Chapitre 14 : Retrouvée

New-York

23 Mars 2030

PDV extérieur

Dans les camps de l'armée, Charlie était à présent portée disparue, cette dernière errait discrètement dans les rues de New-York.

Elle avait abattu ces derniers jours de nombreux robots, comme un jeu d'enfants et pourtant, ils s'acharnaient toujours à détruire sa ville natale.

Fatiguée d'avoir tant lutté, Charlie s'endormit dans une des bouches d'aérations, jusqu'à ce que des bruits de combat la réveille brusquement.
A l'extérieur des hommes se battaient, face à une machine imposante. La jeune fronça les sourcils, elle n'en avait pas vu de pareille jusqu'ici, ce monstre là dépassait les limites.

Il était trois fois grand que ses compères, mais en plus il n'y avait aucun moyen d'atteindre sa jugulaire car un épais casque en métal recouvrait son visage.

Elle sauta du conduit et se cacha derrière un mur, observant les hommes armés se faire tuer un par un, toujours aussi impuissante.

Soudain, une ampoule s'éclaira dans sa tête, le manuel ! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt !

Et en peu de temps, Charlie feuilletait le manuel à la recherche d'un indice. Elle pointa enfin du doigt la solution à ce cauchemar. Il fallait viser le centre du torse, mais en même temps ses jambes et la jugulaire cachée derrière le métal depuis l'arrière.

Charlie sortit aussitôt de sa cachette et lâcha précipitamment son sac à dos sur le sol. Elle glissa jusqu'à une carcasse de voiture et saisit l'arme lourde sur le corps d'un soldat décédé. A ses côtés, un soldat plutôt âgé l'observait faire, étrangement, mais ne réagit pas pour autant.

La jeune fille chargea l'arme et se releva, faisant face à la machine furieuse et elle tira dans ses jambes lorsqu'il eut le malheur de se retourner.

Le monstre s'effondra sur le sol, des fils s'échappèrent de l'armure. Le robot se rattrapa avec ses mains posées sur le sol.
Ensuite, Charlie se décala sur la droite et tira à nouveau, mais cette fois-ci sur le torse.
Puis enfin, lorsqu'il fut étendu sur le sol, à moitié mort, son casque se retira légèrement.
L'adolescente en profita pour l'abattre en tirant dans la jugulaire, du sang bleuâtre s'en échappa.
La tête du monstre retomba sur le sol et Charlie lâcha son arme qui se fracassa à ses pieds.

La jeune avait réussi, seule à le tuer.

-Charlie ? S'exclama une voix avec un fort accent canadien derrière elle.

La dite Charlie sursauta et ses yeux s'agrandirent, elle n'avait pas réfléchi aux conséquences, encore une fois, décidément.

Aussitôt, ses jambes la conduisirent jusqu'à son sac à dos, mais malheureusement un des soldats auquel elle n'avait pas échappé fut plus rapide et la saisit.

-Merde, marmonna-t 'elle.

-Tout le monde te cherche ! s'exclama le canadien qui l'avait interpellée.

Son regard projetait des éclairs, mais elle n'en avait toujours rien à faire

-Je préfère la liberté plutôt que votre camp à deux balles, souffla-t'elle

L' adolescente, têtue, tenta de se libérer, en vain.

-John est mort d'inquiétude, reprit l'homme en espérant que son argument tiendrait la route face à la jeune désespérée.

La gosse se raidit à la mention de l'homme qu'elle admirait par-dessus tout.

-Vous mentez ! Rugit-elle les yeux embués et visiblement hors d'elle-même, je l'ai vu mourir !

Elle s'obstiné à croire que c'était la vérité, après n'avoir pas assumé d'avoir décidé de rester loin de ses amis.

-Arrête, continue le soldat, tu n'as pas les idées claires ! Tu as été bouleversée par ce qui s'est passé il y a quelques jours, mais on est là pour t'aider, je te le jure.

-Ah ouais ! Hurla -t'elle brusquement tant qu'ils sursautèrent.

L'un d'entre eux prit même peur et leva légèrement son arme dans sa direction.

-Et c'est pour m'aider que vous ne nous avez pas transférés en sécurité ! et c'est pour m'aider que vous m'avez empêchée d'aller sauver le seul garçon qui comptait réellement pour moi avant la guerre ?! Continuait telle,hors d'elle.

Secouée par la rage et l'envie de trucider quelqu'un, Charlie hurla de nouveau lorsque quelqu'un s'approcha trop près d'elle :

-Laissez-moi !Lança-t'elle dans un énième hurlement strident et le visage rouge de colère.

A bout de force, elle laissa finalement les larmes dévaler ses joues parsemées de quelques tâches de rousseurs et son corps secoué de sanglots de plus en plus forts glissait le long du mur jusque sur le sol.

Lors de sa chute, une large blessure causée par un des robots se réouvra. Charlie grimaça et souleva d'une main tremblante son tee-shirt troué. Une plaie horrible leur faisait face et risquait de s'infecter dangereusement si personne n'y prêtait attention.

-Elle est blessée ! s'écria le soldat, il faut la ramener au campement au plus vite ! Et bon dieu prévenez les italiens qu'on a retrouvé la fille !

Le monde tremblait et tournait étonnement autour de Charlie, ses pensées divaguèrent et sa vision s'affaiblit. Elle ferma les yeux lentement, sentant la douleur quitter son corps et la fatigue prendre le dessus.

La jeune fille ne sentit que des bras fermes et forts l'entourer pour la soulever du sol avant qu'elle ne s'évanouisse complètement.