Préface.

Tout livre est tiré de l'auteur, de son expérience personnelle, de ce qu'il a vu dans la journée, ce qu'il a lu, ce qu'il a visionné à la télévision pour les plus modernes, de ce qu'il a entendu, des rencontres qu'il a faites, de ce qu'il aime ou de ce qu'il déteste, de tout ce qu'il a vécu. C'est pourquoi ce livre débute sur une courte anecdote qui expliquera l'entièreté de mes motivations à rédiger les pages qui suivront.

Un jour, une grand-mère appela sa petite-fille en panique, les larmes aux yeux, sanglotante et au bord de l'évanouissement. Naturellement, la petite-fille prévint le samu et de fil en aiguille, la grand-mère atterrit à l'hôpital avec ses deux enfants, tandis que la petite-fille patientait pour avoir des nouvelles. Les pompiers avaient parlé d'un infarctus, les urgences d'une maladie pulmonaire, mais il ne s'agissait que de malnutrition. En effet, la grand-mère ne s'était pas bien nourrie à midi et avait fait une baisse de tension.

Pourquoi est-ce que je vous parles de cela ? 

Eh bien, puisque quand la mère rentra et qu'elle rendit compte de la situation à la petite-fille - sa fille -, cette dernière hallucina. D'une part, sa grand-mère lui en voulait car elle haïssait aller à l'hôpital ; elle lui en voulait pour lui avoir possiblement sauvé la vie ; elle lui en voulait parce qu'elle avait fait preuve d'inquiétude vis-à-vis de son aînée. D'autre part, la mère avait rencontré des personnes fortes étranges - ou pas - aux urgences.

D'abord, une femme qui vomissait depuis des heures et qui avait en fait trois ulcères à l'estomac. La réaction de la femme ? Elle a assuré retourner au travail le lendemain. Ensuite, une autre personne s'était ouverte la jambe par inadvertance et dont la copine - qui l'accompagnait - partit aussitôt après l'avoir déposé pour la raison suivante : "il est tard, je suis fatiguée". Et finalement, un père qui laissa son fils seul pour rejoindre sa compagne - la méchante belle-mère - car la véritable mère n'allait pas tarder à arriver et qu'il avait d'autres préoccupations... 

Le pire, c'est que la petite-fille se souvint de son propre père qui, lui, n'avait même pas pris la peine de l'emmener à l'hôpital alors qu'elle était très malade. Il avait appelé la mère qui était venue la chercher, la rapporter à sa ville d'habitat, puis la conduire deux heures plus tard à des urgences.

Est-ce que vous voyez où je veux en venir ? Je vais continuer un peu dans ce cas.

Le monde tourne au chaos. Une "ouvrière", tellement proche du gouffre économiquement parlant, préférait mourir d'ulcères plutôt que de perdre quelques euros qui lui étaient vitales. Une "amie" en laissa tomber une autre pour avoir son quota de huit heures de sommeil. Un "père" abandonna son fils pour passer du bon temps avec une femme dont il ne devrait même pas se soucier dans cette situation. Le monde tourne au chaos.

Et ce n'est pas la faute du monde ! Ce n'est pas la faute de ceux qui nous dirigent. Les présidents, les rois, ils n'y sont pour rien du tout. Le monde va mal parce que les personnes qui l'habitent vont mal aussi.

Je ne juge pas. Je ne suis ni blanche, ni noire, je suis plongée bien profondément dans le grisâtre. Je ne juge pas. Je n'apporte qu'un regard objectif sur les terriens. Le temps, c'est de l'argent. Le sommeil, c'est sacré. L'amour, c'est plus fort que tout. L'erreur est humaine.  

Apercevez-vous où j'en suis désormais ? 

Dans ce livre, je vais m'atteler à décortiquer l'âme humaine, dans sa plus grande pureté, et je vous en ferai mon constat. Je resterai fidèle à l'Homme et le détaillerai précisément afin qu'il n'y est aucun décalage. 

Dans ce livre, vous croiserez des personnages détestables qui vous hérisseront le poil ; d'autres que vous apprécierez, défendrez ; d'autres dont vous ne vous souviendrez plus l'existence une fois la page tournée. Pourtant, chacun d'eux aura sa part d'importance dans l'histoire. Chacun d'eux servira à dépeindre ce que l'humain est. 

Dans ce livre, vous vous identifierez peut-être à certains personnages ou vous penserez en être le contraire. Vous les critiquerez, les trouverez abjects, drôles, pitoyables, joyeux, tristes, enthousiasmants. Vous vous croirez semblables et différents d'eux. 

Dans ce livre, les personnages ne seront personne en particulier mais chacun de nous. Oui, ils seront vous. Vous serez eux. Seulement, ce qui vous différenciera sera votre vie. Les décisions que vous avez prises, le destin qui vous a placé dans de telles conditions. Vous n'imaginerez pas une seconde pouvoir faire les mêmes erreurs qu'eux, vous explorerez d'autres scénarios pour prouver que ces personnages ne sont que de simples personnages de roman. 

Mais vous aurez tort. Du début à la fin, vous aurez tort.

Si vous étiez à leurs places, à l'exact endroit où ils sont, tourmenté par leurs craintes, à frissonner comme eux, à paniquer au fur et à mesure que les secondes passent, à être terrifié de leurs vies ; alors, si vous étiez à leurs places, vous auriez pu choisir les mêmes chemins qu'eux.


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