Le Carrosse fantôme
— Il faut absolument qu'on aille dans ce nouveau restaurant chéri ! déclara Priscilla en indiquant une vitrine sur leur droite. Un de mes collègues y est allé cette semaine il n'a jamais mangé une pizza aussi délicieuse !
— On essaiera le week-end prochain alors ! suggéra Romaric. Ça fait longtemps qu'on n'a pas mangé de pizza en plus.
Sa petite-amie se blottit plus près de lui encore et ils cheminèrent gaiement jusqu'à un passage piéton. Ils firent bien attention qu'aucune voiture ne vienne et ils s'engagèrent. Ils avaient presque rejoint l'autre côté de la rue et son trottoir quand un bruit de cavalcade se fit entendre derrière eux. Ils se retournèrent juste à temps pour voir passer un carrosse. Un carrosse à l'allure vaporeuse, tel un fantôme, qui avançait à toute vitesse, porté par quatre chevaux.
Les quatre bêtes avaient un pelage couleur de nuit, des sabots immenses, un pelage court et bien lustré, leur crinière volaient dans le vent de leur course et leurs rennes étaient dorées. Elles étaient tirées par un petit homme aux cheveux blancs comme neige sous son haut de forme, vêtu d'une redingote à l'ancienne, tout aussi vaporeux que le reste de l'équipage, qui tressautait sur son siège au rythme des chevaux. Il donnait de grands coups avec les rennes, mais ne semblait pas voir les gens autour de lui, les gens réels, fixant l'horizon. Le carrosse noir comme la cendre était plus haut que ne se les imaginait Romaric, le contour de la porte était délimité par des gravures de boucles et oiseaux qu'il n'eut pas le temps de distinguer à cause de la vitesse. Les roues qui tournaient par contre l'hypnotisèrent un moment.
Romaric et Priscilla furent même bousculés par cet attelage et tombèrent sur le trottoir qu'ils tentaient de rejoindre. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. Les autres passants non plus, ils contemplaient la scène, incrédules. Puis aussi soudainement qu'il était apparu, il disparut. Il s'était volatilisé au beau milieu de la route.
Romaric et Priscilla se relevèrent, le cœur battant à tout rompre. Ils se dévisagèrent, le visage apeuré. Dans la rue un silence de mort s'était installé, chacun essayant de comprendre, de chasser la terreur qui les avait prises et attendant de voir si un tel phénomène allait se reproduire.
— Mais qu'est-ce que c'était que ça ? s'écria Priscilla.
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