Chapitre 27
Yoongi esquissa un rictus attendri et malicieux.
« Ouais, mais toi, ton opinion, c'est de la merde aussi.
— Pardon ? s'indigna Hoseok de manière exagérée.
— Je peux pas avoir confiance en l'opinion de quelqu'un qui jouit chaque fois qu'il mange.
— Mais arrête avec ça ! s'agaça l'autre en lui donnant un petit coup de poing contre le dos. Je jouis pas, je sais juste apprécier la bonne nourriture !
— Bah tu pourrais l'apprécier en silence, quand même...
— C'est parce que ça te perturbe ? gloussa Hoseok en enroulant de nouveau les bras autour de la taille de son aîné. Je te plais ?
— C'est encore plus ridicule que ta façon de manger. T'es trop agaçant pour me plaire.
— Je suis une petite âme désœuvrée, quelle cruauté...
— Oh, parce que mon opinion t'importe ?
— Hum... peut-être. Bref, je voulais juste m'excuser et te dire que je voudrais vraiment qu'on reste ici encore pour profiter de cette journée, même si je t'agace. »
Yoongi essuya ses larmes d'un geste discret et, sans se retourner, haussa les épaules.
« Je sais pas trop. Si c'est encore pour te subir pendant des heures...
— Je serai gentil ! l'interrompit aussitôt Hoseok. Promis ! Allez, s'il te plaît, je veux pas rester seul ici, c'est pas drôle. Je veux être avec toi !
— C'est d'accord.
— Oui ! »
Ravi, Hoseok relâcha son ami pour se planter devant lui et l'étreindre de nouveau.
« Merci de m'accorder une nouvelle chance, souffla-t-il. Je sais que je t'ai beaucoup blessé.
— N'en parlons plus, rétorqua Yoongi en lui rendant son geste affectueux. Allez, on devrait retourner au chaud.
— D'acc ! »
Les deux garçons s'écartèrent et l'aîné adressa à son cadet un sourire rassurant quand ce dernier s'aperçut qu'il avait pleuré. Ils retournèrent sur leurs pas, et la galerie commerciale s'ouvrit devant eux.
« Bon, tu veux faire quoi maintenant ? s'enquit Yoongi.
— Je sais pas trop. Je me disais qu'on pourrait faire les magasins. Je voudrais bien regarder les vêtements, mais aussi le magasin avec les livres, les jeux vidéo et tout le reste. Oh, et j'y suis pas allé l'autre jour, mais il paraît qu'un peu plus loin, le long de la rue principale de la ville, y a des petits stands et des animations pour les enfants tout au long de la journée ! Je veux trop les voir !
— T'es vraiment un gamin...
— J'assume, rit Hoseok, ça me gêne pas d'avoir gardé mon âme d'enfant.
— C'est déjà ça, j'imagine...
— Alors ça veut dire oui ? On ira ?
— Ouais. Maintenant que j'ai des chaussures bien chaudes, c'est pas un souci.
— Oh merci, hyung ! On va bien s'amuser, et tu verras je serai pas chiant !
— Ça fait dix minutes que t'as recommencé à l'être.
— Oh... je vais me calmer, promis. Je suis juste... toujours un peu trop enthousiaste quand Noël approche, faut croire. »
Hoseok esquissa un maigre sourire et se tut. Yoongi lui adressa un regard amusé, heureux néanmoins d'avoir droit à quelques minutes de paix.
Conformément à ce qu'avait proposé le plus jeune, ils se rendirent dans le magasin de vêtements, un bel endroit décoré d'un blanc lumineux qui mettait en valeur les habits en vente. Le visage neutre, Hoseok se dirigea au rayon homme et observa quelques pièces qui l'intéressaient, suivi par Yoongi qui l'imita. Or, une impression désagréable collait à la peau de l'aîné, et son ami n'y était pas étranger.
Un Hoseok calme, c'était comme un sapin sans guirlandes de Noël : vide et triste.
Il s'était à ce point habitué à supporter Hoseok bruyant qu'il ne se le figurait pas silencieux. Il paraissait déprimé...
« Eh, Hoseok, je t'ai pas non plus demandé de ne plus rien dire, indiqua-t-il en se tournant pour lui jeter un regard furtif.
— Je sais que tu préfères le calme, t'as dit toi-même à plusieurs reprises que t'en avais marre et que je te gênais. T'en fais pas, c'est rien. Je sais aussi me contrôler.
— Ouais, mais... bah, je sais pas... j'ai peut-être pas envie que tu te contrôles, finalement...
— Hein ? »
L'un face à l'autre, les deux garçons se dévisagèrent. Les traits de Hoseok exprimaient sa surprise et son incompréhension, quant à Yoongi ses pommettes s'étaient colorées d'un très léger rouge qui demeurait discret.
« Ça fait bizarre quand tu dis pas un mot et que t'agis normalement.
— Tu... tu préfères quand je suis... pas normal ?
— Quand t'es toi-même, rectifia Yoongi dans un haussement d'épaules qui se voulait désinvolte.
— Alors... ouais, je t'insupporte pas, finalement ?
— Pas tant que ça, admit-il sans oser le regarder en face.
— Oh, je vois. Merci, ça me touche. »
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