CHAPITRE 5 : LE PINGOUIN EST SORTI DES ÉGOUTS
Il ne savait depuis combien de temps il était là. Mais il était dans des égouts, un endroit qu'il connaissait comme sa poche. Il marchait dans les galeries remplis d'eau nauséabonde, il savait comment en sortir, retrouver son chemin. Et il passait ses journées à faire ça, des fois en compagnie de ses pingouins, souvent seul. Et le soir, quand les pingouins se couchaient, il se blotissait contre l'un d'eux et il dormait. Mais ce n'était pas n'importe la quel, c'était celle qui l'avait considéré comme un fils. Lorsqu'il voyait son couffin, il s'imaginait en bébé faible, ayant froid et faim, en train d'être rassuré par ce pingouin. Et quand il dormait, ses grandes nageoires se blotissait contre son corps, le réchauffait, et ça l'apaisait. Voilà pourquoi il aimait les pingouins, et considérait cette dernière comme sa mère.
Mais le pingouin était curieux. Il se posait beaucoup de questions, dont une, qui était très importante à ses yeux. Qui était il ? Il désirait savoir son nom, son âge, sa nature. Était il un homme ? Un animal ? Un monstre ? Il l'ignorait, et à force de chercher une réponse, il avait mal à la tête. Il n'avait aucunes informations sur lui, pas même les compétences nécessaires pour lire, écrire. Parler lui était presque impossible car personne ne le comprenait. Les pingouins s'exprimaient dans un autre langage que même lui ne pouvait pas comprendre, signe qu'il n'était pas comme eux.
Il se dirigea vers une bouche d'égout qui débouchait sur une rue. Il avait besoin de sortir, de savoir son identité. Sinon, il resterait obsédé par ces questions, et furieux de ne pas trouver une réponse. Il soupira tristement, ouvra la bouche à égout et arriva dehors. Il ne put s'empêcher de frisonner horriblement en sentant le froid. Dans les égouts, il n'avait pas froid, peut être parce qu'il était habitué. Mais il n'était jamais sorti dehors, et il faisait moins de zéro degrés. En plus, il ne portait qu'un vêtement blanc en tissu, qui couvrait tout son corps comme s'il n'était qu'un bébé. C'est pour ça qu'il avait aussi froid.
Il n'avait pas mangé de la journée, et dans le noir des rues, dans la neige, il cherchait un endroit où aller. Par où commencer pour découvrir ses origines ? Il l'ignorait. Parfois, son estomac souffrait d'une faim, pas que celle du manque de nourriture, mais celle du manque de soutien. Tout le monde le voyait marcher à petit pas, frisonnant horriblement. Mais personne ne l'aidait, comme s'il était un fantôme. Ça ne l'étonnait pas beaucoup, il était pâle et petit. Terriblement insignifiant...
Il arriva finalement dans une ruelle, où il se prit un homme en plein visage. Il leva la tête, sonné et vit une grande brute, habillé d'un grand manteau et d'un chapeau melon. Son visage était moqueur. Pingouin recula, mais il se heurta à un obstacle, une paire de jambe qui soutenait un corps obèse.
« Eh toi ! Tu fais quoi ici ?
- Regarde on dirait un pingouin !
- Oh le pingouin ! Pingouin ! »
Il entendait des rires, qui lui faisait mal au cœur. C'était méchant, cruel de rire de sa mauvaise condition. Et il ouvrit ses nageoires, comme si il allait bondir sur ses adversaires. L'un d'eux lui mit un coup de pied à son visage, et il sentit du sang couler de son nez crochu. Il resta par terre, presque inconscient. Comme première découverte du monde en hauteur, il y avait mieux.
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