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Lorsque je pénétrai dans le parc, je lâchai la main de Gaétan pour courir me jeter sur l'herbe. Je me fichais de la neige qui mouillait mes vêtements, qui me rentrait parfois dans les yeux ou dans le cou. J'étais sous la neige. Un rire m'échappa, effaçant mes pensées sombres.
Je sursautai en sentant une personne à mes côtés. En tournant la tête, j'aperçus Gaétan, qui s'était allongé comme moi dans la neige. Il me souriait, d'un de ses magnifiques sourires qui me rendaient faible. En rougissant, j'attrapai sa main et lui murmurai :
« - Merci d'avoir accepté...
- Je n'aurais raté pour rien au monde une petite crevette surexcitée. »
Je pouffai de rire, et détournai les yeux pour observer le parc. La neige qui tombait le recouvrait peu à peu d'un manteau blanc. Quelques passants s'y promenaient, certains indifférents à la neige, d'autres excités comme moi.
Un soupir de bien-être m'échappa lorsque je sentis Gaétan qui caressait doucement ma main. Je bougeai légèrement pour laisser ma tête reposer contre son épaule. Sa pression sur mes doigts s'intensifia, mais sans être désagréable. J'observai avec ravissement mon souffle former de la buée lorsque la voix de Gaétan s'infiltra au creux de mon oreille, faisant courir un immense frisson dans tout mon corps :
« - Tu sais... Jamais j'aurais cru être aussi heureux. Même être heureux tout court. Je me suis toujours vu comme... Comme un salaud. Et c'est ce que je suis. Mais... Je suis content quand t'es avec moi. Même si t'es une crevette super émotive. »
Je restai bouche bée. Je ne savais comment interpréter ce qu'il venait de me dire. Ça ressemblait fortement à une déclaration, mais... Mais je n'étais jamais sûr de rien avec Gaétan ! Je déglutis nerveusement, paniqué à l'idée de me faire de fausses idées. Et ne sachant que répondre, je me contentai de me blottir dans ses bras en déposant mes lèvres sur son cou.
Il me serra contre lui, avant de reprendre :
« - Tu sais ma crevette... J'espère que t'es heureux avec moi. Parce que je vois bien que parfois... T'as l'air triste, et... Et j'espère que c'est pas à cause de moi. »
Stupéfait, je relevai les yeux vers lui, toujours niché dans ses bras. Mais Gaétan ne me regardait pas, comme honteux de s'inquiéter ainsi. Un léger sourire étira mes lèvres, et je laissai courir mes doigts sur sa joue :
« - Gaétan... Je suis heureux avec toi. C'est juste que parfois... Je repense au passé, à mes parents, à... A Julien, et... Et c'est pas ta faute. »
Sans répondre, il me serra davantage contre lui, et parsema mon visage de baisers. Une bouffée d'amour explosa en moi, renforçant mon envie de lui dire. Mais, encore une fois, la peur me retint. Alors je le laissai m'embrasser tendrement, et mélanger nos langues. Je glissai mes mains froides sous son pull pour les réchauffer, arrachant un grognement à Gaétan.
J'avais l'impression de bouillir à cause de ses baisers, et de ses mains qui glissèrent lentement vers le bas de mon dos. Je me pressai un peu plus contre lui, suivant du bout des doigts le tracé de ses muscles. Mais alors qu'il séparait nos lèvres pour enfouir son visage dans mon cou, une voix nous parvint :
« - Vous n'avez pas honte ?! Deux hommes qui s'embrassent dans un parc public ! Mais vous voulez traumatiser les enfants ! Vous n'êtes que des erreurs de la nature ! »
Gaétan me repoussa doucement, laissant l'une de ses mains remonter dans mes cheveux dans une caresse apaisante. Il m'aida à m'asseoir, avant de lancer un regard sombre à la personne qui nous avait interrompus. Et à ma grande surprise, c'était une jeune fille qui devait avoir environ notre âge. Son regard dégoûté erra sur nous, avant qu'elle ne nous pointe du doigt :
« - Vous êtes répugnants, de vrais monstres ! »
Ses paroles firent écho à mes souvenirs. Mes parents m'avaient hurlé la même chose. Je ne pus empêcher les larmes de se former au creux de mes yeux. Encore une fois, j'avais cru être fort, mais il me suffisait d'entendre les mêmes paroles pour sombrer de nouveau dans l'abattement.
Gaétan m'aida à me relever, et enlaça ma taille avant d'enfoncer mon bonnet mouillé sur mon crâne, le regard dur en voyant ma peine. Il se tourna vers la fille, et lui cracha d'un ton haineux :
« - Au moins nous on s'aime, nous on se soutient. Toi t'es seule, et t'as personne pour t'aimer, c'est pour ça que tu nous traite de monstres. Mais c'est toi le monstre qui n'accepte pas que deux personnes s'aiment. »
Sans rien ajouter d'autre, il m'entraîna à sa suite hors du parc.
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Hey !
C'est que Gaétan s'emporte quand on s'en prend à Etienne et lui, hein... ^^
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