Je doute. Peut-être aurais-je dû prendre l'ascenseur. Les escaliers ne sont pas bien éclairés. La seule lumière à l'intérieur avait été le soleil à travers les carreaux. Je venais de monter au premier. Pour accéder aux escaliers pour aller aux étages suivants il fallait que je passe devant une double porte.
Je faillis tomber dans les marches. Une jeune dame qui ressemblait étrangement à la dame de l'accueil était là, debout, les jambes écartés et la tête au niveau de ses pieds sur talons, elle n'avait pas l'air de porter plus qu'un body. Je sursautai.

"UN !" dit-elle comme si elle lançait un compte à rebours. Puis elle se releva et allait me prendre par le col lorsqu'elle se ravisa.

"oh, pardon. Vous n'êtes pas la bonne personne, veuillez m'excuser.." avant de s'en aller par la double porte de l'étage.
Je regardai la porte un cours instant.
Venais-je de voir quelque chose que je n'aurais pas du ?
Je me demandais si cela avait un rapport avec Conchita et montait à nouveau les escaliers.

Il me fallut très peu de marches avant de retomber sur une autre jeune fille au visage de celle de l'accueil en body noir. Elle avait elle un couteau dans la main. J'eus peur mais ne put que reconnaître que même avec des envies psychopathes ces deux premières filles était tout simplement magnifiques.

"DEUX !" cria-t-elle avant de m'approcher.
Puis comme la première elle se ravisa et s'enfuit complètement paniquée.

Je commençai à avoir carrément peur, et commençai à courir. À chaque étage ma peur grandissait car à chaque étage je retrouvais une fille à la fois différente et similaire qui criait le numéro suivant.

Bientot arriva le numéro 12 et j'eus presque envie que cette fille me dise que j'étais celle qu'elles cherchait, qu'elle voulait me tuer, que j'étais le trésor au bout de la chasse où elle serait mon prédateur.
Mais je courais toujours, je ne savais plus si j'avais pris ma respiration, je voulais partir mais aussi que l'on me retienne, qu'on cesse de me fuir.
J'accélérais mes pas, je loupais quelques marches et arrvait à l'étage suivant tout aussi terrifiée.
Au quatorzième, je voulu presque me jeter sur la jeune fille de maniere tout  à fait inapropriée, ma peur ayant en même temps éveillée une certaine attirance presque physique.

J'arrivai enfin au quinzième. Personne devant la porte de l'étage.
Je poussai la double porte en bois rouge. Et une dernière fille me sauta dessus par derrière. Elle s'agrippa à mon cou, bloqua ses jambes autour de ma taille et dans mon dos, j'entendais un victorieux :

"QUINZE!!!!!"

Tous.
Toutes.
Toutes avaient poussées un cri victorieux comme si ce numéro les représentait elle seule et que l'hurler leur permettrait de signifier aux autres qu'elles ont perdues. Et toutes ensuite se sont reculées, confondues en excuses pour dire que je n'étais pas la bonne personne.
Cette fille non plus n'échappa pas à la règle.

Et pourtant, lorsque qu'elle avait crié son numéro, j'y avais cru, je m'étais dit "elle, elle me cherchait. Qu'importe ce que j'adviens. Je suis là parce qu'elle m'a attrapée. Parce que je suis son but".
Je m'étais fourvoyé. Comme elle venait de le faire. Je la regardait. Elle aussi avait la même tête que la fille de l'accueil.
Mais son body était presque caché sous des habits normaux. Ce devait être un body de combat.

Il était noir et brillant, presque agressif rien qu'à l'aspect.

"veuillez m'excuser, je me suis trompée de personne."

Je n'eux même pas la force de lui dire "pas grave."

Non. Ma question fut encore et toujours la même.

Je remarquai juste avant de la poser que je pensais être au bon étage mais que j'ignorais totalement où étais ma chambre. De plus, j'avais l'étrange sentiment que si je me trompais de chambre, je trouverai soit un corps sans vie soit ma mort, et dernière chose, qu'il y avait un chat angora blanc qui tournait autour des pieds de la jeune fille quinze.

"Quelle heure est-il s'il vous plaît ?"

Je vis le numéro de l'ascenseur bouger, quelqu'un descendait. L'ascenseur couinait étrangement et la pénombre s'était presque complètement installée dans le couloir.

Je n'avais pourtant plus peur, comme si la question avait fait fuir la peur.

" L'heure ? Oui bien sûr. Il est quatre heures."

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Je me réveille en sursaut. Maudit rêve. Maudite soif, j'aurais dû voire plus. J'ai la gorge sèche, l'impression d'avoir couru. Et j'ai peur. Et chaud aussi.
Je balance une couverture par terre, regarde le plafond.

J'ai rêvé que je n'étais pas la personne centrale de mon rêve.
J'en étais un témoin. Et j'en étais à la fois contente, car c'était la première fois que ça m'arrivait mais aussi anxieuse. Terriblement anxieuse. Lorsque même dans tes rêves tu n'es plus le centre de l'aventure, le centre de l'intrigue, comment tu peux considérer qu'il existe une place rien que pour toi quelque part que tu dois aller chercher ?

Je souffle, tends le bras, cherche mon téléphone. Quelle heure il est bon sang... Mon téléphone me fait plisser les yeux. Puis je me les frotte. C'est pas vrai. Qu'est-ce que c'est que ce binz'...

4h00.

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PS: ceci est un rêve/réveil que j'ai vraiment fait. Si quelqu'un veut émettre une théorie sur ça, les commentaires ou les messages privés me vont.
Et sinon, si vous avez juste aimé l'histoire malgré ses tournures... Brusques... Et bien partagez vous aussi un rêve alambiqué avec nous si vous voulez.

Bonne nuit.