Chapitre 16 : Fugue
Chapitre 16 : Fugue
New-York
Dans la nuit vers minuit.
PDV extérieur
Agile comme un chat, Charlie s'échappait par la fenêtre et sauta du rebord puis enfin, atterrit en contrebas. La passerelle sur laquelle elle s'était accroupie était métallique, et par chance personne ne l'avait remarquée, pas même les patrouilleurs qui faisaient leurs rondes habituelles.
La jeune fille soupira de soulagement avant de ne se glisser dans un renfoncement. Deux agents passèrent près d'elle sans la voir. Charlie s'engagea par la suite vers la tente des provisions, avec sur ses épaules son fidèle sac à dos et un skate sous le bras.
Charlie s'aventura à l'intérieur restreint certes et remplit son sac à dos d'une bonne dizaine de sandwichs préparés pour le lendemain.
Attelée à une tâche qui devait se faire vite, Charlie sursauta quand un bruit retentit derrière elle. L'enfant fit volte-face en cachant ses victuailles dans son dos, ses yeux s'écarquillèrent quand elle découvrit Laura. La femme avait tout remarqué, elle semblait désespérée par le comportement de la fille.
-Où comptait-tu aller sans nous ? Questionna Laura et derrière elle se tenait Thomas les bras croisés.
Elle souffla, regarda sur le côté puis revint vers eux et répondit sans vriller :
-Je pars régler le problème informatique des robots.
-Leur QG est à l'autre bout de la ville ! Rétorqua Clément qui débarqua à son tour.
Charlie était agacée, il n'était pas question que son plan foire à cause d'eux !
-Bon, il y en a encore combien comme ça ? Demanda-telle en glissant ses bras dans les lanières de son sac à dos.
A la suite de ça, John entra, puis Eliott. Il était lui-même suivi de Christian et enfin de Max. Le groupe était désormais au complet.
-Charlie, soupira Max en la découvrant avec son skate sous le bras et son sac.
Elle esquissa un sourire sarcastique :
-Max, soupira-t'elle à son tour.
Pourtant la fille s'arrêta, car le regard lourd de John lui reprocha son arrogance.
-Je serais à la hateur, assurait-'elle avec conviction et dévouement, je me suis toujours débrouillée.
-Il ne s'agit pas d'une simple journée avec ces monstres, déclara Christian, mais bien d'une infiltration dans le QG du bâtiment le plus sécurisé de tout New-York.
-A l'heure actuelle, compléta Eliott.
-C'est soit tu restes ici, soit on part avec toi, reprit John dévoué lui-aussi.
Elle leva les yeux au ciel et finit par céder :
-Ok, mais on doit partir vite ! Avant qu'ils ne remarquent notre absence.
Le groupe partit devant, Christian ne bougea pas, Charlie le pressa :
-Tu fous quoi ! Viens !
Il secoua la tête :
-Non, il faut que quelqu'un soit là si ça se dégénèrent et pour expliquer votre départ, file ma grande, sauve-nous.
Charlie se retourna et sembla hésiter, mais elle revint sur ses pas et plongea dans ses bras, en le serrant fort contre elle.
Lorsque la plus jeune se détacha de lui, il hochait la tête en lui souriant. Charlie n'avait pas besoin de lui dire, il avait compris.
Sitôt arrivés dans une grande avenue, Clément s'inquiéta :
-Où est Chris ?
-Il nous couvre, affirma la jeune fille.
En déboulant dans l'avenue, le vent s'engouffra dans leurs vêtements, procurant à Charlie ce sentiment de liberté qu'elle croyait presque ne jamais pouvoir retrouver.
Ils rasèrent les murs et atteignirent un bâtiment intact, une école. Ils terminèrent leur escapade là-bas. Charlie ne tenait presque plus debout, elle était épuisée et devait bénéficier du soutien de Thomas pour marcher. Ils étaient à peine arrivés au premier étage, que John hurla de peur au rez-de-chaussée.
-Et c'est censé être un militaire, souffla Charlie. Elle se résigna à aller voir ce qui se passait, avec étrangement de l'énergie dans le corps.
Derrière la porte de ce qui semblait être le réfectoire, Max arrêta les deux adolescents avec une mine différente.
-Thomas, tu devrais venir voir ça.
Il parlait doucement, Max semblait triste et désolé.
Inquiets, ils suivirent l'ainé du groupe à l'intérieur.
A peine étaient-ils parvenus dans la partie inexplorée du bâtiment, qu'une forte odeur nauséabonde les frappèrent au visage. Une fois la porte passée, là, contre le mur, se trouvait une vingtaine de corps sans vie entreposés en ligne.
C'était un massacre, les cadavres étaient perforés de balles, il y avait des professeurs, des hommes et des femmes en tenue de bureau, et des jeunes enfants.
Laura fixait le mur choquée, Charlie avait laissé un cri d'effroi traverser sa gorge et franchir ses lèvres, elle s'était pratiquement aussitôt blottie contre le torse de Thomas.
Ce dernier, ne réagissait pas, son regard fixa deux corps inertes. Ses lèvres tremblèrent, il referma lentement ses bras tremblants autour de la jeune fille, son visage se logeant dans le creux de son cou. Le jeune garçon laissa malgré lui, les larmes débouler sur son visage.
-Thomas, ça va ? s'inquiéta Laura en découvrant la première larme s'écraser sur le sol poussiéreux et tapis de sang séché.
Seule elle ne semblait pas avoir compris, l'adulte dévia son regard vers les corps que le jeune garçon observait. Ils savaient, ils savaient qui étaient ces personnes : ses parents, comme sur la photo froissée.
Par la suite, ils allèrent rejoindre chacun un lit à l'étage, Charlie s'y endormi quelques secondes plus tard à peine.
En sueur, bursquement Charlie se redressa brutalement sur ses coudes, le souffle court et un air terrifié dans le regard.
Encore un énième cauchemar et qui devenait de plus en plus fréquent en plus. Le même, son cerveau avait imaginé le pire des scénarios pour l'enfant, la mort d'Ethan.
Elle était spectatrice et impuissante. Charlie les voyait entrer, eux, ceux maudits robots et tirer sur tout le monde.
Les pleurs, les cris, le désespoir, les flammes et les corps qui tombaient les uns après les autres.
Et enfin, comme un soulagement, le hurlement d'Ethan. Il avait eu le courage de s'interposer entre un robot et une femme avec son bébé. Il venait tout juste de recevoir plus de six balles dans l'abdomen. Pourtant, la lenteur de sa chute fût encore plus dure que sa mort en elle-même.
Elle fixait la pièce plongée dans le noir, silencieuse et le souffle en suspens.
La voix endormie de Thomaa la ramena à la réalité :
-Charlie ? tout va bien.
La concernée tourna la tête sur sa droite, dévoilant à Thomas, ses iris devenues grises par la tristesse et la culpabilité. La jeune fille secoua la tête, et laisse une larme rouler le long de sa joue pour s'écraser enfin, sur le dos de sa main.
Thomas se leva et la rejoignit. Il commença d'abord à la prendre dans ses bras, il continua en lui caressant les cheveux tendrement. Mais le jeune perdit l'équilibre et ils s'effondrèrent sur le matelas, les disposants d'une façon plutôt gênante.
Ils rirent malgré eux, au-dessus des ses lèvres, les cheveux dégagés de son visage, il lui sourit avant de l'embrasser.
Ils s'endormirent enlacés, le visage rougit par les pleurs de la fille et plongé dans le tee-shirt de Thomas.
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