Léo
Quelques définitions utiles à ce chapitre !
timonier : Il joue beaucoup de rôles sur le bateau. Il est le navigateur, le cartographe, le géographe, l'hydrographe. Ça va être le conseiller du capitaine sur les conditions de la navigation. Il va étudier les vents pour éviter que le bateau dérive trop de sa trajectoire.
canonnier :C'est lui le responsable de l'artillerie et des tirs.
Gabier : Ils font partie de l'élite des matelots, ce sont eux qui vont dans la mâture et manœuvrer les taches en dehors du pont.
La pluie tombait violemment depuis plusieurs heures. J'allais bientôt devoir descendre en ville afin de retrouver ce fameux marin. Un certain Elyan. Je devais également parier sur le fait qu'il vienne se présenter pour rejoindre l'équipage. Puis réussir à le convaincre. Durant la nuit j'avais pu ressortir de vieux livres afin de mieux me renseigner sur cette île, située au nord de notre royaume, il nous faudrait moins d'un mois, si j'avais réussi à calculer, pour l'atteindre si le vent était favorable. De nombreuses rumeurs courraient, certaines racontaient qu'avant leurs morts les habitants avaient ensorcelé les lieux. Tous les pauvres marins qui s'y rapprochaient étaient hanté par des voix, leur promettant leurs désirs les plus secrets. Tous finissaient par se jeter par dessus bord, convaincus d'atteindre un paradis, mais le courant et d'affreuses créatures marines avaient raison d'eux. Des sorciers, des sirènes... Je trouvais les histoires grossières.
- Monsieur, votre père vous demande. Il vous demande de vous vêtir d'une tenue confortable et d'amener vos armes.
- Parfait, voilà qui me changera les idées.
Une heure plus tard, j'étais trempé de sueur, et mes muscles commençaient à se faire lourds. J'étais partager entre la fierté d'avoir pu parer toutes les attaques de mon père, et l'inquiétude d'avoir accomplie cette prouesse. Il avait faibli.
-Bravo Léo, je vois que tu t'es considérablement améliorer. As tu pu étudier les cartes que je t'ai fais monter hier soir ?
- Bien sûr père, j'y ai passé de nombreuses heures.
Plutôt quelques minutes pour être exactes, cela revenait à essayer de déchiffrer un parchemin en langue étrangère. La frustration avait vite eu raison de moi.
- Parfait, alors il est l'heure de ta préparer pour la première étape ! Une tenue t'attends, je te fais accompagné par deux hommes, ils resteront avec toi. Ce sont deux de mes meilleurs éléments, ils ont fait serment de te protéger.
- Père une question me trotte dans la tête depuis hier. As-tu déjà eu le plaisir de prendre la mer ?
- Malheureusement non, j'ai autant de connaissance qu'un nouveau né.
Voilà qui n'aller pas arranger mon histoire, je ne pourrais pas sauver la mise en lui demandant conseil.
La pluie avait cessée quand je rejoins la ville. Une magnifique veste rouge brodée de fil d'or m'avait été offerte, j'avais cédé à mère en coiffant mes cheveux d'une queue de cheval accompagné d'un ruban de soie noire. Surpris de me voir déambuler ainsi dans les rues, je pouvais entendre de nombreux murmures, les enfants essayaient de se rapprocher, rapidement retenue par leur mère. Les trompettes arrivèrent mon arrivée sur le port. Une petite foule de marins se bousculaient déjà, espérant être recrutés. Malgré mon manque d'expérience, j'aurai pu parier mon or que plus de la moitié étaient des pirates, plus intéressés par la promesse de paiement que par l'honneur de servir leur roi. Je pris place dans la petite tente dressée pour l'occasion.
- Bonjour votre nom et prénom.
- Achille Serty. Je suis canonnier avec quatre années d'expérience.
L'homme face à moi, devait toiser les deux mètres avec une carrure impressionnante. Le mot m'était inconnu, par déduction je comprenais qu'il devait s'agir tout simplement de celui tirant aux canons en cas d'attaque.
- Très bien, je garde votre nom en tête.
Puis les candidatures s'enchainaient.
- Marcos, je suis timonier. Et voici mon frère c'est un très bon cuisinier.
- Mon prince j'ai pu voyager de nombreuses années en tant que Gabier, je serais honorer de mettre ce savoir à votre service.
Plusieurs marins défilèrent, je commençais sérieusement à fatiguer. Je ne connaissait presque aucun des poste que m'annonçait tous les volontaires. Et toujours pas la moindre trace du fameux Elyan. J'étais en train d'écouter une femme me vanter ses mérites en un poste dont j'avais déjà oublié le nom quand un bruit sourd se fit entendre. Immédiatement les deux soldats réagirent, sortant leurs armes. Un jeune homme déboula sur nous le teint livide. Au vu de ses vêtements en piteux état et de sa corpulence trop fine, il devait s'agir d'un lascar des bas quartiers. Sans surprise il était poursuivi par trois homme de deux fois son gabarit, dague à la main. La foule s'écarta sur son passage, le laissant arriver jusqu'à moi.
- De grâce, aidez moi, ces hommes veulent ma peau. Je ne suis pas armé, ils m'ont tendu un piège.
Gardant mon sang froid et à l'aide ma garde je mis les assaillants à terre. Le pauvre garçon me regardait de la reconnaissance plein les yeux.
- Dieu merci, vous venez de me sauver la vie. Ces lâches sont connus ici pour s'en prendre aux plus faibles et les dépouiller du peu de biens qu'ils ont.
Il mentais. Il jouait bien la comédie, je dois l'avouer. Mais quelques détails le trahissaient, la dague cachée dans sa botte, un discret bracelet bien trop luxueux, et le sourire plein de fierté et de mépris qu'il adressait a ses poursuivants. Bref, un petit emmerdeur, je les reconnaissais à plusieurs kilomètres. Mais je n'avais nullement le temps pour m'attarder sur ces affaires.
- Comment pourrais je vous remercier ?
Son ton mielleux eu le don de m'agacer. Il avait des traits fins ce qui lui conféraient un air angélique, et il le savait, il le mettait à profit. J'avais peu de doutes sur les faits qui avaient amené ces pauvres hommes à vouloir sa peau.
- Tu peux certainement m'aider.
Je l'attrapais par la manche, l'éloignant des curieux pour l'assoir face à moi, de sorte que personne ne nous entendent.
- Bon écoute ta comédie marche certainement avec tous ces idiots, mais je ne suis pas dupe. L'avantage c'est que les petits voleurs comme toi connaissent toujours tout le monde.
- Je ne suis pas...
- Je ne suis pas là pour un procès, je cherche juste un marin.
Il se renfrogna, visiblement vexé.
- Je ne suis pas juste " un petit voleur". Je suis l'un des meilleur de la ville. Même le meilleur en fait.
- Je n'ai que faire de tes agissements je ne suis pas là pour ça. Bien grand te fasse si te considères comme tel. Mais voler des hommes ivres je n'appelle pas cela être doué.
Un voile de colère traversa son visage. Il se leva m'accusant en me pointant du doigts.
- Oh mais excusez mon cher nous n'avons pas tous la chance de naître avec une cuillère en or dans la bouche. Ici, dans les quartiers où vous n'oserez pas mettre les pieds, il vaut savoir se débrouiller. Mais si vous préférez je peux aller dépouiller les bonnes familles.
Je lui lançais un regard noir, il le tint quelques secondes avant de détourner le regard et de se rassoir.
- Je cherche un certain Elyan. Un jeune marin, connaissant les mers sur le bout des doigts. Le connais tu ?
- Peut-être. Tout dépend de la raison pour laquelle vous le cherchez.
- Je pars en expédition, j'ai besoin d'un second et il se dit qu'il connaît le trajet pour trouver ma destination.
- Pourquoi t'envoyer toi ? Tu me parait bien jeune. Et pourquoi ne pas tout simplement prendre un capitaine de votre flotte, ils connaissent tous très bien les mers ou océans. Crois moi.
Il cracha ces derniers mots, je ne compris pas la raison. Que je sache notre flotte n'avait jamais vraiment naviguait très loin, je pensais leurs expériences limitées.
- La réponse ne te concerne pas. Je pars dans dans deux jours, j'ai besoin de trouver cet Elyan. La seule information que j'ai, est qu'il traine dans les mauvais quartiers donc j'imagine que tu le connais. Il est plus expérimenté que tous mes capitaines, j'ai besoin de lui.
Un drôle de lueur passa dans ses yeux, on aurait dit qu'il avait été touché par la grâce des dieux.
- Tu dis partir dans deux jours ?
- Tu ne peux pas pas tout simplement répondre à ma question, tu me fais perdre du temps !
Il retrouva soudain une assurance non feinte. Fier de lui il bomba le torse en croisant ses bras.
- Je sais où tu peux le trouver.
Je me contentais de l'interroger du regard. Un sourire mauvais remplaça sa mauvaise humeur.
- Figure toi qu'il est devant toi !
Ce n'est pas possible. Pour l'amour du ciel ne me dites pas que c'est avec lui que j'allais devoir voyager.
- Pourquoi devrais je te croire ?
Fouillant dans son manteau il sortie une carte dessinée à la craie, qu'il me posa devant les yeux.
- Je peux vous amenez où vous le souhaitez. As tu déjà vu une telle carte ? Grâce à mes voyages j'ai pu la faire plus détaillée que toutes celles que tu possèdes. J'ai visité des pays dont vous n'avez même pas connaissance.
Le problème est que je n'en savait rien, cette carte devait être la quatrième au mieux la cinquième que je voyais. Soit je lui faisais confiance, soit mon secret serait révéler au grand jour.
- Je jure ne pas mentir en te disant savoir naviguer. Je vis en arnaquant certes, mais j'ai tout de même encore un peu d'honneur, je ne donne pas ma parole à tout va.
- Très bien, rejoins moi demain matin au port. Je crois ne pas avoir d'autres choix de toute façon.
En escortant les trois bandits en cellule, le plus imposant d'eux jeta un regard plein de rage à Elyan.
- N'oublie pas ce que j'ai dit la dernière fois, la ville est petite je te retrouverai. Je ne suis pas le seul à vouloir ta peau, je ne te donne pas une semaine.
Je ne dormis pas de la nuit, essayant de retenir les informations les plus importantes qui me serviraient. Et devoir embarquer ce stupide garçon m'inquiétait. Il avait surement un plan déjà bien ficelé. Je ne pourrai pas le lâcher une seule seconde du regard, la moindre erreur et c'était la fin. De plus que je sentais quelque chose de louche dans l'air. Plus j'y réfléchissais et moins le discours de mon père me paraissait cohérent.
Je parti au lever du soleil, il m'attendais déjà de pied ferme. Il avait troqué ses vieux vêtements pour une longue veste bleu marine neuve sertie de motif élaborés qui recouvrait un beau chemisier blanc. Une nouvelle paire de bottes en cuir flambant trônait à ses pieds. L'ensemble lui conférer une allure étonnamment élégante.
- Suis moi.
Trottinant sur le pont, il ressemblait à un enfant. Il s'agitait dans tous les sens manquant de renverser des marins au passage. Il s'approcha du bord, fermant les yeux pour profiter de l'air marin.
- Elyan viens là nous devons discuter.
Je n'eu aucune réaction de sa part. Je haussais la voix.
- Elyan ? Elyan !
Il daigna enfin se retourner, la mine inquiète.
- Pardon j'étais dans mes pensées. Le vent est faible, presque inexistant... Sais-tu ce qu'on prévu les météorologues pour les prochains jours ?
- Pas encore. Arrête de flâner, je vais te montrer tes appartements.
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