Chapitre 17

Lorsque Hoseok se réveilla, le soleil était levé, et Yoongi aussi. L'aîné avait disparu, et en toute honnêteté, son cadet s'en moquait : installé si confortablement, il pourrait dormir des jours, et les couvertures chaudes le dissuadaient de bouger. Yoongi avait dû comprendre qu'il ne comptait pas quitter le lit tout de suite...

Il n'était pas même convaincu de le quitter avant le Nouvel An.

Hoseok referma les paupières, profitant de la clarté qui baignait la chambre sans le gêner pour autant. L'atmosphère était agréable, et le jeune homme laissait ses pensées gambader. Il imaginait à quoi ressemblerait Noël dans cet hôtel, puis il se figurait la suite de sa cohabitation avec Yoongi, et très vite il perdit le fil de ses songes alors que peu à peu le sommeil le gagnait de nouveau.

Le bruit de la porte néanmoins l'en tira sans merci. Hoseok grogna en relevant la couette jusque sur son front, et il poussa un soupir de bien-être alors qu'il lui semblait qu'elle formait un véritable cocon autour de lui.

Puis, une odeur alléchante parvint à ses narines, et après les quelques instants nécessaires pour qu'il trouve le courage d'ouvrir les yeux, Hoseok baissa sa couverture sur son nez. Il en resta stupéfait.

« T'as ramené le petit déjeuner ? s'étonna-t-il en se frottant le visage.

— Ouais.

— Pourquoi ?

— Parce que.

— C'est pas une réponse.

— T'avais pas l'air de vouloir te réveiller, et ils servent le petit déjeuner jusqu'à dix heures. Je suis allé manger en me levant, et quand j'ai vu que l'heure limite approchait, j'y suis retourné pour te prendre un ou deux trucs, histoire que tu restes pas le ventre vide. »

Yoongi n'avait même pas osé le regarder en face, trop embarrassé par son propre geste. Hoseok lui adressa un sourire et s'assit. Sur le bureau se trouvait une boîte en plastique contenant du riz, un verre en carton rempli de thé encore chaud, et un morceau de brioche dans de l'aluminium.

« Il restait juste ça, marmonna Yoongi quand il remarqua son intérêt pour la nourriture. Le reste avait déjà été enlevé du comptoir quand je suis arrivé, et c'est déjà bien gentil à eux d'avoir accepté de me laisser remonter ça.

— Ça fera l'affaire, affirma Hoseok, c'est bien suffisant pour que je tienne jusqu'au déjeuner. Merci beaucoup, hyung.

— Je t'en prie. »

Amusé que Yoongi ne parvienne pas à le regarder, les joues empourprées chaque fois que son cadet lui adressait un remerciement, Hoseok décida de se lever.

« Oh, j'y pense, se rappela-t-il, merci pour cette nuit, j'ai vraiment bien dormi.

— J'ai vu ça, ouais... et t'inquiète, je suis content d'avoir pu aider.

— Je sais pas ce qui s'est passé hier, mais ça fait plaisir de te voir un peu plus... avenant, disons.

— Hum.

— Bon, il reste des progrès à faire, quoi...

— Et des progrès pour quoi faire ? ronchonna Yoongi.

— Pour qu'on devienne de vrais amis, voyons !

— Et pourquoi je voudrais qu'on devienne amis ?

— Bah... je sais pas, répondit Hoseok tout à coup désarçonné par son indifférence. T'as l'air de quelqu'un de bien quand on te connaît un peu et...

— Et le reste du temps, j'ai l'air de quoi ?

— Laisse tomber, je sais même pas pourquoi j'ai essayé de te faire un compliment ou de me rapprocher de toi.

— Bien dit. »

Yoongi avait planté son regard dans le sien, mais Hoseok n'aimait pas ce qu'il y voyait : de la froideur, du mépris. Blessé, Hoseok baissa les yeux sur son petit déjeuner, et sans y toucher il retourna s'allonger. Ces mots lui avaient coupé l'appétit. Chaque fois qu'il éprouvait la sensation que son aîné se montrait plus tendre, aussitôt ce dernier s'assurait de lui faire regretter la confiance qu'il lui accordait enfin. Est-ce qu'il jouait avec lui ? Est-ce qu'il se moquait de lui ? Hoseok commençait à l'envisager...

Dépité, il remonta la couette jusque sur son front, et Yoongi poussa un soupir.

« Fragile...

— J't'emmerde, feula Hoseok.

— C'est quoi ton problème avec moi ?

— Mon problème ? répéta-t-il dans un rire jaune en lui jetant un regard assassin. C'est une blague, hein ? Depuis le début j'essaie d'être sympa avec toi, mais tu me respectes pas. Et quand enfin t'as l'air un peu moins con, c'est juste pour le redevenir cinq minutes plus tard. Mais tu sais quoi ? Je vais sûrement pas me casser la tête pour un mec comme toi : t'es un connard ? Soit, restes-en un, et reste seul toute ta vie. Moi, quand je rentrerai, y aura tous mes amis pour se réjouir et pour fêter Noël avec moi. Mais toi, Yoongi-ssi, qui t'attend chez toi ? Est-ce qu'il existe une personne autre que ton père que tu ne prennes pas de haut ? Continue de repousser les autres dès qu'ils essaient de s'ouvrir à toi, et tu trouveras ce que tu cherches : la tranquillité... et la solitude. »

Hoseok, qui s'était redressé, enfila ses chaussures.

« Tu fais quoi ? demanda Yoongi d'une voix blanche.

— Je te laisse tranquille.

— Et ton petit déjeuner ?

— J'ai jamais eu faim le matin.

— Tu vas où ?

— Loin de toi. »

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