𝟙 | Chapitre III - Celui qui peignait les fissures
Priel
Priel s'éveilla en nage. Il se redressa contre la tête du lit en réprimant un gémissement alors qu'il mobilisait ses jambes. Sa poitrine se soulevait rapidement et des frissons hérissaient son corps. Il serra la main autour des draps, à la recherche de la certitude d'être ancré dans le monde des vivants. La rudesse du tissu, une couverture de piètre qualité en dépit de la somme qu'il avait déboursé pour résider ici, irrita sa paume. Pourtant, il ne parvenait à retrouver son souffle. Il inspirait par à-coups, dès que ses poumons lui laissaient la possibilité d'ingurgiter de l'air, mais l'oxygène se raréfiait. Il contracta la mâchoire, souda entre elles ses dents pour les empêcher de s'entrechoquer. Ses doigts emmêlés dans le tissu tremblaient sans qu'il eût pu s'y opposer. La tête lui tournait, le monde s'éclipsait pour revenir baigné de noir, avant de disparaître, et c'était une course, le soleil puis la lune, jour, nuit, été, hiver, et rien n'allait, tout tournait, tournait, se renversait.
Une silhouette le dévisageait en face du lit. Une femme en robe noire, aux cheveux noirs, aux yeux noirs, une femme tout en noir, à l'âme aussi sombre que son apparence. Des flots de mots quittaient ses lèvres, il ne pouvait plus bouger. Elle murmurait des paroles incompréhensibles, dont il savait qu'elles le tueraient s'il n'y prenait garde, et il ne bougeait pas. Un cri s'éteignit au bout de sa langue sans qu'il eût passé la barrière de ses dents. Sa gorge l'étreignit, le ravala, le perdit pour de bon. Son cœur hurla à la place, luttant contre la cage thoracique pour s'en extraire. La femme fit un pas, il ne put reculer. Il ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sortît. Une grimace horrifiée barrait son visage livide, des larmes ruisselaient. La sueur de sa peur souillait l'atmosphère. Il ne respirait plus. Son torse se soulevait et s'abaissait sans que l'air ne passât. Il s'asphyxiait seul parmi ses draps, étouffé par son cri, par son effroi, par cette femme qui n'existait pas.
Tais-toi. Tais-toi. Tais-toi.
A l'horreur première firent place les pleurs de l'enfant. Priel se recroquevilla, les genoux sous le menton, sourd aux élancements dans sa hanche, dans ses jambes, dans le bas de son dos. Il pleurait, en sanglots incontrôlés qui achevaient de tremper son corps déjà collant de transpiration. Il pressa les paumes contre ses oreilles, ferma les yeux. Un filet d'air passait entre ses lèvres. Il ne mourrait pas en suffoquant. Il remonta la couverture sur sa tête, s'allongea en position fœtale. Il rampa sur le matelas, à l'aide de ses coudes et, sans retirer les mains de ses oreilles, il tomba sur les planches. Il atterrit sur le bois dur, sentit la morsure d'une écharde. Il l'ignora, rampa un peu plus, se pelotonna sous le lit. Là, il ne défit aucun des remparts qui le séparaient de la réalité cauchemardesque de la femme.
Son souffle revint. Il retint un éternument, les narines chatouillées par les amas de poussière. Pas un bruit, pour demeurer dans l'illusion de sa sécurité. Pas un mouvement, non plus. Rien, corps avachi sur le sol, dans l'espoir vif et vain de se soustraire à ses propres démons.
* * *
Un choc contre une surface solide tira Priel du sommeil. Il tenta de se redresser mais se cogna une fois de plus au sommier. Empêtré dans son drap, il s'extirpa de sa cachette, les membres endoloris et une trainée grisâtre sur ses vêtements de nuit. Un rayon de soleil l'aveugla. Une main devant les yeux pour s'en protéger, une autre à la recherche de sa canne, il s'efforça de se lever. Il dénicha enfin le pommeau à tête de serpent. Alors qu'il s'apprêtait à puiser de l'eau dans le baquet à peine rempli déposé la veille par un employé de la taverne, ne rêvant que de se débarrasser de la pellicule de poussière, de sueur et de larmes sur son corps, il se souvint de l'ordre donné la veille à Margaret. Un simple regard vers le ciel assurait que les « lueurs de l'aube » étaient plus que révolues, et que s'il l'avait écouté — ce dont il doutait au fond de lui —, Margaret devait attendre depuis un long moment sous la chaleur.
Il renonça au plaisir de sa toilette, passa un linge humide sur son visage, enfila chemise légère et pantalon de toile, fourra les quelques affaires qu'il avait sorties dans son sac de voyage, puis il lassa ses bottes. Une épreuve, le laçage. Il sentait la piqure aigüe, diffuse, étendue dans tout le bas de son anatomie. Pas un pas, ni une secousse, sans qu'il n'éprouvât le souvenir vivace que quelque chose en lui ne fonctionnait plus. Comme si une partie de lui était morte trop tôt.
Homme vivant aux jambes crevées.
Il cherchait inutilement une trace de vie au milieu de la mort sur laquelle il se déplaçait. Et une mort si douloureuse, malgré tout. Il retint un râle rauque en nouant enfin le dernier lacet. La Puissance avait beau promettre la mort comme retour aux sources, paix infinie, désirable, ses jambes, elles, s'évertuaient à lui arracher la plus grande peine.
En descendant, il croisa le voyageur de la veille, qui lui adressa un signe de la main. Il répondit par un hochement de la tête, traversa la grande salle vide de la taverne où les ivrognes n'avaient pas encore mis les pieds, et gagna l'extérieur.
« Nous ne devons pas avoir la même notion d'aube, dit Margaret en le voyant arriver. Peut-être ai-je oublié de quoi il s'agissait, après deux automnes à l'ombre.
— Va chercher les chevaux.
— Je dois servir d'esclave ?
— Tu es payé. Active-toi, nous avons suffisamment trainé ici. »
Il suivit Margaret du regard, incapable de s'étonner de sa présence malgré la matinée entamée, tant le poids de la fatigue l'écrasait. Il lui semblait encore voir la femme en noir. Il se pinça l'arête du nez. Elle le suivait partout où il allait, fantôme qui le hantait avec véhémence. Rien ne la décourageait, elle empruntait sans relâche les chemins qu'il prenait, à sa suite sur des routes de montagne, alors qu'il subissait la chaleur, la pluie, la neige. Là quand il scindait les flots retors, touchait la terre ferme, se cloîtrait, s'exilait, quand il se perdait dans la foule. Elle était là, toujours, et depuis dix années. Il fermait les yeux, les rouvrait, et elle avait avancé pendant qu'il ne regardait pas. Un pas, un autre. Elle était toujours plus proche de lui. Elle psalmodiait plus fort, aussi. Il se bouchait les oreilles, et quand il retournait au monde du son, sa voix résonnait avec plus de force. Elle lui volait de l'énergie vitale. Chaque fois qu'elle apparaissait, il se rappelait de la douleur dans sa colonne vertébrale, de ses jambes qui se plaignaient à chaque pas, de cette canne sur laquelle il était forcé de s'appuyer.
« Vous pouvez monter ? » dit Margaret en revenant.
Priel renifla avec mépris et s'empara de la bride que l'autre tenait. Il boîta jusqu'à un fier étalon à la robe noire qui piaffait d'impatience. Il n'attendait qu'un signe de la part de son maître pour s'élancer contre la chaleur, quémander à la vitesse une source d'air avec laquelle se rafraichir. Il pressa les naseaux contre le front de l'homme, qui apposa la main sur sa tête. On eût dit un chaton, soudain, presque ronronnant sous les caresses, la fougue brusquement apaisée. Sa crinière effleura le nez de Priel, qui recula avec un éclat de rire.
« Tout doux, Hevn. »
Un sourire inondait ses traits défaits par le manque de sommeil, tache lumineuse sur visage blême. Une brève flamme brûla ses pupilles foncées, puis se rétracta, langue chaleureuse racornie, tombée en cendres dans des yeux durs. Il hissa sa sacoche sur la croupe de sa monture et, après avoir fermé les yeux un bref instant, il cala un pied dans l'étrier et grimpa tant bien que mal sur la selle. Il dédaigna le sifflement un brin moqueur de Margaret.
« Comptes-tu me faire attendre ? dit-il en assurant sa position.
— Vous êtes impertinent, mon cher. J'ai bien cru que vous étiez parti sans moi, ce matin. A l'aube.
— Tais-toi et monte. Tu sais chevaucher, j'espère ? »
Les lèvres de Margaret s'étirèrent, narquoises. Il passa la langue sur ses dents et ajusta la capuche sur son front.
« Tout dépend de la monture », dit-il en s'installant sur le deuxième cheval.
Priel ne releva pas l'impudence de son nouveau compagnon de route. Il se pencha, murmura un mot à Hevn, qui dressa une oreille et se mit en marche. Il n'eut pas l'occasion d'ordonner à Margaret de l'imiter, qu'il lui emboîtait le pas, les épaules inclinées sur son propre cheval. Il paraissait étranger à l'équitation, les doigts crispés autour de la bride, une main angoissée cramponnée à la crinière. Cependant, la foulée de l'animal faisait se mouvoir son corps avec la même sensualité dérangeante qui avait été la sienne la veille au soir, à la taverne. En dépit de sa cape informe et de sa posture inélégante — propre à la pauvreté commune des sans-noms —, il émanait de lui une assurance séductrice, qui paraissait pourtant inconsciente. Si souvent adoptée, semblait-il, qu'il ne se rendait pas compte que tout son être se tendait pour attirer les regards fiévreux d'hommes et de femmes.
« Margaret, dit-il en jetant un regard derrière son épaule pour s'assurer qu'il le suivait. Ecarte tes jambes.
— Plait-il ?
— Tu risques de blesser Løfte, à les serrer autant.
— Løfte ?
— La jument que je te confie. Tu as intérêt à en prendre soin. Elle compte plus à mes yeux qu'un vulgaire va-nu-pieds tiré de prison.
— Vous m'avez pourtant choisi parmi tous les déchets qu'on trouve là-bas. Ma vulgarité aurait-elle su vous séduire ? »
L'homme pressa le flanc de la jument pour qu'elle accélérât et rejoignît Priel. Celui-ci s'attarda sur le profil dévoré par la capuche. Elle ne dévoilait qu'un nez droit. La forme de sa bouche, tournée vers le bas en une moue indifférente, s'effaçait à moitié au-delà de la lisière du tissu. Il constata qu'il avait rasé la barbe qui, la veille, dévorait ses joues.
« Vous venez du nord ? » dit Margaret, le visage tourné vers la route.
Priel tressaillit.
« Non.
— Les noms de vos chevaux viennent de l'Hiver.
— Je ne viens pas des terres des Hiems.
— Si vous le dites. Comment dois-je vous appeler ?
— Priel, dit-il. Contente-t-en. »
Il souffla une phrase à Hevn, qui se mit à trotter. Il accéléra à une nouvelle injonction de son maître grisé par la vitesse. Le vent chaud accompagnait leur course. Il ne prêtait pas attention aux sons de son compagnon surpris par sa vive impétuosité. Il galopait sur une route perdue, laissant la capitale dans son dos, loin, si loin, avec l'espoir de semer la femme en noir. Qu'elle s'abandonnât au confort de la ville prospère, prélassée dans l'insouciance de l'alcool, contre la poitrine d'une femme ou le torse d'un homme. Loin de lui, de ses nuits, de sa vie.
Sa longue chevelure d'ébène fouettait ses joues. Des mèches s'échappaient de son chignon, elles désobéissaient, nonchalantes, s'affalaient sur ses épaules, au creux de son cou découvert par la chemise ouverte. Leur couleur détonnait sur la peau pâle, meurtrie par le soleil.
***
Ils coururent longtemps sans que quiconque ne s'épuisât. Les bêtes martelaient le sol tandis que le soleil valsait dans le ciel azur délaissé par les nuages. Priel avait abaissé les paupières, tout au plaisir de l'abandon de la conduite au cheval. Il avait tant aimé courir, autrefois. Il ne comptait pas les excursions improvisées avec son amie d'enfance, sur les petits chemins escarpés des montagnes ou entre les rangs de céréales, à travers des champs étendus à perte de vue. Leurs jambes s'agitaient, volaient au-dessus de la terre, de la pierre, de la caillasse. Ils riaient, s'essoufflaient. Priel s'efforçait de distancer son amie mais sa chevelure rousse gagnait toujours le coin de sa vision, et elle le dépassait au prix d'efforts considérables. Elle s'effondrait lorsqu'ils s'arrêtaient, affichant un immense sourire ; elle avait encore gagné. Et Priel la contemplait, admiratif. Il l'adorait, cette fillette aux taches de rousseur, qui balançait les jambes avec indolence, sans se soucier que sa jupe dévoilât sa chair. Ils avaient tant couru ensemble. Elle devait encore courir, aujourd'hui. Lui en serait privé à jamais.
Il cria. Hevn ralentit, obéissant à sa voix, puisque les jambes ne le guidaient pas. Il s'arrêta, plia une patte. Agenouillé, il laissa Priel descendre.
« Nous faisons une pause. »
Il s'assit et tira un morceau de pain de sa sacoche. Il en jeta un second à son compagnon de route.
« Où allons-nous ? dit Margaret en recevant l'aliment.
— A Fülle. Le Baron Vimma d'Aestas organise sa réception annuelle pour le solstice l'hiver ; il me faut m'y rendre.
— Je suis un assassin, pas un courtisan.
— Je sais. Ne pose pas de question.
— Vous m'indiquerez là-bas quelle sera ma cible ? »
Il s'attira le regard de Priel. Un regard marqué par la lassitude.
« As-tu si envie de tuer quelqu'un ? Si ce n'est que ça, nous traverserons plusieurs villages, tu pourras t'en donner à cœur joie.
— Puissance, puissiez-vous pardonner ses paroles. »
L'homme pouffa de rire, la main autour de la tête de serpent. A sa droite, Margaret avait baissé la tête et joint les mains.
« Un assassin religieux ? Sérieusement, Margaret ?
— Je respecte les ancêtres, et les ancêtres ont imposé de croire en la Puissance. »
Priel ne put retenir un ricanement qui déforma son visage. Il renversa la tête, allongé dans l'herbe.
« Voilà un curieux mélange. Tu es plein de surprises.
— Vous ne me connaissez pas, Priel.
— Et je ne souhaite pas te connaître, dit-il, la joie flétrie. Je ne sympathise pas avec mes sous-fifres. »
Il se tut définitivement. Comme s'il avait soudain épuisé la quantité de phrases de sa journée, lui qui voyageait seul depuis des années, il ne prononça plus un mot jusqu'au soir. La journée s'acheva dans le calme. Ils parvinrent au crépuscule aux portes d'un village perdu au milieu d'une plaine, verdoyante durant l'hiver, aux plantes jaunies, brûlées par le soleil automnal. On peinait à croire que la frontière avec les Hiems se situait à une centaine de lieues de là, avec ses hivers mordants, ses neiges estivales et son soleil fragile.
Les villageois de la Baronnie Aestas avaient en commun leur hospitalité innée. Les étrangers et les voyageurs étaient toujours accueillis avec un sourire, un tonneau d'alcool et une assiette pleine. Il fallait le reconnaître ; les Aestas savaient recevoir. Ainsi, le soir venu, installés dans la seule auberge locale, où se rencontraient gens de passage et habitués, Priel n'eut pas besoin d'ouvrir la bouche. Il s'attabla, une carafe de vin rouge devant lui, et picora quelques morceaux d'un plat à base de poisson. Il chercha Margaret du regard, afin de lui donner l'argent nécessaire au repas et, ne le trouvant pas, il renonça. Il but seul, mangea seul, dessina seul.
Comme la veille au soir avant que l'envoyée du Baron ne le dérangeât, il reproduisit l'architecture de l'auberge sur une feuille vierge. Les murs et le sol, dalles de pierre pour refroidir l'intérieur de la petite salle, des fissures qui mangeaient les parois, grandissaient, s'enlaçaient. Elles s'embrassaient sans souci de discrétion, atteinte à sa pudeur, puis se séparaient sans prévenir. Elles se tournaient le dos, poursuivaient leur route chacune de leur côté, et Priel, en les traçant, ressentit un pincement au cœur. Tristes amantes éplorées, abandonnées à la vue de tous. Et personne, malgré tout, ne daignait les comprendre. Nul convive ne se penchait vers elles, ne les prenait par la main, ne rebouchait les blessures de leur poitrail. Leur organe vital saignait et le sang s'évaporait, emportant avec lui les vestiges de l'amour qui les avait tuées.
Son poignet voletait sur le papier, élégants arabesques. Ode à l'amour, brutal, ardent. Point de délicatesse dans ses gestes, dans ses traits, dans ce dessin. Il composait avec la violence d'un sentiment dévastateur. Car l'amour n'était qu'un odieux bourreau et il écrasait le cœur avec un marteau.
Crachat de rage sur blanc papier. La colère de l'injustice de l'amour de ces quelques fissures le submergeait. Elles, qui dénichaient le sentiment le plus pur, le vivaient l'une avec l'autre, le partageaient, s'en trouvaient malmenées. Et face à elles, l'amour impie, l'amour sale, l'amour vulgaire perdurait. Le mal raflait la victoire. Encore. Toujours. Le bon perdait à chaque fois. Le bien s'écrasait dans une volée de poussière. Le gentil souffrait des pires maux. Le brave se heurtait aux remparts de son propre honneur, de la dignité qui, soudain, l'entravait, elle pour qui il vouait tout. Cette dignité dont les mauvais ne faisaient pas usage. Elle ne les bloquait pas, eux. Et ils vainquaient, ils remportaient, ils détruisaient.
Ils régnaient.
La justice n'existait pas.
Il balaya l'espace du regard, à la recherche d'un modèle. Une page de carnet pour une nuit de voyage, un décor baigné des émotions architecturales. La froideur apparente des murs reflétait une multitude d'émotions. Froids mais pas figés. Ils relataient leur histoire, en attendant que quelqu'un s'y intéressât. Priel couchait le récit des parois, puis il ajoutait un être humain à la scène. La nuit précédente, le voyageur avait obtenu ses faveurs. Il avait représenté une prostituée, un soir, qui dépensait sa dernière pièce de bronze dans une chope de bière. Un chef de famille qui trompait son épouse avec un petit homme de vingt ans son cadet — si ça n'était davantage, tant son visage était fin sur la page. Une demoiselle tirant sur sa robe pour respirer avec le corset étreignant sa taille. Une personne par soir, la plus intéressante de l'assemblée ; celle qui, d'entre toutes, détonnait le plus dans la foule insignifiante.
Son attention fut attirée par un coin de la pièce. Margaret était assis à une table, le menton posé dans la paume de la main, le coude sur le bois. Il portait sa capuche. Un demi-sourire étirait ses lèvres. Il écoutait une jeune femme au collier de perles, qui riait à gorge déployée à son côté. Puis elle se tut et une expression charmeuse s'empara de ses traits ronds. Sur sa peau sombre rougit le désir libéré par le vin. Priel captura la petite pièce qu'elle glissa à la ceinture de Margaret et, révulsé par la scène à laquelle il assistait, il referma le carnet et quitta la taverne pour se diriger vers les étages.
Avez-vous un quelconque ressenti, vis-à-vis des personnages de Priel et de Margaret ? Antipathiques ou, au contraire, attirent-ils votre sympathie ? Vos interrogations ? Ou rien du tout, ce qui serait, à vrai dire, légitime, dans la mesure où il s'agit du troisième chapitre.
Prochain chapitre : « Chapitre IV - Celle au cœur vêtu de glace »
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