Je me réveillai en sursaut. Je clignai un instant des paupières, désorienté, avant de reconnaître la sonnerie de mon portable. A tâtons, je tendis le bras pour m'en emparer, avant de lâcher un geignement de douleur lorsque je m'étirai. Une violente douleur brûlait le bas de mon dos. Je réussis enfin à attraper mon portable, et décrochai en me rallongeant correctement :

« - Allo ?

- Alors mon petit Etienne, comment vont tes fesses ? »

Je reconnus immédiatement Christian et son ton taquin. Je grommelai en me tournant sur le flanc, serrant les dents pour retenir une plainte de douleur, et soufflai :

« - A ton avis ?

- Tu vois, c'était pas si compliqué ! Et puis je suis convaincu que t'as aimé ça !

- En effet, il a aimé, répondit la voix de Gaétan. »

J'eus un hoquet de surprise tandis qu'il enserrait ma taille d'un bras, et au bout du fil, Christian éclata de rire :

« - Oups, je savais pas qu'il était à côté, je te laisse ! »

Il raccrocha, et je soupirai avant de tendre le bras pour poser mon portable par terre. Gaétan caressa doucement mes cheveux, avant de bouger pour me ramener vers lui. Il embrassa ma nuque et me demanda :

« - Comment tu vas ?

- J'ai mal, mais... Ça va. »

C'était la vérité. J'avais terriblement mal, mais je me sentais libéré d'un poids. Il glissa sa main dans la mienne pour entrelacer nos doigts, embrassant ma tempe avant de me murmurer à l'oreille :

« - Que dirais-tu d'un petit déjeuner au lit ?

- Avec plaisir ! »

Je me retournai pour lui sourire, et passai une main dans ses cheveux verts. Il était si beau... Et il était à moi !

En me retournant mon sourire, Gaétan embrassa mon nez. Puis il se releva, enfila un simple caleçon, et sortit de la chambre après un dernier clin d'œil. En soupirant, je fis l'effort de me redresser pour m'adosser aux oreillers, et m'immobilisai en haletant. J'avais oublié à quel point ça faisait mal après...

Peu de temps après, Gaétan revint avec un plateau entre les mains. Un sourire aux lèvres, il me le déposa sur les genoux :

« - Allez la princesse, on mange.

- Je ne suis pas une princesse ! Je suis une crevette ! »

Je croisai les bras, faussement boudeur. Je l'entendis éclater de rire, et il m'ébouriffa les cheveux :

« - C'est vrai, t'es ma crevette à moi. Et ma crevette a besoin de manger. »

Il se rassit à mes côtés en souriant, et m'observa manger en me taquinant. J'avais oublié à quel point c'était agréable de se sentir choyé... Lorsque j'eus fini, Gaétan débarrassa le plateau, et m'obligea à m'allonger sur le ventre pour me masser le dos et le bas des reins. Il parsema mon dos de baisers, ce qui me fit frissonner, et je l'entendis rire :

« - Il va falloir attendre avant de recommencer, ou tu vas vraiment plus pouvoir marcher !

- Tu es bête... »

Je mordis mon sourire pour qu'il ne le voie pas, attendri malgré tout de sa prévenance. Julien se fichait de mon état, et était capable de me « baiser » (comme il disait) toute la nuit. Et tant pis si je souffrais le martyr après pour travailler.

Après un dernier baiser sur mon omoplate, il se redressa pour venir s'asseoir à mes côtés en souriant :

« - Bon, vu que c'est un peu ma faute si tu es dans cet état... Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ?

- Regarder un Disney ! »

Ma réponse avait été spontanée, et je me plaquai aussitôt les mains sur la bouche de honte. Je ne voulais pas qu'il pense que j'étais un gamin ! J'avais suffisamment subi les moqueries de mon entourage...

Mais, doucement, Gaétan écarta mes mains pour me regarder franchement :

« - Un Disney... Et... Lequel te ferait plaisir ? »

J'ouvris de grands yeux, et me redressai vivement malgré la douleur qui fusa dans le bas de mon dos :

« - Pour... Pour de vrai ?

- Bien sûr que oui, ma crevette ! Tu veux voir lequel ? »

Il était sincère. Je me passai une main dans les cheveux, avant de proposer d'une petite voix :

« - La Belle et la Bête ?

- Ca tombe bien, c'est le seul que j'ai téléchargé ! »

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Hey !

Ah, les petits-déjeuners au lit... Ce que je n'ai jamais eu de ma vie xD