Chapitre 23 : Débarquement

Chapitre 23 : Débarquement

New-York.

27 mars 2030, le soleil vient de se lever.

PDV présent

La poussière se soulève du sol grâce au vent produit par les hélices de l'immense hélicoptère.
Charlie est contrainte de plisser les yeux et de mettre son bras devant son visage afin d'éviter les particules qui la font éternuer.

Le nuage de poussières disparait pour laisser place à un escalier d'où descend une quinzaine d'hommes baraqués et habillés en costard-cravate, armés évidemment : c'est bien la protection rapprochée du Président des États-Unis.
Le moteur s'arrête et le vent ne souffle plus laissant retomber sur son visage les mèches qui s'étaient échappées de sa queue de cheval.

Devant eux apparait l'imposante silhouette d'un homme au teint bronzé qui s'allie parfaitement avec ses cheveux brun foncé et ses yeux verts hypnotisant, habillé élégamment d'un costard brossé et repassé en noir et blanc.

Un peu comme la planète aujourd'hui, en noir et blanc, en deuil pour New-York. Du moins, c'est ce qui inspire Charlie.

Le Président lui sourit et s'avance vers la jeune, pratiquement après qu'il eut fait un pas, les soldats qui avait rejoint l'enfant se dressent le torse bombé, au garde à vous. Elle est bien la seule qui ne fait pas de salut militaire, et toujours un pied sur son skate, perdue.

Le Président lui tend sa main que l'adolescente saisit une fois après avoir laissé son skate s'éloigner plus loin, il affirme :

- C'est un honneur de vous rencontrer, le monde entier vous est extrêmement reconnaissant pour ce que vous avez résolu.

- Heu, commence-t'elle terriblement embarrassée, c'est un sentiment partagé.

Sa main lâche la sienne et retombe le long de son corps tandis qu'un souffle s'échappe d'entre les lèvres de la fille.

Toujours en la regardant avec une immense fierté, il assure :

- Inutile de préciser qu'un courage comme le vôtre sera récompensé, surtout pour quelqu'un avec un si jeune âge, et ce n'est certainement pas moi qui pourrais l'ignorer.

Elle hoche la tête avec tout le respect que Charlie parvient à lui accorder et murmure un « merci », inaudible de son point de vue.
Pourtant, audible pour le Président qui lui offre un énième sourire avant de ne prendre place devant les soldats avec un salut militaire spécifiquement américain.

- Repos, soldats, accepte-t-il.

Ils s'exécutent instantanément.

- Braves soldats de notre patrie, commence-t-il, lors de cette guerre, le sang a coulé, mais pas que le nôtre ou celui de vos collègues, d'innocents, celui de ses machines à pénétrer la terre et la marquera pour toujours. Vous les avaient abattus avec un courage et une force exemplaire, un sang-froid remarquable et une intelligence dont peu de personnes auraient pu faire preuve en situation de crise -il me jette un regard-.

Ils ont été vengés et nous sommes tous et toutes fiers de vous, vous pouvez l'être également, les défunts resteront gravés à jamais dans nos mémoires, quant aux survivants, ils seront acclamés avec toute la reconnaissance que nous pouvons offrir aujourd'hui, comme vous avez offert un avenir à la jeunesse -nouveau regard- merci soldats, déclare-t-il avec une des voix les plus sincères que j'ai pu entendre jusqu'ici.

Il les observent chacun leur tour avant qu'une voix brise le silence :

- Regardez là-bas ! S'exclame un soldat aux yeux bleu pointant de son doigt la gauche.

Tous leurs regards se dirigent vers la direction indiquée par son index et d'immenses sourires viennent illuminer les visages, mais le plus radieux est celui de John qui s'élance en courant vers sa dulcinée, éloignée au loin d'environ une cinquantaine de mètres.

Il saisit Laura dans ses bras et la soulève du sol avant de l'embrasser passionnément, le reste du premier commando et le Président rejoignent le second commando, la jeune fille préfère rester en retrait pour sa part.

De nouveau, ce sont des accolades, des rires et des larmes de soulagement qui animent les soldats et les quelques survivants.

Clément soutient Eliott qui a pu se relever et marcher encore sonné, pourtant, une seule personne n'importe Charlie et son regard parcourt l'assemblée au loin.

Sur la droite de John, Thomas apparait brusquement après avoir poussé rapidement de nombreux soldats pour se frayer un passage. Elle trottine et leurs regards  se croisent instantanément, comme aimantés.
Le temps s'arrête, puis les yeux du garçon s'arrêtent dans son dos, ses lèvres s'entrouvrent et un cri d'alerte sort d'entre sa bouche :

- Charlie ! Derrière toi ! ( mettre média 2)

Elle n'a pas le temps de faire volte-face que le canon d'une arme vient se loger dans son dos et qu'une main armée d'un couteau le place sous sa gorge.
Le souffle coupé et la tête relevée, son cœur loupe un précieux battement.

John fait aussitôt volte-face et le monde s'arrête pour lui.

Ses yeux s'agrandissent de peur, mais cependant ses iris émeraudes s'anime par une colère inconnue et enfin son sourire disparait pour ressembler à une grimace de panique.

Laura fait un pas en arrière et ses mains viennent couvrir sa bouche qui tente d'étouffer un cri de peur.

- Charlie, non, souffle John depuis le fond.

- Un seul pas et elle crève ! Hurle la voix d'un homme dans le dos de la fille, elle reconnait celle de Carter : le directeur d'ACRONYM.

Dans le ciel, deux à trois hélicoptères apparaissent, Charlie découvre les chaînes de télévisions, pourtant cela n'effraie pas Carter qui semblait s'y attendre.

- Vous allez me tuer ? grimace la fille en gesticulant, vous n'êtes qu'un lâche, Kévin aurait eu si honte de vous.

Impressionnant, pense Carter avec un rictus méchant peint sur les lèvres... ?

- La ferme ! Rétorque-t-il en hurlant, sa lame frottant la gorge de l'enfant et laissant couler quelques gouttes d'un liquide chaud, rougeâtre le long de son cou.

Il chuchote à son oreille :

- Tu n'es qu'une vermine, une gamine rejetée par ses propres parents, crache-t-il, comment ma stupide mère a-t-elle pu te mettre au monde.

La fille sent les larmes envahir sa vue qui se floute et pourtant, elle ne les laisse pas dévaler ses joues, sans siller Charlie réplique aussitôt :

- Certainement lorsqu'elle a remarqué l'horrible erreur qui s'était produite précédemment.

Sans prévenir, la lame tranche un peu plus sa gorge, laissant couler du sang, des gouttes tombent sur le sol, son arme lui transperce le dos et la douleur déforme ses traits.
Elle garde la tête haute malgré tout et serre les dents alors que la peur lui tiraille le ventre.

- Il y a erreur sur la personne, assure-t-il, tu ne devrais pas vivre, tu n'aurais même jamais dû naître.

Apeurée et consciente que c'est la fin, Charlie regarde John dans les yeux qui ne peut réagir, les larmes perlent au coin de ses yeux tandis que les siennes apparaissent dans son regard en plus de son souffle coupé.

Thomas, lui, ne bouge pas, les lèvres en suspens, la première larme roule le long de la joue de la jeune fille et vient s'écraser sur le bitume.

Charlie ferme mes yeux et la détonation part brutalement, suivi presque aussitôt d'une seconde.

Une horrible douleur différente comparée aux dernières l'envahit férocement suivi d'une tâche de sang qui s'élargit sur son tee-shirt, elle tombe à genoux sur le sol, ses mains pressant son ventre fortement.

Au même moment, John accourt vers l'adolescente et la récupère dans ses bras avant qu'elle ne s'effondre mollement contre la poussière.

La jeune fille sent une force inconnue l'engloutir et la tirer vers le bas, une voix lui ordonne aussi de fermer les yeux, lui assurant que ça fera passer la douleur.

Le monde s'efface de sa vision, il n'y a plus que John qu'elle reconnait à peu de distance.

- Non, non, non, panique John, les larmes roulant déjà sur ses joues.
Il marmonne des paroles incompréhensibles, mais l'enfant saisit sa main dans la sienne fermement.

- Tout va bien se passer, assure-t-il, tu vas-t-en sortir.

Charlie secoue la tête tout en pleurant :

- S'il te plait, calme-toi, souffle t'elle épuisée, promets-moi.

- Te promettre quoi ? Sanglote-t-il, tout ce que tu veux.

La plus jeune semble chercher ses mots, elle suffoque, crache du sang et reprend encore plus faiblement :

- Prends soin d'eux, s'il te plait, comme je l'ai fait.

- Je te le promets, assure-t-il en caressant sa joue tout en déposant ses lèvres contre son front.

Charlie ferme enfin les yeux et son dernier souffle s'échappe d'entre ses lèvres, peu à peu les pleurs incessants de John et le cri de désespoir de Thomas s'éloignent.
La survivante sent cette fameuse force inconnue l'envelopper et l'attirer avec elle bien plus loin, ses forces l'abandonnent.

Charlie semble déjà le savoir, et pourtant la fille ne regrette rien.

La jeune voit défiler ses moments les plus heureux. Charlie rejoint Ethan, elle rejoint Kévin, elle rejoint les défunts de cette guerre pour leur raconter que jusqu'à la dernière seconde, elle n'a cessé de de se battre.

Et que jamais, elle ne cessera de se battre.

Autour du corps de Charlie, le petit groupe de survivants s'agenouille. Max, l'arme à la main, l'arme avec laquelle il a assassiné Carter observe calmement le visage de la plus redoutable adolescente qu'il ait pu voir dans toute sa vie.

Laura les rejoints et entoure de ses fins bras les épaules de John.

Quant à Thomas, les larmes ne s'arrêtent pas de dévaler ses joues, ses lèvres tremblent et tout son corps glisse le long d'un mur à moitié effondré.

Il laisse ses beaux yeux divaguer sur le corps inerte d'une fille admirable, courageuse, résistante jusqu'à la dernière seconde, mais par-dessus tout celle qu'il aimait, qu'il aime et qu'il aimera toujours.

- Je lui avais promis un foyer, souffle John le visage plongé contre les cheveux de l'enfant, je voulais l'adopter.

-Je sais, chuchote Laura avec sa voix douce, je sais.

-Elle m'a sauvé la vie, et en retour j'ai été incapable de lui rendre la pareille, sanglote-t-il.

Il la sert un peu plus contre son corps tremblant.

-Tu n'y es pour rien, assure Clément à son tour qui aidait Eliott à s'avancer vers Charlie.
Christian apparaît à son tour, aux côtés de certains Italiens.

Laura s'abaisse vers John, passe sa main sur les yeux ouverts de Charlie, où l'on peut y admirer encore une étincelle de beauté.

Ces yeux bleus comme le ciel, sauf lorsqu'ils étaient recouvert par la poussière. Une fois la main passée, les paupières sont fermées et dans le plus grand des calmes, John se relève tout en portant dans ses bras le corps de l'adolescente décédée.

Justice sera faite, Thomas se l'ai promis, car c'est ce qu'elle aurait voulu, une page se ferme pour en ouvrir une nouvelle, un second chapitre à cette histoire.

Car tout ça, n'est que le début de leur épopée.

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