29

Une délicieuse odeur flottait dans mon appartement. Gaétan s'était mis à cuisiner du risotto au poulet, pendant que je faisais mine d'être occupé à autre chose. Mais en réalité, je l'épiais en essayant d'être discret, admirant sa beauté parfaite. Mais après avoir refait trois fois le lit, je n'avais plus grand-chose à faire.

Alors, feignant d'être détendu (alors que mon cœur battait la chamade), je m'approchai de Gaétan et osai enlacer sa taille, me moulant contre son dos. Je dus me hausser sur la pointe des pieds pour déposer mon visage sur son épaule, ce qui le fit rire :

« - Fais attention à ne pas te faire mal aux pieds... »

Je gonflai les joues d'agacement, et il tourna un instant la tête vers moi pour m'adresser un sourire qui me liquéfia intérieurement. Puis il se retourna vers la poêle, dans laquelle il faisait cuire les escalopes de poulet. Profitant du fait que Gaétan ne me regarde pas, je lui murmurai :

« - Merci d'être revenu... Merci d'être aussi gentil, de... De ce que tu as fait pour moi...

- C'est normal, ma crevette. Ne me remercie pas pour ça. »

Cédant à une impulsion, j'embrassai sa nuque, laissant un instant mes lèvres sur sa peau. Et alors que je m'écartai de lui, Gaétan se retourna pour me serrer entre ses bras. Automatiquement, ma tête trouva refuge dans son cou. J'adorais cette position. Il glissa dans mon oreille :

« - Merci à toi de me laisser une chance... »

Ses lèvres se posèrent un instant sur mon front, avant qu'il ne me lâche pour retourner à sa cuisine. Je me replaçai comme avant, contre son dos, mais laissai cette fois-ci ma tête reposer contre ses omoplates. C'était tout aussi confortable comme position.

Mais soudain, Gaétan se tendit, et déclara :

« - Etienne, lâche-moi. »

Je fronçai les sourcils, et bougeai pour appuyer mon menton contre son dos :

« - Quoi ?

- Lâche-moi, je... J'ai envie de faire bien plus que de t'embrasser. »

Son ton était dur, et me rappela en un instant celui qu'avait Julien quand il m'avait balancé ses méchancetés à la figure. Je reculai aussitôt de quelques pas, observant sa carrure qui se crispait. Je ne pensais pas être à ce point attirant... Mais cela me touchait qu'il se « retienne ». J'avais soudain l'impression d'être important.

Je pris une profonde inspiration, mais restai silencieux, respectant ses efforts. Pour ne pas rester près de lui, j'entrepris de préparer la table. En veillant à ne pas le frôler, ni trop l'approcher, je préparai les assiettes, les couverts, et les verres. Le silence avait envahi l'appartement, mais c'était sans doute mieux. J'avais conscience que c'était parfois dur pour lui, alors je n'allais pas le déranger. Il faisait déjà suffisamment d'efforts.

Mais rapidement, j'eus fini de préparer la table, alors que Gaétan était toujours dos à moi, dans la cuisine. Retenant un soupir, je me laissai tomber sur le canapé, le regard fixé sur une assiette. Je fronçai les sourcils en remarquant une ébréchure. J'examinai l'autre assiette, qui me semblait intacte. En silence, j'échangeai les deux pour laisser celle parfaite à Gaétan. Je n'allais tout de même pas le faire manger dans des assiettes cassées.

J'entendis soudain des pas, et levai la tête pour voir Gaétan venir vers moi, la casserole à la main. Il nous servit sans croiser mon regard, avant de retourner à la cuisine pour déposer la casserole sur le plan de travail. Aussitôt, je me levai en m'écriant :

« - Non, il ne faut pas laisser ça comme ça ! »

Je le rejoignis rapidement, et versai ce qui restait du risotto dans un bol, avant de rincer la casserole et de la faire tremper.

Gaétan, qui m'avait observé attentivement avec un sourire, vint m'ébouriffer les cheveux en riant :

« - Une vraie fée du logis, dis-moi ! »

Je lui tirai la langue, à court de réponse. Il était vrai que j'aimais lorsque tout était propre, et avec la taille misérable de mon appartement, je ne pouvais pas me permettre de laisser tout en désordre.

Le sourire de Gaétan se fana un peu, et il reprit plus sérieusement :

« - Merci de m'avoir obéi, Etienne... L'espace d'un instant, j'ai eu envie, comme avant, de... Tu mérites mieux que ça. Tu n'es pas l'un de mes anciens coups d'un soir, je te le promets, et... »

Il ne termina pas sa phrase, se passant la main dans ses cheveux verts en fuyant mon regard. Aussitôt, je m'empressai de venir me blottir dans ses bras, et embrassai sa joue pour le rassurer :

« - Ne t'inquiète pas, c'est rien. Je comprends, et... Le fait que tu fasses des efforts me fait très plaisir. Je t'assure. »


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Hey !

Petit chapitre tranquille, ça fait plaisir ! ^^


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