Chapitre 9 : La machine
Chapitre 9 : La machine
New-York
16 Mars 2030
Pdv Clément
Depuis la découverte des cadavres, Charlie n'a pas parlé une seule fois, comme si la capacité de parler lui avait été retirée après son puissant hurlement. A vrai dire, non parlons très peu, elle traine en ce moment même avec un mystérieux manuel fourré dans son poing. Personne n'a idée de ce qu'il peut contenir, pas même John ne parvient à lui adresser la parole.
Son cœur s'est refermé sur lui-même, et je pense que très peu pourront avoir la clé pour qu'elle s'ouvre de nouveau à nous.
En attendant, campée dans un ancien gratte-ciel, elle est assise loin de nous, bien à l'écart. Ses jambes se balançant dans le vide à travers une vitre brisée, et dans ses mains encore et toujours ce livret qu'elle lit non-stop depuis ces derniers jours.
John a bien essayé de s'approcher, et puis de lui demander qui est-ce qu'il était, mais elle se contente à chaque fois de marmonner deux mots et de secouer la tête, les yeux embués par la tristesse.
Cette gamine me brise le cœur, elle déprime et ça se comprend parfaitement. Personne ne sait qui pouvait être ce garçon, mais ce que l'on a deviné c'est qu'il comptait pour elle. Peut-être plus que nous.
Et rien ne peut réparer une blessure, pas même un simple pansement posé avec soin.
Sur le côté gauche, près du pilier central, Max essaie désespérément de contacter l'armée avec Eliott, mais c'est toujours sans réponses.
Toute la salle ressemble à un bureau d'administration, il y a des feuilles un peu partout, des tables et des chaises renversées, et des câbles qui sont décrochés du plafond.
Je fixais dans le vide, jusqu'à ce que Thomas souffle et se lève précipitamment sous nos regards intrigués. Même Max et Eli ont cessé de se casser la tête, et l'observe.
Le jeune garçon s'approche de Charlie qui s'écarte du bord, elle lève la tête vers lui, impassible.
Lorsqu'il s'assoit à ses côtés elle secoue la tête négativement, je suppose qu'elle ne veut pas.
Mais le jeune refuse catégoriquement de se déplacer. Au bout de plusieurs minutes qui ont semblé durer des heures, elle s'effondre en larmes le visage plongé dans ses mains.
John tente de se lever, mais Laura le retient en saisissant son poignet, elle lui conseille de plutôt regarder la scène.
Abasourdis et étonnés, nous découvrons l'enfant se loger étapes par étapes dans les bras de Thomas qui la console aussitôt. Son tee-shirt éponge les sanglots turbulents de Charlie, son souffle saccadé la fait tousser quelques fois.
John s'étant rassit entre temps, regarde aussi cette scène improbable se dérouler sous nos yeux.
Improbable comme lui et cette adolescente, leur duo est étonnant, mais vrai. Mon coéquipier est submergé par l'émotion, il glisse sa main dans celle de la jeune Laura brusquement. Celle-ci, surprise, ne lui rend pas tout de suite son geste.
Je souris et détourne le regard d'eux, me concentrant plutôt sur la dague qui tourne et tourne dans mes mains.
La minute suivante, étrangement, il n'y a plus aucun bruit, seulement nos souffles s'entendent. la respiration de la gamine s'apaise lentement. Thomas recule pour s'appuyer sur un des piliers de la structure, tout en la redressant contre lui.
Après ce qui m'a semblé être à nouveau une éternité, les paupières de Charlie se ferment doucement et sa tête tombe contre l'épaule du garçon. Ce dernier caresse ses cheveux et la rassure tendrement, comme si l'on calmait un enfant après un cauchemar. L'adolescent finit par tomber lui aussi dans les bras de Morphée, sous le soleil couchant.
17 Mars 2030
PDV extérieur
-allez, réveille-toi, chuchotait la voix de Thomas à Charlie.
Elle ouvrit ses yeux lentement et se redressa péniblement, le dos engourdi.
-ça va ?questionna-t 'il. La fille se contenta de hocher la tête.
Les autres étaient tous déjà prêts à partir, et n'attendaient qu'eux, elle saisit le livret et lui sourit :
-Il vaut mieux leur dire ce que je sais.
La jeune fille attrapa alors son sac à dos et le balança sur son épaule, se releva et s'écarta du bord.
Le jeune garçon hochait la tête, ils rejoignirent les plus âgés, et Charlie commença :
-Je sais comment les battre, déclara-telle à l'assistance d'une voix ferme et remplie d'assurance.
-Comment ? Questionna Max, intrigué.
Elle leur tendit un livret qu'il s'empressa de saisir. Tout en le feuilletant, ses sourcils se froncèrent.
-Où as-tu eu ça ? Demanda t'il quelques pages plus loin.
La jeune fille ne semblait pas savoir comment lui expliquer, elle était bousculée encore par sa fermeté.
Charlie balbutia :
-Je sais qui les a créés, et je sais pourquoi il ma donné ça, il avait confiance en moi, il voulait qu'on les exterminent.
-C'est qui, il ? Demanda Clément.
-Tu connais pas, assura- t'elle.
Tous finirent par se regarder en silence, cet enfant était la clé d'un mystère, seule elle pourrait les sauver. Mais avant, il fallait confirmer ses connaissances.
Durant les heures qui suivirent leur départ du gratte-ciel, ils étaient restés tapis dans l'ombre avant d'atteindre Times Square, là où de gigantesques machines étaient rassemblées.
Ils étaient cachés derrière un mur et une voiture, attendant patiemment les ordres de Charlie.
-Oh mon dieu ! S'esclaffa Thomas, on va les mettre minables !
Laura se contenta de sourire face à sa remarque, le petit n'avait pas tord.
Soudain, Max émit un cri de victoire, il venait de reprendre contact avec ses supérieurs, grâce au seul talkie-walkie qui fonctionnait encore.
-Ici unité trente-deux, escadrille 6, général Himmer aux commandes d'un groupe de huit personnes dont deux adolescents et une civile, répondez.
Seul un grésillement se fit entendre, ils étaient suspendus aux lèvres de cet objet.
-Bien reçu, heureux de vous savoir en vie, où êtes-vous ? A vous !
Un grésillement indiqua au groupe que c'était à leur tour.
-J'ai avec moi la clé de toute cette merde, envoyez nous des renforts, on est à Times Square, expliquait Max, et bougez vous !
-Pas trop tôt ! S'exclama la voix, on vous en voit toute l'armée s'il le faut !
La communication fut rompue, et un immense sourire vint prendre place sur leurs lèvres, il était temps de voir si ce que disait Charlie était vrai.
Max se plaça face à eux, et commença :
-Surtout, n'oubliez pas de viser dans leur cou, leurs cordes vocales plus précisément, c'est simple, juste derrière c'est les veines qui les relient au cerveau, une fois explosée, il est hors service.
Les cinq militaires aveint compris, ils avaient hâte de passer à l'action !
Charlie sorti de sa cachette silencieusement et rampa vers le prochain véhicule, proche d'un de ses monstres-robots. Il allait vraiment falloir faire plus court !
Elle avait dissimulé sous sa chemise à carreau déchirée et son sweat-shirt troué un révolver. Elle comptait bien s'en servir, qu'ils soient tous d'accord, ou bien non.
-Pourquoi ne donne t'elle pas l'ordre ? S'inquiéta Clément, arme au poing.
John fronça les sourcils et il remarqua le révolver planqué dans son jean.
-Elle veux se venger, marmonna t'il.
Eliott et Clément suivirent le regard de John, et remarquèrent l'arme. Max fut plus rapide et retenu Thomas avant qu'il ne fasse un pas de plus.
Charlie saisit l'arme habilement et pointa le canon vers l'un des robots, le plus proche. Elle ne voulait pas manquer sa cible, et aucun des robots ne l'avait encore remarquée,c'était maintenant, ou jamais.
Les yeux plissés et le doigt sur la détente elle termina de peaufiner la trajectoire de sa balle. Une forte détonation retenti et tout passa au ralenti. La balle fila dans l'air à la vitesse d'un éclair, mais paru être des années pour la jeune. Elle termina sa course folle dans la jugulaire de cette chose. Un filet de sang violacé en jaillit et le robot tomba à genoux sur le sol.
L'arme de ce dernier s'effondra aussi, puis son corps, et enfin ses yeux rouges clignotèrent rapidement, puis s'éteignirent brutalement, laissant le néant derrière eux.
Charlie était toujours déstabilisée, et bien trop fière de ce qu'elle venait d'accomplir qu'elle n'en vit pas de suite l'immense armée de robots accourir vers elle et les flammes jaillirent de leurs mains.
Jusqu'à ce qu'elle soit à terre, évitant l'une des boules de feu. Il n'en fallut d'ailleurs pas plus pour que le reste du groupe s'élance à son tour et tire éperdumment sur les machines.
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