Jour 1 - Nathan Coste.
Nathan Coste finissait tranquillement son café en compagnie d'un de ses collègues de travail lorsqu'on prit place à côté de lui. C'était une femme aux jambes interminables et surtout très dénudées. Elle ne portait qu'une sorte de robe qui partait de la naissance de ses seins à son entrejambes. Pour résumer, c'était une femme que Nathan détestait.
- Salut, beau métisse. Me payerais-tu un verre ?
Sa voix était grave et chaude, mais elle refroidissait l'homme. Son collègue, le nez dans sa tasse, explosa de rire et s'en mit de partout. Il jura et se leva. Adressant un regard navré pour la victime, il courut dans les toilettes pour se nettoyer et l'abandonna.
- Lâche, bougonna Nathan.
- Qu'en dis-tu ? insista la...Belle-de-jour. On pourra aller chez moi après.
Il eut légèrement l'envie de vomir rien qu'à cette pensée. Pour toute réponse, il leva sa main et lui montra son annuaire gauche où trônait une magnifique alliance en or.
- Ta copine n'en sera rien, c'est promis.
Là, il soupira, très fort, très bruyamment, avec beaucoup de dédain. Il but le reste de son café d'une traite et reposa la tasse brutalement sur la table en bois du bar. Puis il articula chaque mots suivants :
- Je ne suis pas intéressé.
Ainsi, il enfila son manteau, lança des billets au gérant et partit en coup de vent. Tant pis pour le Procureur Kim, resté dans le bar. Ils se retrouveraient aux bureaux. Ah, qu'est-ce qu'il ne supportait pas ces femmes ! Collantes, puantes et crasseuses. De vraies plaies ! Cependant, il n'arrivait pas à être acerbe avec elles car il comprenait leur situation.
C'étaient des pauvres, des pauvres prostituées qui ne savaient rien faire de leur dix doigts à part faire plaisir aux hommes. Et même aux femmes parfois. La plupart du temps, elles se trouvaient un riche précis et elles faisaient tout pour demeurer auprès d'eux. Ainsi, elles pouvaient vivre à leur crochet quelques jours. Ensuite, quand ils les larguaient, elles se vengeaient en dévoilant des affaires compromettantes à leur sujet.
Enfin, il n'avait pas à s'en préoccuper. Il souffla un bon coup et entreprit de retourner à son lieu de travail. Nathan n'eut, pour cela, qu'à contourner le bâtiment qui contenait le bar pour faire face à un immense immeuble de plusieurs et hauts étages. Il y pénétra et alla directement à l'ascenseur. Avant que les portes ne se referment, sa patronne se glissa à l'intérieur, se soustrayant à ses gardes du corps. Machinalement, Nathan inclina la tête respectueusement.
- Madame la Vice-présidente, salua t-il.
- Vous êtes Monsieur Coste, n'est-ce pas ? Le chef des finances ?
- Effectivement, madame.
Il était plutôt intimidé de se retrouver avec une telle femme.
- Votre journée se déroule t-elle bien ? questionna t-elle pour faire passer le temps. Faites-vous du bon travail ?
- Oui, madame. Il ne me reste plus que deux dossiers à éplucher et j'aurai terminée pour aujourd'hui.
Elle arbora un sourire ravageur en coin, espiègle.
- Et avez-vous trouvé un cas douteux ?
- Non, madame !
Il avait répondu aussi précipitamment que possible, tandis qu'elle rit gentiment. Les portes s'écartèrent et il descendit au vingt-troisième étages.
- Au fait, je voulais vous remercier de la part d'Aurore Perret pour lui avoir donné un poste important.
- Etes-vous un de ses amis ?
Il n'eut pas la possibilité de répondre car l'ascenseur repartit sur le champ. Il rejoignit alors ses collègues et son siège. Le métisse travaillait pour un des meilleurs groupes de France, le groupe Jaesen. Il y avait d'ailleurs fait entrer sa fiancée, Aurore, pour effectuer un stage. Ce matin, il avait fièrement appris qu'elle avait décroché un poste assez important grâce à la Vice-présidente, celui d'Ambassadrice. Il était très heureux pour elle et n'avait fait que sourire bêtement toute la journée. Nathan travaillait dans le service des finances, il était chargé de les contrôler et de vérifier que leur business était en ordre.
- Enflure ! Tu m'as laissé seul avec la folle ! hurla un homme faisant irruption dans le bureau.
Tous les collègues de Nathan se tournèrent vers l'intrus pour le dévisager, sauf l'intéressé.
- Désolé, grogna t-il distraitement, plongé dans un dossier.
- Tu n'es pas digne d'être mon ami, brailla le Procureur Kim qui vint s'asseoir à côté de lui.
Nathan lui fit un sourire à tomber par terre sans vraiment se soucier de l'humeur de son assesseur. Le Procureur eut le rouge qui lui grimpa aux joues, il dut même détourner le regard. Celui-ci avait des attirances non dissimulées pour les hommes et Nathan en jouait à son avantage.
- Est-ce que tu as eu des nouvelles de ta chère et tendre ? demanda Kim pour changer l'atmosphère pesante qui planait au dessus de lui.
- Elle m'a envoyée un texto il y a une demi-heure. Apparemment, tout s'est très bien passé et elle est contente. On en discutera plus en profondeur ce soir.
- Tu m'en dirais des nouvelles. Qu'allez-vous faire ? La situation mérite d'être célébrée.
Le métisse sortit le visage de son dossier qu'il referma et apposa un signe "validé" sur une feuille quadrillée où il arrivait à la fin. Plus qu'une case était vierge, soit le dernier dossier du jour et il pourra rentrer chez lui.
- Je vais l'emmener au restaurant pour la féliciter.
- J'espère que tu vas lui acheter des fleurs et un jolie petit bouquet trop mignon.
Nathan fronça les sourcils et ses lèvres se pincèrent.
- Aurore n'est pas très cadeau.
La mine du Procureur se décomposa et il tapa brusquement dans ses mains.
- Crétin, toutes les femmes aiment les attentions.
Le fiancé parut ennuyé, sa tête se pencha automatiquement et ses yeux devinrent vides.
- N'as-tu pas un travail à effectuer ?
- J'attends que tu ai fini le dossier, rétorque t-il avec un sourire goguenard.
C'est alors que Nathan lui jeta le classeur à la figure et il ne parvint guère à le rattraper avant qu'il ne chute au sol, ameutant le regard courroucé des autres salariés. Kim se redressa vivement et s'excuse vigoureusement avant de reprendre le travail calmement tout en pensant à quel point son ami était dur envers lui.
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