir appelé. C'est normal. Et pour le divorce, cette histoire est entre tes parents et tu n'y as rien à voir, c'est leur actes qui ont fait que maintenant c'est comme ça. Pas les tiens, il sourit doucement. Tu es forte et nous allons passer cette épreuve ensemble.

Alors comme majoritairement après un discours romantique, ils s'embrassèrent. Là sur le béton tout neuf du trottoir. Là sous les étoiles lumineux. Là à côté du terrain vide où traîne une balle oublié. Là non loin de cette maison où des cris résonnaient.

- Boby, on peut s'éloigner, s'il te plaît ? Ils me gênent là. J'ai envie de les oublier un instant. Après je ne pourrais plus en échappée, alors profitons de cette instant. En plus j'ai vraiment envie d'une balade nocturne, la lune éclaire beaucoup.

Ils s'enfoncèrent dans le petit chemin sous les épineux.