1 Le bonadventure

Depuis le 24 mars 1865, le jour où les colons avaient échoué sur l'île, ils se hâtaient à toutes les tâches possibles et inimaginables pour rendre la vie meilleure. Pencroff, le marin avait son tabac et son fils adopté, Harbert, qui devenait de plus en plus un homme avec toutes les qualités qui en qualifiait un.
Nab, l'afro-américain testait de nouvelles cuisines au fur et à mesure que les jours passaient et il fut nommé Maitre cuinisier. Et Jup, leur singe domestique et Top, le chien de l'ingénieur faisaient leur plus belle vie.

Cependant, Cyrus Smith ne pouvait éluder le problème qu'il devait supporter depuis un moment et ne pouvait pas le partager à son meilleur ami, Gédéon Spilett qui ne montrait pas à l'ingénieur à quel point il était fatigué. Mais de quoi? Personne ne savait.

En effet, le soir M. Spilett ressassait dans sa tête des moments singuliers depuis leur arrivée sur l'ile Lincoln, ce n'était point les mystérieuses anomalies, mais les moments passés avec Cyrus Smith qui le tracassait. Et la raison fut que son admiration envers lui avait grandement doublé, au point de sentir les battements de son coeur comme un tambour aphone qui faisait vibrer, voir trembler le reste de son corps, et cela, quand ils étaient seuls. Ou lorsque les colons finissaient une construction et que satisfait, Cyrus faisait un immense sourire plein de charme et les félicitait avec joie.

Mais le jour où Harbert trouva un document à la mer, le mystère l'emporta dans le coeur des explorateurs et prétendant de ne pas oublier son métier de reporter, M. Spilett fut admis au voyage presque en dernier lieu.
En vérité il voulait voir ce que ça allait lui faire de partir, de s'éloigner. Ces choses, il voulait les faire arrêter. Bien qu'il ne pouvait se cacher que Cyrus n'était pas entièrement d'accord avec ce départ précipité.
Et jusqu'au dernier signe de main, à travers la mer, il se disait que c'était pour une question sécuritaire, mais lorsqu'il le perdit de vue, son coeur se serra, et il abandonna toute la question.

Il se disait à ce moment-là le regard rivé dans l'eau juste en-dessous : 'Quoi qu'il puisse penser, ce que je pense moi, c'est que tout ceci est stupide, je ne peux pas me voiler la face plus longtemps, je ne l'admire pas seulement. Cette séparation est déchirante, mais lorsqu'on s'engage à faire quelque chose on le finit.
Alors je m'engage à trouver une solution en espérant dans un futur proche pour ceci, peut-être une discussion avec l'ingénieur? Ce n'est pas vraiment une question de science mais magré tout parler est une bonne chose non?
En attendant, je dois aider à mener à bien cette mission...'

-Eh bien monsieur Spilett, que vous arrive-t-il? Vous avez l'air maussade... »
Le concerné, ne l'ayant pas vu venir, sursauta et se tourna alors vers Pencroff, qui s'était appuyé sur le rebord, à côté de lui.
-Oh! Pencroff, c'est là une excellente question... à laquelle je ne puis vous répondre, je le crains. Je m'excuse capitaine, puis-je faire quelque chose ? »

Et le bonadventure avançait si vite et si bien que Pencroff ne tarda pas à crier à ses compagnons :
- Terre!! Terre mes amis!! » Spilett et Harbert précipitèrent leur regard dans la direction que Pencroff pointait du doigt, ils ne virent rien. Mais avec une confiance absolue envers le marin, ou une peur de le vexer, Harbert changea leur cap. Ainsi quelques heures plus tard, le jour même, à savoir le 13 octobre 1866, les passagers de l'unique navire sur cette mer arriva sur la côte de l'ile Tabor.
Le reporter proposa de grimper sur le point le plus haut afin de connaitre à peu près la position du naufragé. Harbert remarqua la similitude avec la proposition de M. Cyrus de gravir le mont Franklin.
A l'entente de cette comparaison -assez farfelue d'après M. Spilett de le comparer avec l'ingéniosité incroyable de Cyrus- il ne put s'empêcher de rajouter des éloges à l'ingénieur.

Au cours de l'exploration de l'île, ils prirent le plus les ressources nouvelles qu'ils trouvaient. La nuit arrivait et ils s'apprêtaient à rebrousser chemin lorsque Harbert trouva une maison, dans laquelle ils passèrent leur nuit.
Il n'y avait personne.
Le problème étant qu'ils pouvaient autant craindre le pire qu'espérer le meilleur. Ainsi le mystère planait autour de cette habitation, ce panneau qui montrait le mot :
« Br.tan.a »

Il ne resta pas longtemps non-résolu, car le lendemain un cri fit réagir aux quart de tour le marin et le reporter en reconnaissant la voix en détresse.
De cette manière-là, ils trouvèrent le naufragé perdu, même si au début ils l'avaient pris pour un simple primate enragé : il était si sauvage, poilu, mal vêtu, sale...
Heureusement que maitre Jup n'avait pas assisté à cette malheureuse confusion de la part de Pencroff et que Spilett croyait aussi. On se demanderait bien ce qu'il serait advenu d'eux... même si d'un côté, ils n'avaient pas tort.
Bref, Harbert n'était pas blessé, le « naufragé » était embarqué, et l'ancre levée.

Lors de la nuit du 19, Pencroff fut presque obligé d'admettre qu'ils étaient perdus, dans le noir obscur,et le vent fort et froid. Aucune horizon, aucune terre. Mais les colons ne perdirent pas espoir, jamais un marin ne se faisait avoir par une tempête aussi violente qu'elle fusse. Jamais Spilett n'abandonna l'idée de revoir Cyrus. Apparamment leur courage eut raison d'eux et miraculeusement un feu apparut à leurs yeux ébahis. Bien sûr, le marin et le reporter se disaient tout de suite que leur malin chef-ingénieur avait encore trouvé une solution pour les aider. Harbert était au gouvernail et Pencroff s'y précipita et le remplaça.

Quelques heures plus tard, les colons se rassemblèrent et firent de longues embrassades, ce qui embarassa particulièrement Spilett qui aurait bien voulu éviter de sauter dans les bras de Cyrus. En fin de compte, c'était l'ingénieur qui, sans en montrer la raison évidente sur son visage, prit Spilett dans ses bras. Le reporter se sentait comme lorsqu'il était jeune, dans des bras protecteur d'un parent. Sa présence rassura aussi celle de Cyrus. Nab savait que M. Smith ne voulait surtout pas que les colons se séparent. Il l'avait vu s'inquiéter, mais il ne partageait pas sa profonde inquiétude.

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