Léo
Plus j'avançais sur le pont, plus je sentais des regards mauvais m'épier. Avoir les idées en vrac m'agacer, j'avais besoin de reprendre le contrôle, de tenir les rênes. Je tournais en rond, m'enfonçant de plus en plus dans mes peurs.
- Vous me paraissez bien préoccuper.
Une jeune femme s'était rapproché de moi. Elle était frêle, et ne devait pas dépassait les un mètre cinquante. Une hygiène corporelle douteuse, et sens dents jaunies pas la chic me rappelèrent les images de pirates que j'avais pu apercevoir dans les livres. Il était rare de voir des femmes à bord, mais cette pauvre enfant était loin d'être peureuse. Un regard plein détermination.
- Ne vous faites pas de soucis, juste des questions sur notre trajet.
- Justement, puisque vous abordez le sujet, tout l'équipage se demande quelle est notre destination.
- Sur des terres bien loin d'ici.
- Et plus précisément ?
Ne comprenant pas vraiment la réticence de mon père à garder cela confidentiel, je préférais leur donner la vérité. Ils finiraient bien par le découvrir, je ne gagnais rien en mentant. Mis à part de la haine ou de la colère. Et j'avais déjà bien assez à faire avec Félix.
- Elle est surnommée l'île qui chuchote. Vous la connaissez ?
- Bien sur, et c'est une très mauvaise idée. J'aurais peut-être du vous poser cette question avant de vous rejoindre, je serais rester à quais.
Le voile de peur qui passa sur son visage m'incita à la questionner pour creuser le sujet. Mais je n'avais que des murmures énervés en réponse.
- Si vous me dites ce que vous savez je peux vous offrir une faveur.
Les bars croisées sur sa poitrine elle réfléchissais à la question. Mon mauvais pressentiment grandissait de plus en plus, j'allais passé le voyage à acheter tout le monde sans savoir si je pourrais vraiment tenir mes promesses. Mon père m'avait toujours rassuré en me racontant que les enfers n'était qu'un mythe.
- Très bien, je veux que vous me promettiez de me laisser en vie.
- Bon dieu pourquoi est ce que tout le monde pense que je veux lui couper la tête !
- J'vous connais pas, mais votre père oui. J'assure mes arrières, si vous êtes comme lui vaut mieux.
- Mon père ? Il a toujours était pour la paix du royaume, il a même abolit la peine de mort. Jamais il ne tuerai sans raison.
A mes paroles elle fut prise d'un rire rauque, des larmes vinrent même habiter ses yeux.
- Que vous êtes naïf... Apparemment vous savez bien peu de chose sur le passé. Votre père est bien loin d'être un exemple !
- Comment ça ?
- Les histoires seraient trop longue à raconter. Je vais juste répondre à votre première question, l'île sur laquelle nous nous dirigeons est maudite. Ses habitants possèdent la magie, et elle à de nombreuses fois était enviée. Si vous saviez le nombre de royaumes qui sont parti en guerre contre eux. Dont des anciens de votre famille. La jalousie est le pire des vices, ils ont exterminé tout un peuple pour tenter de les soumettre. Pour se protéger, les habitants ont ensorcelé les lieux. De nombreuses créatures hantent les courants proche d'elle.
- Je n'ai jamais cru en la magie.
- Alors ouvrez votre esprit. La réalité est loin d'être celle que vous apprenez derrière les murs de votre château. Aujourd'hui les gens possédant ce don sont obligés de se cacher, au risque de se faire réduire à un esclavage camouflé pour le bien du peuple !
Je ne comprenais pas le sens de tous ces mots. L'alcool devait lui avoir endommagée l'esprit.
- Vous n'avez qu'a demander à votre petit protégé, lui aussi vous cache quelques secrets.
J'attendis que la majeur partie de l'équipage s'endorme pour aller retrouver le voleur. J'avais trop de questions, et aucune patience pour attendre le lendemain. Ne voulant pas prendre le risque de me faire remarquer, je rentrais sans frapper, a pas de loup. La chambre était vide, mais le lit défait et deux chandelles étaient allumées. Sans la moindre hésitation je poussais violemment la porte contre le mur. Sans surprise cet idiot s'étala au sol, sa dague glissant jusqu'à mes pieds.
- Tu me désespères...
- J'ai cru que c'était un marin venu pour se venger. Jamais je n'aurais pensé te revoir a cette heure.
- J'ai des questions à te poser. Et pour une fois j'aimerais que tu sois honnête. Depuis combien de temps vis tu dans ces mauvais quartiers ? L'îles ou nous allons, que sait tu d'elle ? connais tu des légendes sur les créatures marines ?
- Depuis de nombreuses années, c'est compliqué et oui... Bon dieu tu m'as fait mal, tu ne pouvais pas faire plus doucement.
- Tu boitais déjà quand on s'est rencontré. Un vol qui a mal tourner je suppose ?
- Pas vraiment, j'ai juste loupé une prise en voulant escalader.
Il s'assis sur le lit, son air crispé me serra un peu le cœur. Malgré son arrogance et ses quelques vices, il ne me paraissait pas si mauvais au fond. Juste un gamin perdu.
- Enlève ta botte, et montre moi.
Il s'exécuta sans un mot, effectivement sa cheville avait doublé de volume, et la peau était couverte d'ecchymoses brunâtres.
- Tu ne t'ai pas loupé ! J'ai un médecin parmi mes soldats, je vais lui demander de l'aide.
Toujours aucune réponse de sa part. Il se laissa tomber sur le lit, paraissant épuisé.
- J'avais pensé t'apprendre à naviguer.
- Contre quelques pièces d'or en plus j'imagine.
- Bien sûr que non ! Juste pour le plaisir de transmettre ce savoir à un membre de la famille royal. Peut-être pourra tu t'en servir à bon escient un jour.
- Que veux tu dire ?
Semblant se rendre compte d'avoir laissé échapper quelques mots de trop, il se renfrogna en me tournant le dos.
- Pardon oublies ça, je ne sais plus ce que je dis avec la fatigue.
- Félix, je sais quand tu mens.
- Tu m'a rencontré il y a deux jours, ne me fais pas croire que tu me connais !
- Tu es un livre ouvert... C'est d'ailleurs un miracle que tu es réussis à tromper autant de monde.
Je récupérai la chaise du bureau pour m'assoir face à lui.
- Ecoute, un femme est venu me parler tout l'heure, me racontant des histoires de magie et de passé peu glorieux de ma famille. Elle a sous entendu que tu en avais connaissance. Et au vue de ton expression, elle avait raison.
- Amener un femme à bord porte malheur, tu ne le savais pas ? Quel est son nom ?
- Ne change pas de sujet !
- D'accord, mais la vérité risque de te fortement de déplaire.
Avais je vraiment envie de l'apprendre. Je n'arrivais pas à imaginer que ma famille m'ai menti sur tous ces sujet. Valait il mieux croire en un beau mensonge ou à une cruelle vérité ?
- Je t'écoute.
- Il fût un temps où ta famille était des navigateurs aguerris. Et que ce soit cette fameuse île où tu veux te rendre, ou dans de nombreuses autres, les habitants sont doté de dons plus ou moins impressionnants. Malheureusement, ton peuple en étant privé à voulu exploité ceux des autres. Un nombre incalculable furent réduit à l'esclavage. Les nymphes pour accélérer les cultures, les guérisseurs pour rallonger les espérances de vie du beau peuple par exemple. Sauf que la magie est beaucoup plus complexe, elle à besoin d'un équilibre. Trop puiser dans celle-ci tue... Ainsi certains ne vivaient pas plus de quelques moi après leur captures.
Il m'observa le regard triste, les yeux rouges au bord des larmes.
- Léo ce n'est pas de l'or ou des pierres que t'envois chercher ton père. C'est des Hommes...Et le peuple qui prospèrent sur l'île qui chuchote est un des plus puissant.
Sous le choc je fis plusieurs pas en arrière, me raccrochant au bureau, renversant tout ce qui s'y trouvait. J'avais trop d'informations. Cela n'avait pas de sens. Ma famille tuant des Hommes par égoïsme.
- Tu mens.
- Ai je l'air de mentir ?
La déception et la colère m'envahir. Je n'avais pas pour habitude de perdre le contrôle sur mes émotions, mais elles débordaient tellement que je ne pu m'empêcher de laisser mes larmes couler tout en jetant à terre ce que j'avais sous la main. Il se contentait de m'observer, un air compatissant au visage. Plusieurs minutes s'écoulèrent, la petite pièce était dans état lamentable. Je me dirigeais vers la porte pour fuir la situation, mais il me rattrape au bras.
- Je suis désolé.
- J'ai tellement de questions... Pourquoi m'avoir avoué tout ça ?
- Parce que pour une raison que j'ignore je te fais confiance. Tu ne leur ressemble pas Léo.
- Peux tu cesser de me surnommer ainsi ?
- Non je trouve que ça te vas bien.
- Et bien moi pas du tout ! Attends tu me dis que nous sommes censé aller chercher des Hommes, mais s'ils ne veulent pas nous suivre, ce ne sont pas des marins véreux ou des pirates qui vont nous aider. J'ai même un doute sur le fait que tu m'aides.
- Tu n'as pas remarqué le voilier qui nous suis ? Vraiment pas très subtil ton père.
- Je ne sais pas quoi faire... Je ne suis pas sûr de réussir à mener ce peuple vers sa mort. Mais d'un autre côté cela permettrai de sauver notre royaume. La guerre est proche, on perdrait de nombreuses vie aussi. De notre peuple cette fois.
- Tout n'est pas aussi simple. Tu as trop peu d'informations.
- Je...
- Si je te demande de garder un secret en serais tu capable ?
J'aurais aimé lui répondre par l'affirmative, mais le mot secret était vaste. J'avais des devoirs envers mon peuple, s'il m'avouait une information importante... Je fus coupé dans mes réflexions par des cris sur le pont. Felix me bouscula pour sortir.
- Merde on nous attaque !
- Mais on est pleine nuit.
- Ce sont des pirates, la lune est pleine, on y vois assez bien pour la bataille et assez peu pour une attaque furtive. Ca pue l'embuscade et la trahison.
- Que suis je supposé faire ? Je te rappelle que ...
- Que tu es un menteur ? Ecoute, je vais m'occuper des canonniers, pars sur le pont. Tu sais te battre, commande comme si tu étais à terre. Ne perds jamais ton assurance, ils te suivront. Un capitaine qui se bat avec ses hommes sera plus apprécié.
Il disparu en une fraction de seconde, je couru pour récupérer mes armes.
Il y avait déjà des corps au sol, mais je ne saurais dire si c'était ceux des nôtres ou non. Les pirates ne me semblaient pas très nombreux, ils se battaient de manière brute, sans réflexion dans leurs actions. Je n'eu pas de mal à parer leurs attaques, je laissais l'instinct de guerrier reprendre le dessus. La colère qui m'habitait m'aider. En mettant enfin un troisième homme à terre, je vis la femme de tout à l'heure prise à parti. Acculée contre un mat et désarmée elle n'avait aucune chance. Me concentrant sur mes leçons, je pris une grande inspiration avant de lancer ma dague. Le pauvre bougre n'eu même pas le temps de la voir venir. Il s'écroula à terre. Elle me remercia d'un signe de tête avant de repartir au combat. Le scène n'était pas agréable à regarder, la sang qui coulait, des membres arrachés, des cris de guerre... Je fus pris en chasse par un homme de deux fois ma taille, sa carrure était impressionnante. Je tentais de me défendre mais sa force me surpassait, il réussi à me mettre à terre en deux coups. J'eu le temps de le voir brandir son arme, avant qu'en un éclair jaillit une ombre. C'était la jeune fille, une épée à la main elle lui enfonça dans les côtes, le bruits fût atroce. Il s'écrasa sur moi, me couvrant de sang au passage.
- Merci...
- Tu aurais pu me laisser mourir tout à l'heure. Peu sont ceux qui se serait préoccuper de moi.
- Quel est ton nom ?
- Khadija.
Le combat avais pris fin. Nous avions réussi à prendre le dessus, le reste des pirates ayant fui. On m'informa de la perte d'un seul membre de notre équipage. Quelques uns étaient blessés. Félix fit son appariation, à mon grand soulagement il n'avais pas la moindre égratignure. Mais je vis ses yeux s'agrandirent, il commença à bouger avant même de parler.
- Léo derrière toi !
Le choc fut brutal. Il me bouscula, prenant ma place. Je ne l'avais pas entendu, un pirate à moitié vivant s'était relevé. Malgré sa rapidité il ne réussi pas à esquiver le coup. La lame était petite, mais elle s'enfonça violement dans son épaule. Il hurla de douleur, titubant en arrière. Certainement trop sonné il ne se défendit pas. Sans vraiment réfléchir je me jetais sur le pirate. Je mis mon épée dans les mains de Félix au passage, avant d'immobiliser le pirate.
- Vas y, tue le !
Aucune réaction de sa part. Son regard oscillé entre l'épée et moi, il finit par la laisser tomber à terre. Il perdait de plus en plus de sang, et je n'allais pas tenir encore longtemps face à la force de cette épave.
- Félix qu'est ce que tu fais bon dieu ?
Encore une fois ce fut Khadija qui vint à mon secours. Enfin débarrassé du corps, je filais vers Félix. Je le rattrapais alors qu'il s'évanouissait à moitié. Khadija vint me rejoindre, m'aidant à le tenir debout. Elle plongea son regard dans le mien, semblant sonder mon âme.
- Sa blessure est moche, il mourra si on ne l'aide pas.
- Comment puis je l'aider ? J'ai un médecin, mais avec tout le sang qu'il a perdu...
- Débrouille toi pour l'amener à l'abri des regards, je te rejoins dans cinq minutes.
Il était si maigre, que je n'eu aucun mal à le prendre dans mes bras pour le porter. Ses yeux s'ouvrirent légèrement.
- Qu'est ce que je disais, un vrai chevalier servant.
Il redevint inconscient la seconde d'après.
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