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J'eus un long bâillement, et me frottai les yeux avant de reporter mon attention sur la télé. Gaétan avait insisté pour regarder un film de science-fiction, qui ne m'intéressait absolument pas. Le pire, c'était que ce film durait longtemps ! J'étais fatigué, et à moitié avachi sur Gaétan, qui avait enlacé ma taille en ne quittant pas l'écran des yeux.
Rapidement, je bâillai de nouveau, me calant plus confortablement contre Gaétan en appuyant ma tête contre son épaule. Mes paupières se fermaient toutes seules, c'était si dur de résister... Je le sentis bouger contre moi, et soudain, le son de la télé s'arrêta. En rouvrant légèrement les yeux, je vis qu'il l'avait éteinte.
Et je sentis ses mains se glisser sous mes genoux et mes bras, avant que Gaétan ne se lève en m'emportant avec lui. Je compris après un instant qu'il me portait. Extrêmement fatigué, je fermai les yeux en me laissant aller contre lui.
Il marcha un instant, avant de se baisser. Je sentis qu'il me déposait sur une surface moelleuse, et me laissai poser. C'était son lit. Aussitôt, je rouvris faiblement les yeux. Je le vis se déplacer, et sentis ses mains se placer sur mon bouton de pantalon. Aussitôt, la panique remplaça la fatigue, et je le repoussai avec des gestes précipités.
Les paroles de Julien me revinrent en tête, blessantes et malheureusement vraies. « Tu es moche, personne ne pourra t'aimer, tu es moche Etienne ! T'as vraiment cru que je t'aimer ? Mais franchement, tu t'es vu ? T'es maigre, t'es même pas beau, et en plus t'es tellement naïf ! » Gaétan ne devait pas voir mon corps ! Quand j'étais dans le bain, ce n'était pas pareil, la mousse recouvrait mon corps. Mais là, il n'y avait rien pour me protéger.
Je vis que Gaétan s'était immobilisé, son regard bleu fixé sur moi. Lentement, voyant que je ne bougeais pas, il s'accroupit pour se mettre à ma hauteur, et leva sa main pour caresser doucement mes cheveux :
« - Eh... Je sais pas ce que t'imaginais, ma crevette, mais je voulais juste te déshabiller pour que t'évites de dormir en jean... »
L'attention qu'il me portait me réchauffait le cœur, mais je me redressai pour m'éloigner de lui, et marmonnai :
« - Je... Je préfère le faire moi-même...
- Oh... Bon... Eh bien je vais me laver les dents. »
Il sortit en me laissant seul, et je poussai aussitôt un soupir de soulagement. J'avais eu peur qu'il n'insiste, qu'il veuille absolument me voir en caleçon. Je n'étais pas prêt.
Alors je m'empressai de me déshabiller et d'enfiler le jogging et le tee-shirt qui me servaient de pyjama. Puis, je me jetai presque sous les draps, que je remontai sous mon menton. J'avais parfaitement conscience que ce n'était pas la première fois que je dormais avec Gaétan, mais je ne pouvais m'empêcher de tout le temps faire ça : me cacher sous les draps. Et il respectait ça.
La porte se rouvrit sur Gaétan, qui ne portait qu'un bas de jogging. Aussitôt, je fermai les yeux pour ne pas être tenté de regarder son torse. Même si j'avais déjà eu l'occasion de l'admirer, j'étais toujours gêné de le faire. Surtout qu'il me prenait à chaque fois la main dans le sac.
Le lit se creusa derrière moi, et je sentis un bras se passer autour de ma taille. Le corps de Gaétan se colla contre mon dos, tandis que sa main traçait des cercles apaisants sur mon ventre. Lentement, je me détendis, et il en profita pour me glisser à l'oreille :
« - Eh, j'avais bien compris que t'étais timide tu sais... Je voulais juste t'aider...
- Je sais, mais... »
Je déglutis. C'était dur pour moi d'en parler, de rapporter ce que Julien m'avait dit... Je n'avais osé le dire à Christian qu'après un long moment. Alors je soupirai seulement :
« - C'est rien... Je t'assure. »
Sans répondre, Gaétan embrassa ma tempe, avant de me serrer contre lui. Confortablement installé et réchauffé par son corps, je fermai les yeux. Sa voix me parvint alors que je m'endormais :
« - Dors bien, ma crevette... Un jour tu me diras tout. »
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Hey !
Qu'est-ce j'aime les chapitres calmes comme ça... ^^
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