Chapitre 2
-Qu'est-ce que vous racontez, encore? fit le jeune homme d'un air bien moins assuré, alors qu'un convive lui bloquait l'entrée.
Il avait oublié que ce genre de truands avait souvent quelqu'un pour empêcher les gens de partir. La main dans son dos, il claqua des doigts très légèrement, en espérant ne pas se faire entendre, mais bien sûr, avec la chance qu'il avait, il fallait que le géant le remarque.
- Je t'ai entendu, fit-il d'une voix grasse, t'as claqué des doigts! C'est ton sort, hein, vermine?!"
Le jeune homme leva les yeux au ciel et soupira profondément. Un peu plus et il aurait pu s'en sortir sans trop de casse. Il poussa violemment le bandit pour ouvrir la porte, courant vers l'extérieur. Malheureusement, le géant récupéra bien vite et l'attrapa par le col, l'étranglant pour le ramener à l'intérieur. Il en lâcha le sac, qui s'écrasa sur les pavés de la rue. On referma la porte, et le jeune homme se sentit soudain très très petit. Il fallait qu'il s'échappe d'ici ou il allait prendre une sacrée raclée.
-Écoutez, les gars, c'est normal ! Vous vouliez mes anneaux, et on a pas le droit de prendre ses artefacts à un magicien ! Vous le savez, non ? »
On lui saisit les deux bras pour l'immobiliser. Celui qui avait relancé les dés se planta en face de lui et fit craquer les jointures de ses phalanges d'un air sinistre.
"Je suis sûr qu'on peut s'arr...Argh!"
Le coup de poing au ventre qu'il reçut le fit taire instantanément, lui coupant le souffle. Il toussa, la respiration chaotique. Un deuxième coup le cueillit dans les côtes, et il retint un cri de douleur.
"On va te mettre la raclée de ta vie, et ensuite on va reprendre ce que tu nous as pris en trichant, petite vermine.
-C'est vous qui avez triché en premier."
Un nouveau poing, juste dans ses côtes.
"Pas de lynchage dans mon établissement ! beugla le tavernier. Si vous voulez vous défouler, c'est dehors."
La porte fut ouverte et le jeune homme jeté sur les pavés, les côtes douloureuses à chaque respiration. Les hommes fouillèrent les environs du regard, sans trouver le sac abandonné un peu plus tôt.
" Notre argent ! Où tu l'as mis ?! beuglèrent-ils en le soulevant par le col.
- Peut-être, avança le jeune homme en toussant, que quelqu'un l'a vu et s'est servi...
- Menteur ! Tu l'as fait disparaître !"
L'homme qui le tenait leva le poing, sur le point de le frapper de nouveau, quand un sifflement léger se fit entendre. Aussitôt, le brigand porta la main à son oreille sanguinolente, hurlant de douleur.
"Aaaaah ! Mon oreille !"
Les autres, n'ayant pas vu venir le coup, commencèrent à s'alarmer. Un nouveau sifflement survint, un autre couteau toucha une main et Erden tomba lourdement au sol.
Alors qu'un troisième couteau vint se planter dans le sol juste à leurs pieds, créant un mouvement de recul, Erden se redressa sur un coude:
"Je serais vous, j'éviterais de me provoquer. fit-il d'une voix d'outre-tombe."
Le croyant accompagné d'un démon ou de quelques esprits maléfiques, les hommes retournèrent à l'intérieur en claquant la porte.
Les voyous partis, le jeune homme poussa un énorme soupir de soulagement et s'affala sur le sol, les yeux fermés. Une silhouette encapuchonnée s'approcha sans un bruit et s'accroupit près de lui.
"Eh ben... ils t'ont pas ratés ceux-là, constata la silhouette avec une voix de jeune garçon.
- T'en as mis, du temps, Aedan, se plaignit le jeune homme. "
Le garçon secoua la tête, le sac d'Erden sur l'épaule. Il l'aida à se relever et récupéra ses couteaux. Le jeune magicien s'adossa à son petit frère en gémissant de douleur.
" Tu ne pourras pas toujours compter sur moi pour t'en sortir, tu sais, dit-il en le sondant de ses yeux verts. Tu as eu ce que tu voulais au moins ?
- Mon cher petit frère, qu'est ce que je ferais sans toi ? Confirma Erden avec un rictus douloureux. 200 pièces d'or en plus. Avec ça, on aura sûrement de quoi tenir jusqu'à notre destination"
Un rire léger s'échappa de sa gorge enrouée.
- Tu aurais dû voir leur tête, quand j'ai gagné ! J'ai magistralement plumé ces pigeons !
- Peut-être, oui. Maintenant viens, il faut te soigner si tu veux qu'on reparte.
- Tu as trouvé des indices.... ?
- Je pense que oui. Apparemment, Merwin habiterait juste de l'autre côté de la forêt... C'est à quelques jours encore, mais nous ne sommes plus très loin. Allez viens, je connais un certain familier qui nous attend à l'auberge et s'inquiète pour son maître. »
Erden hocha la tête et ils quittèrent les lieux, clopin-clopant.
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