Chapitre 7 : Centre-Commercial
Chapitre 7 : Centre-commercial
New-York
11 Mars 2030
PDV Charlie
Je pousse les portes de l'immense bâtiment en boîtant légèrement, derrière moi le soldat Américain avance tout aussi lentement,de plus, un air inquiet ou superstitieux s'affiche sur son visage sale.
Dans ce qui était jadis un centre-commercial, un escalator conduisant vers le second étage a disparu. Lorsque je baisse les yeux vers le sous-sol, je le retrouve démoli. Désormais, seul le pilier central de la structure est encore debout avec le plafond intact, quant aux murs, ils s'effritent et manqueront de s'effondrer sous peu, tout comme le plafond craquelé.
-T'es certaine que c'est le bon endroit ? questionne le soldat en balayant l'endroit du regard.
-Qui pourrait bien vouloir venir ici ? soupiré-je en m'esclaffant, le but c'est de leur échapper, pas de les appâter à nous !
Il ne répond pas et se contente d'acquiescer.
-On descend du coup ? Lance-t'il en me rejoignant au bord de l'escalator recouvert par les débris.
-Exact, affirmé-je en commençant à descendre.
-Fais attention ! lance le militaire en voyant la descente escarpée qui nous attend.
Je garde le regard rivé sur la descente et réponds à haute voix, confiante :
-T'inquiètes, je gère !
Parvenue vers le milieu de l'escalator, je suis obligée de glisser sur les débris de l'étage supérieur pour rejoindre le sous-sol.
Je glisse comme sur un toboggan et me rattrape avant qu'il m'arrive un drame. J'arrive enfin à destination, l'homme me lance son sac à dos, je le réceptionne de justesse.
Avant de descendre, son visage se fronce et il s'exclame:
-Hé ! Je ne connais même pas ton prénom !
Je roule des yeux d'une façon théâtrale en lâchant le sac à mes pieds.
-Tu me le diras une fois en bas ! Lancé-je, aller, bouge !
Il s'apprête à répondre lorsqu'un bruit résonne dans tout le sous-sol, comme une sorte de talkie-walkie qui grésille, le bruit se répércute contre les murs créant une résonnance qui semble s'étendre jusqu'au fn fond du centre.
Je jette un regard à celui accroché sur son épaule, le militaire s'est, lui aussi, arrêté de bouger.
Le talkie commence à émettre des sons de plus en plus distincts, comme des bribes de paroles avant de former des mots.
-Unité 3 ! robots en approche, je répète ! Unité 3, robots en approche, rentrez à la base !
Je fronce les sourcils, interloquée. Hé ! Je croyais que ce truc ne fonctionnait plus !
En haut, je distincts des cris, et des ordres, suivit par des pas légers, non sans être bruyants.Il ne me faut qu'une seconde pour réaliser que ce sont des sentinelles, qui a bien pu les appâter dans le coin! Je pensais les avoir semés!
-Oh merde, juré-je, bouge tes fesses et viens ici !
Je le crie au soldat qui semble enfin se réveiller. Ces gens ont peut-être des problèmes, mais nous aussi ! Et si on ne dégage pas vite fait d'ici, on va se faire écraser comme des crêpes !
Je scrute ses mouvements, lorsque soudain il dérape et s'étale dans les escalators, le soldat Américain roule et glisse jusqu'à mes pieds. Je m'empresse de m'assoir à son chevet tout en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille :
-Oh mon dieu, je t'en prie dis-moi que t'es vivant ! M'écris-je en claquant les joues du gars pour qu'il ouvre les yeux.
Il rouvre lentement les yeux et je souffle, soulagée. Tout en l'aidant à se redresser, je lève les yeux vers l'étage supérieur, deux silhouettes humaines apparaissent, visiblement paniquées.
Je suppose donc que c'est eux qui ont criés tout à l'heure, des tarés.
Quelques secondes à peine plus tard, une nouvelle ombre apparait. Bien plus imposante...et affreusement diabolique. Oh non...
Mes yeux sortent de leurs orbites et je traine le soldat avec moi le plus loin possible. Les deux personnes sautent de l'étage et dévalent l'escalator habilement. Je n'ai même pas le temps de distinguer la ferraille de la machine qu'une détonation retentit suivit d'une explosion.
Je remarque que des débris tombent, oh mon dieu, le plafond s'écroule sur nous !
Je me protège comme je peux en effectuant un vol plané sur le sol. La tête dans les bras et je lutte pour éviter la poussière qui nous englobe tous.
Quand j'ai le courage d'ouvrir les yeux, la fumée me les piquent instantanément. Ma gorge me brûle atrocement, je tente de me redresser, mais je suis prise par une quinte de toux qui me ferait presque croire que je crache mes poumons sur le sol. ll en est de même pour ce mystérieux duo derrière moi.
Une fois la fumée dissipée je parviens à me redresser et à marcher à quatre pattes jusqu'au militaire.
Situé ma gauche, l'homme au visage couvert de poussière peine à se redresser, sa main plaquée contre sa hanche. Une fois que je suis arrivée à sa hauteur, je m'horrifie face à la tâche de sang qui s'étend sur son tee-shirt.
-Merde ! Répété-je à voix haute,, paniquée.
Il arrive à s'assoir, et je remarque l'anomalie plantée dans sa hanche : un bout de verre gros comme mon poing.
Le gars retire sa main, le souffle entrecoupé, j'essaie de le rassurer d'un regard. Mais mes lèvres forment une grimace, plus qu'autre chose.
En effet, la situation est grave, et je n'ai aucune idée de comment faire pour l'aider.
Puis, une ampoule s'allume dans mon esprit, je lance alors :
-Hé ! Passe-moi ton sac à dos, ça devrait aller vite t'inquiètes !
Il saisit le sac et le traine jusqu'à moi, toujours sans toucher au bout de verre, je fouille dans le sac.
Le soldat m'accorde un sourire rassurant et encourageant, il continue, plus faiblement :
-ça va aller, ma grande.
Je secoue la tête et refuse tout de suite ce qu'il sous-entend, jamais au grand jamais je le laisserais crever dans ce sous-sol miteux en pleine périphérie !
Mais une voix féminine nous interrompt :
-Max, file chercher des renforts ! Ordonne-t 'elle.
Je fais volte-face, les mains recouvertes du sang de cet homme qui tente désespérément de ne pas s'endormir, du moins je l'espère très fort.
C'est une jeune femme avec des yeux aussi clairs que la neige, la seconde suivante son coéquipier s'élance dans les méandres du sous-sol.
Mon regard fais navette entre le soldat et mes mains, la vue du sang me donne subitement la nausée, bon dieu, j'ai jamais e ce problème avant!
Je lui offre un regard désespéré, et supplie :
-Aidez-moi, je...je n'y arriverais pas seule, balbutié-je tout en commençant à trembler sous l'effet de la pression.
Elle n'hésite pas une seule seconde à prendre ma place, puis les choses en mains alors que je sens déjà les larmes me monter aux yeux.
Peut-être que c'est à cause de la poussière qui n'est pas totalement retombée et qui chatouille mes narines, ou alors de mes émotions incontrôlables.
Je parviens à me lever doucement, les mains plaquée au sol. Je l'observe procurer les premiers soins à mon camarade, sans rien pouvoir faire. Pas si tarée que ça.
Très peu de temps après, c'est au tour de plusieurs hommes d'arriver avec un brancard, ils sont au moins sept. Certains ont un sac à dos, d'autres pas, parmi eux je reconnais le blason de l'Armée Française. Alors c'était bien vrai, les forces Européennes étaient venues nous aider...
Ils s'affairent dès à présent autour du soldat. Deux soldats français sortent du détachement, je reste debout stoïque et perdue. L'un des deux s'avance de moi doucement et engage la discussion en me demandant comment je m'appelle, si je suis blessée ou si j'ai mal quelque part. Je ne l'écoute qu'à moitié, sous le choc encore je pense.
Puis, son regard dévie sur mon bras qu'il attrape avec douceur, il l'inspecte tout en fronçant ses sourcils. Je finis par lui prêter attention et remarque ses yeux inquiets et ses cheveux roux qui s'échappent de sa casquette.
Je ne lui réponds, encore une fois j'en suis incapable, je ne me remets pas de cette arrivée soudaine du robot, de ces gens. J'ai dû mal à assimiler les actions.
Il s'adoucit et semble moins préoccupé par mon poignet, le soldat dévie mon regard du bout de ses doigts, des hommes qui s'occupent du militaire et me sourit :
-Ok ma grande, chuchote-t 'il tranquillement, ça va d'accord, vous êtes en sécurité.
Je hoche lentement la tête, puis sursaute. Ce hurlement soudain, je sais à qui il appartient ! Il a hurlé à s'en déchiré les cordes vocales, j'avance d'un pas vers lui, inquiète.
Le français me retient, m'interdisant de me rendre à son chevet, pour ne pas gêner qui que ce soit. Le second, qui était plus en retrait m'offre un hochement de tête, m'incitant à obéir.
Je secoue la tête, non non, jamais on ne sera en sécurité.
Cette fois-ci, Casquette s'agenouille face à moi et encadre mon visage entre ses mains, m'obligeant à fixer ses yeux noisette :
-Il s'en sortira, je te le promets.
J'acquiesce lentement, les yeux fermés. L'homme se redresse et m'attire dans ses bras pour tenter de me consoler du mieux qu'il le peut.
Je ne vais pas mentir, ça marche plutôt bien.
Je vois les hommes embarqué le soldat avec qui j'ai partagé ces derniers douze heures sur le brancard, je me sépare du français et questionne :
-Ils l'emmènent où ?
Il les suit du regard, puis répond :
-Dans les sous-sols, on s'est rassemblés là-bas.
Je plonge mes mains dans mes poches, et demande, hésitante :
-Je...je peux venir ?
-Oui, viens ! Sourit-il, tu ne croyais tout de même pas qu'on te laissera ici ?
Je secoue la tête tout en le suivant doucement jusqu'au hall du sous-sol.
Le second Français s'est écarté de nous deux pour récupérer mon sac à dos qui avait volé un peu plus loin dans la hâte. Il me le tends, je le remercie rapidement.
On accède ensuite à une grande salle où je découvre que les survivants sont pratiquement entassés les uns sur les autres.
Le brancard est emmené dans une tente plus loin avec le logo d'infirmerie. Dès que nous arrivons, les regards se tournent vers nous. Je me contente de me rapprocher du soldat français en baissant un peu la tête, ce dernier passe un bras protecteur au-dessus de mes épaules et m'entraine loin des regards insistants.
Quelques heures plus tard...
Assise face au lit du soldat, qui s'appelle en fait John, j'attends qu'il se réveille de l'anesthésie. D'habitude, un soldat blessé est emmené hors de la ville de combat via un hélicoptère de rapatriement, mais nous sommes à New-York . Les machines sont toujours présentes, et faire atterrir un hélicoptère n'est pas la meilleure idée qu'on ait eue jusqu'ici.
De l'autre côté, un de l'armée Américaine, tout comme John, fait tourner un couteau entre ses doigts. Il attend lui aussi. Ses cheveux gris, presque blancs se cachent derrière un bandeau noir.
Je le trouve plutôt...moyen, en milieu de vie quoi. Une cinquantaine d'années à tout casser, peut-être soixante. Il n'a pas pipé mot depuis qu'il est entré ici, seulement quand il s'agit de me demander d'aller me coucher.
Je scrute encore et toujours le brassard accroché à la lampe, quand il reprend la parole :
-Tu devrais aller dormir, suggère-t 'il en voyant mes yeux fatigués.
Mais qu'est-ce qu'il m'agace ce mec !
-Non, répétais pour la cinquième fois au moins, je veux être présente quand il se réveillera.
Le vieux soupire, exaspéré. Même si je suis de nature patiente à contredire des ordres, ça fait quand même déjà plus d'une heure qu'il me pose la même question, ce soldat est chiant à la longue !
Mes yeux commençaient à se fermer quand l'ouverture de la tente s'agite. Elle laisse apparaitre le second soldat français de tout à l'heure qui a ôté sa cagoule grisâtre. Honnêtement, je m'attendais à trouver n homme qui dépasse la trentaine d'au moins cinq ans, hors ce n'est pas le cas.
Ses cheveux mi-longs et bouclés deviennent plus clairs à cause de la lampe, mais je peux déjà supposer qu'ils sont bruns foncés, je remarque qu'il a des yeux verrons, original...
Il s'étonne de me voir éveillée, ce à quoi il déclare :
-Tu devrais aller dormir, suggère-t 'il.
Ils m'le pompent le haricot à la fin ceux-là !
-Tu ne va pas t'y mettre ! M'écris-je en lui jetant un regard noir, foutez-moi la paix.
Je détourne le regard de ces deux...de ces deux. Oh et puis merde, j'en perds mes mots !
Je l'entends s'assoir auprès de l'Américain. Le français questionne :
-Qu'est-ce qu'elle a ?
Je fronce les sourcils, contrariée, mais je les écoute.
Ce à quoi l'Américain répond en français :
-Surement agacée qu'il n'ouvre pas les yeux ? Qu'il la laisse tombée ? Je ne sais pas depuis combien de temps John la connait, soupire- t'il, mais une chose est sûre, elle s'est attachée à lui.
-Elle a un caractère bien trempé, affirme le second français.
Je me lève de ma chaise, énervée.
Ils m'observent, étonnés.
-Quoi ? lancé-je, je sais parler le français, bande d'abrutis !
Je m'apprête à les laisser là, abasourdis. Seulement une plainte à peine audible venant du lit de John attire mon attention.
Je me tourne et le découvre en train de se relever sur les coudes. Je me radoucis en un clin d'oeil et vais à son chevet pour l'aider. L'Américain m'aide, lui aussi, à le soutenir.
-Doucement, commence l'ancêtre avec une voix étrangement calme.
John croise son regard, et s'exclame :
-Max ?!
-Salut mec, sourit le dénommé Max.
Je les observe complétement perdue, ils s'enlacent comme de bons vieux amis qui se retrouvent après plusieurs années de séparation. Genre, John est ami avec ce mec.
-Bon dieu, heureux de savoir que t'es toujours vivant, déclare John en souriant.
Je m'écarte du lit lentement, les mains dans les poches. Le Français secoue la tête, me dissuadant de m'éclipser. Je fais mine d'être triste, mince, alors!
-Je vois que tu ne t'en sors pas trop non plus, il s'est passé quoi avec ton escadrille ? demande Max.
John s'assoit, le regard sombre, son visage se referme légèrement. Je ne sais pas combien d'amis il a perdu ce jour là, mais une chose est certaine, il a été traumatisé.
-J'ai failli y passer, mais Charlie m'a sauvé à temps, annonce- t'il.
Leurs regards se tournent vers moi, attendant une réponse de ma part.
Je croise les bras sur ma poitrine.
-J'n'allais pas le laisser crever, lâché-je, si ?
-Elle est bien trop modeste, soupire le français.
Je lève les yeux au ciel tandis que John me propose de m'assoir à ses côtés. J'accepte et il entoure mon corps de son bras droit pour frotter mon épaule amicalement.
Au bout d'un long moment de silence, le soldat blessé le brise :
-Elle connait tout le réseau de bouches d'aération dans New-York.
Toujours à révéler mes secrets! Je soupire légèrement.
-C'est vrai ? Lance l'Américain indécis, un sourcil arqué.
Je hoche la tête, trouvant l'occasion de lui clouer le bec, admettant que c'est peut-être vrai.
-ça pourrait être utile, marmonne le second français.
Malheureusement, je l'ai entendu.
-Évidemment que ça l'est ! M'exclamai-je en m'écartant de John, je m'en servais là-haut pour rester en sécurité vu que la rue était trop dangereuse, et comme personne n'y avait réellement pensé.
Soudain, le premier français apparait avec deux plateaux et avec de la nourriture : un sandwich, une bouteille d'eau et une pomme par plateaux. C'est maigre pour d'autres, mais c'est un festin de mon point de vue.
-J'ai entendu dire qu'elle n'avait pas mangé depuis des siècles, rit- il, et qu'il s'était réveillé alors je vous ai ramené à manger.
Je me lève et saisis les plateaux, en revenant vers le lit, j'en tends un à John. Il commence à manger et je ne tarde pas à l'imiter, j'ai le temps de remercier Casquette. Les soldats s'éclipsent, nous laissant tous les deux seuls dans la tente.
-ça va ? Questionné-je en commençant mon sandwich.
-Oui, sourit-il, tu ne connais toujours pas mon prénom d'ailleurs !
-John, le coupé-je, on me l'a dit.
-Ah, lâche-t'il, penaud.
J'esquisse un faible sourire et retourne à ses côtés sur le lit. Il ne dit pas non, et pour m'embêter, il m'envoie un petit morceau de fromage sur le visage.
-Hé ! rie-je en le récupérant, on ne joue pas avec la nourriture !
-Nia nia nia, souffle-t'il en riant.
-Pour ta peine, déclarais-je, le fromage est pour moi !
Il ne cherche pas à me le retirer alors je le mange. Puis, sans l'aube d'une seule raison, le soldat se met à reparler :
-Tes parents sont décédés ? Questionne-t 'il, ou bien il y a une autre raison.
Parfois, il n'est pas tant délicat que ça, prise de court, alors je m'arrête de manger quelques secondes.
-D'habitude c'est moi qui pose ce genre de questions, lâchais-je avec un rire qui se voulait moins crispé que ça, et puis c'est l'autre raison.
Face à son visage interrogatif, je prends une grande inspiration et reprends :
-Ils m'ont abandonnée à mes un an et quelques.
Il baisse les yeux vers son plateau, et lâche un « Oh ».
Je continue alors, désormais lancée :
-A leurs quinze ans, quand je suis née, la famille, les amis, le juge leur assuraient que c'était la meilleure solution, que je grandisse dans un orphelinat, racontais-je, c'est ce qu'il m'est arrivée, et je n'ai jamais voulu être adoptée.
L'homme semble réfléchir.
-Je sais ! lance-t'il, je pourrais m'arranger pour te trouver une famille !
-Tu ne peux pas faire ça, répliqué-je, mon dossier est décimé et plus personne ne voudra de moi.
Il pose son plateau plus loin pour saisir mes mains dans les siennes.
-Bien sûr que si ! Quand tout ça sera terminé, je te promets de te trouver une famille qui soit capable de te comprendre et de te supporter !
Un léger rire nerveux sort d'entre mes lèvres et je renifle légèrement, en essuyant les quelques larmes qui ont coulée.
Je crois, je crois que pile à ce moment-là, un lien puissant s'est créé. Sur une promesse et sur l'espoir d'un renouveau. J'espère qu'on pourra s'en sortir, j'en suis quasiment convaincue maintenant.
Une étincelle de courage brille dans ma rétine, je suis prête à démonter ces machines, jusqu'à y laisser ma vie s'il le faut!
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