Chapitre 4 : Destruction

Chapitre 4 : Destruction

New-York

Point de vue de Charlie

6 mars 2030, (il est) 15h30

Cela fait plus de six jours que la première attaque est survenue.

Tout comme moi, des enfants ont été abandonnés sur les champs de batailles, certains meurent de faim, de soif ou errent tout en essayant de trouver des soldats pour les secourirent.

Moi, je parviens à survivre en pillant les magasins qui ne sont pas détruits, en pillant les maisons et en récoltant l'eau que je peux trouver car, heureusement, il en reste.

Hier, j'ai décidé de quitter les sous-sols, là où les malheureux survivants peinent à vivre. La vie en société ne m'intéresse pas.

Tout ce qu'ils font c'est s'entre-tuer pour manger, c'est toujours mieux de vivre en haut qu'en bas.

J'ai récupéré le peu d'affaires que j'avais, je me suis levée alors que tous les regards étaient tournés vers moi.

De toute façon, avant, dès que je sortais, il se trouvait que j'étais la seule, ils s'attendaient à ne jamais me voir revenir.

Mais certains avaient compris bien vite lorsqu'ils découvrirent mon emplacement vide, ce fut une mère de famille qui s'exclama :

- Tu ne passeras pas une journée dehors !

- Et vous, avais-je rétorqué en faisant volte-face, vous vous êtes vus ? Entassés dans les sous-sols, dans les parkings, je ne donne pas cher de votre peau le jour où le plafond vous tombera sur la tête ! Autant crever là-haut, plutôt qu'ici avec des êtres dépourvus d'humanité comme vous.

Personne ne parlait, et pourtant ils m'avaient tous entendue.
Ils m'ont comprise enfin, et puis, cela faisait bien longtemps qu'ils avaient baissé les bras et qu'ils ont cessés de m'empêcher de sortir des sous-sols.

Désormais, en ce moment présent, je pousse les porte de secours et je grimpe les escaliers. Arrivée en haut, je tire le verrou d'une porte qui donne sur une ruelle étroite

Alors que je m'apprêtais à reparaître sur le trottoir, une de ses foutues machines pavane et passe devant moi. Encore heureuse d'avoir eu le temps de me cacher derrière un conteneur avant d'être fusillée.

Je sors de ma cachette et m'engage dans la rue, aux aguets.
Je redoute tout signe de vie, qu'il soit robotique, ou humain.

Arrivée face au magasin de robots, je m'y infiltre lentement. C'est une sorte de refuge, le bâtiment ne s'est pas encore écroulé et j'ai même repéré des conduits d'aérations qui zigzaguent dans la ville, si seulement je parvenais à me procurer un plan de ces conduits ! Je pourrais ainsi éviter ces monstres.

Je me rends à l'étage pour chercher un livre dans la bibliothèque, mais contrairement à d'habitude, je fais face à un de ses monstres miniaturisés.

Le souffle coupé et les mains tremblantes, mon corps stoppe tout mouvement.
J'observe la machine, la machine m'observe puis lève son fusil lentement. L'adrénaline coule dans mes veines et je m'écarte pour esquiver la boule lumineuse désireuse de m'éliminer.

Sous l'influence de mon instinct, je me rue vers le robot et je lui saute dessus en un effroyable hurlement de rage, le robot qui fait ma taille s'effondre contre le sol tandis que son arme s'éloigne quelques mètres plus loin.

Je le roue de coups de pieds jusqu'à parvenir à désarticuler sa tête de son cou, ses fils grésillent et des étincelles s'en échappent, puis, peu à peu, les yeux orangés du robot s'éteignent pour devenir noirs. Il est hors-fonction.

Et tant mieux, je me relève haletante et déstabilisée, je considère gravement la machine que je viens d'éliminer puis mon regard se détourne sur son arme, encore chargée. Et si ?

Et si elle marchait sur ses amis miniaturisés ?

Intriguée, je saisis l'arme dans mes bras lourdement, puis, je la positionne contre mon épaule, mon doigt sur la gâchette et le regard scrutant le viseur.
Un léger laser lumineux s'éloigne à travers la fenêtre jusqu'au bâtiment voisin. Intéressant !

Je rebrousse chemin puis, je continue sur ma lancée en trottinant jusqu'au quartier d'affaire.

Environ quelques heures plus tard, j'atteins enfin les bâtiments administratifs de la ville, après avoir frôlé la mort de nombreuses fois.

Ces robots ont l'air de se multiplier, je ne sais pas du tout comment j'ai fait pour qu'ils ne me repèrent pas.

J'entre dans la mairie et je me faufile dans les salles remplies de poches à dossier.

J'ai mon cerveau qui fonctionne à deux-mille à l'heure, j'ouvre chaque tiroir, je cherche ce foutu plan qui pourrait me sauver la vie.

Alors que je cherche sans relâche, un bruissement retentit derrière moi, une voix métallique m'interrompt dans mes recherches :

- Veuillez arrêter ce que vous faites immédiatement où je serai dans l'obligation de vous tuer, menace-t-il.

Je baisse ma main vers un classeur, mais il m'ordonne de m'arrêter.

Je ne l'écoute pas et habilement je saisis le classeur que je lui envoie en plein visage, l'appareil s'effondre sur le sol et je cours pour l'empêcher de se relever.
Je plonge ma main dans son cou pour en arracher les fils électriques, peu de temps après ses yeux deviennent ronds et noirs, comme des billes. Désormais c'est certifié, il est hors-fonction.

Je ne traîne pas et je retourne à mes occupations, et c'est après plus d'une heure d'acharnement que je mets la main sur les plans des conduits de New-York. Je saisis ceux de Times Square et des rues aux alentours que je fourre dans mon sac à dos, je pousse les portes battantes du bureau lorsque je me retrouve nez à nez avec un homme armé.

Je recule aussitôt, les mains en l'air, mais étonnement rassurée :

- Calme, commençai-je.

Le bâtiment tremble et je vois une des chaises tomber, l'homme âgé de la quarantaine, habillé en costard-cravate baisse son arme et fronce les sourcils.

Je découvre une partie du plafond qui s'écroule et il ne m'en faut pas plus pour courir hors de la mairie, l'homme sur les talons.

Derrière moi, tout s'effondre et la poussière se transforme en brume, brouillant notre vue, mais je parviens cependant à atteindre la sortie.

Le bâtiment termine de s'écrouler et l'autre personne n'en ressort pas vivant, en un dernier sprint, je m'élance à l'extérieur et mon corps s'étale sur le trottoir tandis que la fumée enveloppe la rue.

Je tousse fortement pour faire évacuer la poussière de mes poumons. Lorsque je relève la tête, mes sens me paraissent loin, mes oreilles bourdonnent et ma tête tourne, je me redresse péniblement sur les coudes.

Puis, au fur et à mesure que je recouvre mes sens, des hurlements se font entendre, des bruits sourds retentissent et des bâtiments s'abattent.

Je me redresse aussitôt et je cherche à tâtons mon sac à dos, qui lors de mon atterrissage a certainement dû m'échapper.

Une fois retrouvé, je regarde devant moi et mon regard rencontre un truc en acier géant.
Je me redresse et je lève la tête, mes yeux sortent de leurs orbites lorsque je me retrouve face à l'une de ces horribles machines gigantesques.

Un hurlement m'arrache les cordes vocales, je me lève aussitôt et une boule de flamme éclate face à moi. Je recule à temps et mon corps bute contre la jambe du géant.

Soudainement, un horrible bruit retentit, comme si une bombe avait explosé.

Mon regard se dirige vers la droite, là où je découvre un avion s'enfoncer dans une des tours de l'autre côté de la route.
Il n'en faut pas plus pour que la structure s'affaiblisse, et qu'elle commence à légèrement tomber en avant, vers nous.

Ce n'est que lorsque je comprends qu'elle s'apprête à me tuer, que je me mets à courir vers la ruelle.
La tour s'abat sur le robot et je hurle de toutes mes forces avant de me jeter dans la ruelle en question, à l'abri des éclats de verres et des flammes.

Mon dos se frotte à une plaque métallique, je me retourne fébrilement vers la plaque qui s'avère être l'une des entrées des conduits.

Un fracas métallique retentit et je devine aussitôt que ce sont ces horribles machines qui cherchent des survivants.
Guidée par mon instinct, je retire la plaque et je lance mon sac au loin dans le conduit où je m'empêche d'entrer. Quelques secondes plus tard, je referme le conduit et je ne bouge plus.

Mes propres mains sont plaquées contre ma bouche ave une force inhumaine, je ne respire presque plus.

Les pas métalliques s'accentuent et bientôt, à travers la grille, je découvre le corps métallique de l'une des sentinelles qui s'arrête. Je retiens ma respiration cette fois-ci jusqu'à ce qu'elle quitte la ruelle, peu de temps après.

À quelques secondes près, je mourrais.

Point de vue extérieur

10 mars 2030

Dans une rue au centre de New-York, un groupe de soldats américains était postés au beau milieu d'une ruelle, attendant de pied ferme l'une de ces horribles machines qui tuaient tout sur leur passage, parmi eux, il y avait John.

-Escadrille numéro vingt, nous sommes dans le ravin, je répète, Escadrille numéro vingt, l'escadrille vingt-deux est prête à l'attaque, informe un des militaires à sa gauche.

Mais aucune réponse ne leur parvint, simplement un horrible grésillement qui s'accentuait.
Derrière l'un des bâtiments, la machine s'apprêtait à apparaître tandis qu'une autre boucherait la sortie de l'autre rue, ils ne s'en sortiraient pas.

Agenouillé derrière une voiture de la ruelle, John pointait l'entrée de cette dernière avec son arme à travers une vitre brisée.

-Elle arrive ! Hurla un des membres de l'escadrille par-dessus les bruits assourdissants des explosions.

-Tout le monde à son poste, ordonna Samuel, le chef de mission qui les accompagnaient.

La machine apparut devant eux. Les soldats tirèrent éperdument, une boule de flamme vint même s'écraser dans une voiture,envoyant certains d'entre eux valser plus loin.

Après coup, deux soldats s'écrasèrent contre le béton, brûlés et morts sur le moment.

Les tirs redoublaient d'intensité, mais rien n'arrêta la machine qui éliminait les soldats un par un.
Cette fois, derrière eux s'en tenait un autre qui se rapprochait dangereusement de John.

Ce dernier battit en retraite et rejoignit un coin du mur, luttant pour sa propre vie.

Les hurlements de ses collègues lui déchiraient les tympans, la chaleur qui émanait des véhicules brûlés l'asphyxiait et le chargeur vide de son arme le menait à une mort certaine.

- Psst ! Siffla une voix dans le mur.

Le jeune militaire crut rêver et secoua la tête.

- Tu réagis ou non ? S'exclama la voix, la bouche d'aération au-dessus de ta tête !

En fronçant les sourcils, il se redressa et observait la bouche d'aération minutieusement. Derrière le grillage, un visage apparut et s'avoua être celui d'une adolescente.

- Qu'est-ce que tu attends ? S'écria-t-elle, Allez viens, Ils mourront tous un jour de toute façon.

Il jeta un coup d'œil dans la rue et à en voir la situation, c'était soit ça, soit il mourrait.

Le grillage s'effondra à ses pieds et le militaire glissa son sac dans l'ouverture, la jeune fille le récupéra, puis aida l'homme à grimper à l'intérieur. Il n'en fallait que peu avant que les robots n'arrivent et le tuent.

La jeune fille essoufflée passa ses mains sur son visage couvert de cendre et blessé à quelques endroits.

- Merci, remercia le soldat, sans toi, je serais mort.

Il passa sa main dans ses cheveux courts et blonds, couverts de poussière et de cendre, tout comme ses vêtements et son visage.

- T'aurais fait la même chose, assura-t-elle.

Elle s'apprêtait à lui proposer de la suivre, mais l'homme la coupa brutalement :

- Hé ! Comment tu t'appelles ?

Elle se retourna et répondit :

- Charlie, mais ça ne sert à rien de te le dire, on va tous crever dans les prochains jours.

Il hocha la tête, mais resta surpris par le pessimiste d'une fille qui venait de résister à plus de deux semaines de guerre.

Ladite Charlie s'impatientait et soupira longuement :

- C'est bon ? T'as fini d'ouvrir les yeux ? Ces robots ont peut-être un cerveau en moins, mais ils détruisent tout et cet endroit est hyper risqué alors soit tu me suis et tu vis, soit tu restes et tu crèves.

Elle n'en dit pas plus et s'éloigna. L'homme laissa un sourire étirer ses lèvres avant de secouer la tête, amusé, jamais personne ne l'avait remis en place comme ça. Cette petite l'amusait.

De son côté, l'adolescente était heureuse d'avoir quelqu'un à qui parler, car depuis l'attaque, il n'y avait plus grand-chose d'humain à New-York, et encore moins de vivant....

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