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Une musique rythmée dans les oreilles, je montai mes escaliers en agitant ma tête en suivant les basses, et fredonnai à voix basse, une main serrée sur ma bandoulière. J'avais pu payer le loyer à l'heure, et ce simple fait me donnait envie de chanter et de danser. Je me tortillai en grimpant les marches, avant de me figer en arrivant sur mon palier.

Devant ma porte se trouvait Gaétan, assis par terre à côté de deux sacs en carton. J'y reconnus le logo du restaurant japonais du quartier, que je trouvais délicieux. Lentement, j'enlevai les écouteurs de mes oreilles, stupéfait. Avant que je ne puisse lui demander ce qu'il faisait là, il se releva et me demanda en baissant les yeux :

« - Est-ce que... Ca te dérange de me laisser entrer ? J'ai à te parler, et... J'ai apporté à manger ! »

Il s'empara des sacs pour me les montrer. Ne sachant que répondre, je restai un instant planté là, la bouche entrouverte. Il était revenu... Après une semaine sans le croiser dans le bus, il était là, à m'attendre devant ma porte.

Mon cœur se gonfla d'un sentiment trouble. Sans davantage réfléchir, j'ouvris ma porte, avant de lui faire un signe de tête :

« - Eh bien... Vas-y. Entre. »

Un sourire soulagé prit place sur son visage. Je détournai les yeux, gêné de constater encore une fois à quel point il était beau.

Sans attendre, il s'engouffra dans mon appartement. J'eus un coup d'œil pour les lieux, et constatai avec soulagement que ce n'était pas trop le bazar. Seul un vieux jogging traînait sur le canapé. Un l'un des placards était ouvert. Mais sinon, tout était rangé et propre.

Gaétan s'installa sur le canapé, et déballa ce qu'il avait emmené pendant que j'enlevais mon manteau et mes chaussures. Puis, timidement, je vins m'asseoir à ses côtés. Et je vis qu'il m'avait pris ce que je préférais : des sushis. Je tapai dans mes mains de joie, avant de m'emparer des baguettes et de commencer à manger.

Alors que j'engloutissais un sushi au saumon, la voix de Gaétan me coupa en plein élan :

« - Tu sais, Etienne... Je suis désolé de ce qui est arrivé samedi soir. »

Avec un sushi à moitié dans ma bouche et à moitié emprisonné par les baguettes, je tournai la tête vers lui, le cœur compressé par la peine. Donc s'il était venu là, c'était pour me dire qu'il préférait qu'on oublie tout ?

Mais Gaétan eut un sourire amusé, et leva la main pour caresser ma joue. Je restai immobile en sentant ses doigts sur ma peau, évitant de déglutir au risque de m'étouffer avec mon sushi. Et sous mes yeux hésitants, il soupira :

« - Tu sais... L'espace d'un instant, j'ai... J'ai cru être revenu en arrière, je... J'ai replongé dans mes anciennes habitudes, alors que... Je sais parfaitement que t'es pas comme les autres, que j'aurais jamais dû agir comme ça avec toi. »

Sonné par ces révélations, j'avalai rapidement mon sushi, avant de me tourner lentement vers lui. Ses yeux bleus me détaillaient avec attention. Puis, comme s'il avait vu quelque chose sur mon visage de déterminant, Gaétan se rapprocha légèrement de moi pour avouer :

« - J'ai conscience d'avoir fait une connerie, une énorme connerie, mais... Je n'ai pas pu m'en empêcher. T'étais là, comme un lutin qui essayait de danser, et... Et j'ai pas pu résister. »

Il se prit un instant le visage dans les mains, tandis que j'essayais d'assimiler ce qu'il venait de me dire. Est-ce que... Cela voulait dire que je lui plaisais ? Je déglutis lentement en serrant mes mains entre elles.

Soudain, Gaétan posa l'une de ses mains sur ma cuisse, et murmura en croisant mon regard :

« - Tu me plais, Etienne. Vraiment. »



*************

Hey !

Gaétan est de retoooouuuur dans la place !


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