Chapitre 13 : Tombés
Chapitre 13 : Tombés
New-York
Deux jours après.
Point de vue de John.
Je l'ai vue courir, puis disparaître, les Italiens nous ont attirés au loin, abandonnant Charlie derrière nous, tout ce que j'espère c'est qu'elle ait réussi à se mettre en sécurité.
Le lendemain, nous n'avons toujours aucunes nouvelles, je sais que les autres ont peur qu'elle y soit restée, je commence à me faire à cette idée.
-Allez John ! S'exclame Max, c'est une débrouillarde, et les polonais sont sur le coup tu sais qu'ils sont les plus doués pour retrouver quelqu'un.
Mais je ne réagis pas, le regard dirigé vers le talkie-walkie, le second étant dans le sac que Charlie avait eu le temps d'emmené avec elle.
Heureusement qu'elle l'avait sur elle à ce moment-là, de toute manière elle ne s'en sépare jamais.
Thomas me jette un regard désespéré, et lorsque je croise ses yeux verts, il passe ses mains sur son visage rapidement, puis il sort précipitamment de la tente.
Je change de point de vue et observe désormais Eliott qui revient dans la tente, après avoir essayé de rattraper Thomas.
-Lui aussi, il s'inquiète, commente Clément en nous regardant, elle lui manque autant qu'à nous.
Eliott se rassoit et lance :
-Même plus certainement !
Nous rions de bon cœur, ce qui ramène un peu de bonne humeur au groupe.
Laura, assise près de moi, elle aussi affiche une moue triste juste après. Elle dépose soudainement sa tête sur mon épaule, et glisse sa main dans la mienne.
Je lui rends son geste en déposant un baiser sur son front, le cœur serré.
-On la retrouvera, chuchote-t 'elle, je te le promets.
Je hoche la tête, puis elle se détache lentement de moi. Pendant ce temps, tout le reste du groupe est sorti de la tente d' Eliott, prétextant rejoindre Thomas tous ensembles.
Je prends une grande inspiration et reprends :
-Et si Charlie avait raison ? Questionné-je, et si on allait tous crever, hein?
Laura m'offre un sourire rassurant, je détaché mon regard de son visage pour observer la cour, doucement entrain d'être dégagée.
-ce n'était que le début de la guerre, affirme-t'elle, et elle ne savait pas grand-chose.
Je soupire. Laura a raison après tout. Nous entrons dans ma tente et je m'éloigne d'elle légèrement.
Puis, je lui sourit timidement et dépose un léger baiser sur la commissure de sa lèvre fendue. Après un mouvement de recul, sa bouche se jette sur la mienne, j'écarquille les yeux.
Son élan nous fait tomber sur le lit, elle au-dessus de moi.
Je ferme mes yeux tandis que sa bouche anime notre baiser, mes mains descendent de son cou à ses hanches. Sous son vêtement, sa peau frémit à mon touché. Elle finit par s'écarter légèrement avec un sourire aux lèvres et un regard remplit de sous-entendus.
-On ne devrait pas faire ça, chuchoté-je en l'embrassant à nouveau. Cependant, mon sourire qui étire mes lèvres me trahit.
Je m'apprête à me jeter sur ses lèvres une troisième fois, mais un grésillement m'en empêche. Je distingue une voix féminine essoufflée qui appelle à l'aide, je ne pourrais jamais oublier cette voix.
Laura s'écarte de moi aussitôt après et je saisis le talkie-walkie :
-Charlie ! M'écrié-je.
Sa voix essoufflée me répond avec toujours autant d'exaspération :
-moins fort ducon ! Réplique t'elle, ils sont juste à côté !
-Qui ? Questionné-je en échangeant un regard avec Laura.
-Je...commence-t 'elle avant qu'un grésillement s'échappe du boitier et s'intensifie bruyamment.
-Charlie ! Appelé-je en continu, réponds-moi, je t'en supplie !
Alors que je continue de l'appeler, le reste du groupe entre en trombe dans la tente. Je fonds en larmes, le talkie est rattrapé de justesse par Thomas, qui tente lui aussi de l'avoir.
Ses yeux sont rouges, le garçon se demande ce qu'il se passe.
Laura m'enlace tendrement, un italien entre essoufflé dans la tente :
-Un bâtiment de la trente-quatrième rue vient de s'effondré ! on a intercepté la séquence, nos hommes sont déjà sur le coup !
Je relève la tête, les joues rougies par les larmes, avec une étincelle d'espoir dans le regard.
Peu de temps après, dans la trente-quatrième rue.
PDV Charlie
Je me redresse difficilement sur les coudes et inspire profondément. C'est une mauvaise idée car je suis prise d'une quinte de toux grasse et qui semble interminable. En tâtant le sol à l'aveuglette, je retrouve le talkie-walkie explosé en morceaux, la carte mère fumante donc hors d'état de fonctionner.
-Fais chier ! Juré-je après avoir enfin repris une respiration apaisée. Le brouillard me brûle les yeux, je parviens à ramper jusqu'à mon sac à dos au loin.
Je le saisis rapidement avant de faire volte-face, entrevoyant des silhouettes sombres au loin, je reconnais ces horribles robots et je suis debout en un quart de secondes.
Je les entends tirer et instinctivement je cours encore plus vite et me baisse pour éviter les balles. Mais après quelques mètres, je remarque qu'ils ne me tirent pas dessus.
Ils tirent sur quelque chose dans mon dos. Je me contente de soulever une plaque d'égouts, c'est devenu mon nouveau moyen de transport en quelques sortes. L'odeur de la mort vous savez, on s'y fait.
Je pense à John et tout les autres qui doivent être morts d'inquiétude.
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