A feu et à sang
Des flammes sortaient de ma gueule. Je voyais rouge. Je n'étais que fureur. Ils allaient voir ces minables vermisseaux, ces humains ! On ne s'en prenait pas impunément à mes amis comme ça. Ils avaient voulu se frotter aux dragons, ils allaient s'y frotter.
— Ne t'en fais pas Aile-de-Jade ! rassurais-je sa compagne. Je vais le retrouver et les humains s'en souviendront.
— Je te remercie Feu-hâtif ! Mais presse-toi je vais bientôt mettre bas.
Je gronde de rage en repensant que ces hommes ont enlevé un dragon à l'une de nos femelles, un futur père à ses enfants. Qui les élèvera s'il ne rentre pas ? Et qui protégera Aile-de-Jade d'ici là ? Nos femelles sont si rares et précieuses qu'en perdre une serait un coup terrible. Alors le cœur criant vengeance je vole vers en bas. Vers le monde des hommes.
Je quitte le sommet de notre montagne pour descendre vers les vertes pâtures. De mes pates j'agrippe des montons en hurlant et crachant du feu, inondant de flammes furieuse ce lieu autrefois vert et paisible. Je continue mon vol vers la ville la plus proche. Ces hommes avec un dragon adulte n'ont pas pu voyager beaucoup plus loin et je n'hésite pas à incendier sur mon passage village et champs.
Oh j'aime les entendre crier ! Oh j'aime sentir leur peurs ! Oh j'aime les détruire ! Cela leur apprendra à s'en prendre aux miens !
La ville approche, je vois le clocher de son Eglise. Ce sera mon point d'observation. En m'y dirigeant j'agrippe dans mes pattes tous les toits sous lesquelles je passe. Ces misérables nuisibles que sont les humains se mettent à courir et hurler dans tous les sens.
Fuyez ! Fuyez stupides insectes ! Ma colère vous rattrapera où que vous soyez.
Du haut de mon clocher je les observe le sourire aux lèvres. Certains commencent à se calmer. Ils savent que les miens sont plein de sagesse. Alors pourquoi continue-t-il de nous attaquer ? Pourquoi continuent-t-ils de nous traquer pour prouver leur valeur ? Pourquoi continuent-t-ils de nous traiter en esclave ? Nous qui pourrions tous les détruire si nous le désirions.
La colère s'empare de moi et je crache mes flammes sur les rues en contrebas. Les cris, la peur, la mort. Je sens tout ça et m'en délecte.
— Criez ! Rien ne vous sauvera ! dis-je de ma voix profonde à la foule.
Des chevaliers en armure, lance à la main cavalent vers moi. Je continue de cracher du feu. Ils ne peuvent traverser le brasier malgré ses lourdes tenues métalliques sur leur dos.
Assez crachez de flammes, je vais continuer mes massacres. Je vole, dans la direction opposé à ces chevaliers. Ils ont tués assez des miens pour que je les craigne. Je plonge dans les rues et détruits leurs maisons à coup de gueule, de mes pattes j'agrippe des fuyard avant de m'envoler bien aut et de les relâcher. La panique est sur la ville. Ah tant mieux ! Je continue mon œuvre de massacre. J'enroule ma queue autour d'imposant édifices pour les faire s'écrouler, je continue de cracher des flammes pour qu'une rivière de feu courre sur la ville.
Je hurle ma rage et un hurlement me répond. Flamme-Verte ! Je reconnaîtrais mon ami entre mille. Vers lui je vole. Je viens. J'arrive à son secours. Me déplaçant vers l'origine de sa voix. Quelle n'est pas ma stupeur de le trouver enchaîné, enfermé dans une cage. Devant elle il y a un humain, un petit humain, plus vraiment un enfant et mais pas vraiment un homme.
Je gronde. Il est paralysé par la peur, me regardant les yeux grands ouverts, contemplant sa mort. Je m'apprête à me jeter sur lui quand une voix me retient :
— Ne fais pas ça !
Je dévisageai interloqué mon ami Flamme-Verte qui a pris la défense de ce moucheron.
— Ce jeune homme a été d'une grande bonté avec moi. Il ne fait même pas partie de ceux qui m'ont enlevé. Il ne t'empêchera pas de me libérer.
— C'est un humain ! Il a le mal en soi !
— Non mon ami. Je te garantis que ce jeune humain est la bonté même. Tous les humains ne sont pas le mal incarné. Pas plus que tous les dragons ne soient la sagesse même.
Je grognais, ne pouvant croire qu'il avait raison.
— Maintenant libère-moi avant que les chevaliers ne débarque et te mettent à mort.
Je m'attaquais à sa cage qui ne fut pas une mince affaire à détruire, puis à ses liens tout aussi résistants.
— J'espère te revoir un jour Frodon ! cria mon ami à l'humain avant de s'envoler.
Je le suivis incrédule. Il contempla gravement le spectacle de la cité en flamme s'étendant sous nous :
— Feu-Furieux ! soupira-t-il. Qu'es-tu fais !
— J'ai fait ce qu'il fallait pour nous venger.
— Nous venger ? Tu as ôté la vie a des innocents, détruits des vies. Voilà ce que tu as fait. Je suis sûr qu'aucun des vrais responsables n'ont payés et pas la peine de vouloir les punir ma disparition et surtout ta venue leur coutera probablement la vie.
— Tant mieux !
— Tu n'avais pas besoin de tout cela pour me sauver. Que t'as coûté toutes ses morts ?
— J'étais satisfait. Ils ont payé ce que leur peuple fait subir au notre ! déclarais-je avec un grand sourire.
— Payé ? Ce n'est pas parce que quelques-uns des leurs agissent mal qu'ils sont tous ainsi. Est-ce que pour les quelques-uns des nôtres qui sont belliqueux et cruels notre race en devient mauvaise ?
— Eux ils pensent que oui !
— Pas tous mon ami ! Et puis ne sommes-nous pas censé être plus sages qu'eux.
Il vola plus vite vers la maison, me laissant perplexe. Peut-être m'étais-je un peu emporté.
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