Ange gardien
De nouveaux coups plurent. La jeune fille supplia encore qu'il arrête.
— Pitié ! Je n'ai rien fais !
— Je t'ai dit que ce n'était pas contre toi, dit son bourreau qui envoya son poing dans sa mâchoire.
Elle gémit quand une main arrêta celle de son bourreau.
— Je suis là, arrête !
Ève se tourna vers l'apparition incrédule. Elle avait bien un ange gardien. Il y avait quelqu'un qui avait veillé sur elle tout ce temps et il était là magnifique, imposant, pour la protéger.
— Parfait si tu veux que je ne fasse pas de mal à ta petite protégé alors tu vas faire exactement ce que je te demande non ?
L'ange eut un visage sombre, pessimiste qui donnait à Êve bien plus envie de pleurer que n'importe quel coup qu'on pouvait lui administrer.
— Alors tu vas récupérer pour moi un objet. Moi j'attendrais avec notre amie en attendant.
Et ce manège recommença encore et encore. Ève ne voyait toujours pas la lumière du jour. Certes il ne la frappait plus son ange intervenant avant mais cela ne valait guère mieux. Être enfermé ici, sous constante menace la rendait folle.
— Ève.
C'était lui. Jusque-là il ne lui avait jamais parlé. Elle leva les yeux et il se plaça devant elle.
— Je suis là pour toi, à jamais.
— Ne peux-tu pas me libérer ?
— J'aimerais mais cet homme a su nous piéger tous les deux. Il a placé sur toi des enchantements que je ne peux contourner. Mais je suis là, pour toi.
Il lui prit la main et elle se sentit instantanément bien. Elle put s'endormir et faire de doux rêves.
Il devint son phare dans la nuit, les seuls moments agréable qu'elle vivait enfermée dans cette cave. Lui-même paraissait plus pâle que jamais. À chaque ordre de leur bourreau son visage se faisait plus grave et plus de tristesse s'emparait d'Ève. L'espoir leur paraissait difficile à concevoir dans cette prison.
— Ca ne peut pas durer, déclara-t-elle un soir où elle avait de nouveau trouver refuge dans ses bras.
— Je ne peux rien faire.
— Tu voles bien des choses pour lui ne peux-tu pas pour moi, pour me défendre ?
— J'essayerai.
Et à sa visite suivante il lâcha à ses pieds une dague. Alors quand le bourreau la menaça elle voulut le frapper. Ce fut lui qui se déchaina sur elle.
— Arrête ! hurla l'ange. Je suis là. Si tu lèves encore la main sur elle je pars.
L'homme arrêta tandis qu'Ève recroquevillé au sol, son corps hurlant de douleur sanglotait.
— Bien. Aujourd'hui je ne veux pas que tu voles. Non aujourd'hui je veux que tu tues.
— Je ne peux.
— C'est elle alors qui y passera.
Elle sentit son regard lourd sur elle, sur son corps meurtri et il disparut. Ève ignorait s'il l'avait abandonné à son sort ou s'il était en train d'accomplir le funeste désir de son bourreau. Elle l'ignora jusqu'à qu'il revint à la nuit tombé son éclat terni son visage défait. Ils s'enlacèrent comme pour supporter ensemble cette torture que tous deux subir.
— Parle-moi de là-haut ! demanda-t-elle.
— Là-haut il n'y a que paix. Des hommes comme lui n'existent pas. Il y a l'harmonie, la beauté, le réconfort, la douce chaleur, le chant agréable de mes frères.
— Alors amène-moi y !
Prenant l'épée de son ange elle s'en transperça la poitrine. Elle agonisa dans la chaleur de ses bras, heureuse, réconforté. Quand la dernière étincelle de vie la déserta ils s'élevèrent tous les deux enlacés vers un monde meilleur.
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