𝟚 | Chapitre XV - Celui qui n'était pas mort
Eirwyn
Si on lui avait dit dans sa jeunesse qu'il devrait un jour implorer l'aide du Comté de Ver, Eirwyn ne l'aurait jamais cru. Il aurait objecté bien des choses : le trône de l'Hiver n'a aucun besoin du Printemps, les Quatre Saisons doivent rester indépendantes les unes par rapport aux autres, je préfère la paix et les relations avec les Ver ne mènent qu'à la guerre... Bien des choses, oui, et jamais, au grand jamais, il n'aurait pensé qu'une alliance pourrait naître entre les deux Saisons.
Cela étant, si on lui avait dit, à l'aube de sa mort, que les êtres humains pouvaient vivre après l'ultime étreinte de la Puissance, il ne l'aurait pas cru davantage.
Pourtant, il se tenait immobile dans la neige, bien vivant, après avoir été véritablement mort.
Eirwyn de Hiems devait donc se résigner : la mort n'étant pas définitive, il lui fallait s'associer au Comte Izel de Ver s'il voulait profiter de sa résurrection.
Ses bottes en piteux état s'enfoncèrent dans une motte de neige. Avec un cri sourd, il sombra dans un trou jusqu'à la cuisse. L'humidité transperça le tissu épais de son pantalon et rampa contre sa jambe, le glaçant jusqu'aux os.
« Bon sang ! »
Il se hissa hors de ce piège naturel – quoiqu'il aurait aussi pu s'agir d'un piège, puisqu'il s'approchait de plus en plus du campement des Ver – en jurant. Il aimait sa terre natale de tout son cœur, mais le climat aride qu'il avait connu dans le désert Iyarin avait déshabitué son corps. Il ne se passait pas un jour sans qu'il n'eût une engelure, des cheveux glacés, un rhume ou des frissons.
Eirwyn de Hiems, héritier légitime du Marquisat de Hiems, craignait le froid et ignorait s'il survivrait à l'hiver.
Une honte, aurait affirmé son père, et à raison. Les Marquis de Hiems étaient réputés pour ne rien craindre. Ils étaient les Seigneurs au perce-neige et, comme la fleur, ils émergeaient de la neige avec aisance. Ils vivaient dans des étendues immaculées et la température ne représentait pas un danger.
Le tissu de son pantalon gelait déjà lorsqu'il reprit sa marche.
Partout autour de lui, le paysage désolé de la guerre. Des plaines, à perte de vue, tachées de rouge et de noir, partout des trous et des bosses, une terre cabossées et de la neige retournée. Les soldats l'avaient piétinée, marchant sur le sol, enjambant les cadavres qui tombaient comme des mouches, ignorant la peur qui tenaillait leur ventre tandis qu'ils perdaient peu à peu les grâces de la Puissance.
Eirwyn imaginait le décor.
Des claquements d'épées, le grincement des dents, le claquement des talons étouffé par les congères. Des cris. Beaucoup de cris. Des cris d'agonie, de surprise, de terreur. Des hurlements et des encouragements. Au cours de son entrainement, son père lui avait appris à commander ses armées.
« Mon fils, bats-toi avec eux, disait-il toujours. Sois l'exemple qui mènera les tiens à la victoire. »
Il s'était exercé, avait rempli les fonctions qui lui incombaient. En tant qu'héritier et fils direct du Marquis, il était de son devoir d'apprendre l'art de la guerre. Quand bien même il ne vécût que pour signer la paix.
La désolation. Tout ce qu'il restait du champ de bataille, c'était un champ de ruines.
Au loin, les tentes vertes de l'armée de Ver se dessinaient. Le pavillon du papillon flottait dans le ciel blanc. Un intru à la frontière. Eirwyn serra les poings. Il voulait la paix, mais l'Hiver devait appartenir à l'Hiver. Si les Ver grignotaient trop de terres, ils mettraient en danger les citoyens. Et quiconque s'attaquait au peuple, s'attaquait aux Marquis eux-mêmes.
La sentence était alors irrévocable et la Puissance la tolérait depuis des siècles : la mort.
« Halte ! »
Une soldate lui bloqua le chemin. Aussitôt, Eirwyn se redressa. Sa cape tomba le long de son corps et les extrémités du tissu s'affaissèrent dans la neige. Il retira sa capuche, dévoilant un visage marqué par les épreuves, mangé par une barbe brune. De son apparence de noble, il n'avait conservé que des iris d'un bleu vif, qu'il posa sur la garde.
« Les étrangers sont interdits dans l'enceinte du camp », dit celle-ci sans ciller.
Eirwyn leva la tête pour la regarder dans les yeux.
« Je dois parler au Comte », dit-il, la voix rauque.
La garde fronça les sourcils sous son casque et raffermit sa poigne autour de sa lance. Le regard qu'elle adressa à l'homme était très clair : s'il passait, il trépassait.
« Si je vous dis que je possède des informations sur Eirlys de Hiems, me laissez-vous entrer ? »
Elle dressa son arme, et la pointe se ficha à quelques millimètres de son torse.
« Un faux mouvement et tu es mort, voyageur, dit-elle entre ses dents, avant d'écarter la lance, juste assez pour qu'il pût avancer dans l'enceinte du camp. Avance. Et je répète, pas un pas de travers. »
Il écarta les bras sans broncher et exécuta ses premiers pas en territoire... allié. Et il détesta ça.
La garde le guida entre les tentes. La neige avait été ratissée et aplatie pour former des chemins réguliers – qu'il fallait refaire chaque jour, étant donné la quantité de flocons que le ciel abandonnait sur le sol. Bien que l'Équinoxe de Printemps ne fût plus très loin, les tempêtes et les intempéries n'étaient pas prêt de se calmer.
« Arrête-toi, voyageur. »
Il s'exécuta.
Voyageur, encore et toujours. Un sans-nom comme un autre à errer sur les routes hivernales. C'était ce qu'il était devenu depuis douze hivers et, malgré tout, il ne s'y résolvait pas. Il ne parvenait pas à renoncer à son identité. Le nom que sa mère lui avait offert le jour de sa naissance devait retentir pour qu'il vécût pour de bon.
S'il voulait ressusciter, il lui fallait endosser son nom, le vrai.
« Monseigneur le Comte daigne te recevoir, dit la garde en ressortant d'une imposante tente où il ne l'avait pas vue entrer. N'oublie pas à qui tu t'adresses, ou je me charge de t'apprendre les bonnes manières. »
Il hocha la tête et entra sans avoir besoin de baisser la tête – l'ouverture était large et il n'était pas grand.
Tout ce qu'il vit, ce fut l'homme d'une soixantaine d'années qui le dévisagea quand il pénétra dans ses appartements. Il se tenait debout, immobile, les mains dans le dos et tourné de trois quarts. Le Comte Izel de Ver, longtemps, avait été réputé pour sa beauté. Aujourd'hui encore, il honorait sa renommée, les longs cheveux grisonnants tombant dans son dos, tressés avec élégance, le visage adouci par des rides qui semblaient épouser ses traits. Il posa ses deux yeux, l'un bleu, l'autre vert, sur le voyageur qu'on lui avait présenté.
« Vous détenez des informations », dit-il.
Il esquissa quelques pas vers Eirwyn, l'air de flotter au-dessus du sol dans sa longue tunique boutonnée jusqu'au menton, typique du Printemps et très légère pour affronter le climat de l'Hiver.
« Qui êtes-vous, voyageur ? »
Il se tourna vers un angle de la tente. Anelise de Ver était assise, la main autour d'une coupe, vêtue d'une tunique similaire à celle de son père. Derrière elle, un homme blond couvert de bijoux tenait une carafe.
« Vous ne me croiriez pas, ma Dame », répondit-il avec une courbette.
Izel de Ver esquissa une moue. Eirwyn comprit aussitôt qu'il devrait être direct s'il souhaitait s'attirer ses bonnes grâces.
« La Générale du Printemps vous a posé une question, Messire, et moi également. Si vous trouvez amusant de jouer avec notre temps, je connais d'excellents moyens de nous divertir autrement. »
Son regard bicolore transperça l'homme, qui pivota vers Anelise de Ver.
« Ma mère m'a nommé Eirwyn, ma Dame, dit-il en inclinant la tête. Eirwyn de Hiems. »
Les deux individus les plus puissants du Comté pâlirent. La fille ainée du Comte se leva dans un bruissement de tissu, refourguant sa coupe à son domestique, et s'avança d'un pas vif jusqu'au centre de la tente.
« Eirwyn de Hiems est mort, dit-elle d'une voix sourde. Le Continent entier l'a pleuré, sans savoir qu'il serait la cause du conflit qui nous frappe aujourd'hui.
— La seule cause de ce conflit, ce sont ma sœur et la nécromancienne qui lui sert de conseillère.
— Mensonges !
— Anelise, dit alors le Comte, sévère, en lui effleurant le bras. Nous nous battons pour votre frère, pas pour l'héritier de l'Hiver. Nous avons choisi cette guerre. »
D'un pas souple, il rejoignit un petit bureau à même le sol et s'agenouilla sur un coussin. Il remonta ses longues manches et saisit une plume.
« Jurez-vous sur votre honneur, sur votre nom et devant la Puissance que vous êtes Eirwyn de Hiems, premier enfant du Marquis Borë de Hiems et de son épouse Eiréné, frère ainé de l'actuelle Marquise de l'Hiver et héritier légitime ? »
Il releva la tête pour croiser le regard d'Eirwyn. Sur sa feuille, chaque lettre du serment qu'il venait de prononcer.
« Je le jure, Monseigneur. Que la Puissance m'enlace de nouveau si je mens.
— De nouveau... Ainsi, vous êtes bien mort, en 782 ? Comment est-ce...
— La Puissance m'a épargné pour que je puisse rétablir la justice, Monseigneur. Ma sœur n'a que trop profité d'un pouvoir qui ne lui revient pas.
— Elle serait derrière le complot qui a décimé les vôtres ? »
Le Comte haussa un sourcil. Il fit signe à sa fille et à son locuteur de s'asseoir.
« Eirlys en est aussi la victime, répondit Eirwyn en pinçant les lèvres. Niamh, l'hérétique qui l'accompagne, est la seule responsable de ce carnage.
— Soyez précis, Eirwyn, dit Anelise en claquant la langue. Quel carnage ?
— Tous. »
Le silence se fit brutalement. Les âmes de tous les défunts parurent danser dans la tente pour un bref instant. Comme si leur évocation et la révélation de la responsable de leur mort les ranimaient l'espace d'une seconde.
« Elle a éliminé les Hiems, puis elle a fait exécuter les Crochemort. Elle a tué votre fils, Syth, elle décime les papillons sur le champ de bataille et sera celle qui causera la fin de notre ère.
— Vous avez été le premier à mourir, dit le Comte en incurvant les lèvres. Comment pouvez-vous avoir connaissance de tout cela ? »
Eirwyn sourit.
« Mon meurtrier, dit-il, est aussi celui qui m'a arraché de l'étreinte de la Puissance. Dans les années qui ont suivi, nous avons eu l'occasion de nous rencontrer par deux fois. Chaque fois, il m'a informé des agissements de la nécromancienne. »
Il abattait ses cartes, mais les deux nobles le scrutaient avec méfiance. Peu lui importait. Des maîtres du Continent entier l'avaient entrainé à négocier, et les dernières années passées sur les routes lui avaient permis de mettre en application ces cours.
Mais converser avec les dirigeants d'une Saison s'avérait une tâche plus ardue qu'avec un ivrogne de taverne. En étouffant un soupir, Eirwyn rassembla ses cartes, les battit et les disposa d'une autre manière.
« Je vous propose un marché », dit-il d'une voix assurée.
Eirwyn de Hiems savait parler. Depuis sa plus tendre enfance, il y avait accordé bien plus d'importance qu'au maniement des armes. Il se servait des mots comme de lames et d'une phrase pouvait faire tomber des trônes et renverser des armées. L'assurance baignait son timbre ; tout en lui exhalait de confiance. Le monde se jetterait à ses pieds pour qu'il lui donnât la paix.
En face de lui, le Comte appuya le coude sur son bureau, indolent, les yeux vairons figés sur l'homme. Sa main s'agita dans un mouvement de tissu pour lui indiquer de poursuivre.
« Nous poursuivons un but commun, dit Eirwyn, le dos droit, les genoux à vif sur le sol dur. Rétablir la paix et reprendre le pouvoir à ma sœur.
— Venger mon frère », dit Anelise, glaciale.
En la regardant, l'homme au nom retrouvé se rendit compte qu'un pendentif surmonté d'une gemme noire entourait son cou. Après deux hivers, elle portait toujours le deuil de Syth de Ver, le troisième enfant, le bien-aimé. Celui que son meurtrier aux yeux blancs avait assassiné.
Un incontrôlable sourire tenta de s'épanouir sur ses lèvres alors qu'il songeait que ça avait été là le plus fabuleux mensonge de son existence. L'hérétique ne pourrait jamais savoir combien de clés il avait en main, combien de cartes, de pièces maitresses. Nul ne pouvait imaginer qu'il avait connaissance des complots et des trahisons, que tout le jeu lui apparaissait avec une clarté parfaite.
Car Meg était un homme rongé par les remords. Trahir l'hérétique pour servir l'héritier avait été pour lui un moyen de regagner les faveurs de la Puissance.
Il ravala son sourire tant bien que mal et reprit une expression impassible.
« L'Hiver est divisé, Monseigneur, dit-il en croisant le regard du Comte. La chute d'Ohr a mis à mal l'emprise de ma sœur. Beaucoup restent fidèles aux Crochemort.
— Le Printemps et l'Été sont fidèles aux Crochemort.
— Le Baron n'est pas encore intervenu, pourtant.
— J'ai conclu un accord avec lui », répondit Anelise.
Elle tournait une plume entre ses doigts, le visage contracté. Il émanait d'elle une aura d'autorité. Elle ne ressemblait pas à son père, doux et au charme empoisonné. Anelise de Ver était une femme à l'apparence brute, le corps taillé dans un bloc de pierre, les traits durs, la chevelure courte. Elle intimait le respect. S'il n'avait été Eirwyn de Hiems, l'homme se serait agenouillé devant elle par crainte qu'elle l'éliminât d'un simple coup d'œil.
« Un accord obsolète, dit le Comte, le sortant de ses pensées. Vimma d'Aestas avait accepté de libérer Ohr. Il n'a rien contre l'Hiver et rien pour le Printemps.
— Il suivra ceux qui soutiennent les Crochemort. Monseigneur, dit Eirwyn avec calme, nous ne pouvons empêcher les Quatre Saisons d'entrer en guerre. L'ère des nobles arrive à son terme, et il faudrait être fou pour ne pas le constater.
— J'imagine que vous avez une solution ? »
Anelise croisa les bras.
« Confiez-moi une vingtaine d'hommes...
— Avez-vous perdu votre esprit ? Nous sommes en guerre
— Anelise. Qu'il parle.
— Je suis le Marquis légitime. Partout en Hiver, des hommes et des femmes me rallieraient, à défaut de suivre Priel Crochemort...
— Priel ? » le coupa Anelise, l'air surprise.
Eirwyn chercha le regard d'Izel de Ver, qui le gratifia de la même incompréhension que sa fille.
« Le dernier Crochemort, celui qu'Eirlys pourchasse, dit-il en passant une main dans ses cheveux bruns.
— Il s'appelle Priel ? Je ne m'en souvenais pas.
— Maintenant que vous le dites, répondit le Comte, il est vrai que ce prénom m'est familier. Il y a bien longtemps que je ne l'avais plus entendu.
— Dix hivers, Monseigneur. »
Le silence tomba. Un nouveau nom avait rejoint les âmes dans la tente. Celle d'un garçon que tout le monde avait oublié et qui revenait à la vie maintenant que son nom avait été prononcé.
Eirwyn ne dit pas qu'il avait vu Priel Crochemort à la fin de l'automne précédent. Il l'avait reconnu aussitôt, un jeune homme aux yeux bridés et à la peau pâle, des cheveux noirs, plus longs que dans ses souvenirs. Il dessinait. C'était ça qui l'avait conforté dans son idée : l'homme croisé à Wohlstand avait dessiné avec l'énergie du désespoir, et il avait reconnu dans les traits concentrés de son visage, la passion et la douleur qu'il avait toujours crachées sur ses feuilles de papier.
Il conserva cette carte pour lui. Rien ne servait de dévoiler tous ses atouts au début de la partie. Il avait encore le temps avant d'informer le Printemps de tout ce qu'il savait.
« Vous me prêterez des soldats ou dois-je considérer que vous n'aurez pas besoin de l'appui de l'Hiver ?
— Vous n'êtes pas l'Hiver, répondit Anelise en pinçant les lèvres.
— Il est l'Hiver légitime. »
Izel de Ver se leva. Eirwyn et Anelise l'imitèrent en silence. Le Comte tendit une main vers son locuteur. Sur son annulaire, la chevalière de sa famille, transmise de génération en génération depuis les débuts de l'ère nobiliaire.
« Vous aurez vingt de mes soldats, Eirwyn de Hiems, dit-il. Vous rassemblerez vos fidèles et affronterez la Marquise en mon nom en plus du vôtre.
— Père ! Qui sait s'il n'est pas un espion au service de la Marquise ? »
Eirwyn sourit franchement en croisant les prunelles suspicieuses de la Générale du Printemps.
« Les Otòn et les Jiog sont fidèles à leur serment du siècle dernier, ils soutiendront ma sœur. Et l'hérétique détruit vos armées avec aisance. Le Printemps perdra, vous le savez, Dame Anelise. Vous ne pouvez vous permettre de refuser mon aide.
— Nous renaîtrons.
— Ce n'est pas une devise qui vous sauvera, répondit Eirwyn. Les Quatre Saisons sont perdues si vous ne me faites pas confiance. »
Avant qu'Anelise eût pu répondre, Izel de Ver laissa échapper un petit rire.
« Vous vous donnez beaucoup d'importance pour quelqu'un qui était mort, dit-il, l'air plus amusé que réprobateur.
— Vous savez que j'ai raison.
— C'est pourquoi j'ai accédé à votre requête. Signez ceci, Eirwyn de Hiems. »
Il lui tendit un document rédigé à la main où était inscrite la nature de leur accord. Le Comte avait déjà apposé son sceau au bas de la feuille, un superbe papillon sur la devise de son peuple inscrite en langue ancienne, nous renaîtrons.
« Un accès à Ver-Glas ? dit Eirwyn, alors qu'il s'apprêtait à apposer sa signature.
— Si vous reprenez la tête du Marquisat, notre accord rappellera combien vous m'êtes redevable. Je ne demande qu'une chose, Eirwyn de Hiems. Redonnez-moi un accès privilégié au port et relançons les échanges commerciaux entre nos deux peuples. Corrigez les erreurs de votre sœur. »
Eirwyn a été le point de vue le plus facile à écrire de toute l'histoire jusqu'à maintenant. Voilà.
Prochain chapitre : Chapitre XVI - Celle qui perdait la main
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