Écrire tous les mots qui passent par la tête à l'écoute du morceau De Profundis de Max Richter (en média) puis écrire un texte dont le titre est : ils ont disparus.

Horloge, berceuse, bulle, valse, cri, anges, espoir, pas, neige, reculer, tristesse, attente, jouet, solitude, vide, écho, larmes, cassé, clapotis, vagues, nuit

Depuis que les chers petits anges ont disparus la joie a déserté les rues. Il marche dans les rues les mains dans les poches, ses chaussures crépissant dans la neige. Un souvenir envahi alors son être. Des boules blanches volant de part et d'autres au milieu des cris de surprise et des rires. Au sol, dans la neige poudreuse des silhouettes ailées, des pas de différentes tailles. L'hiver alors paraissait bien plus chaud.

Aujourd'hui il n'y a plus que le vide. Les visages fermés, des silhouettes courbées qui brave les éléments le plus rapidement possible. Au sol toutes les empruntes sont grandes. Plus un seul petit pas.

Il rentre chez lui. Le silence l'accueil et toujours cette once d'espoir. Il attend mais seul le cliquetis de l'horloge se fait entendre. Alors il avance le ventre serré dans sa bulle de solitude. Il retire doucement son épais manteau, ses gants, son écharpe et son bonnet. Dans la cuisine il choisit une tasse où il est écrit « meilleur papa » et se fait couler un café. Il déambule dans l'appartement sa tasse à la main, passe devant la chambre, mais ce n'est pas encore le moment et poursuit ses pas jusqu'à la sienne. Il regarde le lit vide. Clara est partie il y a plus d'un an mais il a encore du mal à y croire. Il espère toujours qu'elle sera là, allongée, désespérée, plongé dans un abîme de désespoir. Mais elle refuse de revenir, de lui parler même. Comme si dans sa voix elle entendait un écho de leur bonheur passé. Il recule enfin.

Il se fait chauffer une soupe. Très vite le seul bruit est celui du clapotis de sa cuillère. Le repas fini il prend un petit moment puis va vers la chambre. Le lit de bébé y est intact. Au sol se trouve le jouet cassé qu'il tenait dans la main quand s'est arrivée. Il ouvre la boite à musique et met en route la berceuse tandis qu'un couple valse mécaniquement. Il se penche alors sur le jouet et le serre fort comme s'il pouvait ainsi lui serrer la main encore une fois. Il s'installe dans le fauteuil et une immense vague de tristesse l'emporte. Des larmes dévalent le long de ses joues mais il n'essaye même pas de les chasser. Il a mal. Il souffre. Mais que peut-il bien ressentir d'autre ? Il reste ainsi jusqu'à la tombée de la nuit. Alors il repose le jouet, jette un regard au lit vide et quitte la chambre. Son bébé n'est pas revenu. Il continue d'espérer pourtant qu'un soir tous les enfants réapparaitront.