Sans couleur et sans bruit


Sarah marchait tranquillement dans la rue pour rejoindre son bureau. Soudain un homme la percuta. Elle tourna, elle vira. Ses pieds tapèrent le bitume. Puis elle se stabilisa. Ses yeux noirs de rage fixaient cet individu. Son bras la lançait tandis qu'elle reprenait sa route. Mais bien vite elle fut obligée de fermer les yeux alors que sa tête tournait. Quand elle les ouvrit à nouveau tout avait changé.

Les couleurs avaient déserté le monde. Tout était en nuance de blanc, de noir et de gris. Les gens autour d'elle étaient désormais immobiles et ressemblaient à des dessins en papiers, tracé au crayon sur une feuille blanche, sans relief, sans couleur. Sarah n'en croyait pas ses yeux, ce ne pouvait pas être réel. Elle chercha une échappatoire, quelque chose, un signe que ce n'était qu'un mauvais rêve, mais rien.

Elle marcha, pensant peut-être trouver une aide et ses pas résonnèrent étrangement. C'est ainsi qu'elle remarqua qu'il n'y avait pas le moindre bruit non plus en dehors de ceux qu'elle émettait.

C'était terrifiant. Et elle ne savait que faire.

— Il y a quelqu'un ? appela-t-elle d'une voix de petite fille, désespérée, terrifiée.

Seul son écho lui répondit. Elle frissonna et croisa les bras dans une maigre tentative de se réconforter.

Elle avança vers un personnage en papier, qu'ils étaient terrifiants avec leur inhumanité. Mais elle n'avait pas le choix.

— S'il vous plait ?

Aucune réponse, elle s'approcha encore. Mais rien, pas un mouvement, pas un son. Elle avança la main vers son épaule, tremblante, espérant attirer son attention. Le personnage se tourna vers elle, ses yeux tracé aux crayons se fixant sur elle la faisant reculer dans un cri de surprise mêlée d'effroi. Et il se consuma en cendre.

Elle fixa l'endroit où il s'était trouvé un instant auparavant avec terreur. Qu'allait-il lui arriver ?

Mais il ne lui arriva rien. Rien du tout. Elle avança un moment sans que le décor ne change, elle était toujours dans cette avenue aux immenses bâtiments, entourée de ces personnages de papier et du silence.

Elle s'effondra sur un trottoir un moment pour pleurer de frustration et de désespoir, mais toujours aucun changement.

Une fois les larmes taries, elle se balança en serrant ses genoux contre sa poitrine et chuchota un appel à l'aide, qu'elle répéta comme une litanie, comme une prière même adressé à n'importe qui pouvant bien l'entendre. Mais personne ne semblait l'entendre. Les heures, les jours peut-être passèrent sans le moindre changement.

Sarah allait devenir folle.

Ou peut-être l'était-elle déjà ? Que ce n'était que son imagination. Qu'elle était juste prisonnière de sa tête. Mais comment cela aurait-il pu être possible, Tout aller bien et on l'a bousculait puis elle plongeait dans la folie. Non ce n'était pas possible. Mais rien de tout cela n'était possible !

Elle ne savait que faire. Elle ne savait que croire. Elle hurla de frustration, de peur, coincée ici pour toujours.



Ce texte est un exercice fait suite à un atelier d'écriture proposé par  où il fallait écrire la fin du paragraphe en italique. Bon je suis pas très satisfaite de ce texte, j'aime l'idée mais pas le développement. Du coup je le publie au cas où vos commentaires m'inspirent quelque chose.

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